Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Un soir de solitude, avec incertitude
Hier soir j’avais une profonde tristesse qui me remontait du ventre jusqu’à la gorge.
Mélange de peur, de trop grande solitude, d’énervement parce que je n’aime pas dormir sans oreiller, et de tourments en rapport avec tout ce que m’a dit Maman.

Personne à qui en parler.
À cette heure il n’y a plus personne.
Et c’est normal.
Et puis parfois le virtuel ne suffit plus.
Je voudrais de grands bras qui m’entourent.
J’ai envie d’une présence.

Je voudrais pleurer mais j’ai peur.
J’ai peur de mes larmes.
Peur de me noyer.

J’ai écris un long mail à Nadège parce que la nuit d’avant j’ai fait un cauchemar horrible.
Qui m’a prouvé encore une fois à quel point la confiance de Nadège et des autres m’est importante.
Je ne supporte pas l’idée qu’ils pensent que je suis une petite manipulatrice.
Dans l’histoire, s’il y a bien quelqu’un qui n’est pas manipulateur, c’est bien moi.
Je suis peut-être la seule d’ailleurs.
Je ne supporte pas la manipulation.
Je connais déjà trop de gens qui ont essayé de me détruire en profitant de ma confiance.

Parce que je donne très vite ma confiance.
Je suis comme ça.

Ce matin je me suis dit que j’allais prendre ma première douche ici.
Alors toute fière j’entre dans la salle de bains, je me déshabille.
Tout d’un coup je me rends compte que je n’ai pas de shampoing.
Étant donné la faiblesse émotionnelle qui me caractérise depuis vendredi, j’ai presque envie de pleurer.
Que vais-je devenir sans shampoing ?
Je commence à faire couler l’eau.
Au bout de trois minutes, toujours pas d’eau chaude.
J’ai cru qu’elle tiédissait mais non.
Elle est devenue glacée.
Je sens la crise de nerfs (ou de larmes) (ou les deux) m’effleurer.

Je me rhabille à moitié.
Je mets mon pull vert à l’envers.
Bah oui, la salle de bains et les toilettes sont les deux seules pièces où il n’y a pas de fenêtres.
Si je sors à poil dans les autres pièces y’a deux hypothèses.
Soit je vais entendre des hurlements d’horreur, soit y’aura plein de paires d’yeux collées aux fenêtres d’en face.
Je penche quand même pour l’hypothèse n°1.

J’attrape le téléphone, je fais le numéro de la maison.
Mon père me rappelle trois fois.
Je lui envoie des photos de la chaudière sous toutes les coutures.
Il finit par me dire d’aller sonner chez un voisin.

Je mets mon pull dans le bon sens, j’enfile un jean, je prends mes clés, et je descends au premier.

Je sonne.

La sonnette dure environ 30 secondes.

Elle continue même après que la dame m’ait ouvert.
C’est la mélodie d’une chanson ou d’une comptine.
J’ai déjà oublié quoi mais je vous redirai si ça me revient.

Une dame, environ la cinquantaine, m’accueille chaleureusement.

Elle monte avec moi, pour me dire finalement qu’elle n’y connaît rien.
Elle reste bien un quart d’heure à me raconter les histoires des voisins du dessus.

Et puis elle me dit qu’elle va m’envoyer son fils dans l’après midi, un grand costaud paraît-il.

1 min 30 plus tard, on frappe à la porte, « C’est votre voisine !! ».

J’ouvre.

Toujours la même dame.
Suivie d’un gros costaud barbu.
J’aime bien les grands costauds barbus, ils me font penser à mes cousins.

En cinq minutes la chaudière est allumée.
Je les remercie beaucoup beaucoup.

Ça m’a fait quelques minutes de compagnie, et c’est bien de sympathiser avec ses voisins.
Et puis maintenant on a de l’eau chaude !

J’ai écouté de la musique presque sans interruption.
Sauf cette nuit.
Je passe d’Obispo à Vanessa Paradis. Des Beatles à Sheller. De Mika à Voulzy. De Christophe à Camille.
Ça fait du bien.

Je déteste le silence quand je suis seule.
Ça me fait peur.

Je sors un peu.
Je mets douze minutes de l’appartement à l’IUT.
Six minutes de l’appartement à la gare.
Du bout de la rue on voit la gare.

J’entre dans la gare.
Juste pour me rappeler que le monde continue de tourner.
Je n’ai reçu aucun mail.
Ma grand-mère m’a dit qu’elle m’en avait envoyé mais je n’ai rien eu…
Je me dis qu’il y a peut-être un voire plusieurs mails princiers coincés dans la toile.
Argh.

J’aime les gares.
Mais pas le dimanche.
Pas quand les cafés sont fermés.
J’aime les cafés.
Mais pas quand ils sont fermés.

J’aime pas le dimanche.
Y’a trop de mélancolie dans l’air.
Comme si tout le monde était triste.
Même quand il fait beau.

Je ne supporte pas.
Je trouve que le dimanche pousse au suicide.
Ou au moins à la dépression.

J’ai téléchargé un logiciel de modificateur de voix sur le site d’Apple.
Je me marre bien.
Je prends la voix d’une souris.

Je me fais des thés.
Des laits au miel.
Je réponds au téléphone.
Je déambule dans l’appartement.
Pieds nus sur le carrelage.
Pieds nus sur le parquet.
Je suis obligée d’être dans la cuisine pour aller sur internet.
Je suis branchée à la Live Box.
En fait je crois que la ligne n’est pas complètement installée.
Je peux téléphoner mais on ne peut pas m’appeler.
Je peux aller sur internet mais seulement en me branchant sur la Live Box.
Mon ordi la détecte mais ne me demande pas encore le bon code.
C’est une question de jours.
Et puis sinon j’appellerai la Hot Line.

Les heures passent bizarrement.
La nuit va bientôt tomber.
Et demain tout recommencer.
Me remettre au travail.
Découvrir de nouvelles personnes.
Lutter contre la timidité.
Communiquer.
C’est le but du truc, nan ?

J’me sens bizarre.
C’est étrange d’être seul. Même si y'a toutes ces ondes autour de moi.
Ça faisait longtemps que ça m’était arrivé.
D’être vraiment seule.

Ecrit par inconsciente, le Dimanche 9 Septembre 2007, 19:30 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

Elwinwea
Elwinwea
09-09-07 à 19:48

Whaaaaaa... toute seule comme une grande !

Et en plus tu as déjà des contacts avec tes voisins, la grande classe 'tit soleil !




 
inconsciente
inconsciente
09-09-07 à 21:39

Re:

Héééé ouais
Dès le deuxième jour

(j'ai eu un mail !!!)

 
ecilora
ecilora
09-09-07 à 20:30

Tu nous laisse des indices sur la distance à parcourir pour aller chez toi de la gare?! lol
Ah! c'est l'horreur quand tu te rends compte que tu 'nas plus de shampoing. Alors que tu es déjà sous la douche. Quand à l'eau froide, j'en parle même pas... lalala.
Courage pour demain! je penserais à toi!!
Cà m'évitera peut-être de penser à moi! ahah! :)
BzOo dOo

 
inconsciente
inconsciente
09-09-07 à 21:44

Re:

Ouaaais comme ça vous allez faire tout le périmètre, lol !
Demain je vais faire des courses de survie !
Du sel, du beurre (j'pouvais même pas me faire de pâtes !)
du shampoing, du pain de mie et du chocolat !

 
alberto
alberto
10-09-07 à 09:22

Chère Inconsciente, je te l'ai déjà dit, aussi romanesque que soit ton idylle avec ton Prince, ce monsieur de 41 ans qui est prof  est aussi inconscient que toi, parce qu'il est en train de jouer sa carrière. S'il est prof, sa règle d'or devrait être le respect des élèves, ce qui exclu avec eux toute affaire affective ou sentimentale. Et s'il a la chance de sauver sa carrière, sa renommée, elle, va en prendre un coup !
 
Quant à ta renommée, à toi... tu en parles déjà avec des larmes !

Ah quand on met le pied dans la gadoue ! ... Bah tant que tu n'es pas tombée complètement dans la gadoue, il y a de l'espoir !

Des signes, comme par exemple une douche sans champoing, montrent que la vie commence pour toi. C'est rassurant ! (moi, cela fait une semaine que je me rase tous les matins sans mousse à raser !)

 
inconsciente
inconsciente
10-09-07 à 09:25

Re:

Mais je ne suis plus son élève
Et il n'est plus mon prof
J'ai quitté Rouen
J'ai quitté le lycée
C'est fini tout ça

Et puis de toutes façons
Il ne se passera rien avant que nos deux histoires compliquées soient terminées.

 
aphone
aphone
20-09-07 à 11:51

*Petite pause dans ma lecture (j'suis à la bourre à force de partir en vacances !*

Cet article m'a fait terriblement penser à moi.
Quand tu te retrouves à vivre seule avec toutes les galères du style "y'a pu de champoing, y'a pu d'eau chaude, le chauffage s'allume pas, y'a rien a manger, faut aller faire les couuuuuuurses, y'a pas de sous, et j'ai même pas de coton-tiges !!!!"

Ahah, pour ça aussi que je suis drôlement contente d'emmenager avec mon copain. Pour te dire une fois, j'ai vécu 3 jours dans le noir parce que j'avais oublié de payer une facture d'éléctricité, et j'ai vécu 1 mois sans frigo parce que mon con de lapin avait bouffé le fil. J'ai eu beaucoup de galère, et je vois que toi tu débutes lol, je suis là pour toi quand tu veux =)

Gros bisous !!!!!!!!!!

*Continue la lecture*

 
inconsciente
inconsciente
20-09-07 à 13:03

Re:

Coule :)
Hééé, viens quand tu veux !