Mais pas la passion qui brûle tout et qui te consume complètement, qui ne te rend plus maître de toi-même et qui détruit tout, même la relation que tu entretiens avec l’être aimé.
Non, cette passion qui fait que quand je le regarde en photo j’ai le cœur qui palpite et des frissons sur les bras, et que, nouveau symptôme, lorsque je l’embrasse je sens cette chaleur envahir mon corps. Quand je repense à ce qu’il m’a dit j’ai un immense sourire aux lèvres et puis quand je pense à lui je voudrais qu’il soit là, avec moi, alors je soupire.
Je vis entre les sourires et les soupirs que les émotions ou les souvenirs me provoquent.
Il me manque mais je ne saurais dire comment.
À la fois physiquement et pas physiquement.
C’est-à-dire qu’il ne manque pas à mon corps puisque nous n’avons jamais été en contact et que cela fait donc partie du domaine des fantasmes et des rêves, mais sa présence physique me manque.
Je voudrais que l’air soit occupé par sa présence, que sa silhouette se dessine en volume près de moi, que ne sois pas obligée de réinventer sans cesse la sensation que j’ai lorsqu’il est près de moi.
Je voudrais juste qu’il soit là.
Non en fait je ne voudrais pas qu’il soit là, je ne veux pas qu’il soit dans cette maison, en fait je voudrais plutôt être avec lui.
Mais ressent-il aussi ce besoin de recréer ma présence silencieuse et souriante ?
Pitseleh écrivait tout à l’heure qu’elle ne s’était jamais perçue ni vraiment comme une fille, ni vraiment comme un garçon, mais simplement comme elle, son moi, ce qu’elle est.
Je dois dire que j’ai toujours ressenti cela.
Mais je me demande quand même si certaines des sensations que je ressens –hormis bien sûr le mal de ventre mensuel- ne sont pas uniquement des caractéristiques féminines.
Il ne peut pas être indifférent à moi.
Ce n’est pas possible -pas qu’on ne puisse pas ne pas m’aimer, ce n’est pas du tout ce que je veux dire par là-, mais il ne peut pas être indifférent à moi dans le sens où il répond à presque tous mes mails, il accepte de me voir, il me donne un rendez-vous, il me téléphone d’abord de son fixe dont il m’avait déjà donné le numéro, puis de son portable, que je n’avais pas encore, alors qu’il est rentré chez lui et qu’il pourrait très bien m’appeler de son fixe.
Alors à quoi peut-il bien penser lorsqu’il pense à moi ?
J’ai toujours eu peur de l’embêter, de l’ennuyer, d’être un poids pour lui, que l’affection que je lui prouve chaque jour lui soit pesante.
Mais cela ne doit pas être le cas puisqu’il consent à me revoir.
Est-ce que mon affection lui fait du bien ? Ou bien est-ce qu’il s’est dit qu’il fallait qu’il me revoit juste pour me faire plaisir, pour qu’il se donne bonne conscience et qu’après on en parle plus.
Moi je ne veux pas qu’on cesse de se voir une fois que je serai partie au Havre.
Je veux le voir le week-end, je veux qu’on s’appelle dans la semaine, qu’on s’écrive, des mails, des sms.
Je veux lui manquer.
Je veux l’aimer. Et je voudrais qu’il m’aime.
Je voudrais qu’il trouve un certain réconfort dans mes bras mais qu’il n’ait pas peur de ma jeunesse.
Hier j’avais peur en rentrant car ma mère savait très bien où et avec qui j’étais mais pas mon père.
Hier après-midi nous étions en train de prendre le thé chez ma voisine Anastasia lorsque les Beatles ont chanté dans ma poche gauche et que j’ai lu ce numéro que j’ai retenu dans la seconde sur l’écran de mon portable.
J’avais les mains qui tremblaient.
Je ne l’entendais pas très bien, mais cela suffisait pour se donner le rendez-vous.
Je me suis retournée vers ma mère et j’ai dit, sûrement en rougissant, Bon bah j’y vais hein !
Elle a dit : Je dis quoi à ton père, que tu es partie retrouver un prince charmant ?
J’ai répondu : Je ne sais pas…
Puis je suis partie.
Quand je suis rentrée il n’a fait aucun commentaire, mais l’ambiance que j’imaginais tendue entre nous dans le silence de cette heure que je venais de passer dehors avec un inconnu s’est avérée plutôt détendue.
Et même si pour eux le soulagement n’est pas le même que pour moi, car en effet moi je suis contente de m’attacher au prince car j’avais besoin d’aimer autrement et de me plonger dans quelque chose qui m’évaderait un peu de l’histoire d’amour que mes parents avaient transformé en cauchemar, et eux sont contents de me voir partir rejoindre d’autres personnes, sortir tout simplement, parce qu’ils croient que j’ai été littéralement envoûtée par Elle et qu’elle m’a pourri les neurones en me transmettant cette honteuse homosexualité, c’était une ambiance détendue qui nous reliait pendant le repas.
Je revis. Pour quelqu’un d’autre. Ils s’en rendent compte et ils doivent se sentir soulagés.
Je crois que même s’ils m’ont pourri la vie, m’ont presque détruite, c’était par amour pour moi, par peur et par culpabilité.
D’ailleurs je ne le crois pas, j’en suis sûre, je le sais.
Mais cela n’empêche pas que je leur en ai voulu et que je vais leur en vouloir encore, du moins jusqu’à ce que la blessure cicatrise complètement et que le pardon soit totalement répandu en moi.
Je suis contente de passer à autre chose. Et bien mieux que le bac, que la mention, que la sélection au Havre et la présélection à Lannion, mieux que les compliments reçus pour ci et pour ça, je suis fière d’une seule chose, c’est de m’en être sortie.
Je le répète souvent ces derniers temps mais cela ne fait qu’un petit mois que j’en ai vraiment pris conscience et c’est quelque chose d’immensément important pour moi. Après tout, cela ne concerne que moi.
C’est ma victoire intérieure.
Cela a été mon combat de chaque jour depuis plus de deux ans.
Le chemin a été très très dur, j’ai fait quelques rencontres inoubliables sur ce chemin, qui me sont apparues comme des trêves et qui m’ont épongé le front, qui m’ont insufflé force et courage pour la suite.
Mon nouveau défi est donc de tenter cet amour avec le Prince.
Je voudrais tellement partager avec lui cette lumière qui m’anime chaque jour, qui me pousse à me lever, à me faire belle –tout est relatif-, à aimer un peu plus celle que je suis. Et surtout à l’aimer lui.
Je voudrais lui donner ce qui lui revient, car cet amour lui est destiné, il lui revient, c’est comme un paquet sur lequel son nom serait inscrit. Il n’appartient à personne d’autre que lui. Il est à lui.
Je pourrais me contenter de l’aimer en silence, dans mon coin, mais pour l’instant rien n’est perdu, et je veux essayer, je veux tenter le bonheur avec lui.
Je ne vois pas pourquoi ce serait impossible.
Bien sûr je me conforte dans l’idée que tous ces petits riens auxquels je m’attache et que j’ai cité plus haut ont une signification réelle pour lui et qu’ils constituent un signe positif de son avancée vers moi.
Peut-être qu’il m’aime juste bien.
Peut-être qu’il me faudra encore plus d’efforts que je ne l’imagine pour le convaincre que notre grande différence d’âge ne nous empêche pas de nous aimer avec sincérité et sur une longue durée (ou pas).
Rien ne nous empêche d’essayer.
Et même si cela ne dure pas.
Je terminerai avec un extrait de cette chanson de Lynda Lemay que j'aime tant.
Je cherche un homme de 50 ans
Peut-être plus, peut-être moins
Bien entendu un pas parfait
Mais enfin un qui serait le mien
Peut-être pas pour toute la vie
Mais pour quelques moments si vrais
Qu’au moins j’aurai pas le cœur détruit
Chaque fois que je m’en souviendrai
Commentaires :
Re:
C'est tellement agréable ces premiers instants où l'on est amoureux
on se sent transporté par un vent tout doux
et comme si tout était possible
ce qui est bien c'est que ce petit vent continue à me porter
:)
je suis contente de t'avoir citée dans mon article, j'ai même mis cette phrase en "message personnel" msn !
tu peux être fière XD !
même si ça mangeait du pain, je crois que je ne pourrais pas lui en refuser ^^
merci de ton commentaire !
Re:
je suis touchée que tu me comprennes
et que tu me pousses à continuer à être inconsciente, passionnée, rêveuse et heureuse ;)
plein de bisous !
Re:
On s'ennuie, on détruit, on se sent pas tellement exister.
Les gens raisonnables n'ont pas la belle vie, y r'gardent les gens pas raisonnables et bien souvent ils les envient, comme qui dirait Mickey 3D.
Je t'embrasse
Re:
C'est toujours étrange ce genre de relation . Quand ça m'est arrivé, il m'a laissé l'aimer , et m'a donné son affection et sa tendresse , mais toujours dans la réserve puisque il ne voulait pas que ça se sache .De temps en temps je sentais une légère crainte, mais jamais rien de virulent .Je sais ou du moins j'essaie de me dire qu'il ne s'est pas moqué de moi et qu'il n'a pas profité.J'étais folle amoureuse de lui et il le savait , j'aurai (et ai d'ailleurs) tout fait avec et pour lui .Au final pour réaliser que sa conception de l'amour était différente de la mienne . Ca m'a vraiment fait mal ,d'ailleurs c toujours douloureux .
J'espère de tout mon coeur que tu auras ce que tu attends et que la vie soit de ton côté toujours et partout .
Re:
Peut-être que je ne vivrai rien de cela, peut-être que ce sera identique, peut-être que ce sera plus long, plus fort
il faudra peut-être du temps mais pour une fois je suis contente de le prendre ce temps
et d'entrer doucement dans sa vie
merci beaucoup de ton passage et de tes encouragements
ils sont très importants pour moi :)
Pitseleh
Ça fait plaisir de voir quelqu'un d'heureux, le cœur animé par un chamboule-tout incroyablement revigorant. ^__^
J'ai quelques souvenirs de moi dans cet état là... même si cela s'est ponctué par une série de souffrances. Cependant, plus tôt encore, des sentiments enfouis, gardés précieusement en moi ont fait naître un bonheur et un bien-être qui m'a fait apprécier la vie comme jamais. Le plus étrange est que je ne pensais pas tant que ça à la personne visée, mais mon surplus d'affection m'a fait voir la vie en rose. C'était forcément éphémère, et tant mieux.
Je suis honorée d'être cité dans cet article, qui plus est. =P
Il est vrai que pour être si sentimentales, on peut se considérer féminines même si le fait d'être ainsi n'est pas forcément propre aux filles. Je pense plutôt que c'est la société qui veut ça. Bref.
Que cela dur toute la vie ou non, fonce vers ton prince et crée de délicieux souvenirs. Ça mange pas de pain. ^__^