Ma main droite, rebelle, qui ne veut plus ni écrire ni dessiner. Qui hurle dès que je la sollicite.
Projet d'espagnol présenté avec succès. Délice de parler espagnol avec tant de facilité et d'aisance.
Mon investissement aura au moins servi à quelque chose.
Balancier de mon coeur.
Je l'aime et je le déteste à la fois.
Je voudrais qu'il soit là, je voudrais qu'il me laisse l'aimer même si lui ne m'aime pas.
Je voudrais qu'on fasse comme si, je voudrais qu'il se force un peu.
Je voudrais me perdre dans la campagne avec lui.
Je voudrais respirer l'air fleuri sans avoir les yeux explosés.
Je voudrais tenir sa main.
Je voudrais être là dans sa vie, légère et douce comme une plume et ne pas être la chieuse que je suis lorsque je me mure dans ce silence sans queue ni tête.
Je voudrais qu'il pense à moi malgré tout, je voudrais lui manquer.
Je veux être avec lui.
Il a fait tout ce qu'il ne fallait pas faire. Tout ce qu'il est impossible de me faire.
On peut le traiter de salaud mais je sais qu'au fond tout était sincère.
Je l'aime trop, il m'aime beaucoup. Enfin je crois.
Je ne peux pas me passer de lui.
En quelques mois il est devenu mon tout, mon amour, mon ami, mon frère.
Le centre de mon monde.
Là j'exagère un peu, car je n'ai pas mis dans mon amour pour lui la même intensité que je mettais avant, pour Elle, pour le Prince, lorsque j'y croyais, aveuglement, à tout casser.
Mais c'est pourtant cette même force d'amour qui me tord les entrailles lorsque je vois son nom apparaître sur une fenêtre MSN, lorsque j'entends quelqu'un prononcer son prénom ou lorsque je le lis, lorsque j'entends la voix de ce vieux chanteur qui a le même prénom que lui, surtout quand la chanson contient mon prénom à moi, lorsque j'écoute une de ces chansons qu'il m'a fait découvrir ou l'une de celles qu'on a écouté ensemble.
La souffrance et la joie s'intercalent, se superposent, s'échangent, se décalent, se complètent.
Souffrance de ne pas avoir ce que je veux, d'avoir la marque de ses baisers sur mon corps qui tantôt me caressent, tantôt me blessent.
Joie de l'aimer, pour la beauté du geste, parce qu'aimer me rend heureuse, heureusement. Même à sens unique.
Je ressens tellement de choses qui passent entre lui et moi. Quelque chose dont nous n'avons pas encore assez conscience. Quelque chose de fort, de trop fort peut-être. Quelque chose qui nous dépasse. Mais ce n'est pas possible que ça finisse comme ça. Et peut-être qu'entre nous c'est noir, sombre, dramatique, obscur, comme un soir de pleine lune, comme un lac, vitreux de nuit. Mais si nous sommes destinés à nous déchirer ensemble, nous devons le faire jusqu'au bout.
Déchire-moi. Fais-moi mal. Je m'en fous. La douleur ne me fait plus si peur. Je n'ai rien à perdre. Je veux t'aimer. Quitte à souffrir.
Je revois encore et encore le début. Les journées de stage. Les week-end coincés entre ces semaines de travail au rythme étrange. Ces week-end sans lui. Sans les autres aussi. J'aimais penser à lui.
J'adorais découvrir de nouvelles personnes comme j'adore me dire qu'il fait partie de vie, que j'ai eu la chance, malgré tout, de vivre ce petit morceau de bonheur avec lui, rien qu'avec lui, d'avoir ce secret sombre à partager avec lui, même si pour l'instant c'est douloureux.
Ne sois jamais amère, reste toujours sincère
T'as eu c'que t'as voulu, même si t'as pas voulu c'que t'as eu...
Quoi que je dise, quoi que je fasse, bien que je sois très lunatique et bien plus souvent située du côté de l'obscurité que du côté de la lumière, je me considère tout de même comme une positiviste. Une poète aussi. Pas dans le sens de l'artiste qui se la pète non. Mais dans le sens que je me force à voir la beauté, partout.
Comme mardi quand j'ai suivi Clooney dans son bureau, on riait comme deux petits fous et puis je lui ai demandé si je pouvais le prendre en photo, il s'est mis dans l'autre sens, pour contrer le contrejour, il était trop sérieux, appliqué à écrire un mail, j'ai pris deux photos et soudain il m'a lancé un regard mi-inquiet mi-amusé, je lui ai demandé de faire un effort et de me sourire un peu. J'ai appuyé sur le bouton, il avait enlevé ses lunettes, il m'a regardée et m'a lancé ce sourire si particulier. Le charme, le séducteur. Mais dans son regard, le tréfonds de l'homme qu'il est vraiment, au-delà de ces artifices desquels il se pare lorsqu'il parade dans les couloirs. La faille.
Dans la boîte. Extase. Concentré de bonheur.
Je suis complètement maniaque des photos, des miennes ou de ceux des autres, peu importe, je les idolâtre, je pourrais passer des heures à les regarder, je me dis que si je n'ai plus rien, plus personne, j'ai toujours les photos. Comme des éclats de souvenirs.
Clooney a été ma petite raison de vivre cette semaine, fatiguée par la bêtise et la paresse des autres, je n'étais plus qu'un fantôme gris à force d'écouter fade to grey en boucle, dans toutes les versions que je pouvais trouver.
Et quand je ne l'écoutais pas, je le fredonnais, comme un air mystique, un air magique, un air d'une autre époque, un air d'une profondeur perturbante. Toujours ce je ne sais quoi qui me revient, à chaque écoute, comme les musiques d'EZ3kiel, qui me tordent le ventre, qui me serrent le coeur, qui me font palpiter de l'intérieur, comme une sensation des millénaires, quelque chose de vraiment ancré en moi, comme l'appel de la Terre ou de la mer.
Ce n'est qu'une chanson.
Un tube ringard des 80's.
Mais qui pourtant me chavire et me retourne.
Alors je change et je me casse la voix en chantant à tue-tête Mon fils ma bataille.
Et sans trop savoir pourquoi, cette chanson me rappelle ce dernier beau jour avec le Prince. Ce jour où j'ai posé ma main glacée sur sa main brûlante. Où il a frémi. Où je lui ai dit qu'on s'enfuirait avec notre cape d'invisibilité, qu'on fuirait sa méchante ex. Ce jour où j'ai lu tant d'inquiétude et tant d'amour dans son regard. Ce jour où je l'ai serré fort dans mes bras, pour la première et la dernière fois. En y repensant, c'était beau à en pleurer. Bleu, gris, douceur. Les couleurs dans son sourire. Ses mots doux comme des caresses. Ses lèvres douces contre les miennes. Le tabac froid incrusté dans sa polaire. Mon nez contre son torse. Mes mains sur sa nuque. Ses mains qui me serraient si fort. Sa respiration saccadée.
Et c'est si triste ce mur d'indifférence qui me sépare maintenant de lui.
Nous étions si beaux ensemble. Si équilibrés dans notre décalage.
Je ne cesse de penser que c'était avec lui que j'aurais pu être vraiment bien, vraiment moi. Je vais toujours vers les torturés, comme Elle, comme A... Mais est-ce la bonne solution ?
À vous tous qui pensiez que je me cassais les dents à aimer le Prince, je réponds que je ne m'étais jamais sentie aussi bien avec quelqu'un. Même pas avec Elle.
Je n'aurais pas tout laissé pour rien.
Je n'aurais pas tout laissé pour un petit coup de coeur de rien du tout.
Je ne veux pas que ça arrive avec A. Pas d'indifférence. Pas de mur de silence inexpliqué.
Tout mais pas l'indifférence.
J'ai un dossier d'une dizaine de pages à rédiger avec une main plus un devoir de sociologie à rendre lundi.
Le simple fait de dire ou d'écrire le mot sociologie me contracte tous les muscles. Je sens mon cou se crisper, des noeuds se former partout dans mon dos, mon coeur se serrer et ma gorge se nouer.
Sans prononcer son prénom dans ma tête, le mot sociologie me rappelle fatalement Linda.
Je pense à elle tous les jours, le matin quand je prends ma douche, quand l'eau me tombe sur le visage et étale mes cheveux sur mes paupières engourdies, quand je me noie, quand je monte sur la passerelle, je revois son sac bleu et rose, ses cheveux virevoltant dans le vent de septembre, d'octobre, de novembre, de décembre, de janvier, de février, quand je vais acheter mon ELLE le lundi, je me revois la regarder feuilleter Paris Match en attendant son train, je ressens encore son regard aigu d'économiste sur ma feuille de calculs littéraires.
Et quand je vais prendre un café à la vanille, je la revois, ce dernier jour devant la machine à café, si jolie avec son ventre tout rond qui se dessinait, insolent, sous sa robe en jersey à rayures bleues et blanches.
Cette première année aura été forte en émotions.
Demain je croiserai certainement Aphone à la gare.
Je croiserai aussi les doigts pour croiser A, pour qu'il me voie, jolie, dans ma robe noire. Mais je ne le croiserai pas.
Et je retrouverai Aurélie à une terrasse ensoleillée je l'espère, pour me gaver de son affection, de sa voix, et de tout ce qui fait que je l'aime et que je ne cesse de me répéter que cette rencontre est un vrai trésor.
Heureusement, la vie est belle, quand même.
Commentaires :
Re:
Je préfère avoir le mal d'amour que de voir mon coeur devenir sec.
Au moins quand il souffre, il est toujours vivant.
Je mérite peut-être mieux, mais le mieux n'arrive jamais.
Alors je prends ce qui vient.
Je ne vais pas attendre indéfiniment que le mieux me tombe sur la gueule.
J'irai le chercher, ou du moins je passerai au mieux.
Re:
Oui, il faut que tu ailles le chercher.
Souffrir, ça peut donner le sentiment d'être vivant.
Mais il ne faut pas chercher cette souffrance volontairement comme tu as l'air de le dire.
C'est aussi à trop souffir que le coeur se dessèche.
J'en sais quelque chose
Pour la première fois, vous me vexez Marie. "Fade to grey", dans sa version originale est une de mes chansons préférée. Fait rare, je n'ai pas été déçue par les covers alors que c'est impossible à reprendre.
Alors voilà pour reprendre les derniers commentaires des autres posts, je n'aime pas non plus que vous rayez "femmes" pour une autre identité. Car femme sublimme tu l'es Marie, ça n'empêche aucune orientation par ailleurs. On ne cesse de fabriquer de l'inconciliable quand tout est plus simple. Dixit votre bol d'air.
Re:
J'aime par dessus tout la version originale.
J'aime aussi beaucoup celle de Nouvelle Vague.
Qui a parlé de rayer "femmes" ? Ce serait plutôt le contraire.
Femme sublime ?
Je ne comprends rien !
Je suis femme et je ne le renierai pour rien au monde, j'aime être une femme.
Mais souvent je me sens garçon. Sans contrefaçons.
Haha.
Je ne vois pas où est le problème ?
Re:
Re:
Et souvent ça m'énerve de faire tant de différences pour une simple histoire de sexe.
Me provoquer ? Pourquoi ?
Je ne comprends toujours pas.
Re:
Re:
Re:
Je disais ça juste pour vous provoquer Marie. Et ça marche !!
Mais c'est toi qui a rayée femme pour remplacer par "être humain" dans un précédent commentaire. J'ai apprécié la subtilité alors je vous chatouille.
Sans contrefaçons, y a aucun pb. ;)
Re:
Re:
Où voulez-vous en venir ?
Et pourquoi tu dis que je suis prévisible ??? (j'aime pas ça !! ;))
Re:
Re:
Si c'est ça, ça va.
Mais prévisible je le lis comme un reproche.
Re:
Re:
En lecteur attentif, je me fais voleur. Tu nous a fait partager dans ces fils un "bol d'air", je suis la pemière attentive à celui que tu nous offre.
Bisous
Re:
Re:
Parce que nos cerveaux sont conçus de la même façon.
Les émotions que nous ressentons sont les mêmes.
Seule la manière de les exprimer diffère.
Re:
Re:
L'amour galvanise,transporte,embellit,rend joyeux,malicieux,charmeur, espiègle.
L'amour est partout:dans le don de soi,dans l'écoute,dans les attentions aux autres... Mais ce qui fait vibrer, vivre, avancer,ce sont les vraies belles histoires d' amour: dans les films, dans les livres,dans la vie surtout...
L'amour toujours.On le guette, on lui court après, on l'attaque,puis il nous échappe.
Et la course recommence... Peu de choses sont aussi douloureuses quand l'amour s'en va...Que l'être aimé s'en aille ou que l'on décide de partir, dans les deux cas, ça fait mal, très mal...On a envie de dormir toute la vie... Ou de détester les hommes, les femmes jusqu'à nouvel ordre... Une rupture, le manque d'amour de celui, de celle que l'on aime ravive immanquablement nos souvenirs d'abandon du passé. Difficile de vouloir positiver tant que la blessure est vive, un phase de repli sur soi est nécessaire pour trouver la force de passer à autre chose. Mais qui dit phase, dit un début et, surtout, une fin. Petit à petit, alors,on découvre à nouveau que la vie peut-être chouette aussi: le sourire de la petite mamie, l'arc en ciel après l'averse, l'atelier de peinture au coin de la rue, on se rouvre au monde... et à l'opportunité d'un nouvel amour.
Je t'aime en dix langues, pour toi mon inconsciente:
Te dua (albanais).Mina armastan sind (estonien). S' ayapo (grec). Ljubim te (slovène). Ikh hob dikh lib (yiddish). Ch'ha di ga'rn (suisse allemand). Kimi o ai shiteru (japonnais). ég elska big (islandais). Mi amas vin (esperanto)
Pourtant je lis, mais je ne trouve rien à dire.
En ce moment, j'ai plus de tristesse que de bonheur à la lecture de tes mots. Je déteste un peu A., je crains qu'il n'ait, peut-être malgré lui, un peu joué avec toi.
Tout ce gris me rend songeuse. Je te préférais rose, c'est le toi que je préfère.
Je crois bien que ce sont les deux mots qui me font tenir le coup quand il y a trop de nuages au-dessus de la tête. Et le soleil finit par revenir. Tôt ou tard. :)
Bon courage pour tes devoirs à faire, etc. Je devrais m'y mettre aussi...
BzOo dOo
exvag
Et vraiment, je ne le recommande pas. Jamais.
N'accepte pas l'inaceptable, c'est une mauvaise sorte de romantisme.
Tu mérites tellement mieux.