Dans nos yeux une dose d'humour et de poésie
vendredi 31 août
(Je me souviens, on passait un week-end chez mes grands-parents à la campagne.
J'avais sept ans.
Comme d'habitude je m'étais levée aux aurores et je jouais aux lego dans le salon.
Ma mère n'était pas loin, jouant avec ma soeur.
Mon père était sorti de sa chambre, avait descendu l'escalier, et avait dit à ma mère :
-Laididi est morte cette nuit !
-Naaaan ?!
-Si, accident de voiture.
Je ne comprenais pas qui était cette Laididi, mais tout le monde avait l'air très choqué.
-C'est qui Laididi ?
-Une princesse.
-Une princesse ?
-Oui.
-Mais elle s'appelle vraiment Laididi ? C'est bizarre pour une princesse...
-Non elle s'appelle Diana, mais on dit Lady en anglais. ça veut dire dame. Alors Lady Di. Di pour Diana. Tu comprends ?
-Ouais.
Après j'ai vu le fabuleux destin d'Amélie Poulain dans une toute petite salle de cinéma avec Garfu, et j'ai vu l'évènement avec d'autres yeux.
Je me suis demandée si un jour je trouverai un Nino.
Je crois bien que je l'ai trouvé, enfin j'espère.
J'espère surtout que je pourrai être son Amélie.
Il ressemble un peu à Nino.
Grand, avec un grand nez, avec des yeux doux, et quelque chose qui fait qu'il te caresse le coeur, même quand il ne te regarde pas.)
bon allez, tu me montres ton sublime sourire ?
il est caché !
ah
mais le tien est surement plus joli
non pour moi c'est le tien le plus beau
pour moi le tien est merveilleux
vraiment?
je t'assuure
ça me fait sourire jusqu'aux oreilles
il me fait tres plaisir
de te voir sourire
moi je ne me lasse pas de te regarder
il faut pourtant !
oui
mais c'est dur
mais non, tu ne perds pas grand chose
pourquoi tu dis ça
je ne suis qu'un petit prof ,et c'est pas grand chose
tu n'es pas qu'un prof
et pour moi tu es beaucoup
pour moi aussi tu es beaucoup, tu es ma meilleure élève !
tu es mon prince
Encore une nuit passée à lui parler.
Des heures qui s’écoulent mais qu’on ne voit pas passer.
Je suis montée me coucher un peu avant 4h.
C’était bien. Un peu différent mais bien.
-Bon, je vais y aller…
-Bonne nuit alors !
-Oui bonne nuit à toi aussi. Donc demain tu vois tes enfants ?
-Oui, demain matin j’vais essayer d’aller les voir. Et puis je vais peut-être prendre Robin. Enfin, si je ne redescends pas avec Robin, je t’appelle, et puis on se voit demain aprèm ?
-Ok super ! Bonne nuit !
-Bonne nuit. Je t’appelle demain.
Il m’a appelée vers 15h45, trois minutes après que ma sœur soit revenue, les dents baguées et élasticotées de rose.
Je savais déjà qu’il avait pris Robin et qu’ils passaient l’après-midi ensemble. C’était évident. Je le sentais.
Et d’ailleurs cela me faisait plaisir pour lui.
Je sais qu’il est heureux quand il voit ses enfants. Et je sais aussi que ça lui déchire le cœur d’être séparé d’eux comme ça. Et que c’est réciproque. Surtout pour Robin.
On devrait se voir mardi.
J’aime l’imaginer avec son fils.
Et cela me plaît aussi qu’il m’appelle, même si c’est pour me dire qu’on ne se verra pas aujourd’hui.
J’aime quand sa tête s’affiche sur mon portable et que cette merveilleuse chanson des Beatles emplit l’air.
Close your eyes
And I’ll kiss you
Tomorrow I’ll miss you
Remember I’ll always be true
(…)
Je l’avais déjà dit mais c’est la première fois que j’ai peur comme ça.
Je n’ai pas peur de lui. Mais j’ai peur de ce qu’il pourrait se passer.
Enfin non.
Peur de cet abandon que je ne contrôle pas.
Peur de m’engager de nouveau avec quelqu’un.
Parce que même si on ne signe pas sur un papier, commencer une histoire c’est s’engager.
Alors ça me fait tressaillir.
Aussi parce que cette relation est un rêve que je nourris depuis tant de mois, un scénario tant de fois remanié dans ma tête… Il prend peu à peu réalité.
J’ai réouvert un petit carnet dans lequel j’écrivais ce que je ressentais et à un moment j’écrivais
Un jour je le tutoierai.
J’aurai son numéro de portable.
Et son adresse e-mail.
Je voudrais que ce jour arrive vite…
Dans un autre, plus poétique –sans doute parce que c’est le Moleskine et que, je ne suis pas snob, mais je me sens plus inspirée que dans n’importe quel autre petit carnet-, j’écrivais
T’es le plus beau
Quand je te vois j’ai des frissons
J’veux pas t’abandonner
J’veux te tutoyer
Je veux qu’on se découvre
Et puis qu’on s’aime
Peut-être
Toujours
Tout ça c’est à la fois tellement loin et tellement proche.
Cela ne se passait qu’il y a environ deux/trois mois, mais tant de chemin parcouru depuis…
Alors voilà, aujourd’hui j’ai peur.
Une bonne peur.
Peur et joie de me dire qu’on ne peut plus revenir en arrière.
Que le frémissement de le voir arriver à chaque pause n’existera plus.
Que tout le papier brillant qui excitait mon amour est parti à tout jamais.
Plus jamais dans le même contexte.
Autre chose. Ailleurs.
J’ai réussi à le garder dans ma vie.
Et je veux continuer, lutter pour être en passe de lui devenir indispensable comme m’avait dit une de mes charmantes lectrices.
Cependant, je trouve que le mot peur est trop péjoratif.
C’est une jolie peur, une peur qui n’a rien à voir avec de l’angoisse.
C’est comme une poussée d’adrénaline, de l’adrénaline qui se disperse en moi, et qui dure dure dure…
Parfois ça fait presque mal.
Mais je ne suis pas mécontente de ressentir cela, c’est plutôt rassurant, et cela prouve que, premièrement, ce n’est pas de la passion que j’éprouve pour lui (ouf), mais de amour, sérieux ; et que, deuxièmement, je ne suis pas totalement inconsciente.
Car bien que je m’appelle inconsciente, je me trouve plutôt bien équilibrée. J’ai ce qu’il faut d’inconscience.
Et encore faudrait-il choisir quel sens je donne au mot inconscience.
Je devrais me créer mon propre dictionnaire. Avec mes mots à moi aussi.
Autant commencer tout de suite à écrire mon propre mode d’emploi.
Si j’étais vraiment inconsciente, cela ferait déjà longtemps que je lui aurais sauté dessus.
Inconscience : n.f. détachement de la réalité ; incapacité à se concentrer durablement ; vie presque constamment liée au monde nocturne et onirique ; penchant très marqué pour le courant artistique surréaliste ; émotion à fleur de peau ; don pour voir ce qu’il y a de beau dans n’importe quel instant ou dans n’importe quelle personne (sauf exception) ; réserve inépuisable de bandes de film super 8 ou bien de cassettes DV, selon l’effet voulu, pour avoir la possibilité de se tourner des films à tout moment ; créativité débordante ; définition en chantier, à compléter…
Cela me plait aussi que ça n’aille pas trop vite.
Même si ça ne mène nulle part.
Si ça ne mène nulle part, au moins, j’aurais eu de l’espoir pendant de longs mois. Une raison de vivre. Et un soupçon de bonheur. Et ça c’est inestimable.
Si ça mène quelque part, (dans ses bras par exemple !), je pense que ces mois d’apprivoisement nous serons bénéfiques. Essentiels.
Comme de très longs préliminaires.
Cela s’appelle peut-être simplement faire connaissance ?
Je suis allée trop vite, tout le temps.
J’ai presque dû tomber amoureuse de lui dans l’urgence, parce qu’il me plaisait et que les jours s’écoulaient à vitesse incontrôlable, et que le jour de mon départ définitif se rapprochait de plus en plus dangereusement.
Mais cela doit bien être la dernière chose que j’ai faite trop vite.
Et encore, je trouve que j’ai quand même pris mon temps.
Comparé à avant.
Je me suis laissée toucher par ce sentiment.
Je l’ai laissé m’envahir, m’habiter, doucement.
Je me suis habituée, petit à petit, à sa présence.
Je suis heureuse de l’aimer, mais je crois que je ne pourrais pas me contenter juste de mon sentiment à moi. Pas comme je l’ai toujours fait avec Sylvaine.
C’est une expérience magnifique, qui te fait voir la vie vraiment autrement. Aimer gratuitement, sans rien attendre en retour. Pour la beauté du geste.
C’est toujours ce sentiment que je nourris pour Sylvaine. C’est sûr qu’avec ce genre d’émotion, on ne peut pas être déçu. On pleure quelque temps, et puis un jour on se rend compte que cette douceur d’amour, on veut la garder, pour toujours, à l’intérieur de soi, même si elle n’est pas réciproque. Juste parce qu’elle est une richesse à sa manière. Et que c’est beau.
Mais autant avec Sylvaine, c’était d’office impossible : sa trop importante position professionnelle, son mari, son petit garçon très jeune, et puis bon les conventions, la religion, etc.
C’était mieux comme ça.
Mais avec lui, c’est possible.
Et il n’y a pas une infime possibilité. Il y en a une bien réelle. Qui se dessine, de plus en plus nette. Malgré le fait qu’il y aura toujours des arguments qui viendront contrer l’amour. Genre la différence d’âge, et puis lui je crois que je commence à le connaître, il va me seriner qu’il ne vaut pas le coup, qu’il n’est pas beau, qu’il n’est rien, que je mérite mieux. Je répondrai que je l’aime, qu’il me plait. Et puis on verra bien.
Si déjà on arrivait là…
Et avec lui j’ai vraiment envie d’essayer.
Je me fais une cure de Sheller.
Je fais ça régulièrement.
Et ça me fait un bien fou.
Pendant deux à quatre jours, je n’écoute que Sheller. Je me fais tous ses albums, en aléatoire. Je bascule d’histoire en histoire.
Il n’y en a qu’une seule qui m’agace un peu.
Cela fait donc 94 chansons ou morceaux dans lesquels je me retrouve, incroyablement. Mélodies ou paroles me parlent, me semblent familières, même lorsque c’est la première fois que je les écoute.
Cette cure comme je l’appelle, me permet d’aplatir tous mes sentiments, toutes les émotions qui débordent en moi, et de les tempérer, de leur redonner leur juste valeur. Je n’ai pas l’impression de beaucoup réfléchir mais Sheller agit sur moi, il fait du bien là où ça fait mal.
Sheller et une tasse de thé, c’est ma recette réconfortante.
Après, ça va toujours mieux.
Quand j’ai envie de pleurer mais que je ne peux pas, une bonne tasse de thé et ça repart.
Quand j’ai besoin de me libérer le cœur, j’écoute Sheller et j’entre dans un nouveau monde. Un monde de poésie dans lequel il y a aussi des disputes, des douleurs, des maux divers, mais surtout dans lequel les gens partagent mon regard sur la vie. À travers lequel, malgré les drames de la vie, on voit ce qu’il y a de beau.
Samedi 1er septembre
Déjà en septembre.
J'ai toujours assez aimé ce mois de l'année.
Parce que je retrouvais les gens que j'aimais et qui m'avaient tant manqué pendant deux mois.
Là c'est différent mais j'ai de plus en plus hâte d'aller habiter dans notre appartement.
Nous y sommes allés aujourd'hui.
À 9h30 j'y étais avec mon père.
J'ai monté le magnifique portemanteau : ça paraît très fastoche comme ça mais quand les boules grises qui servent de pied ne veulent pas s'enfoncer, c'est plus dur...
Vers 10h15 ma mère et ma soeur nous ont rejoint.
On a vidé tous les sacs, installé le reste de vaisselle et tous les accessoires achetés dans la semaine.
La cuisine est presque devenue bordélique.
Et ça m'a enchanté.
On a installé la planche sur les tréteaux, et puis on a sorti les plaques, le micro-ondes, la bouilloire et la cafetière.
On a aussi déplié la petite table.
J'ai mis trois chaises autour.
Mon oncle est passé, il m'a apporté un super bureau.
Ensuite il a emmené ma soeur chez lui pour qu'elle retrouve ma racaille de cousin.
Mon père a fini de monter le sommier de mon lit pendant que ma mère et moi avons monté mon étagère/penderie.
C'était du boulot de tout visser mais après nous étions fières comme des papes.
Nous sommes allés chez ma tante et mon oncle, pour manger.
Il faisait froid.
J'ai piqué un pull rouge.
Et puis le soleil s'est pointé.
Ma tante a installé le hamac sur la terrasse.
Je suis montée dedans et là c'était le paradis.
J'ai allumé mon iPod, j'ai écouté cette chanson de Gérard Lenormand que Julien m'avait envoyé la veille et puis je me suis bercée, en prenant appui sur l'énorme pot de fleurs en granit.
Ma tante m'a apporté une assiette avec du nougat glacé et du coulis de framboise.
J'avais l'impression d'être sur un bateau.
C'était le pied total.
Un plaisir à la fois originel et orgasmique.
Nous sommes retournés à l'appart, ma chambre était toute belle.
Les rideaux installés, mon lit installé, mon bureau installé, ma penderie installée.
Il ne me reste plus qu'un oreiller et je pourrai y dormir confortablement le week-end prochain.
Ce soir, je n'avais aucune envie de quitter ce cocon qui devient de plus en plus chaleureux.
Il faisait beau là-bas.
Le soleil traversait les pièces.
C'était magnifique.
Moi aussi je traversais les pièces, les yeux ronds et souriants, comme un enfant dans un magasin de jouets.
Je n'ai pas les photos sur mon ordi pour l'instant, mais demain j'en mettrai quelques unes.
À mon retour, j'avais ça dans ma boîte mail :
Ma r(e)i(n)e,
Je suis aussi ravi de conserver ce contact privilégié avec toi.
Je suis désolé que l'on n'ait pu se voir aujourd'hui
(...)
Je pense aussi beaucoup à toi, ma meilleure copine.
(...)
Après sa grande soeur, je suis sa meilleure copine...
C'est plutôt pas mal comme évolution.
Quelle sera la prochaine étape ?
(Je me souviens, on passait un week-end chez mes grands-parents à la campagne.
J'avais sept ans.
Comme d'habitude je m'étais levée aux aurores et je jouais aux lego dans le salon.
Ma mère n'était pas loin, jouant avec ma soeur.
Mon père était sorti de sa chambre, avait descendu l'escalier, et avait dit à ma mère :
-Laididi est morte cette nuit !
-Naaaan ?!
-Si, accident de voiture.
Je ne comprenais pas qui était cette Laididi, mais tout le monde avait l'air très choqué.
-C'est qui Laididi ?
-Une princesse.
-Une princesse ?
-Oui.
-Mais elle s'appelle vraiment Laididi ? C'est bizarre pour une princesse...
-Non elle s'appelle Diana, mais on dit Lady en anglais. ça veut dire dame. Alors Lady Di. Di pour Diana. Tu comprends ?
-Ouais.
Après j'ai vu le fabuleux destin d'Amélie Poulain dans une toute petite salle de cinéma avec Garfu, et j'ai vu l'évènement avec d'autres yeux.
Je me suis demandée si un jour je trouverai un Nino.
Je crois bien que je l'ai trouvé, enfin j'espère.
J'espère surtout que je pourrai être son Amélie.
Il ressemble un peu à Nino.
Grand, avec un grand nez, avec des yeux doux, et quelque chose qui fait qu'il te caresse le coeur, même quand il ne te regarde pas.)
bon allez, tu me montres ton sublime sourire ?
il est caché !
ah
mais le tien est surement plus joli
non pour moi c'est le tien le plus beau
pour moi le tien est merveilleux
vraiment?
je t'assuure
ça me fait sourire jusqu'aux oreilles
il me fait tres plaisir
de te voir sourire
moi je ne me lasse pas de te regarder
il faut pourtant !
oui
mais c'est dur
mais non, tu ne perds pas grand chose
pourquoi tu dis ça
je ne suis qu'un petit prof ,et c'est pas grand chose
tu n'es pas qu'un prof
et pour moi tu es beaucoup
pour moi aussi tu es beaucoup, tu es ma meilleure élève !
tu es mon prince
Encore une nuit passée à lui parler.
Des heures qui s’écoulent mais qu’on ne voit pas passer.
Je suis montée me coucher un peu avant 4h.
C’était bien. Un peu différent mais bien.
-Bon, je vais y aller…
-Bonne nuit alors !
-Oui bonne nuit à toi aussi. Donc demain tu vois tes enfants ?
-Oui, demain matin j’vais essayer d’aller les voir. Et puis je vais peut-être prendre Robin. Enfin, si je ne redescends pas avec Robin, je t’appelle, et puis on se voit demain aprèm ?
-Ok super ! Bonne nuit !
-Bonne nuit. Je t’appelle demain.
Il m’a appelée vers 15h45, trois minutes après que ma sœur soit revenue, les dents baguées et élasticotées de rose.
Je savais déjà qu’il avait pris Robin et qu’ils passaient l’après-midi ensemble. C’était évident. Je le sentais.
Et d’ailleurs cela me faisait plaisir pour lui.
Je sais qu’il est heureux quand il voit ses enfants. Et je sais aussi que ça lui déchire le cœur d’être séparé d’eux comme ça. Et que c’est réciproque. Surtout pour Robin.
On devrait se voir mardi.
J’aime l’imaginer avec son fils.
Et cela me plaît aussi qu’il m’appelle, même si c’est pour me dire qu’on ne se verra pas aujourd’hui.
J’aime quand sa tête s’affiche sur mon portable et que cette merveilleuse chanson des Beatles emplit l’air.
Close your eyes
And I’ll kiss you
Tomorrow I’ll miss you
Remember I’ll always be true
(…)
Je l’avais déjà dit mais c’est la première fois que j’ai peur comme ça.
Je n’ai pas peur de lui. Mais j’ai peur de ce qu’il pourrait se passer.
Enfin non.
Peur de cet abandon que je ne contrôle pas.
Peur de m’engager de nouveau avec quelqu’un.
Parce que même si on ne signe pas sur un papier, commencer une histoire c’est s’engager.
Alors ça me fait tressaillir.
Aussi parce que cette relation est un rêve que je nourris depuis tant de mois, un scénario tant de fois remanié dans ma tête… Il prend peu à peu réalité.
J’ai réouvert un petit carnet dans lequel j’écrivais ce que je ressentais et à un moment j’écrivais
Un jour je le tutoierai.
J’aurai son numéro de portable.
Et son adresse e-mail.
Je voudrais que ce jour arrive vite…
Dans un autre, plus poétique –sans doute parce que c’est le Moleskine et que, je ne suis pas snob, mais je me sens plus inspirée que dans n’importe quel autre petit carnet-, j’écrivais
T’es le plus beau
Quand je te vois j’ai des frissons
J’veux pas t’abandonner
J’veux te tutoyer
Je veux qu’on se découvre
Et puis qu’on s’aime
Peut-être
Toujours
Tout ça c’est à la fois tellement loin et tellement proche.
Cela ne se passait qu’il y a environ deux/trois mois, mais tant de chemin parcouru depuis…
Alors voilà, aujourd’hui j’ai peur.
Une bonne peur.
Peur et joie de me dire qu’on ne peut plus revenir en arrière.
Que le frémissement de le voir arriver à chaque pause n’existera plus.
Que tout le papier brillant qui excitait mon amour est parti à tout jamais.
Plus jamais dans le même contexte.
Autre chose. Ailleurs.
J’ai réussi à le garder dans ma vie.
Et je veux continuer, lutter pour être en passe de lui devenir indispensable comme m’avait dit une de mes charmantes lectrices.
Cependant, je trouve que le mot peur est trop péjoratif.
C’est une jolie peur, une peur qui n’a rien à voir avec de l’angoisse.
C’est comme une poussée d’adrénaline, de l’adrénaline qui se disperse en moi, et qui dure dure dure…
Parfois ça fait presque mal.
Mais je ne suis pas mécontente de ressentir cela, c’est plutôt rassurant, et cela prouve que, premièrement, ce n’est pas de la passion que j’éprouve pour lui (ouf), mais de amour, sérieux ; et que, deuxièmement, je ne suis pas totalement inconsciente.
Car bien que je m’appelle inconsciente, je me trouve plutôt bien équilibrée. J’ai ce qu’il faut d’inconscience.
Et encore faudrait-il choisir quel sens je donne au mot inconscience.
Je devrais me créer mon propre dictionnaire. Avec mes mots à moi aussi.
Autant commencer tout de suite à écrire mon propre mode d’emploi.
Si j’étais vraiment inconsciente, cela ferait déjà longtemps que je lui aurais sauté dessus.
Inconscience : n.f. détachement de la réalité ; incapacité à se concentrer durablement ; vie presque constamment liée au monde nocturne et onirique ; penchant très marqué pour le courant artistique surréaliste ; émotion à fleur de peau ; don pour voir ce qu’il y a de beau dans n’importe quel instant ou dans n’importe quelle personne (sauf exception) ; réserve inépuisable de bandes de film super 8 ou bien de cassettes DV, selon l’effet voulu, pour avoir la possibilité de se tourner des films à tout moment ; créativité débordante ; définition en chantier, à compléter…
Cela me plait aussi que ça n’aille pas trop vite.
Même si ça ne mène nulle part.
Si ça ne mène nulle part, au moins, j’aurais eu de l’espoir pendant de longs mois. Une raison de vivre. Et un soupçon de bonheur. Et ça c’est inestimable.
Si ça mène quelque part, (dans ses bras par exemple !), je pense que ces mois d’apprivoisement nous serons bénéfiques. Essentiels.
Comme de très longs préliminaires.
Cela s’appelle peut-être simplement faire connaissance ?
Je suis allée trop vite, tout le temps.
J’ai presque dû tomber amoureuse de lui dans l’urgence, parce qu’il me plaisait et que les jours s’écoulaient à vitesse incontrôlable, et que le jour de mon départ définitif se rapprochait de plus en plus dangereusement.
Mais cela doit bien être la dernière chose que j’ai faite trop vite.
Et encore, je trouve que j’ai quand même pris mon temps.
Comparé à avant.
Je me suis laissée toucher par ce sentiment.
Je l’ai laissé m’envahir, m’habiter, doucement.
Je me suis habituée, petit à petit, à sa présence.
Je suis heureuse de l’aimer, mais je crois que je ne pourrais pas me contenter juste de mon sentiment à moi. Pas comme je l’ai toujours fait avec Sylvaine.
C’est une expérience magnifique, qui te fait voir la vie vraiment autrement. Aimer gratuitement, sans rien attendre en retour. Pour la beauté du geste.
C’est toujours ce sentiment que je nourris pour Sylvaine. C’est sûr qu’avec ce genre d’émotion, on ne peut pas être déçu. On pleure quelque temps, et puis un jour on se rend compte que cette douceur d’amour, on veut la garder, pour toujours, à l’intérieur de soi, même si elle n’est pas réciproque. Juste parce qu’elle est une richesse à sa manière. Et que c’est beau.
Mais autant avec Sylvaine, c’était d’office impossible : sa trop importante position professionnelle, son mari, son petit garçon très jeune, et puis bon les conventions, la religion, etc.
C’était mieux comme ça.
Mais avec lui, c’est possible.
Et il n’y a pas une infime possibilité. Il y en a une bien réelle. Qui se dessine, de plus en plus nette. Malgré le fait qu’il y aura toujours des arguments qui viendront contrer l’amour. Genre la différence d’âge, et puis lui je crois que je commence à le connaître, il va me seriner qu’il ne vaut pas le coup, qu’il n’est pas beau, qu’il n’est rien, que je mérite mieux. Je répondrai que je l’aime, qu’il me plait. Et puis on verra bien.
Si déjà on arrivait là…
Et avec lui j’ai vraiment envie d’essayer.
Je me fais une cure de Sheller.
Je fais ça régulièrement.
Et ça me fait un bien fou.
Pendant deux à quatre jours, je n’écoute que Sheller. Je me fais tous ses albums, en aléatoire. Je bascule d’histoire en histoire.
Il n’y en a qu’une seule qui m’agace un peu.
Cela fait donc 94 chansons ou morceaux dans lesquels je me retrouve, incroyablement. Mélodies ou paroles me parlent, me semblent familières, même lorsque c’est la première fois que je les écoute.
Cette cure comme je l’appelle, me permet d’aplatir tous mes sentiments, toutes les émotions qui débordent en moi, et de les tempérer, de leur redonner leur juste valeur. Je n’ai pas l’impression de beaucoup réfléchir mais Sheller agit sur moi, il fait du bien là où ça fait mal.
Sheller et une tasse de thé, c’est ma recette réconfortante.
Après, ça va toujours mieux.
Quand j’ai envie de pleurer mais que je ne peux pas, une bonne tasse de thé et ça repart.
Quand j’ai besoin de me libérer le cœur, j’écoute Sheller et j’entre dans un nouveau monde. Un monde de poésie dans lequel il y a aussi des disputes, des douleurs, des maux divers, mais surtout dans lequel les gens partagent mon regard sur la vie. À travers lequel, malgré les drames de la vie, on voit ce qu’il y a de beau.
Samedi 1er septembre
Déjà en septembre.
J'ai toujours assez aimé ce mois de l'année.
Parce que je retrouvais les gens que j'aimais et qui m'avaient tant manqué pendant deux mois.
Là c'est différent mais j'ai de plus en plus hâte d'aller habiter dans notre appartement.
Nous y sommes allés aujourd'hui.
À 9h30 j'y étais avec mon père.
J'ai monté le magnifique portemanteau : ça paraît très fastoche comme ça mais quand les boules grises qui servent de pied ne veulent pas s'enfoncer, c'est plus dur...
Vers 10h15 ma mère et ma soeur nous ont rejoint.
On a vidé tous les sacs, installé le reste de vaisselle et tous les accessoires achetés dans la semaine.
La cuisine est presque devenue bordélique.
Et ça m'a enchanté.
On a installé la planche sur les tréteaux, et puis on a sorti les plaques, le micro-ondes, la bouilloire et la cafetière.
On a aussi déplié la petite table.
J'ai mis trois chaises autour.
Mon oncle est passé, il m'a apporté un super bureau.
Ensuite il a emmené ma soeur chez lui pour qu'elle retrouve ma racaille de cousin.
Mon père a fini de monter le sommier de mon lit pendant que ma mère et moi avons monté mon étagère/penderie.
C'était du boulot de tout visser mais après nous étions fières comme des papes.
Nous sommes allés chez ma tante et mon oncle, pour manger.
Il faisait froid.
J'ai piqué un pull rouge.
Et puis le soleil s'est pointé.
Ma tante a installé le hamac sur la terrasse.
Je suis montée dedans et là c'était le paradis.
J'ai allumé mon iPod, j'ai écouté cette chanson de Gérard Lenormand que Julien m'avait envoyé la veille et puis je me suis bercée, en prenant appui sur l'énorme pot de fleurs en granit.
Ma tante m'a apporté une assiette avec du nougat glacé et du coulis de framboise.
J'avais l'impression d'être sur un bateau.
C'était le pied total.
Un plaisir à la fois originel et orgasmique.
Nous sommes retournés à l'appart, ma chambre était toute belle.
Les rideaux installés, mon lit installé, mon bureau installé, ma penderie installée.
Il ne me reste plus qu'un oreiller et je pourrai y dormir confortablement le week-end prochain.
Ce soir, je n'avais aucune envie de quitter ce cocon qui devient de plus en plus chaleureux.
Il faisait beau là-bas.
Le soleil traversait les pièces.
C'était magnifique.
Moi aussi je traversais les pièces, les yeux ronds et souriants, comme un enfant dans un magasin de jouets.
Je n'ai pas les photos sur mon ordi pour l'instant, mais demain j'en mettrai quelques unes.
À mon retour, j'avais ça dans ma boîte mail :
Ma r(e)i(n)e,
Je suis aussi ravi de conserver ce contact privilégié avec toi.
Je suis désolé que l'on n'ait pu se voir aujourd'hui
(...)
Je pense aussi beaucoup à toi, ma meilleure copine.
(...)
Après sa grande soeur, je suis sa meilleure copine...
C'est plutôt pas mal comme évolution.
Quelle sera la prochaine étape ?
Ecrit par inconsciente, le Samedi 1 Septembre 2007, 22:34 dans la rubrique Aujourd'hui.
Commentaires :
Re:
Ouaaais c'est ce que je me disais aussi !
Que au fond c'est un peu pareil, avec le problème de l'inceste en moins ^^
Et puis même si je crois assez à l'amitié fille/garçon, je sais que ça dérape très très souvent...
:)
gros câlin à toi aussi ma choute
Que au fond c'est un peu pareil, avec le problème de l'inceste en moins ^^
Et puis même si je crois assez à l'amitié fille/garçon, je sais que ça dérape très très souvent...
:)
gros câlin à toi aussi ma choute
Et moi tu m'aimes, hein, dis ? Tu m'aimes ?
Y a personne qui m'aime ici, qui voudrait adopter un quadra ?
Y a personne qui m'aime ici, qui voudrait adopter un quadra ?
Re:
Oui, c'est terriblement beau comme tu l'aimes.
Je l'envie. Parce que le meilleur est à venir. Je t'envie toi aussi parce qu'une fois libéré dans sa tête, tu vas avoir un homme fou amoureux de toi.
Le rêve.
Je l'envie. Parce que le meilleur est à venir. Je t'envie toi aussi parce qu'une fois libéré dans sa tête, tu vas avoir un homme fou amoureux de toi.
Le rêve.
Re:
Tu ne crois plus en rien ..sauf à l'amour que th lui portes et qui devrait à son tour te porter.
Re:
Oui ça doit être ça
Mais là je m'en vais
Maintenant faut que je me batte pour que lien subsiste.
Mais là je m'en vais
Maintenant faut que je me batte pour que lien subsiste.
Chivato
06-09-07
à 10:07
Elwinwea
- C'est pas bien de tomber amoureux de sa grande soeur
mais
- ça arrive de tomber amoureux de sa meilleure copine...
:-)
Certains pourraient y voir un relâchement d'attention ("oui mais meilleure copine c'est moins proche que grande soeur"), mais moi je le vois de manière positive : soeur c'est pas pareil que copine...
et c'est très rare qu'on appelle sa grande soeur Ma reine ....
Allez, gros câlins tout plein 'tit soleil !