Mes problèmes de relation
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Je regarde Lost in Translation pour la enième fois.
À vrai dire je me sens comme un mélange de Bill Murray et de Scarlett Johansson.
Sauf que je suis seule.
Rosa est partie en ville ce matin et elle n'est toujours pas rentrée.
Apparemment elle allait voir un concert à la cathédrale avec une copine et un copain.
C'est fou ça.
Elle ne connait pas cette ville, elle vient y passer rien qu'une semaine et elle a des amis avec qui sortir, avec qui aller voir des concerts, avec qui rire.
Moi je suis là depuis presque toujours.
Et je n'ai jamais personne avec qui sortir.
Des fois ça m'emmerde vraiment d'être casanière comme ça.
De n'avoir personne avec qui prendre des photos loufoques.
De n'avoir personne avec qui avoir des délires, pendant des heures.
Il n'y avait qu'avec Amina que je riais comme ça.
Je crois que je n'ai jamais autant ri.
Mais ça va être dur de beaucoup la revoir l'année prochaine.
Heureusement, y'a ce petit bout de vacances avec elle à Paris qui m'enthousiasme.
Normalement quand je rentre de Bretagne, on file là-bas, dans l'appart de sa tante.
Je ne partage plus rien avec personne.
Que du superficiel.
Je me demande parfois si je suis vraiment capable d'amitié.
Si je ne vis pas uniquement pour l'amour.
J'aimerais bien pouvoir sortir.
Pouvoir boire, danser, ne penser à rien.
Mais ça m'est strictement impossible.
La dernière fois que ça m'est arrivé c'était au bal de noël.
M. P le prof d'anglais avait dansé le rock avec moi, et m'avait fait tourner tourner tourner.
J'étais complètement ivre. Saoulée. Sans avoir rien bu.
Le film se reflète dans le papier alu qui est dans la boîte de Chamonix qui est grande ouverte sur la table du salon.
J'aurais aimé être cool.
Être drôle, excitée, fêtarde.
Cela m'aurait sans aucun doute moins éloignée des autres.
Et je me sentirais moins seule.
Mais il faudrait encore que je me mente.
Que je fasse semblant, semblant de sourire, comme à chaque fois que je passe la porte de cette maison.
Bill Murray fait du golf.
Je pense encore, toujours, à lui.
toutes les filles ont une phase où elles veulent être photographe ou faire du cheval, vous voyez le genre...
on prend des photos de ses pieds...
J'aime bien cette phrase.
J'aime tout ce qu'écrit Sofia Coppola.
Cela m'a toujours parlé.
Et m'a toujours été étrangement familier.
Alors que souvent, dans les films que je regarde, je trouve les dialogues pas naturels. Du moins en français.
J'ai beaucoup de mal avec les dialogues des films américains.
J'ai l'impression que nous les français on se prend beaucoup beaucoup plus la tête.
Nos phrases sont mille fois plus longues, pleines de détails.
Y'a qu'à lire mes articles.
Mais je crois que ces avalanches de détails me plaisent.
Je ne pourrais pas m'en passer.
J'ai passé la journée à me dire que peut-être dans quelques mois je ne l'aimerais plus.
Mais je crois que justement, en ayant un peu peur de mes sentiments, je les renforce.
Ce n'est pas la passion carnivore qui te fait hurler que tu aimes, que tu aimes, que ça ne finira jamais.
J'ai été comme ça.
D'ailleurs avec Elle je n'étais que comme ça.
Alors évidemment quand l'amour connait une baisse de régime, on se sent mal.
Et soudain il n'y a plus rien.
Peut-être que j'aurais pu sauver quelque chose.
Cela me tue quand j'y pense, d'avoir fait sauter notre histoire pour presque rien.
Maintenant ce n'est plus rien.
C'est un grand et beau prince.
Qui me fait tressaillir le coeur.
Et qui me fait peur.
J'ai tout laissé pour ton sourire
Même si dedans j'vois pas l'avenir
Dans Lost in Translation ils se vouvoient jusqu'à la fin.
Ils s'aiment pourtant. Ils échangent même un baiser à la fin.
Quand il arrête son taxi parce qu'il la voit dans la rue.
Et Bob semble connaître Charlotte mieux que son propre mari.
On ne dirait qu'un flirt et pourtant c'est beaucoup plus.
Je sais qu'on peut aimer en vouvoyant.
J'en ai fait l'expérience pendant des mois et des mois.
Alors ça me fait drôle de le tutoyer.
Mais ce vous je préfère le garder dans le souvenir de mon histoire avec Elle.
On ressemblait un peu à Bob et Charlotte, tous les deux, silencieux, devant l'accueil.
Lui fumant sa cigarette.
Moi le regardant avec un regard à la fois grave et amusé.
Si près.
Je me mettais toujours tellement près de lui.
Parfois un de ses collègues venait le rejoindre.
Puis un autre.
Alors ils se détachaient tous les deux et nous laissaient.
C'était étrange.
Je sentais des tas de trucs passer dans le silence.
Mais j'ai peur d'avoir été la seule à les sentir.
Je me suis sentie très mal toute la journée.
Et là, après avoir regardé ce film, je me sens mieux.
Il m'apaise je crois.
Je voudrais pouvoir regarder des films toute la nuit.
Rester là, sur le canapé, me gaver d'images.
Et attendre un signe.
Un signe de lui.
Mais si je commence, je ne m'arrêterai pas, et demain quand mon père descendra, je serai encore là.
C'est chiant d'avoir un père insomniaque.
J'aime voir le jour se lever mais pas chez moi.
Le meilleur lever de soleil que j'ai connu était chez mon amie Pauline.
Il y avait Laura, Justine, Pauline et moi, toutes les trois roulées dans des sacs de couchage.
Allongées par terre, sur le carrelage lisse, derrière la baie vitrée qui surplombe tout Rouen.
C'était magique.
Je crois qu'il y en avait une des 4 qui dormait.
Mais ce n'était pas moi.
Je crois m'être vraiment amusée ce soir là.
Mais c'était il y a déjà trop longtemps.
J'aimerais refaire une soirée avec elles.
D'ailleurs normalement c'est mon tour.
Et Laura qui part définitivement dimanche...
Mais je ne peux leur parler.
Je ne peux leur dire tout ce qu'il y a dans ma tête.
Et dans mon coeur.
Il y a plein de choses que je ne peux pas leur dire.
Ce n'est pas vraiment un manque de confiance.
Enfin si, un peu.
À Laura je sais que je peux tout dire, elle m'a toujours comprise.
Mais à Pauline et à Justine je ne peux pas.
J'ai trop peur qu'elles s'empressent de tout révéler à leurs parents qui révèleraient tout aux miens.
Je crois que je ne compte pas assez pour elles pour qu'elles essayent de comprendre ce que je suis devenue.
Ni surtout pour qu'elles acceptent.
Elles ont eu beaucoup, beaucoup de mal à comprendre le fait que j'étais amoureuse d'Elle.
J'aimerais avoir des amies avec qui discuter toute la nuit, sans en avoir assez au bout d'un moment.
Sans devoir me forcer à être heureuse et contente.
Je voudrais pouvoir regarder le soleil se lever sans me dire Oh non, je vais être fatiguée, je vais avoir une journée horrible, je vais devoir lutter contre le sommeil...
Je l'aime cette ivresse, elle me manque, je voudrais la vivre de nouveau.
Mais je suis devenue trop raisonnable.
Je suis une emmerdeuse.
Une emmerdeuse inintéressante.
À vrai dire je me sens comme un mélange de Bill Murray et de Scarlett Johansson.
Sauf que je suis seule.
Rosa est partie en ville ce matin et elle n'est toujours pas rentrée.
Apparemment elle allait voir un concert à la cathédrale avec une copine et un copain.
C'est fou ça.
Elle ne connait pas cette ville, elle vient y passer rien qu'une semaine et elle a des amis avec qui sortir, avec qui aller voir des concerts, avec qui rire.
Moi je suis là depuis presque toujours.
Et je n'ai jamais personne avec qui sortir.
Des fois ça m'emmerde vraiment d'être casanière comme ça.
De n'avoir personne avec qui prendre des photos loufoques.
De n'avoir personne avec qui avoir des délires, pendant des heures.
Il n'y avait qu'avec Amina que je riais comme ça.
Je crois que je n'ai jamais autant ri.
Mais ça va être dur de beaucoup la revoir l'année prochaine.
Heureusement, y'a ce petit bout de vacances avec elle à Paris qui m'enthousiasme.
Normalement quand je rentre de Bretagne, on file là-bas, dans l'appart de sa tante.
Je ne partage plus rien avec personne.
Que du superficiel.
Je me demande parfois si je suis vraiment capable d'amitié.
Si je ne vis pas uniquement pour l'amour.
J'aimerais bien pouvoir sortir.
Pouvoir boire, danser, ne penser à rien.
Mais ça m'est strictement impossible.
La dernière fois que ça m'est arrivé c'était au bal de noël.
M. P le prof d'anglais avait dansé le rock avec moi, et m'avait fait tourner tourner tourner.
J'étais complètement ivre. Saoulée. Sans avoir rien bu.
Le film se reflète dans le papier alu qui est dans la boîte de Chamonix qui est grande ouverte sur la table du salon.
J'aurais aimé être cool.
Être drôle, excitée, fêtarde.
Cela m'aurait sans aucun doute moins éloignée des autres.
Et je me sentirais moins seule.
Mais il faudrait encore que je me mente.
Que je fasse semblant, semblant de sourire, comme à chaque fois que je passe la porte de cette maison.
Bill Murray fait du golf.
Je pense encore, toujours, à lui.
toutes les filles ont une phase où elles veulent être photographe ou faire du cheval, vous voyez le genre...
on prend des photos de ses pieds...
J'aime bien cette phrase.
J'aime tout ce qu'écrit Sofia Coppola.
Cela m'a toujours parlé.
Et m'a toujours été étrangement familier.
Alors que souvent, dans les films que je regarde, je trouve les dialogues pas naturels. Du moins en français.
J'ai beaucoup de mal avec les dialogues des films américains.
J'ai l'impression que nous les français on se prend beaucoup beaucoup plus la tête.
Nos phrases sont mille fois plus longues, pleines de détails.
Y'a qu'à lire mes articles.
Mais je crois que ces avalanches de détails me plaisent.
Je ne pourrais pas m'en passer.
J'ai passé la journée à me dire que peut-être dans quelques mois je ne l'aimerais plus.
Mais je crois que justement, en ayant un peu peur de mes sentiments, je les renforce.
Ce n'est pas la passion carnivore qui te fait hurler que tu aimes, que tu aimes, que ça ne finira jamais.
J'ai été comme ça.
D'ailleurs avec Elle je n'étais que comme ça.
Alors évidemment quand l'amour connait une baisse de régime, on se sent mal.
Et soudain il n'y a plus rien.
Peut-être que j'aurais pu sauver quelque chose.
Cela me tue quand j'y pense, d'avoir fait sauter notre histoire pour presque rien.
Maintenant ce n'est plus rien.
C'est un grand et beau prince.
Qui me fait tressaillir le coeur.
Et qui me fait peur.
J'ai tout laissé pour ton sourire
Même si dedans j'vois pas l'avenir
Dans Lost in Translation ils se vouvoient jusqu'à la fin.
Ils s'aiment pourtant. Ils échangent même un baiser à la fin.
Quand il arrête son taxi parce qu'il la voit dans la rue.
Et Bob semble connaître Charlotte mieux que son propre mari.
On ne dirait qu'un flirt et pourtant c'est beaucoup plus.
Je sais qu'on peut aimer en vouvoyant.
J'en ai fait l'expérience pendant des mois et des mois.
Alors ça me fait drôle de le tutoyer.
Mais ce vous je préfère le garder dans le souvenir de mon histoire avec Elle.
On ressemblait un peu à Bob et Charlotte, tous les deux, silencieux, devant l'accueil.
Lui fumant sa cigarette.
Moi le regardant avec un regard à la fois grave et amusé.
Si près.
Je me mettais toujours tellement près de lui.
Parfois un de ses collègues venait le rejoindre.
Puis un autre.
Alors ils se détachaient tous les deux et nous laissaient.
C'était étrange.
Je sentais des tas de trucs passer dans le silence.
Mais j'ai peur d'avoir été la seule à les sentir.
Je me suis sentie très mal toute la journée.
Et là, après avoir regardé ce film, je me sens mieux.
Il m'apaise je crois.
Je voudrais pouvoir regarder des films toute la nuit.
Rester là, sur le canapé, me gaver d'images.
Et attendre un signe.
Un signe de lui.
Mais si je commence, je ne m'arrêterai pas, et demain quand mon père descendra, je serai encore là.
C'est chiant d'avoir un père insomniaque.
J'aime voir le jour se lever mais pas chez moi.
Le meilleur lever de soleil que j'ai connu était chez mon amie Pauline.
Il y avait Laura, Justine, Pauline et moi, toutes les trois roulées dans des sacs de couchage.
Allongées par terre, sur le carrelage lisse, derrière la baie vitrée qui surplombe tout Rouen.
C'était magique.
Je crois qu'il y en avait une des 4 qui dormait.
Mais ce n'était pas moi.
Je crois m'être vraiment amusée ce soir là.
Mais c'était il y a déjà trop longtemps.
J'aimerais refaire une soirée avec elles.
D'ailleurs normalement c'est mon tour.
Et Laura qui part définitivement dimanche...
Mais je ne peux leur parler.
Je ne peux leur dire tout ce qu'il y a dans ma tête.
Et dans mon coeur.
Il y a plein de choses que je ne peux pas leur dire.
Ce n'est pas vraiment un manque de confiance.
Enfin si, un peu.
À Laura je sais que je peux tout dire, elle m'a toujours comprise.
Mais à Pauline et à Justine je ne peux pas.
J'ai trop peur qu'elles s'empressent de tout révéler à leurs parents qui révèleraient tout aux miens.
Je crois que je ne compte pas assez pour elles pour qu'elles essayent de comprendre ce que je suis devenue.
Ni surtout pour qu'elles acceptent.
Elles ont eu beaucoup, beaucoup de mal à comprendre le fait que j'étais amoureuse d'Elle.
J'aimerais avoir des amies avec qui discuter toute la nuit, sans en avoir assez au bout d'un moment.
Sans devoir me forcer à être heureuse et contente.
Je voudrais pouvoir regarder le soleil se lever sans me dire Oh non, je vais être fatiguée, je vais avoir une journée horrible, je vais devoir lutter contre le sommeil...
Je l'aime cette ivresse, elle me manque, je voudrais la vivre de nouveau.
Mais je suis devenue trop raisonnable.
Je suis une emmerdeuse.
Une emmerdeuse inintéressante.
Ecrit par inconsciente, le Jeudi 12 Juillet 2007, 00:41 dans la rubrique Aujourd'hui.
Commentaires :
Re:
Merci pour ton commentaire
Cela me réconforte beaucoup tout ça :)
merci de si bien comprendre...
j'ai hâte qu'il t'appelle (sûrement pas autant que toi)
et que tu me racontes
bon courage pour l'attente...
Cela me réconforte beaucoup tout ça :)
merci de si bien comprendre...
j'ai hâte qu'il t'appelle (sûrement pas autant que toi)
et que tu me racontes
bon courage pour l'attente...
Elwinwea
Que seraient les moments de confiance sans les moments de doute ?
Que seraient les instants de bonheur sans les instants de malheur ?
Que serait le soleil sans la pluie ?
Que serait la chaleur sans le froid ?
Que serait le jour sans la nuit ?
Que serait la Vie sans la Mort ?
Il y a des moments où je ne fais rien, comme hier, comme aujourd'hui, où j'attends que je le temps passe en regardant mon portable en attendant qu'il sonne, car il va sonner, l'Ignorant doit m'appeler, aujourd'hui, demain, dans trois jours, dans une semaine...Je ne sais pas mais il va m'appeler, il l'a dit.
J'ai des fois l'impression de ne pas avoir d'amis, d'être casanière, d'être différente, de ne pas être à ma place ou de ne pas savoir comment réagir devant ces gens qui se font des amis instantanément...
Mais en fait nous ne sommes pas si différents, hier au cinéma, pour aller voir Harry Potter 5, ma soeur et moi étions à côté d'une dame, je n'ai pas pu m'empêcher de lui adresser la parole pendant l'entracte, ç'aurait été trop bête de ne pas le faire. J'étais à côté d'elle, je n'allais pas la traiter comme une inconnue, ce qu'elle était pourtant...
Ne dis pas que tu es casanière, tu as fait un mini-film avec tes amis, un truc génial, tu fais aussi des trucs loufoques !
"Je ne partage plus rien avec personne.
Que du superficiel."
Tu es sûre ? Moi il ne me semble pas, tu as sans doute un passage à vide, mais parles-en à tes amis, car tu as des amis, il suffit de te lire pour en être convaincue !
Quand au "complexe de l'emmerdeuse inintéressante", je te rassure, j'ai le même. Fondons le CEI ! Club des emmerdeuses inintéressantes !
Allez, courage, ça va passer ! Je t'envoie plein de bonnes ondes !!!!