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Si maman si
Couper le cordon est toujours douloureux mais c’est nécessaire pour construire sa vie. Ça n’empêche pas de penser les uns aux autres. Je t’embrasse.

Voilà les quelques mots qui me réveillent.
Après tous les messages que je lui ai envoyés, Maman répond enfin, et bien que ses mots me fassent plus de mal que de bien, je sais que durant les secondes où elle les a rédigés, elle pensait à moi.

Pourtant, l’envie de hurler a à nouveau pris ma gorge en otage lorsque j’ai reposé mon portable sur la table de nuit.

MAIS EST-CE QUE COUPER LE CORDON ÇA VEUT DIRE NE PLUS SE DONNER DE NOUVELLES ? COMBIEN DE TEMPS DURERA CE PASSAGE SILENCIEUX ? COMMENT JE SAIS SI ELLE PENSE À MOI ? LA DERNIÈRE FOIS QUE NOUS AVONS PARLÉ ENSEMBLE, ELLE M’A JETÉ UN BOULET DE CANON À LA FIGURE ET PUIS ELLE EST PARTIE. POURQUOI ELLE NE ME DONNE PLUS DES PETITS SURNOMS GENTILS ? EST-CE QUE CE « PACTE » QU’ELLE AVAIT FAIT AVEC MES PARENTS DE S’OCCUPER DE MOI JUSQU’À LA FIN DE L’HISTOIRE EST RÉEL ? MAINTENANT QUE C’EST FINI, JE SUIS COMME LES AUTRES ? ELLE NE M’AIME PAS PLUS, PAS MOINS, ELLE M’ÉCARTE MÊME DE SON CHEMIN ?

J’ai comme une rage en moi. Une rage d’amour. Tout ce qu’on a partagé, n’était-ce que du vent ? Cette fusion de nos pensées, cette compréhension, à demi-mot…
Pourquoi envoyer tout cela valser ? Par manque de temps, de courage, de volonté ?

Est-ce que pour « construire ma vie » c’est vraiment nécessaire qu’elle ne réponde plus à mes mails ?

Peut-être que Natou lui a dit qu’elle m’avait vue lundi.

Je viens de remarquer que la photo d’elle qui était sur mon mur est en train de se casser la gueule.
JE NE VEUX PAS QU’ELLE SE CASSE LA GUEULE.
JE NE VEUX PAS QU’ON S’ÉLOIGNE.

Et puis soudain je me regarde et je me dis que tout est ma faute.
Que c’est compréhensible qu’elle prenne de la distance.
Je lui ai apporté tellement de soucis.
Je lui ai gâché ses vacances par l’intermédiaire d’un avocat.
Je l’ai trop aimée, j’ai voulu qu’elle m’aide, mais en m’aidant, elle s’est forcément exposée à souffrir.
Alors oui, quelle abrutie je suis, c’est évident qu’elle a besoin de temps, pour éventuellement imaginer de me revoir et d’avoir une discussion légère.
Notre relation sera toujours faite de souffrance, parce que je l’aime trop. J’attends trop d’elle. J’attends des choses qu’elle ne pourra jamais me donner. J’attends qu’elle se comporte comme une maman. MAIS ELLE N’EST PAS MA MAMAN.

Je me souviens encore de ce lugubre vendredi midi, où je me suis retrouvée au milieu de tous ces élèves, à la serrer dans mes bras, à laisser s’écraser mes larmes sur son manteau de velours violet.
La dernière fois que je l’ai vue. La dernière fois que j’ai senti son parfum. La dernière fois que j’ai pu la serrer dans mes bras, et lui dire combien je regrettais tout ce qu’elle avait souffert, en m’aidant trop. En m’aidant trop bien.

J’ai envie de me foutre des baffes. C’est moi qui suis injuste.
Mais comment fait-elle bon dieu, comment fait-elle pour être une mère et une épouse si parfaite et entretenir cette relation si proche avec tous ses élèves ? Tout en gardant un œil sur ceux des années passées ?

Moi qui cherche à tout prix sa protection, sa santé, son bien-être ?
Il ne faut plus que je l’étouffe.
Elle n’est pas quelqu’un qu’on étouffe, ni quelqu’un à qui on adresse des reproches.
J’ai connu bien des gens qui ont commis bien des erreurs durant mes quelques années de vie.
Mais la seule qui n’en ait jamais commise, c’est elle.

-Tu t’es couchée tard ?
-Non…
-Tu t’es levée… Tôt ?
-Plutôt… J’ai été réveillée par un message de Christine.
-Ah bon, ça fait du bruit quand tu reçois un e-mail ?
-Oui mais là mon ordi était éteint. Non c’était sur mon portable.
-Ahhh. Et elle va bien ?
-Je ne sais pas.

T’étais beau mon amour. Comme d’habitude.
Un peu plus pâle, mais l’air moins fatigué.
Ta petite barbe d’à peine deux jours.
Tu m’as lu mon horoscope. T’étais tellement beau mon amour, dans ce soleil d’hiver qui passait par la fenêtre de ce café dans lequel tu te rends tous les matins, avant que le lycée ne t’ouvre ses portes.
J’avais le cœur chaviré.
La dame, derrière son comptoir, chantonnait cette chanson de Cabrel qui passait à la radio.

Moi je n’étais rien et voilà qu’aujourd’hui, je suis le gardien du sommeil de ses nuits, je l’aime à mourir…

C’était la première fois que je réécoutais cette chanson en entier, depuis ce jour où Olivier l’avait chantée dans l’amphithéâtre, et qu’Elle était juste derrière moi.
Elle pleurait, en silence. Je la regardais. Elle me souriait à travers ses larmes.
Je l’aimais de tout mon cœur. De tout mon corps. De toute mon âme.
Elle m’aimait, plus que personne ne m’a jamais aimée.

J’aurais tellement voulu qu’Elle ne souffre pas par ma faute.
J’aurais voulu ne jamais la quitter.
J’aurais voulu l’aimer, lui apporter tout le bonheur du monde.
Et prouver à tous ceux qui ont brisé sa vie que notre amour était indestructible. Infini. Plus fort que tout. Et surtout plus fort que le temps, cette stupide invention de l’homme.


T’étais beau mon amour. Ma main était si proche. J’aurais voulu que mon bras devienne fou, et se lève de quelques centimètres.
J’aurais voulu que ma main caresse, enfin, ta joue.

Quand nous nous sommes installés dans la pizzeria, le monsieur nous a appelés Messieurs. Je te l’ai fait remarqué, tu m’as dit que cela te faisait penser à ta défunte sœur, qui portait les cheveux courts comme moi et qu’on appelait souvent jeune homme.

À un moment, nous cherchions à poser nos regards quelque part et je ne m’attendais pas à ce que tu me regardes soudain dans les yeux. J’ai tressailli.
Je sais que tu l’as vu. Oh j’aurais voulu tenir ton regard. J’aurais voulu rester plongée dans tes yeux.
Quand nous nous sommes quittés, au bout de la rue, je me sentais presque prête à t’embrasser. Et puis je me suis dit que j’allais tout gâcher. Que ce n’était peut-être pas ce que tu voulais, et peut-être pas ce que je voulais non plus.

Tu m’as dit qu’il y avait des anciens élèves qui étaient passés vous voir, toi et tes collègues, la semaine dernière. Tu as ajouté que tu trouvais ça sympa de les revoir.
Je ne me suis pas sentie concernée par le terme anciens élèves.

Je ne suis pas sûre de ce que nous sommes l’un pour l’autre. Tu ne crois plus en l’amitié, moi je ne veux pas que tu sois mon ami. Je ne veux pas non plus que tu sois mon professeur, tu me parles un peu du lycée, parce que c’est ton métier et qu’il prend beaucoup de temps et d’importance dans ta vie. Tu veux toujours régler lorsque nous mangeons ou buvons ensemble, mais tu dis que c’est parce que toi tu reçois une paye chaque mois, contrairement à moi. Tu lis sûrement dans mon regard combien je t’aime, combien j’aime observer ton visage et redessiner tes traits de plusieurs coups d’œil. Cela ne te fait rien. En tout cas cela ne t’embête pas. Quand je me regarde dans un miroir avant de partir te rejoindre, je me trouve d’une laideur infâme. Je trouve aussi une once d’une violence extrême au fond de mon regard. Quand je reviens, mes vêtements sont imbibés de l’odeur de tes cigarettes, et je me trouve rayonnante. Mon regard est doux.

Je ne suis pas sûre d’être capable de te désirer, pourtant je le sens parfois, ce petit feu, qui s’allume en moi lorsque nous sommes sur le point de nous quitter. Mais c’est un feu que je ne connais pas, ou très peu. Je n’ai pas l’impression que ce soit le même feu que celui qui me dévorait lorsque j’étais un peu trop près d’Elle. Mais, suis-je vraiment capable de me souvenir de cette sensation ? De la reconnaître ?

Ce n’est peut-être qu’un feu d’adrénaline, celui qui me poussera un jour à te dire Attends ! Alors que tu seras en train de t’en aller. Ce feu qui me poussera un jour à prendre ton visage entre mes mains, et à caresser tes joues en te disant des mots doux, ou bien des mots bleus.

Car je t’aime, mon Prince.
Mais de quoi serait faite ma vie à tes côtés ? De quoi serait faite la tienne ?
Pourrait-on s’aimer, en vivant séparés ?
Peut-être se pourrirait-on moins la vie que d’autres ?
Es-tu sensible à l’amour, mon amour ?
As-tu besoin de cette tendresse si féroce que je nourris pour toi ?

Je finis souvent mes articles par cette question.
Parce qu’après tout, avec « Est-ce que je pourrais te plaire suffisamment ? », elle demeure la seule sur laquelle l’éventualité de notre histoire repose.

Peut-être qu’on pourrait réapprendre à aimer, ensemble, différemment ?
Apprendre à s’aimer ?

C’est mon seul but dans la vie, tu sais.
Ma seule motivation.
J’aime écrire, j’aime créer, mais ce que j’aime le plus, c’est aimer.
Et si tu mélanges les quelques lettres de mon prénom, tu comprendras à quel point ce verbe me constitue, toute entière.

Ça a l’air tellement simple, dans les films, de tomber amoureux, et d’être heureux.

-Alors, qu’est-ce qu’ils te disent à toi ? « Poissons : votre imagination est fertile… ». Ah bah ça, je confirme !

Je me battrai putain.

Tout à l’heure tu as dit qu’il fallait vivre chaque jour comme le dernier.
J’aurais tellement dû répondre : « Alors si on doit vivre chaque jour comme si c’était le dernier, laisse-moi t’embrasser, mon amour… ».

Inconsciente, et lâche en plus…


Ecrit par inconsciente, le Mercredi 31 Octobre 2007, 19:05 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

Elwinwea
Elwinwea
31-10-07 à 21:27

Je suis au moins aussi lâche que toi... puisque je ne Lui dis pas tous ces mots qui me viennent aux lèvres, mais que je retiens... pour Lui...

Moi aussi on m'a dit d'aller plus loin, de me construire moi-même et pas sur les fondations des autres... c'est pas facile, je sais, surtout quand on avait l'impression de vivre quelque chose d'unique, une symbiose presque parfaite...

Non, tu ne fais pas partie de la masse d'élèves, tu es Toi, tu es exceptionelle, Aimer Marie ça tient de l'évidence après tout...

Tu es Poissons ??? Moi aussi !!!!

Je ne L'ai pas vu aujourd'hui, pourtant j'avais supplié les étoiles... Je Le verrai demain, je prie pour qu'Il ne se soit pas enfui depuis... Je ne Lui dirai rien... rien de plus que normalement... mais peut-être qu'Il ne sera même pas là... mais la lâche petite Roxanne ne dira rien de plus, rien qui ne sorte de son ordinaire, des phrases balancées sur le ton le plus banal possible... des phrases qui ne veulent rien dire...

Tu L'as vu aujourd'hui, je Le verrai demain... peut-être... j'espère...

Je ne sais pas ce que je Lui dirai, sauf que je Lui parlerai d'Halloween, s'Il est là... Il sera là... et s'Il n'est pas là, je hausserai les épaules et le vent me fera peut-être verser une larme, mais elle sera sèche avant d'arriver aux cours...Il sera là...

Je Le verrai demain....

 
inconsciente
inconsciente
01-11-07 à 14:31

Re:

Oui je suis poissons !
C'est fou ça ! Enfin non... On s'est trouvées, peut-être pour ça, bien que ce ne soit qu'un petit détail parmi d'autres...

Qu'est-ce qui est évident ? M'aimer moi ? Ou bien que mon prénom se transforme en ce verbe miraculeux ?

je voudrais devenir un peu plus folle que je ne le suis, et oser lui dire...
Quand je repense à hier, je me vois lui dire ou lui faire tout ce dont je rêve...

Quand je l'ai rejoint au café, j'avais mis, exprès, cette chanson qui me fait penser à lui quand je l'écoute, et j'étais dans un état second, le coeur au bord des yeux...
J'ai enlevé mes écouteurs, me suis assise en face de lui, et je suis revenue à la dure réalité...
Mais elle n'était pas si dure car j'étais du cachemire, de la soie, sous son regard.
Et son sourire...

J'ai déjà hâte de le revoir
Je voudrais passer toutes mes heures avec lui
Toute ma vie


 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
02-11-07 à 14:00

Inconsciente, lâche et tellement à fleur de peau. J'ai l'impression d'être tellement différente de ces gens qui font passer l'amour avant beaucoup d'autres choses. En fait, je crois que je n'ai pas assez confiance en moi pour ça. Alors je les admire. Je t'admire. Tu oses dire des choses, dire "mon amour", rien que pouvoir le penser.

Enfin je dois être très floue, tant pis, mais au moins tu vis tout ça.


 
inconsciente
inconsciente
02-11-07 à 20:35

Re:

Non non, tu n'es pas floue, je comprends bien ce que tu décris là.
C'est ce grain de folie et d'inconscience qui me permet de me "lâcher" ainsi...
Je ne réfléchis pas, je ne calcule pas, je me laisse porter par le vent, par mes rêves
Et encore, je ne me trouve pas assez folle, j'ai trop de fois comprimé ma spontanéité, "parce que ça se fait pas" et à cause de tous ces trucs ancrés dans la morale...

Merci d'être passée, jolie danseuse  :)

 
Coruscante
Coruscante
02-11-07 à 23:27

Re:

Les interdits moraux... notre quotidien en somme.
J'ai écrit un article sur ça juste aujourdhui... ^^

Tu sais des fois, j'ai envie d'être croyante, juste pour pouvoir prier pour toi....

<3


 
inconsciente
inconsciente
03-11-07 à 11:32

Re:

Comme c'est beau ça...

Merci <3
Merci merci merci...

 
ecilora
ecilora
03-11-07 à 20:10

Aussi lâche que le monde peut-être. Mais moins que d'autres. Il n'y a pas de gens courageux. Le courage, çà se mesure à l'instant...
Et si tu savais comme j'aime cette chanson...

 
inconsciente
inconsciente
04-11-07 à 23:02

Re:

J'aurais pas dit mieux...

:)