La solitude du soleil
Vers 8h45 j'entends mon cousin entrer dans le salon.
Je suis réveillée mais je ne veux pas voir ma tante, j'attends qu'elle soit partie pour descendre.
Hier ils sont allés chez l'avocat, et au retour bien sûr ils n'ont pas pipé mot, pas un mot plus haut que l'autre, rien, comme d'habitude, le sourire crispé et l'hypocrisie... Un jour peut-être ça explosera. Mais à force de repousser, ça va être un désastre. M'enfin, à mon avis ça ne saurait tarder. Le procès est dans un peu plus d'un mois. C'est tout.
Je m'étire comme un chat, j'ai un sourire qui ensoleille ma chambre.
À moins que ce ne soit parce que je n'ai fermé ni mes volets ni mes rideaux quand je suis montée me coucher au petit matin.
Peu importe.
Mon sourire est grandiose.
Je nous revois, chacun devant nos écrans, lui sur son lit, moi affalée sur le canapé du salon, avec nos deux sourires niais. C'était tellement mignon.
Hier je lui ai fait télécharger Skype, je lui ai créé un compte, et au bout d'une heure et demi nous avons réussi à nous parler... Et à nous voir.
C'était magique.
On a parlé bien sûr, de tout un tas de choses futiles, mais c'était bien.
Et puis il y avait ces minutes, silencieuses, où, émerveillés par le sourire de l'autre, on se mettait à sourire bêtement.
Et on restait, comme ça, à se regarder.
-Tu m'amuses...
-Ah ?
-Ton sourire m'amuse...
-(géant sourire) ça veut dire quoi "amuser" ?
-Me réjouit !
-Ahhhh ! Ton sourire à toi me réjouit aussi. Tu me réjouis.
Quelques quarts d'heure plus tard...
-T'es beau quand tu souris.
-Qu'est-ce que t'as dit ?
-J'ai dit que t'es beau quand tu souris.
-Ahhh...
-Ahhh !
-Oui mais j'souris pas tout le temps...
-Oui mais même dans ces moments là t'es beau.
Silence. Il change de position, se redresse un peu, et en plein mouvement il murmure
-Toi aussi t'es belle quand tu souris.
Intense bonheur.
Un échange de treize mails précédait cette conversation skypesque.
Et c'est tout à l'heure en venant consulter ma boîte que j'ai pu lire le quatorzième.
Tu m'as fait très plaisir ma reine.
J'étais très content de te voir.
Passe une bonne nuit.
A bientôt.
Bisous.
Quand je suis descendue ce matin, mon cousin et ma soeur étaient déjà montés pour jouer aux playmobils.
Je me suis fait un thé, j'ai pris le gros sac de croissants que ma tante avait apporté, et je suis allée m'installer sur le canapé, endroit où quelques heures plus tôt j'avais presque mal aux joues à force de sourire.
Le soleil était pâle, d'une douceur presque blanche.
Il s'étalait sur les voilages de la fenêtre du salon comme une ombre éclatante.
J'ai eu envie d'écouter de la musique.
Près de la chaîne toute neuve, il n'y avait que des CDs de mon père.
J'avais envie d'une musique familière, quelque chose qui m'arrache les tripes mais qui me réconforte en même temps.
Quelque chose comme du William Sheller.
Sous les CDs de mon père, j'ai attrapé le DVD de Parade au cirque royal que j'avais laissé là.
Quelques minutes plus tard, en plus d'avoir le son, j'avais l'image, et sur mon canapé, mes entrailles réchauffées par le thé chaud, je me suis mise à chanter, tout doucement, en parfaite synchronisation avec mon artiste préféré.
Car Sheller n'est pas qu'un chanteur.
Sheller est un artiste.
Et même
Les Princes des Maisons de France
Avec leurs magnificences
N'égaleront jamais en vous
Cet orgueil qui se joue
D'insolence
Des opéras de misère
Vous feront gloire de l'enfer
Où je vais tomber à genoux
En découvrant le goût
De l'absence
Ce morceau, Le Nouveau Monde, est absolument fabuleux.
Il commence en classique, continue en pop, et finit en rock.
Et bien sûr je ne l'écouterais presque que pour l'entendre dire le mot Prince.
Si j'écris des mots comme ça,
C'est parce qu'il pleut sur la ville
Et j'ai mal de toi
La chanson grise sur les toits
De l'eau qui coule sur les tuiles
Comme une obsession tranquille
Danse avec moi
Je me suis laissée bercer par cette émotion qui me chavirait, mes pensées divaguant de Sylvaine, seule personne avec laquelle je partage vraiment ce plaisir à écouter Sheller, au Prince bien sûr, avec qui j'avais l'impression d'avoir passé la nuit, et auquel je me sens de plus en plus liée, par un fil qui se tisse tout seul, sans même que je m'en rende compte.
Car c'est beau d'aimer, et d'avoir des rêves, des projets, mais encore faut-il que l'autre accepte de partager un peu de cette affection, et de lui aussi faire un effort pour qu'un fil parte de son coeur et aille rejoindre le mien, qui le cherche, en aveugle, dans les méandres de l'amour.
Je vais peut-être le voir demain.
Pendant que ma soeur va se faire poser un rail de chemin de fer sur les dents.
Haha.
Chacun son tour.
Je suis donc guillerette (Ce mot est pour toi, Alberto !), et vais tenter de descendre quelques minutes de mon nuage pour prendre ma douche.
On a coutume de dire que la vie est dure
qu'on se bat pour le futur
quelle aventure !
Je suis réveillée mais je ne veux pas voir ma tante, j'attends qu'elle soit partie pour descendre.
Hier ils sont allés chez l'avocat, et au retour bien sûr ils n'ont pas pipé mot, pas un mot plus haut que l'autre, rien, comme d'habitude, le sourire crispé et l'hypocrisie... Un jour peut-être ça explosera. Mais à force de repousser, ça va être un désastre. M'enfin, à mon avis ça ne saurait tarder. Le procès est dans un peu plus d'un mois. C'est tout.
Je m'étire comme un chat, j'ai un sourire qui ensoleille ma chambre.
À moins que ce ne soit parce que je n'ai fermé ni mes volets ni mes rideaux quand je suis montée me coucher au petit matin.
Peu importe.
Mon sourire est grandiose.
Je nous revois, chacun devant nos écrans, lui sur son lit, moi affalée sur le canapé du salon, avec nos deux sourires niais. C'était tellement mignon.
Hier je lui ai fait télécharger Skype, je lui ai créé un compte, et au bout d'une heure et demi nous avons réussi à nous parler... Et à nous voir.
C'était magique.
On a parlé bien sûr, de tout un tas de choses futiles, mais c'était bien.
Et puis il y avait ces minutes, silencieuses, où, émerveillés par le sourire de l'autre, on se mettait à sourire bêtement.
Et on restait, comme ça, à se regarder.
-Tu m'amuses...
-Ah ?
-Ton sourire m'amuse...
-(géant sourire) ça veut dire quoi "amuser" ?
-Me réjouit !
-Ahhhh ! Ton sourire à toi me réjouit aussi. Tu me réjouis.
Quelques quarts d'heure plus tard...
-T'es beau quand tu souris.
-Qu'est-ce que t'as dit ?
-J'ai dit que t'es beau quand tu souris.
-Ahhh...
-Ahhh !
-Oui mais j'souris pas tout le temps...
-Oui mais même dans ces moments là t'es beau.
Silence. Il change de position, se redresse un peu, et en plein mouvement il murmure
-Toi aussi t'es belle quand tu souris.
Intense bonheur.
Un échange de treize mails précédait cette conversation skypesque.
Et c'est tout à l'heure en venant consulter ma boîte que j'ai pu lire le quatorzième.
Tu m'as fait très plaisir ma reine.
J'étais très content de te voir.
Passe une bonne nuit.
A bientôt.
Bisous.
Quand je suis descendue ce matin, mon cousin et ma soeur étaient déjà montés pour jouer aux playmobils.
Je me suis fait un thé, j'ai pris le gros sac de croissants que ma tante avait apporté, et je suis allée m'installer sur le canapé, endroit où quelques heures plus tôt j'avais presque mal aux joues à force de sourire.
Le soleil était pâle, d'une douceur presque blanche.
Il s'étalait sur les voilages de la fenêtre du salon comme une ombre éclatante.
J'ai eu envie d'écouter de la musique.
Près de la chaîne toute neuve, il n'y avait que des CDs de mon père.
J'avais envie d'une musique familière, quelque chose qui m'arrache les tripes mais qui me réconforte en même temps.
Quelque chose comme du William Sheller.
Sous les CDs de mon père, j'ai attrapé le DVD de Parade au cirque royal que j'avais laissé là.
Quelques minutes plus tard, en plus d'avoir le son, j'avais l'image, et sur mon canapé, mes entrailles réchauffées par le thé chaud, je me suis mise à chanter, tout doucement, en parfaite synchronisation avec mon artiste préféré.
Car Sheller n'est pas qu'un chanteur.
Sheller est un artiste.
Et même
Les Princes des Maisons de France
Avec leurs magnificences
N'égaleront jamais en vous
Cet orgueil qui se joue
D'insolence
Des opéras de misère
Vous feront gloire de l'enfer
Où je vais tomber à genoux
En découvrant le goût
De l'absence
Ce morceau, Le Nouveau Monde, est absolument fabuleux.
Il commence en classique, continue en pop, et finit en rock.
Et bien sûr je ne l'écouterais presque que pour l'entendre dire le mot Prince.
Si j'écris des mots comme ça,
C'est parce qu'il pleut sur la ville
Et j'ai mal de toi
La chanson grise sur les toits
De l'eau qui coule sur les tuiles
Comme une obsession tranquille
Danse avec moi
Je me suis laissée bercer par cette émotion qui me chavirait, mes pensées divaguant de Sylvaine, seule personne avec laquelle je partage vraiment ce plaisir à écouter Sheller, au Prince bien sûr, avec qui j'avais l'impression d'avoir passé la nuit, et auquel je me sens de plus en plus liée, par un fil qui se tisse tout seul, sans même que je m'en rende compte.
Car c'est beau d'aimer, et d'avoir des rêves, des projets, mais encore faut-il que l'autre accepte de partager un peu de cette affection, et de lui aussi faire un effort pour qu'un fil parte de son coeur et aille rejoindre le mien, qui le cherche, en aveugle, dans les méandres de l'amour.
Je vais peut-être le voir demain.
Pendant que ma soeur va se faire poser un rail de chemin de fer sur les dents.
Haha.
Chacun son tour.
Je suis donc guillerette (Ce mot est pour toi, Alberto !), et vais tenter de descendre quelques minutes de mon nuage pour prendre ma douche.
On a coutume de dire que la vie est dure
qu'on se bat pour le futur
quelle aventure !
Ecrit par inconsciente, le Jeudi 30 Août 2007, 10:32 dans la rubrique Aujourd'hui.
Commentaires :
Re:
Merci ma Roxanne !
Je ne veux pas encore que ce genre de phrases sortent de ma bouche
Je préfère toujours me raisonner pour me protéger un peu au cas où il y ait une grosse déception
mais je dois dire que je suis assez optimiste et que ça va dans le sens que je voulais
:)
Je ne veux pas encore que ce genre de phrases sortent de ma bouche
Je préfère toujours me raisonner pour me protéger un peu au cas où il y ait une grosse déception
mais je dois dire que je suis assez optimiste et que ça va dans le sens que je voulais
:)
Il suffit de passer le pont
Je me demande finalement où tu l’as appris ce mot “guillerette”... peut-être comme moi, qui sait ? dans la chanson de Brassens bien sûr ! “Il suffit de passer le pont”.
Merci en tout cas d’avoir pensé à moi en l’écrivant. Et amuses-toi bien !
Merci en tout cas d’avoir pensé à moi en l’écrivant. Et amuses-toi bien !
Re: Il suffit de passer le pont
Je ne me souviens pas comment j'ai appris chacun des mots qui me passent par la tête,
mais il est très possible que cela vienne de cette chanson, étant donné que in utero je connaissais déjà l'oeuvre de Brassens sur le bout des doigts !
Il ne me reste plus qu'à passer le pont...
mais il est très possible que cela vienne de cette chanson, étant donné que in utero je connaissais déjà l'oeuvre de Brassens sur le bout des doigts !
Il ne me reste plus qu'à passer le pont...
Ca avance plutôt vachement pas mal bien !!!
=)
Mais toujours fait gaffe quand-même, toujours peur qu'il te fasse du mal, qu'il ne prenne pas au sérieux et qu'il voit ça comme un amusant (j'suis du genre méfiante)
Gros bisou !
=)
Mais toujours fait gaffe quand-même, toujours peur qu'il te fasse du mal, qu'il ne prenne pas au sérieux et qu'il voit ça comme un amusant (j'suis du genre méfiante)
Gros bisou !
Re:
t'inquiètes mimi
tu sais je crois que s'il avait voulu profiter de la situation il l'aurait fait depuis longtemps
et puis mon coeur a comme un don pour repérer avant mon cerveau les personnes qui valent le coup.
mon prince est un mec bien.
:) même si j'suis pas objective :p
tu sais je crois que s'il avait voulu profiter de la situation il l'aurait fait depuis longtemps
et puis mon coeur a comme un don pour repérer avant mon cerveau les personnes qui valent le coup.
mon prince est un mec bien.
:) même si j'suis pas objective :p
Aaaaaaah, my god. Que d'intenses émotions.
Ca a dû te retourner le coeur qu'il te dise ces choses là. En tout cas, ça me l'a retourné à ta place.
Marrant ce truc avec William Sheller. Moi je connais seulement qu'un peu. Mais j'en parle dans un de mes prochains articles.
Bon, la patience, à croire que ça paye. Ca va tout doucement, mais. Tout ce qui est doux nous caresse. C'est si agréable que ça puisse se passer ainsi.
Bisous de Corse!
Ca a dû te retourner le coeur qu'il te dise ces choses là. En tout cas, ça me l'a retourné à ta place.
Marrant ce truc avec William Sheller. Moi je connais seulement qu'un peu. Mais j'en parle dans un de mes prochains articles.
Bon, la patience, à croire que ça paye. Ca va tout doucement, mais. Tout ce qui est doux nous caresse. C'est si agréable que ça puisse se passer ainsi.
Bisous de Corse!
Re:
Waaah trop bien des bisous de Corse !
Enfin quelqu'un qui connaît mon William, même qu'un peu, c'est déjà bien !
J'ai hâte de lire ce fameux article alors !
Esperons en effet que cette douce patience nous mènera dans un beau monde, ou du moins un monde qu'on se fera ensemble.
Mais même si ça ne mène nul part, j'aurais connu de belles sensations et lu de beaux mots.
Mais pour l'instant je croise les doigts !
bisous euhh bah de rouen, c'est déjà ça...
Enfin quelqu'un qui connaît mon William, même qu'un peu, c'est déjà bien !
J'ai hâte de lire ce fameux article alors !
Esperons en effet que cette douce patience nous mènera dans un beau monde, ou du moins un monde qu'on se fera ensemble.
Mais même si ça ne mène nul part, j'aurais connu de belles sensations et lu de beaux mots.
Mais pour l'instant je croise les doigts !
bisous euhh bah de rouen, c'est déjà ça...
Elwinwea
Ton Prince, c'est maintenant évident qu'il te mange dans la main, si tu veux mon avis il a compris, et il va dans ton sens, sinon il n'agirait pas de cette manière.
et donc...
Je suis hyper-méga-giga contente pour toi !!!