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Je ne me souviens que d'un mur immense.
J'ai l'impression que le week-end a filé à une allure démesurée.

J'étais bien quand je suis sortie d'ici, mon sac à dos sur le dos, mon sac de voyage en bandoulière, ma canette de Coca dans une main et mon portable dans l'autre avec Julien au téléphone.
J'étais bien dans le train à travailler tranquillement le devoir que j'ai à rendre mercredi.
J'étais bien lorsque je suis sortie du train, moment où tout est possible.
Où tu te dis que quelqu'un t'attend peut-être.

Et puis une fois que tu as traversé la gare et que personne n'a crié ton nom, tu déchantes.

Si encore j'avais eu des ses nouvelles.
Mais rien.

J'ai dormi presque douze heures d'affilée.

Le plat qui m'attendait vendredi soir était, bien évidemment, cette terrible pizza que je déteste.

Ce soir les parents de Garfu nous ont invitées Garfu et moi à manger au restau.

On se gare dans le quartier St François, et j'avale péniblement ma salive.

J'étais arrivée chez Elle ce matin là, c'était un lundi.
Un lundi de vacances.
Ma soeur était partie chez sa cousine, ma mère travaillait et mon père parti voir une expo à Paris.
J'étais arrivée en bas de son immeuble et c'était Elle-même qui avait ouvert la porte d'en bas.
On avait eu un week-end difficile, on s'était pris la tête, et en ouvrant la porte Elle m'avait dit "
Aujourd'hui, on bouge...".

Elle m'avait emmené visiter Le Havre. Sa ville.
Elle m'avait montré le lycée François 1er. Son lycée.
Et l'église réformée.
Le temple comme Elle disait.

Si j'avais su à ce moment là que quelques années plus tard j'allais habiter si près de tous ces endroits.
Dans Sa ville.

Et puis Elle m'avait invitée au restaurant.
On avait mangé des pâtes.
Une sorte de restau italien.
Avec des chaises en osier.
Et l'intérieur en pierre. Un ton beige.
Et une sorte de gargouille trônant sur l'escalier.


J'ai eu envie de me mettre à pleurer quand on est entré dans le restaurant.

Quelques secondes avant, j'ai murmuré à Garfu que j'y étais déjà venue, avec Elle.
Elle m'a demandé si j'étais sûre que je ne voulais pas qu'on aille ailleurs, mais j'ai refusé.

C'était déjà gentil de nous inviter à dîner.
On avait eu du mal à trouver un restau ouvert.
Je n'allais pas faire la difficile.

Evidemment, à la radio, ils passent "Careless Whisper" et "Can't Stop Loving You".

On avait fini par aller à la plage.
Tout au bout.
C'était beau dans le vent et dans le soleil orangé de cette fin d'après-midi.
Elle m'avait prise en photo.
Je l'avais prise en photo.

Dieu qu'Elle était belle.

Dans la voiture, pendant le retour, Ses doigts avaient enfin osé m'effleurer après cette journée étrange qui marquait une sorte de réconciliation après la tempête du week-end.

Ses doigts m'avaient brûlée, glissant le long de mon cou, s'appuyant sur ma poitrine, descendant le long de mon buste, allant et venant sur mes cuisses et s'arrêtant, enfin, au point brûlant, touchant du doigt la fleur de mon désir.

Et le désir avait achevé notre réconciliation.
Elle m'avait déposée devant chez moi, nos deux corps brûlants, n'ayant pu vraiment se lier, impatients de se retrouver le lendemain.

Je l'avais retrouvée vers 9h.
Elle avait encore son peignoir.
Je l'adorais en peignoir, Elle me rendait folle.


Je sais que le goût de Ses lèvres me manquera toujours.
Que le parfum de Son corps me hantera à jamais.
Que Ses traits se dessineront toujours sur chaque femme que je regarde, dans chaque ombre, dans chaque silhouette, dans chaque voiture.

Parfois cela me serre la gorge et je n'ai qu'une envie.
Partir, courir, La retrouver.
Et faire de nos larmes une fontaine d'eau brûlante.

Je l'aimerai toujours.

Cette histoire me poursuivra, toujours.
Que ce soit dans ses aspects les pires comme dans les meilleurs.

Je l'aime.
Elle est la femme de ma vie, pour toujours.

J'ai peur.
Peur de confondre les sentiments.
Peur de me tromper.

En commençant cet article je savais ce que je voulais.
Là je ne sais plus.
Je suis complètement perdue.

Mais je ne suis amoureuse que des souvenirs.
Et je n'en peux plus de tout ça.
Je n'en pouvais plus non plus de cette routine monstrueuse dans laquelle on s'était engluées.

Parfois je serais prête à tout recommencer.
Mais je ne veux plus avoir l'occasion de Lui faire du mal.
Je ne veux plus qu'Elle souffre à cause de moi.
Sa vie est entièrement à reconstruire, par ma faute.

Peut-être qu'on se retrouvera.
Peut-être qu'on était faite l'une pour l'autre.

J'ai cette tendresse pour le Prince.
Cette tendresse si forte qu'elle me fait mal.

Et c'est autre chose.

Il ne faut pas chercher à comparer.
C'est impossible.
Je ne veux pas comparer.

Elle sera toujours dans mon coeur.
Mais j'ai envie de neuf.
Même si lui n'est pas neuf.

Il a bientôt 42 ans, il a des rides sur le front, deux cernes gonflées sous les yeux, deux cernes qui ne s'en iront jamais, il a deux enfants, un passé, des problèmes, il est usé par la vie.
Mais dans mon coeur il est tout neuf.

Je l'aime aussi.
Je l'aime différemment.
Peut-être qu'un jour je me rendrai compte que je me suis trompée.
Comme dans "Je vais bien ne t'en fais pas".

-Tu sais, avant d'être ensemble on était amis. Et en fait on l'est resté. Deux amis qui vivent ensemble.
-Vous allez plus vous voir ?
-Bien sûr que si, comme des amis.

Je suis sûre qu'on pourrait vraiment s'entendre tous les deux.
On pourrait rire.
On pourrait s'aimer.

Je voudrais ne pas me prendre la tête.
Mais je n'y peux rien.

Tout est toujours si compliqué.

Mais lui je ne l'aime pas de façon compliqué.
J'aime l'aimer.
Rien que ça, ça me fait du bien.

C'est fou comme on peut passer de la joie à la détresse.
En si peu de temps.

Et dès que j'aurai de ses nouvelles ça va repasser.
De la détresse à la joie.

Et j'oublierai de nouveau pendant quelques instants ce mal qui me ronge.
J'oublierai ce passé, trop lourd sur mes épaules.

Je veux qu'il me sauve.
Je veux le sauver.
Je veux qu'on s'en sorte.
Ensemble.


Ecrit par inconsciente, le Lundi 17 Septembre 2007, 02:25 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

MangakaDine
MangakaDine
17-09-07 à 02:34

Il n'y a pas à comparer. On aime si différemment chacun, et personne n'est vraiment capable de juger si telle façon d'aimer est mieux qu'une autre. Ou simplement plus forte.
Dans un texte récent (pas encore posté), j'écrivais : "Il y a toujours des degrés d’attachements. Et on pourrait se poser la question des heures à savoir si lui c’est plus qu’un autre, et si lui avant c’était pas moins que maintenant, et si lui ça compte toujours, et surtout au final lequel l’emporte dans la force du sentiment amoureux. " Mais merde on aime, c'est tout. Et si ça nous fait du bien, et si ça nous fait du mal, au moins, ça nous fait quelque chose.

 
inconsciente
inconsciente
17-09-07 à 09:34

Re:

Je ne veux pas me poser des heures la question.
Je ne veux pas non plus être trop raisonnable.

J'aurais pu lui courir après dans la rue.
Et l'embrasser.
Mais cela n'aurait pas ressemblé à ce que je veux.
Car je ne veux plus de ça.
Cela aurait été faux.
Juste pour Lui faire plaisir.

Et ça n'aurait en rien fait avancer les choses.

C'est fini.
Même si Elle vit toujours dans mon coeur.

Je veux d'autres problèmes.
Ceux-là je n'en peux plus.



 
Elwinwea
Elwinwea
17-09-07 à 13:45

Joli petit chaton... comme ta vie est compliquée, tu veux, tu ne veux pas, tu sais, tu ne sais pas...

Tout est flou, tu as des souvenirs du passé, mais tu veux aller de l'avant...

C'est dur tout ça, arrivé au carrefour, on a le choix, on a toujours le choix, sauf qu'on ne sait jamais lequel faire... On aimerait retrouver ce qu'on connaît, mais avec d'autres, alors que, justement, ce sont des autres... c'est autre chose qu'on va connaître. Pas forcément mieux, pas forcément pire... juste différent...

Je suis avec toi, et peu importe le chemin que tu suivras, l'important c'est que ce soit toi qui l'ait choisi, l'important c'est que ce soit TON chemin...

 
inconsciente
inconsciente
17-09-07 à 20:15

Re:

Je crois qu'au fond je sais.
Je sais que c'est fini. Que je ne veux plus de ça.
C'est juste que je ne supporte pas l'idée qu'Elle souffre par ma faute.
Elle comptera toujours moi.