Demain est un autre jour
Ce matin, quand je suis montée sur la passerelle, il faisait très froid, mais le ciel était orange et rose.
C'était beau.
Je me demandais pourquoi tous les autres gens qui étaient avec moi sur cette passerelle n'avaient pas le souffle coupé.
Peut-être que ça leur semblait normal.
Ou même pas beau.
Banal.
Moi je ne veux pas que les choses deviennent banales.
Je veux toujours avoir à m'extasier.
J'avais envie d'avoir mon bonnet enfoncé sur la tête.
Mon bonnet c'était une autre histoire.
J'étais Chapeau-Péruvien.
Une fille de 2de m'avait arrêtée dans la cour un jour où le ciel était tout blanc.
Et où mon coeur était tout serré.
Sa voix avait un trémolo joyeux.
C'était presque aussi beau que les néons des manèges qui font sourire la nuit.
-Je voulais te dire que ton chapeau péruvien il est trop beau, et que tu es super, et que je t'adore, voilà.
C'était inattendu, je ne la connaissais pas.
Elle était ultra-féminine, look très étudié, elle devait sûrement passer un certain temps devant la glace le matin, et essayer plein de tenues différentes.
Mais moi qui n'ai aucun style, dont mes jeans d'homme trop grands me font des plis comme si j'avais un zizi, moi avec ma coupe trop moche, mon menton trop loin de ma bouche, et mon visage pâle sans maquillage, elle m'avait trouvée super.
Ce matin j'avais trop froid.
Mais mon coeur était tout chaud.
J'aurais bien aimé avoir mon bonnet enfoncé jusqu'aux oreilles.
Mais j'avais le Prince qui tambourinait dans mon coeur.
J'avais nos éclats de rire de la nuit qui résonnaient dans ma tête.
Par-dessus la musique que j'écoutais, par-dessus le bruit des voitures, par-dessus les gens qui râlent.
Quand Samy nous a lâchés à 11h30, je suis restée une petite demi-heure dans le hall, là où il y a toutes les tables et toutes les chaises.
Guillaume et Mélanie m'ont piqué de la musique.
Charlotte a écouté cette chanson que j'avais enregistrée il y a trois ans.
J'ai voulu aller regarder mes e-mails mais Orange déconnait.
Quand je suis rentrée ici et que j'ai ouvert ma boîte mail, j'ai eu l'agréable surprise de découvrir que j'avais reçu un mail de Margaux M, dont j'avais découvert le talent et l'humour dans le magazine Muteen.
Je lui avais écrit la semaine dernière, après l'introduction de cette fameuse matière qui te prépare doucement à la construction d'un projet professionnel.
Tous les autres de ma classe ont l'intention de faire des stages dans des centres de documentation dans la région.
Mais moi j'ai pas envie de faire ça.
J'ai envie de faire ce qui me plaît.
J'ai envie de trouver quelque chose dans quoi je vais pouvoir exprimer ma créativité.
Enfin bref, son mail m'a fait plaisir, je lui ai répondu, elle m'a re-répondu, je lui ai re-re-répondu et elle m'a re-re-re-répondu.
Je suis allée sur son site internet, et suis tombée sur un dessin qui m'a fait tout particulièrement sourire.
À gauche un homme chauve, avec deux cartes malicieuses, échappées d'un jeu de cartes, cachées derrière ses jambes, et un club de golf à la main.
À droite, une femme, les jambes croisées, avec plein de grains de beauté, tenant trois crayons en laisse.
Et sur chacune de leurs têtes, une petite couronne jaune.
Et au milieu une petite fille trop mignonne avec un grand chapeau noir, un singe et un lapin rose.
La petite fille n'existe pas dans mon univers à moi, mais le couple me fait étrangement penser à deux personnes dont je parle souvent...
En plus d'avoir des points communs dans notre façon d'écrire, nous semblons en avoir dans la vie.
J'ai envoyé le dessin au Prince en lui disant que certains détails m'avaient fait sourire.
Il m'a répondu qu'il le trouvait super beau.
Y'a des jours comme ça où tout se passe bien.
Y'a une douceur dans l'air.
Une douceur inespérée et délicieuse.
Ses mots et ses sourires dans ma tête.
On a parlé pendant plus de deux heures hier, sur Skype.
À la fin, il m'a dit À demain et aussi Je t'envoie un petit message quand je me réveille
Le simple mot demain me ravit.
Car il nous relie, et fait que le temps ne nous sépare pas.
J'ai un truc à la con à faire pour jeudi, une sorte d'exposé sur les sciences du 17e siècle.
Je n'ai pas réussi à imprimer mon CV que je dois rendre demain.
Mais demain Manon et Lisa viennent passer la journée et la nuit chez nous.
Demain j'aurai peut-être de ses nouvelles.
Demain c'est mercredi, et je finis à 14h30.
Demain je vais voir la prof de Doc qui est géniale.
Et demain est un autre jour.
D'ailleurs demain est aujourd'hui puisqu'il est minuit 09.
Je suis rongée de stress, mais plutôt heureuse.
En fait j'ai deux vies.
Une que je vis sur la terre ferme, avec tous les problèmes, tous ceux qui collent au bitume.
Et une que je vis sur un nuage. Un nuage rose. Même quand il pleut.
Même quand je suis triste.
Car on pourra dire ce qu'on voudra, je ne suis pas dépressive !
Juste névrosée.
Bons rêves ma reine.
Et je décolle.
C'était beau.
Je me demandais pourquoi tous les autres gens qui étaient avec moi sur cette passerelle n'avaient pas le souffle coupé.
Peut-être que ça leur semblait normal.
Ou même pas beau.
Banal.
Moi je ne veux pas que les choses deviennent banales.
Je veux toujours avoir à m'extasier.
J'avais envie d'avoir mon bonnet enfoncé sur la tête.
Mon bonnet c'était une autre histoire.
J'étais Chapeau-Péruvien.
Une fille de 2de m'avait arrêtée dans la cour un jour où le ciel était tout blanc.
Et où mon coeur était tout serré.
Sa voix avait un trémolo joyeux.
C'était presque aussi beau que les néons des manèges qui font sourire la nuit.
-Je voulais te dire que ton chapeau péruvien il est trop beau, et que tu es super, et que je t'adore, voilà.
C'était inattendu, je ne la connaissais pas.
Elle était ultra-féminine, look très étudié, elle devait sûrement passer un certain temps devant la glace le matin, et essayer plein de tenues différentes.
Mais moi qui n'ai aucun style, dont mes jeans d'homme trop grands me font des plis comme si j'avais un zizi, moi avec ma coupe trop moche, mon menton trop loin de ma bouche, et mon visage pâle sans maquillage, elle m'avait trouvée super.
Ce matin j'avais trop froid.
Mais mon coeur était tout chaud.
J'aurais bien aimé avoir mon bonnet enfoncé jusqu'aux oreilles.
Mais j'avais le Prince qui tambourinait dans mon coeur.
J'avais nos éclats de rire de la nuit qui résonnaient dans ma tête.
Par-dessus la musique que j'écoutais, par-dessus le bruit des voitures, par-dessus les gens qui râlent.
Quand Samy nous a lâchés à 11h30, je suis restée une petite demi-heure dans le hall, là où il y a toutes les tables et toutes les chaises.
Guillaume et Mélanie m'ont piqué de la musique.
Charlotte a écouté cette chanson que j'avais enregistrée il y a trois ans.
J'ai voulu aller regarder mes e-mails mais Orange déconnait.
Quand je suis rentrée ici et que j'ai ouvert ma boîte mail, j'ai eu l'agréable surprise de découvrir que j'avais reçu un mail de Margaux M, dont j'avais découvert le talent et l'humour dans le magazine Muteen.
Je lui avais écrit la semaine dernière, après l'introduction de cette fameuse matière qui te prépare doucement à la construction d'un projet professionnel.
Tous les autres de ma classe ont l'intention de faire des stages dans des centres de documentation dans la région.
Mais moi j'ai pas envie de faire ça.
J'ai envie de faire ce qui me plaît.
J'ai envie de trouver quelque chose dans quoi je vais pouvoir exprimer ma créativité.
Enfin bref, son mail m'a fait plaisir, je lui ai répondu, elle m'a re-répondu, je lui ai re-re-répondu et elle m'a re-re-re-répondu.
Je suis allée sur son site internet, et suis tombée sur un dessin qui m'a fait tout particulièrement sourire.
À gauche un homme chauve, avec deux cartes malicieuses, échappées d'un jeu de cartes, cachées derrière ses jambes, et un club de golf à la main.
À droite, une femme, les jambes croisées, avec plein de grains de beauté, tenant trois crayons en laisse.
Et sur chacune de leurs têtes, une petite couronne jaune.
Et au milieu une petite fille trop mignonne avec un grand chapeau noir, un singe et un lapin rose.
La petite fille n'existe pas dans mon univers à moi, mais le couple me fait étrangement penser à deux personnes dont je parle souvent...
En plus d'avoir des points communs dans notre façon d'écrire, nous semblons en avoir dans la vie.
J'ai envoyé le dessin au Prince en lui disant que certains détails m'avaient fait sourire.
Il m'a répondu qu'il le trouvait super beau.
Y'a des jours comme ça où tout se passe bien.
Y'a une douceur dans l'air.
Une douceur inespérée et délicieuse.
Ses mots et ses sourires dans ma tête.
On a parlé pendant plus de deux heures hier, sur Skype.
À la fin, il m'a dit À demain et aussi Je t'envoie un petit message quand je me réveille
Le simple mot demain me ravit.
Car il nous relie, et fait que le temps ne nous sépare pas.
J'ai un truc à la con à faire pour jeudi, une sorte d'exposé sur les sciences du 17e siècle.
Je n'ai pas réussi à imprimer mon CV que je dois rendre demain.
Mais demain Manon et Lisa viennent passer la journée et la nuit chez nous.
Demain j'aurai peut-être de ses nouvelles.
Demain c'est mercredi, et je finis à 14h30.
Demain je vais voir la prof de Doc qui est géniale.
Et demain est un autre jour.
D'ailleurs demain est aujourd'hui puisqu'il est minuit 09.
Je suis rongée de stress, mais plutôt heureuse.
En fait j'ai deux vies.
Une que je vis sur la terre ferme, avec tous les problèmes, tous ceux qui collent au bitume.
Et une que je vis sur un nuage. Un nuage rose. Même quand il pleut.
Même quand je suis triste.
Car on pourra dire ce qu'on voudra, je ne suis pas dépressive !
Juste névrosée.
Bons rêves ma reine.
Et je décolle.
Ecrit par inconsciente, le Mercredi 19 Septembre 2007, 00:09 dans la rubrique Aujourd'hui.
Commentaires :
Elwinwea
Il suffit d'un rien, d'un mail, d'un "Chère" précédant notre nom pour que tout le gris s'estompe, pour que les couleurs reviennent, pour que la vie soit belle....