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Cette armée de simples gens
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Cette nuit j'ai rêvé que Voldemort (n'ayons pas peur des mots) attaquait mon lycée.
Il y avait un grand vent froid qui glaçait tout sur son passage, et je voyais la mort toucher élève après élève.
Je m'enfuyais.
Je me souviens qu'il y avait Florent.
On rampait sur les murs de la cage d'escalier, et l'on sortait, par la porte.
Dans la rue, le ciel était tout orange.
Il y avait mon oncle et ma mère qui m'attendaient dehors, et nous sommes partis en courant à travers des dizaines de chantiers.
Après je retrouvais Nadège dans un café et je lui disais
Finalement, heureusement que Voldemort nous a attaqués, parce que je m'emmerdais vraiment à la soirée du lycée...


Je suis en train de regarder des photos de ma soeur Julie et de ma cousine Mathilde-Hà quand elles étaient petites.

Vous trouverez ça peut-être bizarre comme prénom Mathilde-Hà mais moi je le trouve magnifique et son histoire est géniale.

En fait ma tante Marie-Pierre s'est mariée avec Laurent il y a de cela une dizaine d'années je crois, et comme Laurent ne pouvait pas avoir d'enfants, ils ont décidé d'adopter au Viet-Nam.

Je me souviens de ces soirées passées chez mes grands-parents à chercher des prénoms pour notre futur(e) petit(e) cousin(e).
Si c'était une fille, ma tante voulait Mathilde.
Laurent était d'accord.

Quand ils sont arrivés au Viet-Nam, la petite fille que l'on leur a présenté -elle n'avait alors qu'un mois ou deux- s'appelait ce qui signifie fleuve, rivière, torrent, en vietnamien.

Mon oncle et ma tante ont donc décidé de lier le prénom vietnamien au prénom français et cela a donné Mathilde-Hà.

Mathilde-Hà est une petite fille d'une incroyable intelligence.
Elle aura 9 ans en août.

C'est incroyable comme les années ont passé vite.
Je me souviens avec précision du jour de son arrivée en France.
Un petit bouddha joufflu qui passait de bras en bras, à qui je donnais le biberon avec sérieux et admiration.

J'adore ma cousine, j'ai bien d'autres cousins puisque mes grands-parents maternels ont eu six enfants et que chacun des enfants a eu au moins un enfant.
J'ai donc 15 cousins et cousines et une soeur.

Mais Mathilde-Hà, bien que le même sang ne coule pas dans nos veines, me semble parfois beaucoup, beaucoup plus proche que mes autres cousins.

Je ris beaucoup avec elle.

On chante Claude François, on se récite les répliques de Podium, on regarde des épisodes de Bob l'éponge, on dessine des tas de familles...
Quand j'arrive chez mes grands-parents et qu'elle est déjà là, elle arrive vers moi, après avoir embrassé tout le monde et elle me saute dans les bras.
Alors je la fais tourner, tourner, et je l'embrasse aussi.

Elle partage forcément des tas de choses avec ma soeur, elles jouent toutes les deux, parce que moi je n'aime plus jouer, cela m'ennuie profondément, mais je sens qu'on se comprend quand même, malgré les années qui nous séparent.

Je me vois en elle, au même âge.

Elle a des copines, elle aime bien jouer avec elles, mais elle s'épanouit mille fois mieux avec des gens plus âgés.
Comme Julie. Comme sa mère. Ou comme moi.

J'ai une grande famille.
Et quand j'entends certains de mes amis maudire les réunions de famille auxquelles ils sont obligés d'assister, je les envie.
J'aimerais passer plus de temps avec eux.
Mais depuis que mon grand-père est malade, les week-end passés chez eux, tous réunis autour de la table autour d'un lait chaud au miel pour certains et d'une bière fraîche pour d'autres, se font rares.
Ils n'existent plus d'ailleurs.
De temps en temps, famille par famille - c'est à dire oncle par oncle -, certains vont passer le week-end là-bas, mais la réunion de tous, c'est fini.
Il n'y a plus que Noël.

Cela me manque cruellement.

J'aime beaucoup mes oncles et tantes.
Je ne sais pas si cela vous intéresse, mais je vais vous parler un peu d'eux.

Tout d'abord, l'aîné de la famille est Philippe.
Je m'entends très très bien avec lui.
Il est fou de cinéma et il est très croyant.
Il a été nommé diâcre il y a peu de temps.
Il est le voisin de Sylvaine, c'est lui qui m'a permis de la rencontrer.
Nous nous ressemblons beaucoup.
Pas du tout physiquement mais moralement.
Quand j'étais petite, j'organisais toujours les jeux avec mes cousins, je préparais de petites boutiques pour jouer, j'organisais les chasses au trésor, j'aimais beaucoup préparer tout cela.
Ma grand-mère disait toujours que j'étais le Philippe de la nouvelle génération.
À neuf ans, Philippe est tombé amoureux de Micheline.
Aujourd'hui il a plus de 50 ans et il l'aime toujours passionnément.
Micheline est adorable, je l'adore, on se ressemble beaucoup aussi, quand je viens chez eux nous passons nos nuits à discuter de choses dont je ne parle avec personne. Et c'est merveilleux. Elle essaye d'apprendre à jouer de la guitare, alors je l'accompagne en chantant.
On rigole beaucoup ensemble.
Ils ont eu trois enfants. Jean-Baptiste que l'on a toujours appelé Moune -pourquoi ?-, Thomas, le grand sensible et le grand musicien qui est aussi mon parrain et que j'aime à la folie, et Joseph l'informaticien, un mètre 90 de sympathie et de chaleur humaine.
La maison que j'aime le plus au monde parmi toutes les maisons dans lesquelles j'ai séjourné c'est la leur.
Elle se situe dans les Yvelines, elle sent un peu l'humidité, mais j'adore cette odeur qui me rassure, me réconforte.
J'ai passé les premières années de ma vie à Mantes-la-jolie et donc je venais tout le temps chez eux, et c'est sûrement pour cela que je l'aime autant.

La tante suivante est Marie-Pierre dont j'ai déjà parlé tout à l'heure.
C'est un sacré numéro.
Je ne l'ai bien sûr pas connue quand elle avait mon âge mais je connais toutes les histoires par coeur...
Un jour elle se fit arrêter par la police parce qu'elle roulait beaucoup, beaucoup trop vite à mobylette.
Elle continua bien sûr à rouler comme une folle, poursuivie par les policiers.
Elle arriva en trombe dans la cour de chez mes grands-parents, hurla à ma grand-mère Mamaaan ! Je suis poursuivie par les Nazis !!!! se retourna vers eux, souleva son t-shirt et hurla Coupez-moi les seins pendant que vous y êtes !
Elle a toujours fait dans l'excès, elle théâtralise chaque histoire qu'elle raconte et c'est un bonheur de l'entendre nous raconter les histoires de ses copines et de Mathilde-Hà car elle nous fait pleurer de rire à chaque fois.
Son mari, Laurent, se doit d'avoir un tempérament plus zen pour supporter le caractère excessif de sa femme.
Il est cool.
Quand je l'ai connu il carburait au café, au vin rouge, au rosé, aux clopes, à la mayonnaise et au sommeil.
Il s'est un peu calmé, sauf pour les clopes et le sommeil.
Il travaille dans le cinéma, il est régisseur.
C'est un homme d'une gentillesse extrême, il est toujours là pour rendre service, il est affectueux, souriant, gentil tout simplement.
Je l'aime beaucoup aussi.

Vient ensuite la première paire de jumeaux.
Ma mère et son frère, Christophe.
Christophe était le studieux de la famille.
Il a parait-il passé toute son adolescence, enfermé dans son bureau, à travailler.
Il s'est tout d'abord marié avec celle qu'on appelait Bibiche et avec qui il a eu deux enfants : Romain et Juliette.
Puis après un divorce pas sanglant mais violent, il s'est remarié, avec l'une de ses élèves, Claire, avec qui il a eu Lise, Paul et Thibault.
Quand j'étais petite, nous dormions Romain, Juliette et moi, tous dans un grand lit d'adulte, et il venait nous raconter des blagues salaces avant de nous endormir.
J'ai passé de merveilleuses vacances avec Romain et Juliette.
Romain était très sensible, c'était le plus grand d'entre nous trois mais sans aucune doute le plus trouillard.
Sa soeur se moquait de lui mais moi, une fois qu'elle ronflait profondément, j'allais me glisser dans son lit et je venais le consoler parce qu'il avait peur des craquements du parquet, des bruits dans la maison, et de tout ce qui le rongeait à l'intérieur de lui.
On partageait beaucoup.
Nos impressions.
Je me souviens d'un soir où je lui expliquais que dans ma tête, j'associais des couleurs à des chiffres.
Par exemple, le 4 était rose et le 5 était bleu.
Il s'était exclamé que lui aussi il faisait ces drôles d'associations d'idées et ma cousine Juliette, nous entendant émerveillés, avait grommelé que nous étions vraiment tarés et qu'il fallait qu'on se fasse soigner.

Puis vient la deuxième paire de jumeaux.
Tout d'abord Jean-Noël.
C'est lui qui a Macintoshisé la famille.
Il a épousé Claudy il y a déjà longtemps, Claudy est originaire de Nîmes, elle a l'adorable accent du Sud et une générosité débordante.
Un jour j'étais avec elle en voiture, on allait acheter du pain au village à côté de chez mes grands-parents et elle avait mis le nouveau CD de Goldman, Chansons pour les pieds dans son lecteur CD.
J'ai eu le malheur de dire :
Oh il faut que maman se l'achète, elle en a envie depuis qu'il est sorti !
Et elle a appuyé sur open, l'a mis dans la boîte et me l'a donné.
Tiens, pour elle. Je le rachèterai. ça me fait plaisir.
Jean-Noël est sûrement le plus sage de la bande.
Il est d'un calme olympien.
Il faut vraiment, vraiment lui faire du mal pour que ses nerfs cèdent.
Et là, il entre dans une colère orageuse, il pourrait tout détruire.
Il tient cela de mon grand-père.
Une sagesse admirable. Mais contenant un volcan qui dort, profondément.
Jean-Noël et Claudy ont eu des jumeaux : Edouard et Martin.
Edouard est très très grand et Martin est plutôt petit.
J'ai beaucoup joué avec eux aussi.
On s'entendait très bien et on s'entend toujours très bien.

Et enfin Nicolas.
Nicolas est celui qui a lancé la mode de la passion de l'équitation dans la famille.
Ma soeur doit sûrement tenir ça de lui.
Il est professeur au Cadre Noir à Saumur.
Il s'est marié avec Catherine il y a longtemps aussi.
Catherine est très créative, très attachante, très drôle.
Ils ont eu quatre enfants : Léo qui a juste un mois de plus que moi et avec qui je m'entends à merveille, dommage qu'il soit si loin, Lucy qui est adorable aussi, Violette et la petite Angèle.
Je ne les vois pas souvent mais je les aime beaucoup.
Surtout Léo et Lucy. On se marre beaucoup quand on est ensemble.

Et puis il y a bien sûr mes grands-parents.
Qui s'aiment depuis qu'ils ont mon âge.
Que de merveilleux couples modèles j'ai dans ma famille...
Mon grand-père a la sagesse, l'humour pointu et irrésistible, la culture incroyable...
Ma grand-mère a la gaieté (depuis que je suis petite je l'entends chanter, tout le temps, elle dit une phrase puis invente un air et chantonne comme cela, pour tout), l'optimisme inébranlable, et puis elle a beaucoup de minutie, beaucoup de discrétion dans les relations qu'elle entretient avec ses enfants et ses beaux-enfants. Elle est une mère de famille admirable.

Je ne sais pas si tout cela peut vous apporter quelque chose.
Après tout c'est mon histoire, mes détails, qui ne vous parlent peut-être pas.

Je pense que rien ne va aller en s'améliorant.
Mais je conserverai toujours ces souvenirs chatoyants et chaleureux.

J'espère que nous vivrons encore quelques bons moments.
Ecrit par inconsciente, le Jeudi 12 Juillet 2007, 13:36 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

ninoutita
ninoutita
12-07-07 à 14:50

Tu as une belle et grande famille...
 

 
inconsciente
inconsciente
12-07-07 à 18:50

Re:

oui c'est exactement ça...

:)


 
nolita
nolita
12-07-07 à 14:55

Moi aussi j'ai revé de Voldemort hier, il était assis derrière moi au cinéma...il se passait rien mais c'était bien flippanr... elles sont toutes mimies tt les deux! bisous à elles... profite bien des moments que tu passes avec elles, on a pas toujours sa famille près de soi, bizoOo ..;)

 
inconsciente
inconsciente
12-07-07 à 18:55

Re:

Hmm oui en effet bien flippant la tête de serpent derrière toi au cinéma..
Moi j'avais une autre sorte de serpent, moins calme, derrière moi, qui me donnait de grands coups dans les reins...

bisous, et merci de ton passage ;)

 
ecilora
ecilora
12-07-07 à 14:57

Cà me fait sourire. Et je pourrais en raconter autant que toi sur les miens. :)
Il y en a qui cherche à éviter ces réunions. Je n'ai pas pu assister à la dernière, et j'étais super triste. Je préfère que çà se passe comme çà.
Il ya la famille de coeur. La famille de sang. Et ils y a aussi les frères et soeurs d'âme. Ceux qu'on rencontrent sans savoir comment. Qui font irruption dans nos vies et qui ne la quittent pas.
Celle que j'ai choisie, celle que je ressens

 
inconsciente
inconsciente
12-07-07 à 18:57

Re:

Je vois qu'on a les mêmes références...

Et je connais aussi tous ces genres de famille,
on s'y habitue, ça devient naturel
D'ailleurs ça ne le devient pas, ça l'est.
Cela fait partie de ces choses évidentes.

Quoi que veulent dire les mots frères, soeurs, cousins, ... l'important est cet amour qui perdure

:)

 
AboveTheClouds
AboveTheClouds
12-07-07 à 18:29

Juste un petit mot pour dire combien j'aime te lire. T'ecris bien, t'ecris beaucoup; j'ai l'impression de te connaitre si bien alors qu'on ne s'est jamais rencontrees, jamais parle! Je sais pas comment tu fais pour avoir une ecriture si personnelle, si interessante. Toujours est-il que je ne manque aucun occasion de faire un tour ici, pour lire tes nouveaux articles, car il y en a toujours des nouveaux, et pourtant je passe souvent =) Mais t'ecris tellement que je peux pas repondre a tous tes articles ^^


 
inconsciente
inconsciente
12-07-07 à 19:02

Re:

Oh comme c'est gentil ce que tu m'écris là !

Tu sais, tu me connais sûrement mieux que certaines personnes que je vois pourtant tous les jours.
Ici j'écris toutes mes pensées, sans censure, avec mes défauts, mes passions, mes névroses...

Je sais que j'écris trop, mais c'est un défaut qui me plaît assez tant qu'il ne me prive pas trop de ces petits commentaires charmants que j'adore lire...

Je suis entière alors je me donne complètement ici.
C'est peut-être ça qui fait que tu aimes mon écriture... Et que certains n'accrochent pas du tout.

En tout cas merci beaucoup d'être passé