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03/08 - Ordre de la folie
Je pensais très sérieusement qu’il allait appeler.
Je surveillais mon portable toutes les cinq minutes.
Et puis je me suis mise à sa place.
J’ai imaginé ce qu’il pouvait penser dans sa tête d’homme.
Et je me suis dit qu’appeler deux fois de suite une fille qui a 25 ans de moins que vous en réponse à un sms, c’était un peu beaucoup.
Il est évidemment possible qu’il n’ait pas du tout pensé ça et qu’il se soit dit qu’il allait me répondre par un simple texto. Sans aller chercher de théorie par ailleurs.
Quand j’ai rallumé mon portable en sortant du cinéma, je n’ai donc pas été étonnée de voir son message.
Juste ravie.
En fait avec lui, il ne faut pas trop s’attacher aux mots. Ils sont gentils, attachants, mais ne vont pas dans un sens spécial, je veux dire par là qu’il n’est pas aussi explicite que moi –si bien sûr il a des raisons de l’être ou de ne pas l’être- dans ses sentiments.
Ma façon d’écrire trahit clairement mes sentiments, mais sous ma gouverne puisque c’est moi qui décide d’ajouter mon ou d’ajouter chéri ou adoré au mot Prince.
Je ne m’attache donc pas principalement à ce qu’il écrit, mais au geste.
Lui qui n’aime pas écrire, qui n’a pas du tout l’habitude d’avoir une relation plus approfondie que la simple prof/élève avec l’une de ses anciennes élèves, lui qui pourrait avoir autre chose à faire ou à penser, il prend quand même le temps de m’écrire, et plus que de me remercier, il me donne de ses nouvelles, me parle de lui, même si ce n’est qu’infime. Pour moi c’est beaucoup.

Cet après-midi je me suis amusée à relire des textes que j’avais écrit lorsque la passion de l’écriture a commencé à me dévorer.
C’était fin 2003 - début 2004.

J’ai pris conscience de la souffrance que m’avait fait endurer une personne que je pensais être mon amie en classe de 4ème et à quel point elle nous avait manipulés moi et mes camarades. Je ne me souvenais plus de tous ces détails. Je les avais presque oubliés. Comme les autres j’imagine. Je ne comprends toujours pas comment des gens peuvent trouver cette fille adorable ou peuvent se confier intimement à elle. Elle m’a tellement trahie. Je ne crois pas à la guérison de ce comportement manipulateur. Elle est pour moi de la même espèce que ce fêlé qui était encore au lycée cette année. Folie destructrice.
J’ai parfois l’impression d’être la seule à prendre conscience de la véritable personnalité de certaines personnes. Pourtant je vous assure que je ne suis pas parano. Je suis même plutôt du genre à me confier très vite et à n’importe qui. Sa trahison en est la preuve. Mais cette capacité à cerner ces gens renforce l’extrême solitude dans laquelle je me sens souvent enfermée.

J’ai frémi en relisant les mots que j’avais écrit à l’égard d’une fille dont j’étais mordue.

J’ai évité tous les textes où je parlais d’Elle. Je ne veux pas me replonger là-dedans. C’est encore trop récent. Je le ferai un jour mais pas aujourd’hui. Pas alors que je suis en train de passer à autre chose, non sans peine.

J’ai souri face aux premiers poèmes et lettres que j’adressais à maman.

Je n’ai pas osé relire certains textes.

Nous sommes allés dans une librairie près de l’appartement.
J’ai trouvé un roman de Lucía Etxebarria que je n’avais pas encore lu.

J’ai fini Amour, Prozac et autres curiosités et j’ai commencé De l’amour et autres mensonges tout à l’heure sur la plage.

Le dernier que j’ai lu portait beaucoup sur le sexe et sur la drogue. Mais je ne peux pas vous dire que ça ne m’a intéressée.

J’aime ce débit d’écriture, ces mots serrés les uns contre les autres, ces descriptions à la fois crues et tendres. Ce goût de la vie malgré un certain talent pour l’autodestruction. Et puis ce rythme, espagnol, festif et grave, dans lequel je me retrouve tellement.
Comme je me retrouve dans les films d’Almodovar.

Quand j’ai fini Amour, Prozac et autres curiosités, j’avais envie de lire un autre livre, forcément, mais ce qui se présentait dans mon sac était bien différent.
L’empreinte de l’ange de Nancy Huston, Jean-Christophe -juste pour le titre- de Roman Rolland, ou bien La part de l’autre d’Eric-Emmanuel Schmidt.
Je sais que ces trois romans sont très bons, mais je voulais encore de ce goût de movida. De cette lutte aigre-douce contre les tourments de la vie.

J’ai 507 pages pour me distraire.

Ce matin nous sommes allés nous baigner alors que la mer était haute sur la plage qui se situe juste derrière l’appartement et de laquelle on entend les vagues se briser contre le sable lorsqu’on est dans le salon.
C’était magique.
Je suis sortie de l’eau et me suis assise sur ma serviette bariolée.
J’ai laissé le soleil me brûler la peau.
Puis j’ai joué aux raquettes avec sœur.
Plus la partie avançait, plus j’avais chaud, nous nous sommes rapprochées de plus en plus de l’eau et la partie s’est terminée les pieds dans l’eau.
Plus besoin de se préparer psychologiquement à ne faire plus qu’un avec l’étendue salée et glacée, je suis rentrée d’un coup d’un seul, la tête la première dans l’eau verte transparente.
Le soleil était si chaud et la mer si belle qu’on aurait pu se croire aux Caraïbes.
C’est pour cela que j’aime la Bretagne.
Elle n’est jamais la même.
Elle devient ce que tu veux qu’elle soit.

J’ai enfin pris des couleurs autres que les coups de soleil rouges qui m’irritaient horriblement les mollets.

Je suis bien ici mais j’ai hâte de revoir mon Prince.
Il faut encore attendre deux semaines.
Une à passer ici et une autre à attendre que mon père reprenne le travail.
Comme ça je n’aurai pas à répondre aux questions, inévitables.

Il me manque.

Ecrit par inconsciente, le Samedi 11 Août 2007, 15:36 dans la rubrique Vacances.