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Seulement humain
Maintenant j’attends.

Ce matin, en prenant ma douche, je cogitais en laissant couler l’eau presque brûlante sur ma tête.
Je me disais que j’avais peur.
Pas peur de le revoir, enfin si un peu mais vous savez ce n’est pas vraiment de la peur, c’est cette petite montée d’adrénaline qui te tord un peu les boyaux mais sans que cela soit vraiment désagréable ni douloureux.
Mais peur de commencer une nouvelle d’histoire (si ça se finit comme ça bien sûr), peur de ne pas être à la hauteur de ses attentes, etc.
Et je crois que je suis finalement rassurée d’avoir un peur.
Cela signifie que c’est important et sérieux pour moi.

Je ne veux pas trop me faire d’illusions, me dire que ce rendez-vous (qui n’a pas encore eu lieu) est décisif…
Mais c’est tout ce qu’il m’a dit au téléphone qui m’a confortée dans cette idée de possible histoire.
Qu’il veuille me revoir.
Qu’il me répète plusieurs fois que cela lui fait plaisir d’avoir de mes nouvelles si régulièrement.

Il est fragile lui aussi.
Il m’attendrit tellement.
Le soir je m’endors en lui souriant.
Je me dis que tous les deux on pourrait vraiment s’éclater.
Déjà quand on parle au téléphone, on a toujours quelque chose à se dire, et quand il y a des silences ils ne sont pas gênants.
Je suis sûre qu’on a un peu le même genre de folie qui nous habite.
On aime bien rire mais on aime bien aussi être sérieux.
Et passer de l’un à l’autre sans transition.
N’allez pas vous dire que j’essaye de vous vendre le truc, ma marchandise, que j’essaye de me persuader que c’est la vérité en l’écrivant.
Je le pense vraiment.
Et je pense sincèrement que ça pourrait correspondre à la vérité.

J’écoute tout le temps les Beatles et les Bee Gees en ce moment.

Hier je suis allée me balader dans la ville désertée avec Julien.
Il n’y avait pas un rat (ni un humain d’ailleurs), nul part.
Juste deux japonais fous à côté de nous à la terrasse d’un café.
Ils parlaient super vite.
On a bien rigolé.

On a croisé Dalel alors qu’on repassait devant le lycée comme deux ombres nostalgiques.
En repartant elle m’a dit « Essaye de bronzer un peu, Marie ! ».
Avec Julien on a regardé à travers les baies vitrées de l’accueil.
Ils refont tout, la porte de la salle des profs était décrochée et appuyée contre un mur.
Cela me faisait vraiment bizarre.
J’avais le cœur tout serré.
C’est du neuf. Ce n’est plus pour nous. C’est fini on n’en fait plus partie.
Et même si je sais que les personnes qui comptent le plus pour moi : mes amis, Christine, Nadège, M. J, Mme C., la sirène, mon Prince, je ne les perdrai pas de vue, cela me fait tout de même du mal de me dire que je n’errerai plus jamais dans ces couloirs.

Je reviens de la clinique.
Je suis trempée.
Il pleut atrocement.
J’espère que les autres jours vont être meilleurs car pour prendre un verre à une terrasse… Hum hum.
Je suis allée rejoindre mes grands-parents, ils devaient s’en aller aujourd’hui.
Ils m’ont donc demandé de m’occuper du fauteuil roulant et d’emmener mon grand-père dedans jusqu’à l’entrée pendant que ma grand-mère portait ses bagages.
C’est mon oncle Christophe (le jumeau de ma mère) qui est venu le chercher dans sa grosse voiture de riche.
Mais alors autant il est riche, autant c’est un gros con.
D’abord il ne m’a même pas dit bonjour, ensuite il m’a fait comprendre que je n’étais qu’une abrutie parce que je n’arrivais pas à pousser le fauteuil tout en protégeant mon grand-père de la pluie et à bien manier le fauteuil pour qu’il soit juste devant sa voiture.

Il ne m’a pas dit au revoir non plus.
C’est un pauvre type je crois au fond.
C’est le plus riche de la famille, mais le moins généreux, le moins affectueux, le moins intéressant aussi.

Je ne sais pas ce qu’il a contre moi ni contre mon père.
Parce que j’en ai bien des choses contre mon père, mais quand même, lorsque aux réunions de famille il lui serre la main au lieu de l’embrasser « parce qu’on a pas le même sang » puis que juste après il embrasse Laurent, mon autre oncle, qui n’a pas non plus de sang en commun avec lui.

Je n’ai pas pu m’empêcher, en repartant toute seule sous la pluie, de marmonner Gros con.
Mais je n’éprouve pas de haine au fond contre lui.
Je crois même que je le plains.

Il n’a fait que travailler toute sa vie, vouloir toujours être le meilleur, le plus grand, le plus riche. Il a certainement dû rater des choses, et son cœur s’est endurci.

Je sais très bien que j’aurais pu faire comme lui, ou du moins commencer comme lui, me noyer dans le travail, tout déchirer depuis que je suis à l’école, être la meilleure des élèves, devenir un chien savant, je sais que j’en aurais été capable.
Mais j’ai décidé de sacrifier un peu ma réussite scolaire à des moments plus futiles mais plus essentiels je crois à mon bien-être mental , à mon épanouissement.

Je ne regrette pas un instant de n’avoir jamais été la meilleure de la classe.
Cela ne m’intéresse pas d’être la meilleure.
Bien sûr cela fait plaisir de réussir scolairement, mais ce plaisir n’est rien comparé aux autres petites victoires quotidiennes, tellement moins importantes comme ça, mais tellement moins superficielles et tellement plus profondes.

Je connais des gens qui ont toujours cartonné comme des fous à l’école, au collège, au lycée, qui sont ce qu’on appelle des bêtes, des boules.
Mais je sais aussi qu’ils sont vides, que leur vie intime est moins riche que celle d’une huître (même pas perlière).

Bien sûr il y a sûrement des exceptions, des gens d’une intelligence prodigieuse qui sont également des personnes merveilleuses. Mais je n’en connais pas.

Je dois dire que sur Terre on est quand même un paquet de fêlés, mais ceux-là n’ont pas ce petit grain de folie, ce petit supplément d’âme, ils sont carrément déglingués par leur orgueil et leur égocentrisme. Et par toutes ces choses qu’ils ont avalé, qu’ils ont considéré comme si importantes alors qu’elles ne valent rien.
Humainement.

Enfin tout ça pour dire que j’ai hââte d’avoir de ses nouvelles.

:)



Ecrit par inconsciente, le Lundi 23 Juillet 2007, 15:54 dans la rubrique Aujourd'hui.