À vrai dire j'ai bien cru que j'avais rêvé.

Que mon imagination trop débordante avait imaginé tout cela.

Les coups de téléphone. Reconnaître (comment ?) Ecilora du premier coup d'oeil.
Et puis attendre. Attendre sur ce petit muret.
La voix d'Aphone qui demande : Laquelle de vous est Inconsciente ?
Le "Bonjour moi c'est Castor" de Dine qui fut le leitmotiv de ce trop court moment passé avec vous.
Le visage enfantin et le don pour relancer les conversations de Passionnée par les rêves.
La douceur et la sympathie de Songe et la tendre timidité de Myel.

Mais bien sûr, cette sensation qu'il manque une âme, qu'il manque une présence.

Ninoutita. Joueb n'est pas vraiment Joueb sans toi.
D'ailleurs la vie n'est pas vraiment belle sans toi, sans ton écriture, sans tes nouvelles.
Depuis que je t'ai vue en novembre dernier, il ne s'est pas passé un jour sans que je pense à toi et que je me dise qu'il manquait ta présence, que la vie ne serait pas pareille si tu étais dans la même ville que moi.

Frustration de devoir déjà repartir alors que je ne vous ai qu'à peine découverts.

À l'arrêt d'une demi-heure à Mantes-la-jolie, une jeune fille s'approche de Garfu et de moi et nous demande si nous aurions 20 centimes pour qu'elle puisse acheter son billet de train. Je lui donne évidemment.
Ensutie j'achète un paquet de M&M's.
En descendant l'escalier pour rejoindre le quai C, un type me regarde en souriant et me dit "vous pourriez me donner un M&M's ? Je n'ai pas mangé ce midi et j'ai passé un examen j'ai besoin d'énergie".
Je n'allais pas refuser de lui en donner un.
Les deux demandes de ces personnes m'ont parues insolites mais tellement humaines.
Il ne me demandait pas que je lui file mon numéro de portable, que je lui prête 50 euros, que je lui achète un truc sans intérêt. Non. Juste une cacahuète enrobée de chocolat.

Dans le train Mantes - Rouen je prends mon iPod et avec Garfu on explose de rire en regardant des photos.
Je ne veux pas y penser.
Pas tout de suite.
Je ne réalise pas.

Quand je prends le train de Rouen pour aller à Paris, j'ai toujours un sentiment étrange.
Comme si quelque chose palpitait en moi.

Je sais bien que cette sensation s'est exacerbée après la rencontre de Sylvaine, mais je me souviens que même avant, quand j'étais petite, j'avais déjà ce scintillement dans le coeur à l'approche de Paris.

Alors voilà. Je vous ai vus.

Je ne réalise toujours pas.