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"Le corps qui pousse, dedans la veste et qui vous fait mal, par dessous"
J'ai comme un poids sur le coeur. Et dans le corps aussi.

Je ne sais pas si c'est la culpabilité, cette impression de n'avoir rien foutu à l'IUT depuis le retour du stage, mon désespoir de solitude, mes pensées pas claires, la mort de mon grand-père que je n'accepte pas, le drame de Linda qui me hante toujours, le comportement du Prince dont je dis que je me fous le jour, mais dont j'ai de nouveau rêvé cette nuit.

Je lui demandais comment il allait et il me répondait en souriant qu'il n'allait pas très bien (il a toujours dit qu'il allait bien, même dans les pires moments) parce que sa copine s'entendait mal avec ses enfants.
-Ta copine ?
-Ben ouais ma copine. La fille avec qui je vis.

Alors j'éclatais en une sorte de colère sourde et lui rappelait tout ce qu'il m'avait dit à propos de l'amour, de ses putains de résolutions.

Je me torture les méninges à propos de son indifférence de l'autre jour.
Je ne comprends pas.
Je voudrais qu'on m'explique.
J'ai besoin qu'on m'explique pour passer à autre chose.
Mais il faudra bien que je passe à autre chose sans avoir eu d'explications.
Il ne m'en donnera jamais.

Je me remets à douter, à me trouver affreuse, à me dire que personne ne voudra jamais de mon corps, qu'aucun homme ne voudra aimer une fille comme moi, une fille de 18 ans qui en a 30 dans sa tête et dont la première et dernière expérience amoureuse était une expérience homosexuelle.

Vendredi soir, je suis arrivée à la gare à 16h50 environ et ne suis rentrée chez moi qu'à 21h.

J'avais prévenu ma mère que je retournais voir les gens de mon stage, elle m'avait appelée vers 20h pour savoir s'ils devaient m'attendre pour manger et je lui avais dit que non, que je mangerais plus tard.

Quand je suis rentrée à 21h, ma mère était partie à une réunion de parents d'élèves et mon père était seul, devant la télé.
J'ai senti dans ses questions, inquisitrices, qu'il ne croyait absolument pas que j'avais passé quatre heures dans la rédac du magazine.
-T'as passé quatre heures dans leur bureau et tu n'as même pas encore mangé ?
Pourtant c'était vrai. J'étais avec A. On a discuté, rigolé, enchéri sur ebay.
Les paroles de mon père résonnaient dans ma tête : DEPUIS TROIS ANS JE NE FAIS PLUS CONFIANCE À MA FILLE AINÉE.
Peut-être que ces mots-là aussi commencent à pourrir en moi.
Avec tous ceux qui les ont précédés.

Mon père voit des trucs malsains partout.
Ça me rend malade.
Il critique toutes les personnes que j'aime bien. Tous mes amis. C'est toujours comme ça.
Personne ne ressort de chez moi sans un costume pour l'hiver. Personne ou presque.
Hier je suis allée rejoindre Mareen en ville et juste avant que je parte, il m'a demandé si Mareen c'était cette fille malsaine aux yeux de veau qui est restée vautrée sur Christine ("maman") durant tout l'après-midi de ton anniversaire ?
J'ai eu envie de lui arracher les yeux.

Je ne me sens pas bien.
Je devrais peut-être faire comme toute la famille et me goinfrer de pilules du bonheur, pour ne jamais plus penser aux choses mauvaises.
Et même si elles me traversaient l'esprit, elles ne me jeteraient pas dans un trou noir d'angoisse.

Je repense beaucoup à l'année dernière.

À tous ces souvenirs, à toutes ces personnes, à tous ces moments si forts.

Les footings dans la forêt, le ciel bleu, la sirène, le prince si doux, si souriant, si enthousiaste, la vente des billets du spectacle, les sandwichs tous les midis qu'on achetait dans cette cafétéria géniale qui a fermé depuis. Les heures de perm. Notre petite classe. La prof de philo. Ses ficus. Ses névroses. Ses jupes plissées. Les dessins sur les tables.

On était en cage mais le bonheur était simple. Le travail aussi l'était.

Peut-être que ce malaise est aussi dû à un trop plein de nostalgie.

Ce que je vis en ce moment est bien. Mais ce ne sera jamais aussi fort qu'avant.

Avant j'avais toujours un double qui ressentait les choses pareil que moi. L'attachement aux profs, l'attachement au bâtiment lui-même. E me comprenait pour tout ça. C'était notre petite folie à nous. Elle ne me jugeait pas à ce propos, elle me suivait à 200 %. Je l'embarquais dans mes histoires. Elle ne se retournait jamais. Elle ne regrettait jamais.

Je crois que les 400 coups, c'est avec elle que je les ai faits.

Et tant pis s'ils ne correspondent pas à ceux des autres qui se croient tellement mieux, tellement plus mûrs, tellement plus adultes.

Maintenant pour suivre, pour s'intégrer, il faut aller danser, il faut se bourrer la gueule. Être sur les photos de la soirée. Sinon tu restes chez toi et le lendemain tu ne comprends plus rien aux délires du groupe.
Tu es jeté.
À part.
Alors faire la fête, ça me fait du bien, ça me vide un peu la tête.
Mais je ne parviens pas à ne pas trouver ça hypocrite.
Cela ne me ressemble pas.
Je fais semblant pendant des heures, pour coller à l'image qu'ils veulent tous avoir de moi.
L'alcool m'aide, forcément, il me fait tourner la tête et je parviens à ne plus souffrir de faire semblant.
Mais le mensonge m'effraie, le mensonge me glace.
L'alcool pousse au mensonge.
On se ment à soi-même.
On ne fait que ça.

J'ai envie d'hurler.

Je souffre atrocement de cet âge trop petit pour moi. Qui me met dans des cases malgré moi. Qui me pourrit la vie à chaque seconde.

J'ai l'impression d'être sur une sphère d'horreur, une sphère qui n'arrête pas de tourner. J'attends, j'attends qu'elle se stoppe mais elle ne s'arrête jamais.
Je deviens folle.
Je suis seule.

Ecrit par inconsciente, le Dimanche 30 Mars 2008, 12:39 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

exvag
exvag
30-03-08 à 14:40

Des explications, tu pourrais en avoir. Il faudra du courage et du recul pour en tirer de l'enseignement et du profit.

"Mais ce ne sera jamais aussi fort qu'avant." A dix huits ans, encore plus qu'a n'importe quel autre age, on a pas le droit de dire cette phrase. Les choses seront différentes, mais il te reste encore tant de chose à vivre.

J'aimerai te dire de te méfier des pillules et de l'alcool, la vraie vie n'est pas là. Tu le sais déjà.
Ne deviens pas folle de douleur, tu n'es pas aussi seule que tu le crois.


 
inconsciente
inconsciente
30-03-08 à 16:08

Re:

Moi je veux avoir le droit de la dire cette phrase.
Et tant pis si on me dit que je suis égoïste, inconsciente, complètement idiote, trop jeune pour dire ça.
Connais-tu cette sensation d'enfermement ? De non-crédibilité ? De décalage perpétuel avec les autres ?

Je sais bien que les choses seront différentes, et que je vivrai des trucs géniaux.
Mais je m'empêche depuis juin dernier d'avoir un soupçon de regret, un soupçon de nostalgie.
Alors je le laisse enfin m'échapper un peu.

Pendant tous ces mois j'ai préféré revoir le lycée avec un mauvais regard. Limite méprisant. Pour ne pas souffrir. Pour ne pas regretter. Pour ne pas avoir mal.
Là je me lâche un peu.
Oui c'était bien, beau, fort, sublime. Mais c'est fini. Et au fond je dois l'avoir accepté.

Je ne veux pas devenir folle de douleur.
Et ne t'en fais pas, je continuerai toujours de regarder la vie avec un regard doux et lumineux.
Ces dernières semaines ont juste été très difficiles, et cela faisait un certain temps que je ne m'en étais pas pris tant dans la gueule.

 
Elwinwea
Elwinwea
30-03-08 à 15:13

Des explications, tu n'en auras pas... pas de lui en tout cas.

Un rôle à jouer, un masque souriant posé sur ton visage, des têtes qui tournent, l'alcool qui soulage un peu de la pression dans la tête et sur le coeur, des songes sans sens qui se mêlent de souvenirs, de peurs et de vérités...

Souvenirs, délires où ma tête refusait de s'ouvrir, oppression intense que nul air, même glacé, nulle boisson, nulle nourriture ne pouvait soulager...

C'est idiot et peut-être qu'on me taxera d'immoralité mais... si tu veux boire, bois. Bois pour te soulager un instant, une heure, une après-midi, lâche tes armes et ton bouclier et pleure un bon coup, bois et attends que ça passe. Boire n'est PAS une solution... mais c'est la morphine qui permet des fois de tenir le coup quand les blessures ne sont pas encore refermées, ça permet de laisser le temps aux choses de s'éloigner un peu pour prendre du recul...

Un peu de brume aide parfois à basculer un instant dans un songe et se reposer...

 
inconsciente
inconsciente
30-03-08 à 16:10

Re:

Mais je ne veux pas boire.
Je ne veux pas me noyer dans la brume pour oublier. Je ne veux pas me mentir. Je bannis ce mot de ma vie.

Le sommeil de la nuit me suffit.
Échappatoire, même si les souvenirs reviennent par bribes, symboliques ou tout à fait explicites.


 
Chivato
30-03-08 à 21:43

Re:

Les bulles alcolisées ne sont douces que le temps d'un instant. Ne pas se laisser griser, et surtout pas avec ces petites pilulles bleues (que j'ai croqué un temps). et qui ne sont qu'illusion dans votre soulagement. Faites moi plaisir Marie. Abandonnez cela et donnez nous votre verbe.

Le vent de la Manche tantôt insolant, tantôt pratique pour - y croyez vous ?, vous ne faites pas illusion... -  masquer votre teint blafard, et vos etoffes roses qui ne sauraient dissimuler vos souffrances, habilleront bientôt le printemps. Avec ce vent, vos 18 ans neufs, vous êtes prêtes pour de nouvelles aventures :)

Bises


 
inconsciente
inconsciente
30-03-08 à 21:46

Re:

Merci pour ces quelques mots tout doux à lire... Ça fait du bien.

L'autre jour vous n'avez pas répondu à ma question : comment savez-vous que le vrai prénom de Linda commence par un S ?




 
Chivato
30-03-08 à 22:13

Re:

Padonnez moi, je n'avais pas noté votre remarque et votre question. Mais j'ai lu votre billet et hélas jai lu aussi la presse locale. Habituellement je ne relève pas les faits divers. Ce n'est que rétrospectivement que j'ai reconstitué cette histoire.

 
inconsciente
inconsciente
30-03-08 à 22:15

Re:

Ok...

 
ninoutita
ninoutita
30-03-08 à 18:02

Bon je vais faire un commentaire complétement hors sujet, excuse-moi.
Je voulais savoir quand ça t'arrangerais le mieux que je vienne chez toi la semaine prochaine. Je crois que mes parents ne veulent que deux ou trois nuits maxi, parce qu'en fait j'ai de la famille à voir en plus de te voir toi :)
J'ai vraiment hâte, je te fais de gros bisous, et puis tu sais, si tu ne fais la fête que pour te sentir pareil aux autres ou un peu plus insouciante, c'est inutile je crois.
Et puis aussi, je n'ai pas l'impression que tu aies trente ans dans ta tête, alors je me demande si c'est parce que j'en ai vingt-huit...?
 

 
alberto
alberto
31-03-08 à 11:18


"Je me remets à douter, à me trouver affreuse, à me dire que personne ne voudra jamais de mon corps, qu'aucun homme ne voudra aimer une fille comme moi, une fille de 18 ans qui en a 30 dans sa tête et dont la première et dernière expérience amoureuse était une expérience homosexuelle."

Rassure-toi Inconsciente, ces mots sont d'une fille de 18 ans ! Réjouis-toi !

 
inconsciente
inconsciente
31-03-08 à 11:18

Re:

Génial...

 
Chivato
31-03-08 à 19:24

Re:

Il ne faut pas se compliquer comme ça. L'inverse est également vrai. Pourquoi on se prend la tête sur ces histoires d'âge ??? Il y aussi ceux qui on 30 ans dans leur cops et qui en ressentent 18 dans leur tête. Et alors ?

 
inconsciente
inconsciente
31-03-08 à 23:37

Re:

Et alors...
Et alors j'ai 18 ans et je tombe toujours amoureuse de personnes d'au moins 15 ans mes aînées...
Il est normal que ça leur fasse peur, que ça les effraie, qu'elles aient l'impression de perdre leur temps avec une gamine... Que je ne suis pas !
J'adorerais pouvoir ne pas me prendre la tête à propos de ces histoires d'âge...
Mais les autres m'en empêchent !



 
Chivato
31-03-08 à 23:58

Re:

Vous vous confrontez à "la norme". Ce n'est tout simplement pas correcte d'être séduit par une personne qui n'est pas dans votre tranche d'âge et/ou du sexe opposé comme il convient. Je vous parle juste là de séduction et pas d'attirance sexuelle, c'est une autre affaire (encore que...). Mais je vois que vous n'êtes pas formelle. C'est votre force.

Ne vous laissez pas influencer par ce qui ressemble à des préjugés et - permettez moi encore - que cela ne vous pousse pas à l'excès dans les pillules bleues ou le piquant de l'alcool.


 
inconsciente
inconsciente
01-04-08 à 00:13

Re:

Je suis très excessive dans beaucoup de choses, mais en fait l'alcool et les pilules, nan.
Quelques petits tranquilisants m'ont aidé à tenir le coup ces derniers temps (les divers décès, ...) mais je n'en abuserai pas. Promis  :)

Ça pour ne pas être formelle, je ne le suis pas.

Mais oui oui oui !
C'est ma force :)

 
Chivato
01-04-08 à 00:16

Re:

Je vous aime ainsi. Là, c'est pas un conseil... mais soyez déraisonnable. (chuut, j'ai rien dit)

 
inconsciente
inconsciente
01-04-08 à 00:17

Re:

Je vous adore :)
Et je rafole du mot "déraison".

 
alberto
alberto
01-04-08 à 08:21

Re:

"Et alors ?"
Monsieur Chivato, entre "jouir" et "aider, il faut choisir.

 
andbeyond
andbeyond
31-03-08 à 22:32

Je sais pas quoi dire.

Ah si, le paragraphe sur les soirées, je pensais être la seule personne sur Terre à le penser.

Et la partie sur les parents, ben c'est cohérent.

le Système aura réussi à placer une épaisse couverture sur la flamme qui vit dans ton corps.
Mais Il n'arrivera jamais à l'éteindre.
Jamais.

 
inconsciente
inconsciente
31-03-08 à 23:38

Re:

Personne n'éteindra la flamme d'amour qui brûle en moi.
Et même si elle devient toute petite, je parviendrai toujours à la raviver.
Je suis un être d'amour.

 
alberto
alberto
01-04-08 à 11:12

Qu'est-ce qui a dans la boîte ? Dessus c'est marqué "AMOUR"...

Qu'est ce que "l'amour" ?
Cela équivaut à se poser la question : "Qu'est-ce que le coeur de l’homme” ?
Ce qui remplit le coeur de l’homme est ce qui le caractérise.

 
aphone
aphone
01-04-08 à 19:14

Eh beh ! C'est pas vraiment la forme chez Decatlon en s'moment !

Comment te remonter le moral ??