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Tranquillement, même pour un instant
Aujourd’hui, je me sens belle.
J’ai envie d’être une femme, de sentir bon, qu’on ait envie de m’embrasser, qu’on ait envie de me sourire.
Le parfum fait beaucoup je crois.
Je suis entrée chez Sephora, j’ai pris trois petits cartons blancs : un pour Inès, un pour Maman et un pour moi. Entendez « Promesse », « Pur Poison » et « Miss Dior ».
J’ai mis du chocolat sur mon poignet puis j’ai acheté le petit vapo.
Comme ça, s’il me sent, il aura envie de me manger.

Hier soir, j’avais le cœur qui débordait.

Toute la journée je m’étais dit que c’était le jour. Que c’était aujourd’hui que j’allais me déclarer. Que j’allais sauter le pas. Lui dire. Prendre sa main. L’embrasser.
Le midi je me suis pointée à l’Oxford Café, marchant tout près de lui, comme si c’était déjà acquis, mais je n’ai rien pu faire. Rien pu dire.

Il me parlait de ses élèves, de choses légères, il souriait.

Je n’avais pas envie de tendre l’atmosphère. Je ne voulais pas vraiment parler d’amour. Je voulais parler sérieux. Et à le voir sourire, enveloppé de son pull chocolat tout doux, je voyais bien que j’étais sa récréation de la journée, son petit bol d’air. Pas une source de prise de tête.

Mais je reviens au soir.

J’avais les joues barrées de rouge, comme quand j’avais de la fièvre quand j’étais petite.
J’avais la tête qui me tournait un peu, et une sorte de mal-être dans tout le corps et à l’intérieur aussi.
Je suis montée devant l’iMac, j’ai commencé à lui écrire un mail pour le remercier du croque-monsieur du midi.
Et puis là j’ai craqué.

Cela fait des mois que je m’accroche à toi, je suis patiente, je ne sais pas si j’ai raison.
Tout le monde me traite comme une jeune fille de 17 ans, ce qui est logique, mais en regardant les quelques années qui sont derrière moi, j’ai l’impression de m’être prise pour un TGV. D’être allée trop vite. D’avoir grandi trop vite. D’où cette incapacité à construire quelque chose de solide avec quelqu’un de mon âge. Je n’y arrive pas, et je ne vois pas pourquoi je me forcerais.
Alors je ne suis pas pressée, ou bien juste pressée de ressembler à celle que je suis vraiment.
Je voudrais que tu m’écrives, parce que j’ai du mal à m’exprimer par la parole, quand nous sommes en tête à tête.
Pourtant j’aime tellement te voir. Marcher près de toi dans la rue. Pouvoir me dire que si je veux, je peux prendre ta main dans la mienne et te dire combien tu es important pour moi. Ou bien te le dire avec les yeux, seule chose dont je sois capable pour l’instant.
Je ne veux pas être de trop dans ta vie. Être un poids. Te peser.
Mais tu m’es devenu immensément important.
Tu n’es peut-être « qu’un pion dans cet établissement » (je te cite !), qu’un pion dans ce pays, qu’un pion dans ce monde, mais tu es justement le pion qui me plaît.
On se marierait pas, on aurait pas beaucoup d’enfants, tu serais mon prince, je serais ta princesse, et peut-être qu’on serait heureux.


J’ai cliqué sur envoyer, voyant tout ce que ce message allait peut-être gâcher.
Notre bonne entente, la simplicité qui nous liait. Ces bons moments.

Deux ou trois heures après, je suis remontée me planter devant l’iMac, je n’avais reçu aucun message.
J’ai voulu aller relire les mots que j’avais envoyés mais le mail ne figurait pas dans mes messages envoyés.
Je me suis dit que merde, qu’il ne s’était peut-être pas envoyé.
Le destin ?

Vers 22h, je m’ennuyais, je tremblais. Je me suis dit que j’allais l’appeler.
J’ai essayé une première fois puis j’ai raccroché dès que j’ai entendu la tonalité.
Qu’est-ce que je peux bien lui dire ? Surtout s’il n’a pas reçu mon message ? Serai-je capable de lui dire de vive voix ?

Et puis ma main a agi toute seule.
-Allô ?
-Salut…
-Alors, quoi de neuf ?

Ouf. Après un midi ensemble, un texto, un mail, il n’avait pas l’impression que je le harcelais.

Je lui ai demandé s’il avait eu mon mail, il m’a dit que oui, en me charriant un peu parce que j’avais beaucoup écrit.

Il m’a ensuite expliqué les dernières horreurs que sa future ex-femme lui avait fait subir.

J’ai pris ça comme une réponse. Une réponse du genre « Ma vie est compliquée, tellement compliquée. Déjà moi je souffre, alors toi… ».

Mais pas comme une réponse négative. Ce n’est pas un refus.
Je suis à moins de quatre mois de mes 18 ans maintenant.
Son divorce sera bien prononcé un jour ou l’autre.
Je lui ai dit que j’étais patiente. Et c’est vrai.

Je sais que pour mes amis, pour ma mère, et pour vous mes lecteurs chéris, ce serait top méga cool que je fonce sur lui et que je l’embrasse fougueusement.
Mais notre histoire, si histoire il y a, ne commencera pas comme ça.
Je savais très bien qu’il me faudrait attendre, qu’il faudrait l’apprivoiser, apprivoiser son cœur.
Il est libre. Une nouvelle femme dans sa vie ne va-t-elle pas le priver de cette liberté retrouvée ? Je suis indépendante. J’ai mes études à faire. Mais je l’aime. Et je veux le faire profiter de cette pagaille d’amour qui ne cesse d’exploser dans mon coeur, tel un feu d’artifice multicolore.

-Je vais aller manger, finir mon film et me coucher. Je te fais un bisou.
-Moi aussi. Je t’embrasse fort.
-Bisous. Moi aussi je t’embrasse.


Vous savez, je m’étais demandé si le soudain attachement que je lui portais n’était pas dû au fait que je quittais le lycée et que ça me manquait déjà atrocement.
Si mon inconscient ne l’avait pas choisi lui comme symbole du lycée…

Hier j’ai compris que non.

Des gens que j’aime travaillent toujours dans cet endroit. J’aime y retourner parce que j’ai toujours l’espoir de les croiser.
Mais cette page-là est sur le point de se tourner.

C’est juste que j’ai décidé d’emmener le Prince avec moi sur cette page blanche sur laquelle j’écris depuis septembre.
De l’intégrer à ma nouvelle vie.

J’ai aussi repensé à Elle, sans avoir mis la tête dans le rhum. Et je n’ai pas eu mal.

Est-ce parce que je suis dans ma ville ? Dans la ville du Prince ? Dans la ville dans laquelle Elle vit ?
Car d’habitude, je suis dans Sa ville. Sa ville à Elle, celle où Elle est née, où Elle a joué, où Elle a souffert, où Elle a appris, où Elle a grandi, où Elle a aimé…

Je l’aimais, vraiment beaucoup. Je l’aimais passionnément, à la folie.
Lui, je l’aime. Sans trop de démesure. Sans feu dévorant. Sans danger.
Et je dois dire que ça me plaît. Ça me rassure.

Je me suis aussi rendu compte que je pensais moins à Sylvaine.
Oh bien sûr, je pense à elle au moins une fois par jour, elle a une place dans mon cœur que personne ne prendra jamais. Mais ce n’est que depuis que je l’aime lui que je n’ai plus ce besoin frénétique de lui écrire, de lui dire combien je pense à elle.

Vendredi je vais la revoir. Je sais que cette petite vague magique va m’envelopper. Cette vague magique qui me prend à la gorge lorsque le train s’approche de Paris.
Je vais la trouver belle, je vais me sentir bercée par sa voix si claire, je vais me plonger avec délice dans son regard.
Je vais être comme un Japonais devant la tour Eiffel.
Comme d’habitude.
Et j’aime ce moment qui n’appartient qu’à moi. J’aime cette magie là et les souvenirs qui défilent.
D’où c’est parti tout ça déjà ?
Du 14 décembre 2003, dans la salle des fêtes d’Epône.
Quand elle a débarqué dans ma vie avec Pierrot dans les bras.

J’aime ces souvenirs. Ils me font tout doux. Comme une plume sur mon cœur.
Ils sont comme des trésors bien sûr. Ils sont très importants.
Mais un peu moins qu’avant.
Ils sont d’une importance plus raisonnable dirons-nous.

J’ai croisé Maman à la sortie du collège cet après-midi.
Elle m’a demandé, comme si c’était évident, si je venais au cours d’expression scénique.
J’ai refusé catégoriquement.
Lui expliquant que la régression n’était pas une bonne chose à mes yeux, et que j’avais suffisamment pleuré le jour où je suis partie.
Me faire du mal consciemment avec quelque chose d’aussi organique aurait presque correspondu à du suicide émotionnel.
Foutre en l’air tout ce travail sur moi-même que je fais depuis le dernier spectacle.

Mon IUT est bloqué depuis jeudi soir. Je suis donc officiellement en petites vacances.
Vacances dont j’ignore encore la date limite.
Je n’ai pas encore de quoi me plaindre, cela ne fait même pas une semaine.
J’en connais dont la fac est bloquée depuis plus d’un mois.

Avant d’aller dormir, je vais parfumer mon oreiller avec du chocolat, et je vais m’endormir dans les bras de Morphée qui aura, comme tous les soirs, des allures de Prince.


Ecrit par inconsciente, le Mardi 27 Novembre 2007, 22:28 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

aphone
aphone
28-11-07 à 00:20

Il a de la chance, tu te mets toujours à sa place, tu sais attendre, tu sais l'écouter, tu sais le divertir, lui redonner confiance en lui ... Quand tu expliques, c'est vrai que je me dis "quand on sort d'une relation longue, on a pas forcément envie d'y replonger" et c'est peut-être juste ça qui me fait peur, j'ai peur que s'il se passe qqch entre vous, ça soit "pour le divertir, pour se vider la tête" et qu'il ne te donne pas assez, qu'il ne t'offre pas assez d'amour ... Voilà ma crainte du jour, autrement il a l'air d'être très affecteux quand il te dit "moi aussi je t'embrasse fort", alors ... =)

 
inconsciente
inconsciente
28-11-07 à 15:31

Re:

Tu sais, je pense que si c'était vraiment pour le divertir, quelque chose ce serait déjà passé.
Justement, je pense qu'il sait pertinemment (autant que moi), que s'il se passe quelque chose, cela ne sera pas un petit rien du tout. Vu comment c'est parti...

:)

 
AboveTheClouds
AboveTheClouds
28-11-07 à 12:20

Je suis toujours aussi passionément ton histoire, celle de toi et de ton Prince... C'est comme un roman, mais un roman en vrai, en "live". Tu es un roman, je ne sais plus si je l'ai déjà dit.
J'admire tellement ton courage, et ta force d'assumer tes sentiments. T'as pas peur. Ni de toi, ni de lui, ni du futur. Mais tu sais ce que tu veux. J'ai trop envie que ça marche pour toi, j'aime tellement les happy ends... Je crois, de mon point de vue, que maintenant ce qu'il te reste c'est continuer comme ça, sans le précipiter ni le provoquer, juste en montrant que tu n'attends qu'une seule chose, c'est qu'il vienne...


 
inconsciente
inconsciente
28-11-07 à 15:34

Re:

J'adore quand tu me dis ça.
Tu m'avais déjà dit "tu es un roman" et je trouve que c'est un compliment trooop beau.
Ça me fait vraiment super plaisir.

Ça me fait aussi vraiment plaisir que tu me comprennes comme ça.

C'est touchant   :)

 
Coruscante
Coruscante
28-11-07 à 18:16

=)

[j'ai passé une journée de merde. Psychologiquement. Je nai plus la force de trouver un mot gentil. Mais jte souhaite bon courage]

 
inconsciente
inconsciente
28-11-07 à 19:02

Re:

T'es mimi...
Courage à toi aussi alors.
Je pense fort à toi

 
ninoutita
ninoutita
28-11-07 à 18:53

Cette après-midi je suis allée à séphora moi aussi, pour me rendre compte de l'allure que ça pouvait avoir une Miss Dior.
 

 
inconsciente
inconsciente
28-11-07 à 19:02

Re:

Et alors, avec tes mots magiques, tu la décrirais comment cette allure ?  :)