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Ce qui rend fou
--> Locos, Majaretas, Payasos.


Ah. J’aurais bien aimé avoir la force de résister.
Mais je ne suis tellement pas calculatrice.
Et je suis tellement spontanée.
Je n’y peux rien. Et je n’ai pas envie de barricader mes élans de spontanéité.
Ça me serrait le cœur, ça me prenait les tripes.
Le manque sûrement.
Alors ce soir je lui ai écrit.

La pluie m’avait rendue mélancolique.

Et puis bon, je l’aime.

Hier en voulant ouvrir ma petite boîte de foie gras, je me suis ouvert l’intérieur de la main.
Je ne m’étais jamais servi d’un ouvre-boîte.
Je m’en souviendrai.

À la fin, la boîte de foie gras et les deux ouvre-boîte étaient ensanglantés.
Ça faisait crime. Ça faisait Volver. Quand Pénélope Cruz presse la fregona dans le seau et que l’eau est rouge de sang.

Ce matin la passerelle tanguait dangereusement.
Un vent de fou.
Et de la grêle.
Je me suis pris des grêlons sur la joue et dans l’œil droit.
Ça faisait mal à en hurler.

Le prof d’audiovisuel n’était pas là.
Alors le groupe des blondes venait sans arrêt me poser des questions sur le montage du film.
Marie, elle, elle est connaît les Mac.
Pomme C. Pomme V. Pomme A. Pomme Z. Pomme L. Etc.
Ça me faisait rire.

L’autre Marie nous avait rapporté du fromage de Suède.
Un étrange mélange entre le caramel et la tome.
J’ai été la seule à vraiment apprécier je crois.
Peut-être parce que je suis une dingue de fromage, une dingue de caramel et que la Suède m’attire beaucoup ?

Garfu est venue me rejoindre à l’IUT pour terminer et imprimer un dossier qu’elle devait rendre.
Ça me faisait plaisir qu’elle soit là, au beau milieu de mon nouvel univers.

Lorsque je suis sortie pour aller chercher mon sac rose dans l’autre salle, Clooney sortait justement de sa salle de classe. Il s’échappait quelques minutes. Comme toujours.
Ça me fait bizarre de dire ça, comme si cela faisait des années que je le connaissais.
Mais cela fera bientôt cinq mois.
Il avait l’air préoccupé.
Je lui ai dit Bonjour et Bonne année. Je devais avoir un sourire bêta.

J’avais mal à la gorge, j’avais trop chaud, mais je voulais garder mon bonnet sur la tête.
Je suis descendue prendre un capuccino à la machine. Il n’y avait personne dans les couloirs, personne dans les escaliers.
Je suis remontée, mon petit gobelet de plastique brûlant entre mes mains.
Là, j’ai croisé mon prof d’audiovisuel.
Je lui ai fait un petit signe, et nous avons discuté du film. Des petits détails que je ne voulais pas toucher sans avoir son avis.
S’il n’avait pas été aussi (et surtout) l’acteur de notre film, je ne suis pas sûre que j’aurais accordé tant d’intérêt à son regard. Mais il se trouve que ce tournage et ces heures de montage nous ont rapprochés. Et je l’aime bien. Il me fait penser à mon oncle Jean-No. Il a ce sérieux et cette grande sérénité. J’ai l’impression qu’il est de ma famille.
Pendant que nous parlions, Clooney est repassé, un ordinateur portable dans les bras.
Ses manières me font rire.
On dirait toujours qu’il va esquisser un pas de danse et s’envoler.

Souvent je voudrais être mille.
Et donner de l’amour à ceux dont le regard en réclame.

Après avoir fait les courses et avoir parcouru le dédale des couloirs de la fac de Garfu, nous sommes allées à la plage. Blotties toutes les deux sous un petit parapluie.
Il fallait vraiment avoir envie de la voir la plage, avec un temps pareil.
Mes ballerines me blessaient les pieds.
Je ne sais pas pourquoi, mais j’enfile toujours les chaussures les plus minces et les plus découvertes lorsqu’il va pleuvoir. Mes pieds, qui aiment plus que tout l’eau et qui préfèrent toujours être nus pour sentir le contact du sol, doivent sentir la pluie arriver.

Sur la plage il y avait un vent fou.
L’eau était loin.
Un ferry et un paquebot s’en allaient doucement, glissant sur l’eau agitée.

J’ai enfin pu enlever ces tyrans de ballerines lorsque les galets ont laissé la place au sable.
J’ai remonté mon jean à mes genoux, et j’ai couru à l’eau.
Elle était glacée.

Garfu prenait des photos.

Les lampadaires de la route qui mènent à Ste Adresse se reflétaient dans l’étendue plate et brillante comme un miroir du sable.

Nous étions trois sur la plage.
Garfu, moi, et un homme dont la couleur galet de l’imperméable se fondait dans le paysage.

En fait nous étions quatre.
Il y avait le Prince dans mon cœur.
J’aurais voulu qu’il me dise que j’étais folle à lier.
Mais il se taisait.

Mais peut-être étions-nous six.
Peut-être que Garfu et l’homme caméléon portaient eux-aussi très fort quelqu’un dans leurs cœurs.

Nous sommes reparties.
J’ai défait mes ballerines une bonne fois pour toutes et nous sommes rentrées, bras dessus bras dessous, Garfu avec ses nouvelles chaussures, et moi avec mes longs pieds blancs, nus.
Je sentais que le sol les brûlait, je sentais que j’allais souffrir en rentrant, mais ils étaient comme anesthésiés par le froid et par la douleur.
Je sentais pourtant les différentes matières du sol.
Et j’aimais ça.
Les grands trottoirs lisses. Le bitume plein de petits cailloux qui m’arrachait les pieds.

Toute mon angoisse est partie d’un coup.

Pour avancer, utilisez plutôt les forces de Mercure et du Soleil (la clarté des rapports, l’efficacité au travail) que celles de Mars ou de Vénus (la violence des sentiments).

C’est décidé.
Voilà ma résolution.
Ne plus croire mon horoscope.

Cinq minutes avant de lui sauter au cou, le Prince avait lu nos deux horoscopes.

Lui, Scorpion :
Vous préférez de loin votre propre compagnie aux amourettes.

J’avais répliqué « Ben merde alors ».
Il avait souri. Peut-être un peu tristement. Mais je ne le savais pas vraiment.
Paraît que l’amour rend aveugle.

Moi, Poisson :
Vaut mieux être seule que mal accompagnée.

Alors l’efficacité au travail, je dis tout de suite non. Car ma vie ce n’est pas ça.
Ma vie c’est la violence des sentiments.

En fait il faut que je lise mon horoscope à l’envers.


Ecrit par inconsciente, le Lundi 7 Janvier 2008, 23:14 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

MangakaDine
MangakaDine
08-01-08 à 00:42

Très marrant le coup des horoscopes!
Je vois que tu as pris toi aussi une résolution assez originale. A quelques heures près, on la prennait ensemble!
Sinon moi aussi j'ai un prof que j'appelle Clooney, et un autre qu'on dirait toujours qu'il va esquisser un pas de danse et s'envoler (d'ailleurs, j'avais fait de la danse contemporaine avec lui, c'était très caustique)
Je crois que t'as écrit ton Je t'aime pas assez grand.
Et puis tu savais que les hommes scorpions et femmes poissons, c'est un des plus beau couple du zodiaque? Si avec ça tu te réconcilies pas avec l'astrologie...

Sinon, j'adore ce passage :
"Nous étions trois sur la plage.
Garfu, moi, et un homme dont la couleur galet de l’imperméable se fondait dans le paysage.

En fait nous étions quatre.
Il y avait le Prince dans mon cœur.
J’aurais voulu qu’il me dise que j’étais folle à lier.
Mais il se taisait.

Mais peut-être étions-nous six.
Peut-être que Garfu et l’homme caméléon portaient eux-aussi très fort quelqu’un dans leurs cœurs."
Je sais pas pourquoi.

Bisous bisous!

 
inconsciente
inconsciente
08-01-08 à 06:45

Re:

Merci Dine.
J'adore tes commentaires.
Surtout à cette heure-là le matin, quand je me dis que la seule chose que je voudrais faire de ma vie, c'est dormir.

:)

 
aphone
aphone
08-01-08 à 17:48

Toi aussi tu es poisson. Alors c'est bientôt nos anniveraires ! Tu me diras quand est le tien. Bientôt majeure pour toi, bientôt vingtnaire (comment ça s'écrit) pour moi. Aie aie aie


 
inconsciente
inconsciente
08-01-08 à 18:30

Re:

C'est le 14 mars :)
Et toi ?

Pour vingtnaire je sais pas, mais le principal c'est que je comprenne !

 
aphone
aphone
08-01-08 à 21:35

Re:

Le 29 février. En plus cette année il y en a un, pour une fois. (puisque ce jour n'apparait que tous les 4 ans). Je t'embrasse (j'ai publié un article mais c'est pas gai désolée ma chérie) bisous

 
inconsciente
inconsciente
08-01-08 à 21:37

Re:

:)

Je viens de le lire.
Et de le commenter.

<3