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Tant qu'il est encore temps
Tout à l'heure en rangeant ma chambre, en laissant passer entre mes mains tous ces objets appartenant au passé, en ayant dans la tête le fait que Rosa allait débarquer demain en France, à 14h45 à Charles De Gaulle, je me suis projetée dans le passé et me suis rendue compte que ma vie s'était arrêtée il y a plus de deux ans, le jour de mon retour de Madrid, et qu'il était temps qu'elle recommence.

Je me souviens de ce jour, de ce midi où j'étais chez Nadège et où Sylvaine m'avait appelée.
Tu ne dois pas passer ces trois années à attendre, tu dois vivre, tu ne dois pas te priver de vivre des choses qu'il faut que tu vives sous prétexte que tu attends celle que tu aimes pour commencer...
Sylvaine comprenait parfaitement ce que je ressentais pour ma femme, elle savait combien je l'aimais et combien c'était réciproque.
Mais elle avait profondément raison le jour où elle m'a dit qu'il fallait que je vive.
Et cela ne signifiait pas forcément me mettre à aimer quelqu'un d'autre.

Je sais que cette histoire m'a changée toute entière, m'a complètement introvertie, recentrée sur moi-même.
Je me suis beaucoup éloignée des autres, tout en restant avec eux en surface, mais j'ai grandi en quelques jours, en quelques mois, j'ai connu des choses qu'ils ne connaîtront peut-être que dans 5, 10, 20 ans... Ou peut-être jamais.

Maintenant je vis avec cette différence que je ne peux expliquer.
Je ne peux mettre de mots dessus.
J'ai réussi à me reconstruire à travers ces deux longues années.
Et je ne m'en rends compte qu'aujourd'hui.
Enfin aujourd'hui façon de parler, puisque j'ai commencé à faire le point quand il fallait que je révise mon bac.
Mais je me rends vraiment compte de mon évolution.
De la façon par laquelle j'ai lutté contre les ténèbres.
Je me suis battue, vraiment, contre la dépression.
Et même s'il m'arrive trop souvent de me sentir mal, je ne me considère pas comme étant dépressive.
Juste névrosée, comme on l'est tous plus ou moins.
Mais je l'accepte et je dirais même que ça me plaît.

Je pense que le fait que je m'en sois aussi bien et aussi vite sortie est en grande partie grâce à Maman qui m'a aidée comme personne ne l'a jamais fait.
Et je ne pense pas exagérer lorsque je dis qu'elle m'a sauvée et que je ne sais pas ce que je serais aujourd'hui si je ne l'avais pas rencontrée.

Elle m'a appris des tas de choses, et j'ai beaucoup appris en prenant modèle sur elle.
Je ne serai jamais aussi lumineuse ni aussi admirée qu'elle l'est et ça m'est bien égal. Ce n'est pas ça que je cherche et je n'envie pas du tout ses qualités, mon amour pour elle n'est ni de la jalousie refoulée, ni une relation intéressée.
Je sais très bien que certains ont ce type de comportement avec elle ou bien que d'autres pensent que c'est la nature de l'amour que je lui voue, mais moi je sais ce que je ressens. Et je me connais bien mieux qu'ils se connaissent eux-mêmes.
Mais ce que j'ai voulu acquérir, c'est sa capacité d'analyse, sa capacité à se sortir du pétrin, et surtout, sa capacité à positiver les choses, et à vivre, à être forte, quoi qu'il arrive.
Je sais que je ne suis pas au bout du chemin, que j'ai encore beaucoup beaucoup beaucoup à apprendre.
Mais je sais que cela grandit en moi, suivant mon évolution et ma personnalité propre.
Je voudrais devenir une femme comme maman.
Une personne belle à l'intérieur.

Alors même si cette histoire m'a éloignée de tas de gens qui se sont avérés n'être pas du tout des amis ou du moins n'être pas du tout sur la même longueur d'ondes que moi, j'ai trouvé, et réciproquement, de nombreuses ondes positives en maman, et mon aventure m'a rapprochée d'elle.

Il y a toujours du positif dans le négatif.
Et je dis ça en connaissance de causes.

Quand le Prince me dit qu'il faut que je me force à sortir, qu'il faut que m'habitue parce que l'année prochaine je vais rencontrer des gens nouveaux, etc, j'ai envie d'hurler.
Je suis moi aussi persuadée que je vais faire d'excellentes rencontres l'année prochaine, que je vais tisser de nouveaux liens, mais j'ai la sévère impression que mon coeur ne vit plus que pour lui.
Encore une fois, ce midi, j'étais en ville et je le cherchais dans chaque homme que je croisais.
Je regardais vaguement l'homme mais dès que je voyais que ce n'était pas lui, je détournais les yeux.
Je n'ai jamais regardé les hommes dans la rue. Ni ailleurs d'ailleurs.
Les femmes oui. Et je les regarde toujours.
Mais attention, je ne les regarde jamais comme des proies sexuelles.
Cela n'est pas dans mes priorités.
Et cela ne m'intéresse pas.
Car je crois être incapable de ne pas conjuguer sexe avec amour.
Je les regarde parce qu'elles me touchent plus que les hommes.
Parce que je les comprends.
Parce qu'elles me ressemblent sûrement un peu.
Et aussi parce que j'aime les dessiner.

Je n'étais jamais vraiment parvenue à dessiner un homme dans toute sa beauté avant de dessiner le Prince.
Les femmes j'avais réussi.
À ma manière bien sûr.
Mes dessins ne plairaient peut-être à personne mais à moi ils me plaisent.

Je crois que les peintres qui n'aiment pas leur peinture, seront toujours malheureux.
Je dis ça moi pauvre bachelière de 17 ans qui ne connaît rien à la vie, mais c'est ma vérité. Et c'est ce qui compte après tout.
Je dessine peut-être peu mais ce que je fais me plais.

J'ai eu un mail du Prince quand je suis revenue de ma sortie en ville.

Il me racontait tout ce qu'il allait faire cette semaine avec ses enfants.
Karting, Zoo, Equitation, Cinéma, ...

À la fin, juste avant Bisous et à bientôt il a écrit Je pense aussi à toi, tu vois.

À la fin de mon mail à moi je lui ai écrit Tu me manques "prince charmant, sans carosse et sans cheval blanc" citant La Chanson du prince charmant d'Émilie Jolie.

Cela me fait bizarre de le tutoyer.
Comme je passe mes journées à lui parler, dans ma tête, je trébuche encore très souvent et le vouvoie.
Puis soudain, comme une grande claque sur mes joues tachées de centaines de points orangés, je me dis Mais non ! C'est tu !
Peut-être est-ce que cette étape est passée trop vite, mais après tout je m'en fous.
L'important c'est qu'elle soit passée.
Par contre je pense que le reste va mettre beaucoup, beaucoup plus de temps.
C'est étrange mais depuis qu'il m'a proposé de le tutoyer, lorsque je lui écris je me sens encore moins prisonnière des mots qu'il faut dire et de ceux qu'il ne faut pas dire.
Alors je fais très attention, et lui dis finalement moins de choses gênantes qu'avant.
Parce que je suis du genre à très vite m'emporter.
À être prise dans le vent de la passion sans pouvoir m'arrêter.

J'ai des tas de phrases dans la tête.
Je m'imagine lui envoyer, pour son anniversaire par exemple, encadré, son profil que j'ai fait en paillettes en forme de coeurs. Le résultat est vraiment joli et ne fait pas du tout idiot ou gnan gnan.
Et je m'imagine lui écrire sur une carte, à côté, Je ne sais pas si tu as besoin ou si tu as envie de mon amour, mais il est là, resplendissant en moi. Je pourrais très bien continuer à vivre avec, le gardant pour moi toute seule, comme on garde, égoïstement, un coffre empli de diamants, mais il est tellement fort que cela me plairait de le partager avec toi, surtout qu'il te revient. Il t'est adressé.

Il me manque.
Je voudrais le revoir. Encore. Même trois minutes.
Rien que trois minutes.
Rien que le temps d'une cigarette.

Cette nuit j'ai rêvé que je venais le voir au lycée, il sortait de la cantine et je me jetais à son cou, nous marchions comme ça tout le long du couloir jusqu'à l'accueil, moi la tête enfouie dans son cou, et lui, droit, marchant normalement.
Puis une fois arrivés dans l'accueil, maman n'était pas loin, il me disait :
-Mais je suis déjà intéressé par une collègue...
Il disait cela d'un ton si naturel et si innocent qu'il en était horriblement cruel.

Alors en me réveillant ce matin, et pour la première fois depuis longtemps, je me suis dit que ouf, ce n'était qu'un mauvais rêve.
Le mail de ce midi, bien réel, en était la preuve formelle.
Je crois que c'était le fait de n'avoir pas de nouvelles de lui depuis plus de trois jours qui commençait à me torturer la tête, inconsciemment.

Je voudrais le voir. Entendre sa voix. Voir ses lèvres remuer pour me parler.
Pouvoir le frôler. Qu'il me donne encore un de ces fameux coups d'épaule.
Avaler encore la fumée de sa cigarette.

Laisser passer dans ma tête toutes les pensées les plus folles.
Les choses qu'il ne faut surtout pas que je fasse mais auxquelles mon cerveau n'arrête pas de penser.

-Saute-lui dessus !
-Prends-lui la main !
-Embrasse-le !
-Caresse-lui la joue !
-Serre-toi contre lui !
-Entoure ses longs bras autour de ta taille !
-Dis-lui que tu es folle de lui !
-...


Je passe au moins une fois par jour devant chez lui.
À chaque fois, juste avant de passer l'immeuble, je me sens encore pleine de vitalité, pleine de force, encore capable de courir un marathon, même si mes pieds me font atrocement mal.
Et puis quand la porte est passée, quand il n'est pas sorti, quand encore une fois, je ne l'ai pas croisé, je sens tout mon courage retomber, et les mètres qu'il me reste encore à parcourir pour rentrer chez moi me paraissent des kilomètres et des kilomètres et je me traîne jusqu'à la porte de la maison, laissant les éléments se déchaîner en moi.

J'ai passé presque toute la journée à ranger ma chambre.
Là maintenant elle est presque impeccable.
C'en est assez troublant.
Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vue comme ça.
Mais il reste toujours de la vie. Malgré la moquette enfin libre, dépossédée de tout ce qui traînait depuis tant de mois, voire d'années.
Il y a toujours tous mes petits bouts de vie et d'amour qui sont collés à mon mur.

Mais j'ai jeté énormément de choses.
J'ai sorti au moins 5 sacs poubelles, pleins à craquer.

Je disais tout à l'heure que j'avais l'impression que mon coeur ne vivait plus que pour lui mais c'est aussi certainement ça qui m'a fait prendre ce recul et m'a poussé à jeter tous ces objets que je gardais, sans vraiment me faire mal.
Je n'ai pas eu à me forcer vraiment.

Mis à part l'acte même de ranger qui m'est insupportable.
Là, bien sûr, j'ai dû me faire violence.

J'aime, j'aime tes yeux, j'aime ton odeur, tous tes gestes en douceur, lentement, dirigés, sensualité...

J'ai envie de l'appeler mon amour.

Ecrit par inconsciente, le Lundi 9 Juillet 2007, 21:51 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

ninoutita
ninoutita
09-07-07 à 23:22

Sur le mur ya une ninou bourrée. Pouah ! :)

 
inconsciente
inconsciente
09-07-07 à 23:30

Re:

oui une jolie ptite ninou ivre avec de grands yeux :)

 
Umbra
10-07-07 à 10:41

Je peux bien le dire car Ninoutita le sais.

J'ai passé la 50aine,je suis retraité (major dans la cavalerie ou commandant dans les autres armes demobilisé Lt-Colonel) de l'armée de terre aprés 30ans de bons et loyaux services.

Meme s'il m'arrive de passer sur le blog d'Inés j'ai diffiçile de la lire.Un peu trop intellectuel pour moi (enfin suis pas sur que ce soit le mot exact).

Suis marié à une Belge en seconde noces et ai 2 enfants.1 ingenieur à EDF Gravelines et ma fille aux etudes en ecole doctorale (physique des particules).

Voila tu sais le principal pour me situer.


 
inconsciente
inconsciente
10-07-07 à 14:51

Re:

si ça ne te dérange pas je vais effacer ce dernier "commentaire" si on peut appeler ça comme ça, je ne suis pas sûre que tes histoires de fesses et autres aient grand rapport avec ce que j'écris.