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Dans un lit grand comme une vie mon amour (n') est (pas) mon ami
Mon Prince, mon amour,

Je n'en peux déjà plus de ce froid entre nous.

Je pensais que ce dernier samedi de 2007, ces quelques minutes où je suis devenue folle et où tu m'as si tendrement serrée dans tes bras, allaient nous rapprocher. Enfin nous éloigner d'un sens et nous rendre plus complices d'un autre.

Personne n'a jamais voulu de mon amour, sauf Elle.
Personne ne m'a jamais aimée. Sauf Elle.

Pourtant j'avais cette impression, cette certitude profondément ancrée en moi que, quoi que tu disais, tu éprouvais de l'amour pour moi. Un amour certes bafoué par toutes ces raisons qui impêchent notre histoire déraisonnable. Mais un amour quand même.

Tu me manques.
Je te sens t'éloigner.

Je sais à quel point tu as raison de ne pas croire en l'amitié.
J'étais ta meilleure copine, ta grande soeur.
Maintenant que suis-je ?
Une emmerdeuse de plus.
Une emmerdeuse qui a gâché une histoire simple pour obtenir ce dont rêvait son petit coeur égoïste.

Je rêvais et rêve de tes bras, de mes lèvres sur tes joues, sur ton front.
Je rêve de toute cette tendresse que je veux te donner.
De tout ce bonheur que je me sens capable de t'apporter.
Je rêve que tu me laisses t'aimer.
Je rêve d'un vague futur commun.
Peut-être un peu différent de celui que les modèles imposent, et alors ?

Je rêve de toi toutes les nuits depuis plus d'un an.
Parfois nous sommes les meilleurs amis du monde, parfois tu me serres dans tes bras en m'appelant ma chérie, parfois tu me dis que je t'ai manqué, parfois tu me présentes tes parents, parfois j'accouche d'un enfant de toi, parfois je te vois juste, parfois tu me tiens la main, parfois tu me laisses te dire que je t'aime. Parfois tu me réponds que toi aussi.

Sauf que tu n'y crois plus.
Et je crois que c'est ça qui fait le plus mal.
J'aurais presque préféré t'entendre dire que tu ne m'aimais pas.

Mais là je revois tous ces instants, tous ces échanges.
Et mon cerveau ne comprend plus.
C'était quoi qui nous liait ?
C'était quoi ?

Le problème vient-il de moi ?
Ne suis-je pas assez belle ? Pas assez mignonne ? Pas assez charismatique ?
Ou bien trop jeune ? Trop bête ? Trop adolescente ? Trop perturbée ?
Pourtant je sais ce que je veux. Je n'en démordrai pas.

Mais je veux que ma vie ce soit toi.

Avec tes longues mains de pianistes, tes doigts trop gros pour les touches du téléphone, ton crâne dégarni, tes petits cheveux doux autour, ton grand nez de Cyrano, tes belles et grandes oreilles, tes joues mal rasées, tes yeux enfoncés, tes longues jambes presque maigres, ton torse poilu, ton caractère de scorpion, ta démarche flegmatique, tes cigarettes, tes bières, tes cafés, tes noix, tes soucis, tes enfants, ton ex-femme.

Ce serait presque une lettre de recommandation.

Je t'aime.
Et je voudrais te le dire encore et encore.
Ces mots sortent à chaque fois comme si je ne les avais jamais dits.
Je crois tant en leur pouvoir.
Je pense tellement qu'ils peuvent changer ta vie.

Je t'aime.

Laisse-moi t'aimer.

Tu me manques. Tu me manques tellement.
Je voudrais te donner tous ces petits noms doux qu'on rêve d'entendre quand on est si triste dans sa solitude.

Je suis coincée, je ne peux plus t'écrire de longues lettres d'amour.
J'ai promis que c'était fini, mais je pensais que tu répondrais.

Je me sens si seule avec tout cet amour.


Ecrit par inconsciente, le Lundi 28 Janvier 2008, 23:54 dans la rubrique À lui.