Des claques qui se perdent
Samedi dernier, rendez-vous avec Aurélie à notre QG.
Temps bizarrement beau, comme si ça n'allait pas durer.
Il y a le marché africain et beaucoup de bruit, beaucoup de musique.
Il y a de l'espoir et de la fatigue dans l'air.
Je me sens belle dans ma robe noire légère.
Une jolie journée, avec le sourire d'Aphone à 11h, assise à la terrasse du café de la gare, avec ses bagages autour d'elle. Une heure et demi de mots et de sourires, sans voir le temps passer, soudain il ne reste plus que cinq minutes avant le départ de son train. Elle monte dedans, la porte se ferme, on s'envoit des bisous avec les mains.
C'est tout simple mais cela me ravit.
Je rentre, je déjeune avec mon père, je repars prendre le métro, en m'arrêtant un instant pour acheter un bouquet d'oeillets multicolores, mes fleurs préférées, qu'on ne m'offre presque jamais mais que j'ai justement envie d'offrir à Aurélie.
Aurélie arrive, nous commandons chacune un jus de fraise et un morceau de cake banane/chocolat.
À un moment je me retourne pour regarder vers la place sur laquelle a lieu le marché et là je le vois.
A.
Il est là, au milieu de la foule, et je ne vois que lui.
Il est beau. Il est beau beau beau. Ses cheveux noirs, son t-shirt. Il me plaît. Je l'aime. Ahhhh.
Je me mets à trembler, je l'appelle, je le vois qui cherche son téléphone puis qui se met à me chercher des yeux avant même de décrocher.
-Allo ?
-Je te vois...
-J'en étais sûr. Tu es où ?
-Pivote un peu, non, vers la droite, regarde tout droit, au loin, tu me vois, je te fais signe ?
-Ah oui ! Je t'entends mal...
-De toutes façons je passe te voir à 17h30, ok ?
-Yes. À tout à l'heure...
-À toute...
Je suis toute heureuse, toute tremblante. Aurélie m'envie cet état d'euphorie amoureuse. Sa meilleure amie, Gaëlle, nous rejoint. Nous restons plus d'une heure à discuter et c'est simple, elles sourient toutes deux et ça fait du bien au coeur.
17h30 arrive, je les laisse, pleine d'espoir. Elles m'ont encouragée, m'ont dit que j'étais la plus belle, qu'il ne pourrait pas résister, que c'était évident, que j'étais la meilleure.
Alors je me précipite dans la rue, sous des trombes d'eau avec ma petite robe légère, et je traverse le centre ville pour rejoindre ce minuscule local où il expose avec d'autres artistes rouennais.
J'arrive dans la rue. Il est en train de photographier la vitrine.
Il y a une délicieuse douceur dans l'air, quelques gouttes de pluie encore.
Je lui souris, d'un sourire qui a succombé, qui n'a pu résisté.
Première fois que je le revois depuis ce jeudi maudit.
Il me fait entrer, je me m'asseois par terre. Nous restons silencieux.
Bêtement silencieux.
Au début je m'en fous, je souris, bienheureuse que je suis.
Et puis le malaise qui devait déjà l'avoir gagné depuis l'instant où il m'a aperçue dans la rue s'empare de moi.
Soudain il ouvre sa jolie bouche rouge et dit :
Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Si c'est impossible c'est comme ça, il faut s'y faire...
Je descends à grande vitesse de mon nuage. J'ai très chaud de honte d'y avoir cru encore une fois pour rien, j'ai très froid de tristesse de m'être encore trompée.
Je me lève et lui dis :
-Alors dis-moi "va-t'en, casse-toi, dégage de ma vie, aurevoir, j'veux plus jamais te voir"...
Il réponds qu'il n'a pas forcément envie que je m'en aille, et pas du tout envie de ne plus jamais me voir.
-Mais c'est bien ça le problème. Moi je ne peux pas. Moi je ne suis pas capable, je...
Je soupire.
Je grimace.
Je glisse ma main dans ses cheveux noirs si doux.
La minuscule pièce est pleine de son parfum, de son odeur. Un concentré de ces effluves dans lesquelles je crois le retrouver partout, à chaque coin de rue, sur chaque centimètre de tissu.
Ma main glisse jusqu'à ses joues piquantes que je trouve terriblement douces.
Je les caresse, je redessine les traits de son visage avec mes doigts. Son nez, ses paupières.
Il me regarde d'un air inquiet.
-T'inquiètes pas je vais pas te foutre une baffe...
Il rit d'un rire gêné.
Mes mains reviennent contre mon sac.
C'est vrai qu'il y a vraiment un malaise entre nous. Un malaise terrible. Un truc lourd intenable.
-Allez va t'en coquine, lance-t-il nonchalamment.
Le mot coquine m'irrite profondément le tympan.
-Là je vais te foutre une baffe.
-Ah bon ?
-Mais non...
Je craque. Je ne veux pas m'en aller car je sais que si je m'en vais, ce sera pour de bon, ce sera la fin.
Il fait un jeu de mot dont je ne me souviens plus, il dit qu'il est très con et qu'il peut l'être encore plus. J'acquiesce.
Et puis je le regarde d'un air désespérément interrogateur.
Il balbutie trois mots :
-Je suis désolé.
Mon coeur est en train de se briser de nouveau, les plaies à peine fermées s'ouvrent, comme réveillées par la certitude acide de ses mots.
-Et bien au revoir monsieur...
Et je pars.
J'ouvre la porte, passe devant la vitrine, sans le regarder.
Je me retrouve dans la rue froide et grise, avec ma tristesse et ma peau soudainement glacée.
Lorsque je suis rentre, mon père me demande ce que j'ai fait de mon après-midi.
-Je suis allée voir Aurélie aux petites cuillères, elle m'a présentée son amie Gaëlle, du Havre. Et puis... Et puis je suis allée voir Arnaud, tu sais le photographe... Mais ça s'est mal terminé.
-Arnaud... Mais c'était déjà une histoire terminée ça, non ? Il est venu te voir, ça n'a pas marché, bon ben voilà, c'est fini, hop, on passe à autre chose. Faut que tu tournes la page...
-C'est plus facile à dire qu'à faire, a dit ma mère.
Je me sens un peu mieux, ou en tout cas soulagée de pouvoir enfin partager ce genre d'émotions avec eux. Pour la première fois.
Je monte dans ma chambre, j'allume mon ordinateur, j'ouvre MSN messenger et je fais ce que je compte faire depuis que j'ai quitté le local. Depuis que j'ai fermé la porte.
J'efface A de ma liste de contacts.
Je ne peux être son amie, ce n'est pas possible. J'ai trop mal et il me déçoit trop.
J'écoute en boucle cette chanson du chanteur Arno, qui s'appelle Help me Mary.
Il dit à la fille de s'en aller, d'aller voir le monde, qu'elle ne lui appartient pas, il s'excuse de n'être pas de bonne compagnie, il parle de ses rêves au passé, il est triste et fou, elle n'est pas dans ses rêves, son esprit est sombre et sale, elle a besoin de quelqu'un de plus fort, ses rêves à elle sont bien trop grands pour lui, il s'excuse encore.
Et puis ce refrain, seuls mots qui sonnent faux, où il lui demande de l'aide.
Je prends tous les mots sauf ceux là, et j'imagine que c'est mon Arnaud à moi qui me les dit.
Alors ok. Je m'en vais, je vais voir le monde. Sans toi.
Quelques heures plus tard, autour de la table, ma mère fait part à mon père d'une décision prise par Nanane (ma grand-mère).
-Nanane voudrait t'offrir quelque chose de particulier. Elle voudrait t'offrir la montre de Papane. Elle aimerait que ce soit toi qui en hérite, toi qui la porte. Elle a dit que si tu ne voulais pas elle comprenait, elle ne t'en voudra pas bien sûr. Mais elle y tient... Cela lui ferait plaisir que ce soit toi qui l'ai.
Mon père, la voix tremblante, explique qu'il ne peut pas accepter, que cet aspect de Papane est celui qu'il n'aime pas. La montre, l'idée du temps qui passe.
Et puis sa voix se brise dans sa gorge.
-Pour moi Papane il est dans tous ces morceaux de bois qu'on a coupé ensemble, ces morceaux dans lesquels j'ai taillé des statues. Il est là, dans chacun de ces morceaux. C'est cette image là que je veux garder de lui, ce symbole là. Mais pas la montre.
Voir mon père pleurer m'a toujours chavirée et je me mets moi-aussi à pleurer.
Cela faisait des jours que je voulais enfin voir sortir ces larmes retenues, cette tristesse et cette rancoeur. Cette douleur profonde que je n'avais pas réussi à expulser vraiment.
Mardi soir, Amina arrive au Havre et nous allons toutes les trois, avec Garfu, assister au visionnage de courts métrages sélectionnés parmi plein de courts métrages réalisés par tous les IUT de France.
Ambiance chaleureuse.
Je suis assise à côté de monsieur G et on rigole bien. On a développé une vraie complicité depuis quelques semaines, depuis qu'on est tombé tous les deux amoureux d'une candidate pour l'année prochaine. Il me fait du bien, il m'écrit des mails gentils, il y a un vrai échange et je sens qu'il déteste autant que moi les conventions.
La lumière s'éteint et la projection commence.
Beaucoup de films ridicules, mais toujours un petit détail intéressant, une bande son originale, un scénario pas mal mais une image moche, un cadrage raté. Peu importe, j'adore et je ne vois pas le temps passer.
Et puis il y a ce film, noir et blanc, mec torturé... Tout pour me plaire.
Le type ressemble à A. avec dix ans de moins.
Je me dis intérieurement que si je croise un jour le type, je l'épouse sur le champ.
Après la projection, un petit cocktail avec remise des prix est organisé.
Et tout d'un coup, gros coup au coeur.
Le type torturé est là, encore plus beau qu'à l'écran.
Un sourire d'une douceur désarmante et un regard plein de pensées avec cette petite douleur au fond, "cette ombre qui rend les gens fréquentables" comme dirait Goldman.
Je ne le quitte pas des yeux.
Et puis je le vois s'en aller, avec regret.
Je n'arrive pas à avoir une coupe de champagne.
Marion qui n'a finalement pas envie de boire me passe la sienne.
J'entame une discussion avec monsieur G et mon prof d'audiovisuel.
On parle cinéma, télé, avenir.
Les bulles me montent vite à la tête et me font la tête toute légère.
Soudain de l'autre côté du bar, j'aperçois le torturé aux yeux doux.
Je le regarde avec insistance, ses yeux croisent les miens, je lui souris, il sourit mais il tourne la tête doucement, comme si ce n'était pas à moi qu'il donnait ce sourire.
Je me sens rougir et rougir et rougir.
J'ai l'impression d'être au collège. L'impression que cela fait des millions d'années que je n'ai pas ressenti une pareille sensation. Être intimidée, et ne pas se prendre la tête. Ne pas m'imaginer des trucs démesurément sérieux. Ni trop beaux ni trop forts.
Juste me dire il est mignon lui, il me plaît.
Je me demande soudain si cela m'était déjà arrivé.
Je revois les années défiler à grande vitesse dans ma tête. J'entends mille fois mes copines me dire ça "Ouah tu l'as vu lui ! Trop beauuu". Mais moi ?
Mes coups de foudre, oui, mes amours inconditionnels... Mais toujours après avoir commencé une relation, amicale ou pas, mais une discussion, un partage de quelque chose.
Jamais juste un coup d'oeil comme ça.
Peu importe qui est ce type, je ne le reverrai jamais, je ne sais même pas comment il s'appelle.
Mais il est arrivé à pic, comme une transition agréable pour oublier le mal que m'a fait A.
C'est nul à dire et je n'aime pas du tout ce genre de réaction mais... Le détester me fait du bien.
Le traiter de sombre con aussi. Et même si au fond je ne le déteste pas, cette haine superficielle m'aide à me sentir un peu mieux.
Le principal c'est que j'en sois consciente.
Et que je sache que celui qui est à plaindre c'est lui, et pas moi.
Le jour où j'ai soufflé mes dix-huit bougies, je me souviens, Christine était à côté de moi.
Je me suis torturé la tête pour faire un voeu, et j'ai prononcé dans ma tête : Je veux rendre Arnaud heureux et je veux qu'il me rende heureuse.
Je me souviens m'être ensuite dit que c'était un tournant, que la vie recommençait, et que si ça ne marchait pas avec Arnaud, je me barrais en Espagne.
Hier nous avons eu une conférence sur les poursuites d'études à l'étranger.
Mon IUT a des accords avec l'université de Málaga, la ville natale de ma Victoria.
J'espère donc vous annoncer, dans un an, que je me barre à Málaga...
Demain cela fera tout juste un an que je suis venue passer cet entretien décisif dans cet IUT que je ne connaissais pas.
Un an que j'ai rencontré monsieur G, un an que j'ai rencontré Mélanie.
J'avais pris le train en début d'après-midi, Elle avait traversé la ville en courant pour me voir avant que le train ne parte. On s'était embrassé très près de la bouche, je ne savais plus du tout ce que je voulais, je pensais au Prince, je ne voyais plus que lui, mais j'avais peur.
Elle m'avait apporté une boîte d'After Eight, ces petits chocolats à la menthe que j'aime tant.
J'en avais mangé quelques uns puis m'en étais débarassée, quelques semaines plus tard, dans la poubelle qui était en face de mon ancienne rue.
La menthe me tournait le coeur. Ces chocolats avaient une symbolique trop forte.
J'avais quitté Elle. C'était fini.
Je Lui ai écrit l'autre jour, pour prendre de ses nouvelles et pour lui dire que je me sentais bientôt prête à La revoir. Je La prévenais, Elle m'avait dit de La tenir au courant.
Mais Elle m'a répondu de manière presque agressive, ou du moins extrêmement froide.
J'ai été déçue d'Elle mais mon sentiment de culpabilité, toujours présent même s'il s'efface peu à peu, a fait que je La comprenais.
Je suis contente de mener la vie que je mène aujourd'hui.
Je vois la fin de l'année arriver avec terreur, j'ai peur de quitter Clooney, monsieur G et les autres pour deux mois et demi, j'ai peur de ne pas savoir quoi faire pendant tout ce temps.
Je ne regrette rien. Je ne regrette rien de ce que j'ai fait.
Je suis contente de cette nouvelle vie, de ces études dans lesquelles je m'épanouis, au milieu de ces gens géniaux que j'ai rencontrés cette année.
Ma force c'est le rose.
Ma force c'est l'amour.
Tu ne m'enlèveras jamais ça, jamais.
Temps bizarrement beau, comme si ça n'allait pas durer.
Il y a le marché africain et beaucoup de bruit, beaucoup de musique.
Il y a de l'espoir et de la fatigue dans l'air.
Je me sens belle dans ma robe noire légère.
Une jolie journée, avec le sourire d'Aphone à 11h, assise à la terrasse du café de la gare, avec ses bagages autour d'elle. Une heure et demi de mots et de sourires, sans voir le temps passer, soudain il ne reste plus que cinq minutes avant le départ de son train. Elle monte dedans, la porte se ferme, on s'envoit des bisous avec les mains.
C'est tout simple mais cela me ravit.
Je rentre, je déjeune avec mon père, je repars prendre le métro, en m'arrêtant un instant pour acheter un bouquet d'oeillets multicolores, mes fleurs préférées, qu'on ne m'offre presque jamais mais que j'ai justement envie d'offrir à Aurélie.
Aurélie arrive, nous commandons chacune un jus de fraise et un morceau de cake banane/chocolat.
À un moment je me retourne pour regarder vers la place sur laquelle a lieu le marché et là je le vois.
A.
Il est là, au milieu de la foule, et je ne vois que lui.
Il est beau. Il est beau beau beau. Ses cheveux noirs, son t-shirt. Il me plaît. Je l'aime. Ahhhh.
Je me mets à trembler, je l'appelle, je le vois qui cherche son téléphone puis qui se met à me chercher des yeux avant même de décrocher.
-Allo ?
-Je te vois...
-J'en étais sûr. Tu es où ?
-Pivote un peu, non, vers la droite, regarde tout droit, au loin, tu me vois, je te fais signe ?
-Ah oui ! Je t'entends mal...
-De toutes façons je passe te voir à 17h30, ok ?
-Yes. À tout à l'heure...
-À toute...
Je suis toute heureuse, toute tremblante. Aurélie m'envie cet état d'euphorie amoureuse. Sa meilleure amie, Gaëlle, nous rejoint. Nous restons plus d'une heure à discuter et c'est simple, elles sourient toutes deux et ça fait du bien au coeur.
17h30 arrive, je les laisse, pleine d'espoir. Elles m'ont encouragée, m'ont dit que j'étais la plus belle, qu'il ne pourrait pas résister, que c'était évident, que j'étais la meilleure.
Alors je me précipite dans la rue, sous des trombes d'eau avec ma petite robe légère, et je traverse le centre ville pour rejoindre ce minuscule local où il expose avec d'autres artistes rouennais.
J'arrive dans la rue. Il est en train de photographier la vitrine.
Il y a une délicieuse douceur dans l'air, quelques gouttes de pluie encore.
Je lui souris, d'un sourire qui a succombé, qui n'a pu résisté.
Première fois que je le revois depuis ce jeudi maudit.
Il me fait entrer, je me m'asseois par terre. Nous restons silencieux.
Bêtement silencieux.
Au début je m'en fous, je souris, bienheureuse que je suis.
Et puis le malaise qui devait déjà l'avoir gagné depuis l'instant où il m'a aperçue dans la rue s'empare de moi.
Soudain il ouvre sa jolie bouche rouge et dit :
Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Si c'est impossible c'est comme ça, il faut s'y faire...
Je descends à grande vitesse de mon nuage. J'ai très chaud de honte d'y avoir cru encore une fois pour rien, j'ai très froid de tristesse de m'être encore trompée.
Je me lève et lui dis :
-Alors dis-moi "va-t'en, casse-toi, dégage de ma vie, aurevoir, j'veux plus jamais te voir"...
Il réponds qu'il n'a pas forcément envie que je m'en aille, et pas du tout envie de ne plus jamais me voir.
-Mais c'est bien ça le problème. Moi je ne peux pas. Moi je ne suis pas capable, je...
Je soupire.
Je grimace.
Je glisse ma main dans ses cheveux noirs si doux.
La minuscule pièce est pleine de son parfum, de son odeur. Un concentré de ces effluves dans lesquelles je crois le retrouver partout, à chaque coin de rue, sur chaque centimètre de tissu.
Ma main glisse jusqu'à ses joues piquantes que je trouve terriblement douces.
Je les caresse, je redessine les traits de son visage avec mes doigts. Son nez, ses paupières.
Il me regarde d'un air inquiet.
-T'inquiètes pas je vais pas te foutre une baffe...
Il rit d'un rire gêné.
Mes mains reviennent contre mon sac.
C'est vrai qu'il y a vraiment un malaise entre nous. Un malaise terrible. Un truc lourd intenable.
-Allez va t'en coquine, lance-t-il nonchalamment.
Le mot coquine m'irrite profondément le tympan.
-Là je vais te foutre une baffe.
-Ah bon ?
-Mais non...
Je craque. Je ne veux pas m'en aller car je sais que si je m'en vais, ce sera pour de bon, ce sera la fin.
Il fait un jeu de mot dont je ne me souviens plus, il dit qu'il est très con et qu'il peut l'être encore plus. J'acquiesce.
Et puis je le regarde d'un air désespérément interrogateur.
Il balbutie trois mots :
-Je suis désolé.
Mon coeur est en train de se briser de nouveau, les plaies à peine fermées s'ouvrent, comme réveillées par la certitude acide de ses mots.
-Et bien au revoir monsieur...
Et je pars.
J'ouvre la porte, passe devant la vitrine, sans le regarder.
Je me retrouve dans la rue froide et grise, avec ma tristesse et ma peau soudainement glacée.
Lorsque je suis rentre, mon père me demande ce que j'ai fait de mon après-midi.
-Je suis allée voir Aurélie aux petites cuillères, elle m'a présentée son amie Gaëlle, du Havre. Et puis... Et puis je suis allée voir Arnaud, tu sais le photographe... Mais ça s'est mal terminé.
-Arnaud... Mais c'était déjà une histoire terminée ça, non ? Il est venu te voir, ça n'a pas marché, bon ben voilà, c'est fini, hop, on passe à autre chose. Faut que tu tournes la page...
-C'est plus facile à dire qu'à faire, a dit ma mère.
Je me sens un peu mieux, ou en tout cas soulagée de pouvoir enfin partager ce genre d'émotions avec eux. Pour la première fois.
Je monte dans ma chambre, j'allume mon ordinateur, j'ouvre MSN messenger et je fais ce que je compte faire depuis que j'ai quitté le local. Depuis que j'ai fermé la porte.
J'efface A de ma liste de contacts.
Je ne peux être son amie, ce n'est pas possible. J'ai trop mal et il me déçoit trop.
J'écoute en boucle cette chanson du chanteur Arno, qui s'appelle Help me Mary.
Il dit à la fille de s'en aller, d'aller voir le monde, qu'elle ne lui appartient pas, il s'excuse de n'être pas de bonne compagnie, il parle de ses rêves au passé, il est triste et fou, elle n'est pas dans ses rêves, son esprit est sombre et sale, elle a besoin de quelqu'un de plus fort, ses rêves à elle sont bien trop grands pour lui, il s'excuse encore.
Et puis ce refrain, seuls mots qui sonnent faux, où il lui demande de l'aide.
Je prends tous les mots sauf ceux là, et j'imagine que c'est mon Arnaud à moi qui me les dit.
Alors ok. Je m'en vais, je vais voir le monde. Sans toi.
Quelques heures plus tard, autour de la table, ma mère fait part à mon père d'une décision prise par Nanane (ma grand-mère).
-Nanane voudrait t'offrir quelque chose de particulier. Elle voudrait t'offrir la montre de Papane. Elle aimerait que ce soit toi qui en hérite, toi qui la porte. Elle a dit que si tu ne voulais pas elle comprenait, elle ne t'en voudra pas bien sûr. Mais elle y tient... Cela lui ferait plaisir que ce soit toi qui l'ai.
Mon père, la voix tremblante, explique qu'il ne peut pas accepter, que cet aspect de Papane est celui qu'il n'aime pas. La montre, l'idée du temps qui passe.
Et puis sa voix se brise dans sa gorge.
-Pour moi Papane il est dans tous ces morceaux de bois qu'on a coupé ensemble, ces morceaux dans lesquels j'ai taillé des statues. Il est là, dans chacun de ces morceaux. C'est cette image là que je veux garder de lui, ce symbole là. Mais pas la montre.
Voir mon père pleurer m'a toujours chavirée et je me mets moi-aussi à pleurer.
Cela faisait des jours que je voulais enfin voir sortir ces larmes retenues, cette tristesse et cette rancoeur. Cette douleur profonde que je n'avais pas réussi à expulser vraiment.
Mardi soir, Amina arrive au Havre et nous allons toutes les trois, avec Garfu, assister au visionnage de courts métrages sélectionnés parmi plein de courts métrages réalisés par tous les IUT de France.
Ambiance chaleureuse.
Je suis assise à côté de monsieur G et on rigole bien. On a développé une vraie complicité depuis quelques semaines, depuis qu'on est tombé tous les deux amoureux d'une candidate pour l'année prochaine. Il me fait du bien, il m'écrit des mails gentils, il y a un vrai échange et je sens qu'il déteste autant que moi les conventions.
La lumière s'éteint et la projection commence.
Beaucoup de films ridicules, mais toujours un petit détail intéressant, une bande son originale, un scénario pas mal mais une image moche, un cadrage raté. Peu importe, j'adore et je ne vois pas le temps passer.
Et puis il y a ce film, noir et blanc, mec torturé... Tout pour me plaire.
Le type ressemble à A. avec dix ans de moins.
Je me dis intérieurement que si je croise un jour le type, je l'épouse sur le champ.
Après la projection, un petit cocktail avec remise des prix est organisé.
Et tout d'un coup, gros coup au coeur.
Le type torturé est là, encore plus beau qu'à l'écran.
Un sourire d'une douceur désarmante et un regard plein de pensées avec cette petite douleur au fond, "cette ombre qui rend les gens fréquentables" comme dirait Goldman.
Je ne le quitte pas des yeux.
Et puis je le vois s'en aller, avec regret.
Je n'arrive pas à avoir une coupe de champagne.
Marion qui n'a finalement pas envie de boire me passe la sienne.
J'entame une discussion avec monsieur G et mon prof d'audiovisuel.
On parle cinéma, télé, avenir.
Les bulles me montent vite à la tête et me font la tête toute légère.
Soudain de l'autre côté du bar, j'aperçois le torturé aux yeux doux.
Je le regarde avec insistance, ses yeux croisent les miens, je lui souris, il sourit mais il tourne la tête doucement, comme si ce n'était pas à moi qu'il donnait ce sourire.
Je me sens rougir et rougir et rougir.
J'ai l'impression d'être au collège. L'impression que cela fait des millions d'années que je n'ai pas ressenti une pareille sensation. Être intimidée, et ne pas se prendre la tête. Ne pas m'imaginer des trucs démesurément sérieux. Ni trop beaux ni trop forts.
Juste me dire il est mignon lui, il me plaît.
Je me demande soudain si cela m'était déjà arrivé.
Je revois les années défiler à grande vitesse dans ma tête. J'entends mille fois mes copines me dire ça "Ouah tu l'as vu lui ! Trop beauuu". Mais moi ?
Mes coups de foudre, oui, mes amours inconditionnels... Mais toujours après avoir commencé une relation, amicale ou pas, mais une discussion, un partage de quelque chose.
Jamais juste un coup d'oeil comme ça.
Peu importe qui est ce type, je ne le reverrai jamais, je ne sais même pas comment il s'appelle.
Mais il est arrivé à pic, comme une transition agréable pour oublier le mal que m'a fait A.
C'est nul à dire et je n'aime pas du tout ce genre de réaction mais... Le détester me fait du bien.
Le traiter de sombre con aussi. Et même si au fond je ne le déteste pas, cette haine superficielle m'aide à me sentir un peu mieux.
Le principal c'est que j'en sois consciente.
Et que je sache que celui qui est à plaindre c'est lui, et pas moi.
Le jour où j'ai soufflé mes dix-huit bougies, je me souviens, Christine était à côté de moi.
Je me suis torturé la tête pour faire un voeu, et j'ai prononcé dans ma tête : Je veux rendre Arnaud heureux et je veux qu'il me rende heureuse.
Je me souviens m'être ensuite dit que c'était un tournant, que la vie recommençait, et que si ça ne marchait pas avec Arnaud, je me barrais en Espagne.
Hier nous avons eu une conférence sur les poursuites d'études à l'étranger.
Mon IUT a des accords avec l'université de Málaga, la ville natale de ma Victoria.
J'espère donc vous annoncer, dans un an, que je me barre à Málaga...
Demain cela fera tout juste un an que je suis venue passer cet entretien décisif dans cet IUT que je ne connaissais pas.
Un an que j'ai rencontré monsieur G, un an que j'ai rencontré Mélanie.
J'avais pris le train en début d'après-midi, Elle avait traversé la ville en courant pour me voir avant que le train ne parte. On s'était embrassé très près de la bouche, je ne savais plus du tout ce que je voulais, je pensais au Prince, je ne voyais plus que lui, mais j'avais peur.
Elle m'avait apporté une boîte d'After Eight, ces petits chocolats à la menthe que j'aime tant.
J'en avais mangé quelques uns puis m'en étais débarassée, quelques semaines plus tard, dans la poubelle qui était en face de mon ancienne rue.
La menthe me tournait le coeur. Ces chocolats avaient une symbolique trop forte.
J'avais quitté Elle. C'était fini.
Je Lui ai écrit l'autre jour, pour prendre de ses nouvelles et pour lui dire que je me sentais bientôt prête à La revoir. Je La prévenais, Elle m'avait dit de La tenir au courant.
Mais Elle m'a répondu de manière presque agressive, ou du moins extrêmement froide.
J'ai été déçue d'Elle mais mon sentiment de culpabilité, toujours présent même s'il s'efface peu à peu, a fait que je La comprenais.
Je suis contente de mener la vie que je mène aujourd'hui.
Je vois la fin de l'année arriver avec terreur, j'ai peur de quitter Clooney, monsieur G et les autres pour deux mois et demi, j'ai peur de ne pas savoir quoi faire pendant tout ce temps.
Je ne regrette rien. Je ne regrette rien de ce que j'ai fait.
Je suis contente de cette nouvelle vie, de ces études dans lesquelles je m'épanouis, au milieu de ces gens géniaux que j'ai rencontrés cette année.
Ma force c'est le rose.
Ma force c'est l'amour.
Tu ne m'enlèveras jamais ça, jamais.
Ecrit par inconsciente, le Jeudi 29 Mai 2008, 15:27 dans la rubrique Aujourd'hui.
Commentaires :
Re:
C'est gentil ma Bri...
Moi aussi souvent je me dis que quelqu'un m'attend mais... Moi aussi je l'attends !
J'en ai un peu marre de la solitude mais je le ou la trouverai...
Merci pour tout <3
et bisous
Moi aussi souvent je me dis que quelqu'un m'attend mais... Moi aussi je l'attends !
J'en ai un peu marre de la solitude mais je le ou la trouverai...
Merci pour tout <3
et bisous
Tu sais, un coup d'oeil est aussi à sa façon une forme de partage ;)
Donc face au "type torturé" on pourrait dire que ton regard a commencé un partage, qu'une discussion s'est engagée entre vos yeux respectifs.
C'est très agréable d'ailleurs comme sensation, juste se regarder, juste penser (comme tu le dis toi-même) : "il est mignon lui, il me plaît. "
A te lire, (sur tes précédents articles surtout, même si je n'ai pas encore tout lu, mais ça progresse), j'ai l'impression que tu as effectivement tendance à te lancer dans le sérieux un peu trop vite. Je dis ça par rapport à phrase : "Ne pas m'imaginer des trucs démesurément sérieux. Ni trop beaux ni trop forts."
Tu te projettes très vite très loin non ? (ce qui peut en effet effrayer ceux qui ne vivent pas ainsi).
Comprends bien qu'il s'agit juste d'un constat de ma part surtout, je ne me permettrais jamais d'émettre un avis trop péremptoire ou de donner une leçon, là j'écris juste les pensées qui me viennent à ta lecture, en ce moment présent. (mais je sais que parfois mes propos semblent un peu trop sérieux, ce qui n'est pas voulu en soi)
Par contre je comprends tes lecteurs qui parfois écrivent dans leurs commentaires combien c'est difficile de tout commenter, car tu parles de tant de sujets !! Ce qui est bien d'ailleurs, car (en ce qui me concerne du moins), on peut ainsi revenir te relire pour être sûr de ne pas laisser un petit détail nous échapper ;)
Quand tu parles de "Cette douleur profonde que je n'avais pas réussi à expulser vraiment", tu évoques celle concernant la non relation avec A. ? C'est ta peine de voir qu'il ne correspondait pas à ton désir ?
Perso je trouve que pleurer est une réaction saine qui fait du bien (par contre concernant la "haine superficielle", euh, là je dirai : joker... chacun son truc... mais la haine n'engendre que la haine non ?)
Vers la fin de ton texte, quand tu parles de la fin de ta relation avec "elle", là par contre cela semble plus ferme. "J'avais quitté Elle. C'était fini." Et le coup des chocolats à la poubelle, cela fait un peu métaphorique non ? (même si je trouve ça très glauque et triste ta réaction, tout en la comprenant aussi un peu. Car après en avoir parlé en termes si beaux "avant", là tu mets tout à la poubelle. Enfin je me trompe peut-être, là c'est ma premirèe impression)
Pour avoir lu des passages où tu parles de votre histoire (les fameux "premier" , "avant" et "encore avant" !), je me doute combien cela ne doit pas être évident tout cela. Mais ne blâme pas sa réaction : elle a peut-être été tout simplement étonnée de ton appel non ?
Quiconque te lit ici connaît cet aspect excessif que tu revendiques (c'est bien de se connaître comme tu le fais), alors peut-être que la personne en question n'était pas prête à t'entendre ?
Cela ne t'a jamais fait ça un jour : recevoir un message de quelqu'un mais ne pas être du tout dans le même état d'esprit que lui et donc ne pas répondre comme lui l'attendait ?
Parfois on se fait des films dans la tête, on prévoit plein de trucs, on élabore même des discussions en pensées, mais on oublie juste un détail : la personne en face est un être humain, qui a ses propres pensées, qui suit sa propre route, qui n'est peut-être tout simplement pas disponible pour X raisons, et le principe d'une discussion est que les deux côtés s'adaptent pour parvenir à communiquer. Sinon c'est deux monologues (ou un dialogue de sourds !!).
Es-tu restée sur ta déception (donc ton unique point de vue) ou bien as-tu essayé de comprendre ? (et donc tenter d'associer vos deux points de vue)
En tout cas, tu sembles faire de ta vie ce que tu veux, car ce qui ne se réalise pas ne dépend en fait pas de toi, mais de celui qui de son côté mène aussi sa vie. On ne peut pas obliger quelqu'un à être (ou agir) comme on voudrait qu'il le fasse, sinon ce serait de la dictature. Mais cela tu le sais déjà :)
Continue de t'épanouir, ça c'est une bonne chose !
Et surtout continue d'écrire, car tu le fais très très bien.
(même si tu provoques des commentaires à rallonge : désolé d'avoir empiété ainsi sur ton territoire...)
Donc face au "type torturé" on pourrait dire que ton regard a commencé un partage, qu'une discussion s'est engagée entre vos yeux respectifs.
C'est très agréable d'ailleurs comme sensation, juste se regarder, juste penser (comme tu le dis toi-même) : "il est mignon lui, il me plaît. "
A te lire, (sur tes précédents articles surtout, même si je n'ai pas encore tout lu, mais ça progresse), j'ai l'impression que tu as effectivement tendance à te lancer dans le sérieux un peu trop vite. Je dis ça par rapport à phrase : "Ne pas m'imaginer des trucs démesurément sérieux. Ni trop beaux ni trop forts."
Tu te projettes très vite très loin non ? (ce qui peut en effet effrayer ceux qui ne vivent pas ainsi).
Comprends bien qu'il s'agit juste d'un constat de ma part surtout, je ne me permettrais jamais d'émettre un avis trop péremptoire ou de donner une leçon, là j'écris juste les pensées qui me viennent à ta lecture, en ce moment présent. (mais je sais que parfois mes propos semblent un peu trop sérieux, ce qui n'est pas voulu en soi)
Par contre je comprends tes lecteurs qui parfois écrivent dans leurs commentaires combien c'est difficile de tout commenter, car tu parles de tant de sujets !! Ce qui est bien d'ailleurs, car (en ce qui me concerne du moins), on peut ainsi revenir te relire pour être sûr de ne pas laisser un petit détail nous échapper ;)
Quand tu parles de "Cette douleur profonde que je n'avais pas réussi à expulser vraiment", tu évoques celle concernant la non relation avec A. ? C'est ta peine de voir qu'il ne correspondait pas à ton désir ?
Perso je trouve que pleurer est une réaction saine qui fait du bien (par contre concernant la "haine superficielle", euh, là je dirai : joker... chacun son truc... mais la haine n'engendre que la haine non ?)
Vers la fin de ton texte, quand tu parles de la fin de ta relation avec "elle", là par contre cela semble plus ferme. "J'avais quitté Elle. C'était fini." Et le coup des chocolats à la poubelle, cela fait un peu métaphorique non ? (même si je trouve ça très glauque et triste ta réaction, tout en la comprenant aussi un peu. Car après en avoir parlé en termes si beaux "avant", là tu mets tout à la poubelle. Enfin je me trompe peut-être, là c'est ma premirèe impression)
Pour avoir lu des passages où tu parles de votre histoire (les fameux "premier" , "avant" et "encore avant" !), je me doute combien cela ne doit pas être évident tout cela. Mais ne blâme pas sa réaction : elle a peut-être été tout simplement étonnée de ton appel non ?
Quiconque te lit ici connaît cet aspect excessif que tu revendiques (c'est bien de se connaître comme tu le fais), alors peut-être que la personne en question n'était pas prête à t'entendre ?
Cela ne t'a jamais fait ça un jour : recevoir un message de quelqu'un mais ne pas être du tout dans le même état d'esprit que lui et donc ne pas répondre comme lui l'attendait ?
Parfois on se fait des films dans la tête, on prévoit plein de trucs, on élabore même des discussions en pensées, mais on oublie juste un détail : la personne en face est un être humain, qui a ses propres pensées, qui suit sa propre route, qui n'est peut-être tout simplement pas disponible pour X raisons, et le principe d'une discussion est que les deux côtés s'adaptent pour parvenir à communiquer. Sinon c'est deux monologues (ou un dialogue de sourds !!).
Es-tu restée sur ta déception (donc ton unique point de vue) ou bien as-tu essayé de comprendre ? (et donc tenter d'associer vos deux points de vue)
En tout cas, tu sembles faire de ta vie ce que tu veux, car ce qui ne se réalise pas ne dépend en fait pas de toi, mais de celui qui de son côté mène aussi sa vie. On ne peut pas obliger quelqu'un à être (ou agir) comme on voudrait qu'il le fasse, sinon ce serait de la dictature. Mais cela tu le sais déjà :)
Continue de t'épanouir, ça c'est une bonne chose !
Et surtout continue d'écrire, car tu le fais très très bien.
(même si tu provoques des commentaires à rallonge : désolé d'avoir empiété ainsi sur ton territoire...)
Re:
Alors !
D'abord tu n'empiètes pas du tout sur mon territoire, je n'ai pas de "territoire", sur internet on a chacun sa parcelle, on la cultive comme on peut mais c'est avec plaisir que j'accueille les petits oiseaux de passage ou les amoureux qui veulent se rouler dans mon champ, alors non non, tu n'empiètes pas du tout, tu es le bienvenu !
C'est vrai que je pense trop vite au sérieux.. Mais ma première expérience amoureuse a été tout de suite très sérieuse et donc c'est difficile pour moi de revenir au léger, au non-sérieux... J'attends beaucoup et j'ai surtout beaucoup à donner... Donc si ce n'est pas sérieux, je souffre...
La douleur profonde est à la fois celle faite par A (je n'avais pas vraiment réussi à l'exprimer par des larmes depuis ce fameux jeudi) et celle, toujours la même, du deuil, qui est toujours douloureuse...
Les larmes sont importantes pour moi, voire essentielles.
À un moment où à un autre, je sais qu'il faut que ma douleur passe par les larmes, même si ce n'est pas tout de suite.. Mais là tu vois, pour A, je ressentais ce besoin de pleurer, mais je n'y parvenais pas.
Voir mon père pleurer les a déclenchées et tant mieux.
La haine tu sais ce n'est pas du tout mon truc. Et justement en écrivant ça je prenais des gants, parce que ça ne me ressemble vraiment pas. Je ne suis pas du tout comme ça.
Mais cela me soulage un tout petit peu et je sais qu'au fond c'est faux.
C'est un peu nul comme réaction mais je fais ce que je peux.
En fait je ne m'attendais pas à me reprendre tant de trucs dans la gueule en si peu de temps.
Je pensais que la roue tournerait un peu, que j'aurais un petit répit, que A serait mon nouveau petit bonheur... Mais je m'étais trompée ! Alors je le déteste en surface, parce qu'au fond je l'aime trop.
Les chocolats à la poubelle... Je peux te dire que ce geste m'a coûté. Mais c'était à la fois une destruction de preuve (je ne suis pas trop du style à m'acheter une boîte de chocolats et à la garder sous mon lit sans en faire profiter ma famille et donc ça sentait gros comme une maison que quelqu'un me l'avait offert, et ce quelqu'un ne pouvait être qu'Elle et mes parents l'auraient tout de suite deviné, et comme j'avais l'interdiction formelle de La voir sous peine qu'Elle aille direct en prison...) et effectivement, une métaphore de notre histoire.
C'est très violent tout ça... c'était tellement beau, tellement fort, tellement terrible.
Après un an de séparation, je m'en veux toujours de l'avoir quittée.
Cette histoire a vraiment été traumatisante, au sens propre du terme, au sens originel, pas dans celui qu'utilisent les jeunes qui veulent parler d'un truc qui les a vaguement choqués.
J'ai été traumatisée, détruite, cassée.
Cette histoire était donc ensuite basée sur des ruines, sur des plaies, et même si on y croyait à fond toutes les deux, je crois que ça aurait mal fini.
Elle m'a dit plein de trucs que je pense franchement faux, sur mon jeune âge, sur notre relation qui n'aurait été qu'une passion, etc. C'est vrai j'étais jeune et c'est vrai que je suis quelqu'un de passionné. Mais c'était une histoire d'amour solide, qui aurait pu durer si on ne nous avait pas brisées.
La rupture avec Elle a été pour moi un terrible échec à vivre, comme si j'avais perdu, usée par les mots et les horreurs proférées par mes parents et les autres. Ça a été terrible, j'avais l'impression qu'ils avaient gagné... et j'avais l'impression d'être une traîtresse.
Je ne la blâme pas, et je l'ai tout à fait comprise, je l'ai même écrit, même si j'associais cette compréhension avec ma culpabilité.
On me dit que je n'ai pas à me sentir coupable de l'avoir quittée, que je n'allais pas rester avec Elle pour lui faire plaisir alors que je ne me sentais plus assez amoureuse ni assez forte pour continuer.
J'aurais pu rester, j'aurais pu, j'aurais vraiment pu raviver mon amour pour Elle, j'aurais pu faire une croix tout de suite sur le Prince, ne pas penser à lui, tout arrêter.
Mais ces trois années m'ont épuisée tu sais.
J'ai été usée, physiquement mais surtout moralement.
Je crois que j'avais besoin d'une vie sans Elle, besoin de voir ce qu'était la vie sans avoir la tristesse de son regard contre laquelle me battre chaque jour.
Après m'avoir envoyé un petit texto froid et presque agressif, elle m'en a renvoyé un pour dire qu'elle trouvait les textos froids et pas biens pour se dire ce qu'on avait à se dire.
Je la connais tellement bien... et réciproquement.
Merci d'avoir répondu si longuement à mes mots, cela me fait très plaisir.
:)
D'abord tu n'empiètes pas du tout sur mon territoire, je n'ai pas de "territoire", sur internet on a chacun sa parcelle, on la cultive comme on peut mais c'est avec plaisir que j'accueille les petits oiseaux de passage ou les amoureux qui veulent se rouler dans mon champ, alors non non, tu n'empiètes pas du tout, tu es le bienvenu !
C'est vrai que je pense trop vite au sérieux.. Mais ma première expérience amoureuse a été tout de suite très sérieuse et donc c'est difficile pour moi de revenir au léger, au non-sérieux... J'attends beaucoup et j'ai surtout beaucoup à donner... Donc si ce n'est pas sérieux, je souffre...
La douleur profonde est à la fois celle faite par A (je n'avais pas vraiment réussi à l'exprimer par des larmes depuis ce fameux jeudi) et celle, toujours la même, du deuil, qui est toujours douloureuse...
Les larmes sont importantes pour moi, voire essentielles.
À un moment où à un autre, je sais qu'il faut que ma douleur passe par les larmes, même si ce n'est pas tout de suite.. Mais là tu vois, pour A, je ressentais ce besoin de pleurer, mais je n'y parvenais pas.
Voir mon père pleurer les a déclenchées et tant mieux.
La haine tu sais ce n'est pas du tout mon truc. Et justement en écrivant ça je prenais des gants, parce que ça ne me ressemble vraiment pas. Je ne suis pas du tout comme ça.
Mais cela me soulage un tout petit peu et je sais qu'au fond c'est faux.
C'est un peu nul comme réaction mais je fais ce que je peux.
En fait je ne m'attendais pas à me reprendre tant de trucs dans la gueule en si peu de temps.
Je pensais que la roue tournerait un peu, que j'aurais un petit répit, que A serait mon nouveau petit bonheur... Mais je m'étais trompée ! Alors je le déteste en surface, parce qu'au fond je l'aime trop.
Les chocolats à la poubelle... Je peux te dire que ce geste m'a coûté. Mais c'était à la fois une destruction de preuve (je ne suis pas trop du style à m'acheter une boîte de chocolats et à la garder sous mon lit sans en faire profiter ma famille et donc ça sentait gros comme une maison que quelqu'un me l'avait offert, et ce quelqu'un ne pouvait être qu'Elle et mes parents l'auraient tout de suite deviné, et comme j'avais l'interdiction formelle de La voir sous peine qu'Elle aille direct en prison...) et effectivement, une métaphore de notre histoire.
C'est très violent tout ça... c'était tellement beau, tellement fort, tellement terrible.
Après un an de séparation, je m'en veux toujours de l'avoir quittée.
Cette histoire a vraiment été traumatisante, au sens propre du terme, au sens originel, pas dans celui qu'utilisent les jeunes qui veulent parler d'un truc qui les a vaguement choqués.
J'ai été traumatisée, détruite, cassée.
Cette histoire était donc ensuite basée sur des ruines, sur des plaies, et même si on y croyait à fond toutes les deux, je crois que ça aurait mal fini.
Elle m'a dit plein de trucs que je pense franchement faux, sur mon jeune âge, sur notre relation qui n'aurait été qu'une passion, etc. C'est vrai j'étais jeune et c'est vrai que je suis quelqu'un de passionné. Mais c'était une histoire d'amour solide, qui aurait pu durer si on ne nous avait pas brisées.
La rupture avec Elle a été pour moi un terrible échec à vivre, comme si j'avais perdu, usée par les mots et les horreurs proférées par mes parents et les autres. Ça a été terrible, j'avais l'impression qu'ils avaient gagné... et j'avais l'impression d'être une traîtresse.
Je ne la blâme pas, et je l'ai tout à fait comprise, je l'ai même écrit, même si j'associais cette compréhension avec ma culpabilité.
On me dit que je n'ai pas à me sentir coupable de l'avoir quittée, que je n'allais pas rester avec Elle pour lui faire plaisir alors que je ne me sentais plus assez amoureuse ni assez forte pour continuer.
J'aurais pu rester, j'aurais pu, j'aurais vraiment pu raviver mon amour pour Elle, j'aurais pu faire une croix tout de suite sur le Prince, ne pas penser à lui, tout arrêter.
Mais ces trois années m'ont épuisée tu sais.
J'ai été usée, physiquement mais surtout moralement.
Je crois que j'avais besoin d'une vie sans Elle, besoin de voir ce qu'était la vie sans avoir la tristesse de son regard contre laquelle me battre chaque jour.
Après m'avoir envoyé un petit texto froid et presque agressif, elle m'en a renvoyé un pour dire qu'elle trouvait les textos froids et pas biens pour se dire ce qu'on avait à se dire.
Je la connais tellement bien... et réciproquement.
Merci d'avoir répondu si longuement à mes mots, cela me fait très plaisir.
:)
Re:
Ouah ! moi qui avais un peu peur de la façon dont tu allais réagir à mon loooooong commentaire, en fait tu as su répondre exactement ce qu'il fallait, et je trouve cela génial :)
Bon bien sûr je vais d'abord le relire encore une fois, car là non plus je ne veux pas laisser passer un petit détail ;)
Plusieurs phrases sont très touchantes, comme celle-ci : "C'est un peu nul comme réaction mais je fais ce que je peux."
Oui, je trouve cela tellement juste : tu fais ce que tu peux, avec tout ton vécu, tout ton présent, toute ta personnalité, tout ce qui te fait toi.
Et tu le fais donc au mieux.
Cette phrase aussi : "Alors je le déteste en surface, parce qu'au fond je l'aime trop."
Ok, là je comprends mieux ce que tu appelais la haine superficielle, et même si moi je ne reste pas totalement d'accord avec cette réaction (mais ce n'est que mon avis, et je ne veux surtout pas l'imposer), au moins je peux tout à fait comprendre cette réaction.
Tu sais moi aussi j'ai connu des "amours défuntes" (pour reprendre le titre d'une chanson qui pourrait te parler je crois), et si je réfléchis bien, j'ai moi-même expérimenté dans le passé cette réaction "primitive" (dans le sens : instinctive, protection de soi). Je sais que cela donne l'impression de soulager sur le moment, comme s'il fallait faire du mal à l'autre pour lui faire payer le mal qu'il (ou elle) nous a fait. Comme si cela aidait à s'en détacher. Comme si c'était une étape nécessaire.
Mais après je pense tout de même qu'il ne faut pas en rester là, et que le mal est à dégager pour ne garder que le beau.
Mais la difficulté dans ce cas avec A. est aussi que vous n'avez en fait jamais vécu une relation concrètement, c'est resté au stade du sens unique de ta part. Alors tu ne peux garder en fait que des rêves, des illusions non ?
Ton explication pour les chocolats (et le reste) a éclairé pas mal d'aspects sur toi qui me "rassurent" (enfin, avec des guillemets, je n'ai pas frôlé l'attaque nerveuse non plus !).
Là j'ai lu ta façon d'être face à un amour vécu puis terminé.
D'ailleurs, ce que tu dis sur le fait de rester "avec Elle pour lui faire plaisir" me fait penser à un de tes articles précédents où tu parles de cette attitude aussi, mais de ta part envers A. C'est de mémoire là, mais quelque chose du style qu'il faudrait qu'il se laisse aimer et qu'il se force.
Tu ne trouves pas que cela fait parallèle ? Mais en situation inversée.
Avant c'est toi qui es partie et elle qui aurait sûrement aimé que tu restes (puisque tu parles de votre histoire comme quelque chose de très beau, très fort, très solide, mais que toi tu en as été usée).
Et maintenant c'est A. (ou avant ton prince) qui te laissent et toi qui souhaiterais qu'ils reviennent, qu'ils t'aiment comme toi tu les aimes.
Enfin ce propos très juste aussi : "Je crois que j'avais besoin d'une vie sans Elle, besoin de voir ce qu'était la vie".
Oui, comme tu dis avoir malgré tout été jeune lors de cette relation (c'est juste un constat, je te sens très sensible sur le sujet ;)...), il est donc légitime d'avoir voulu expérimenter autre chose (mais là je sens que c'est le terme "expérimenter" qui va te chatouiller, non ?). Et c'est peut-être ce qu'elle sous-entendait en parlant de ta jeunesse ? Elle devait comprendre ce besoin qui t'aurait titillé un jour ou l'autre...
Par contre, même usée, affaiblie, détruite comme on peut l'être après une histoire telle que la vôtre, j'espère que parfois tu envisages aussi un peu son point de vue à elle ? Et là je ne parle surtout pas de culpabilité, certainement pas, non, je parle d'un point de vue humain. Objectivement. (autant que cela puisse l'être là bien sûr, d'où l'intérêt de partager cela avec d'autres)
Car si vous avez vécu de si belles choses ensemble, et si tu as décidé pour les raisons qui te regardent (et qui sont légitimes), elle je pense doit avoir eu plus de mal à se remettre de votre rupture ? (pour beaucoup de raisons). Elle ne devait pas s'attendre à ce nouveau coup. (Range cette culpabilité qui revient là ! je pose juste des constats en tant qu'être humain !).
J'y pense par rapport à ce que tu dis de son texto : "froid et presque agressif". Cela ressemble franchement à une réaction de protection de sa part. Si elle a tellement souffert de ton départ, elle doit peut-être simplement être "échaudée" par rapport à toi non ? et tout faire pour ne plus avoir mal une nouvelle fois avec votre histoire passée.
Ce que j'aime bien par rapport à ce sujet, c'est la fin de ton texte : on sent qu'elle a dû pas mal réfléchir entre les deux textos, et comme tu le dis si bien : vous vous connaissez très bien toutes les deux, donc elle a dû pressentir ta réaction face au premier, et n'a donc pas résisté à la justification. Comme si elle voulait éviter de te faire du mal.
J'espère en tout cas qu'un jour vous parviendrez à communiquer vraiment de nouveau ensemble.
En son temps. Et pas par texto donc !! ;)
D'ailleurs, comment fais-tu pour écrire des textos ? car vu la taille de tes textes, il te faudrait un portable hyper méga gigantissime non ?
;)
Bon bien sûr je vais d'abord le relire encore une fois, car là non plus je ne veux pas laisser passer un petit détail ;)
Plusieurs phrases sont très touchantes, comme celle-ci : "C'est un peu nul comme réaction mais je fais ce que je peux."
Oui, je trouve cela tellement juste : tu fais ce que tu peux, avec tout ton vécu, tout ton présent, toute ta personnalité, tout ce qui te fait toi.
Et tu le fais donc au mieux.
Cette phrase aussi : "Alors je le déteste en surface, parce qu'au fond je l'aime trop."
Ok, là je comprends mieux ce que tu appelais la haine superficielle, et même si moi je ne reste pas totalement d'accord avec cette réaction (mais ce n'est que mon avis, et je ne veux surtout pas l'imposer), au moins je peux tout à fait comprendre cette réaction.
Tu sais moi aussi j'ai connu des "amours défuntes" (pour reprendre le titre d'une chanson qui pourrait te parler je crois), et si je réfléchis bien, j'ai moi-même expérimenté dans le passé cette réaction "primitive" (dans le sens : instinctive, protection de soi). Je sais que cela donne l'impression de soulager sur le moment, comme s'il fallait faire du mal à l'autre pour lui faire payer le mal qu'il (ou elle) nous a fait. Comme si cela aidait à s'en détacher. Comme si c'était une étape nécessaire.
Mais après je pense tout de même qu'il ne faut pas en rester là, et que le mal est à dégager pour ne garder que le beau.
Mais la difficulté dans ce cas avec A. est aussi que vous n'avez en fait jamais vécu une relation concrètement, c'est resté au stade du sens unique de ta part. Alors tu ne peux garder en fait que des rêves, des illusions non ?
Ton explication pour les chocolats (et le reste) a éclairé pas mal d'aspects sur toi qui me "rassurent" (enfin, avec des guillemets, je n'ai pas frôlé l'attaque nerveuse non plus !).
Là j'ai lu ta façon d'être face à un amour vécu puis terminé.
D'ailleurs, ce que tu dis sur le fait de rester "avec Elle pour lui faire plaisir" me fait penser à un de tes articles précédents où tu parles de cette attitude aussi, mais de ta part envers A. C'est de mémoire là, mais quelque chose du style qu'il faudrait qu'il se laisse aimer et qu'il se force.
Tu ne trouves pas que cela fait parallèle ? Mais en situation inversée.
Avant c'est toi qui es partie et elle qui aurait sûrement aimé que tu restes (puisque tu parles de votre histoire comme quelque chose de très beau, très fort, très solide, mais que toi tu en as été usée).
Et maintenant c'est A. (ou avant ton prince) qui te laissent et toi qui souhaiterais qu'ils reviennent, qu'ils t'aiment comme toi tu les aimes.
Enfin ce propos très juste aussi : "Je crois que j'avais besoin d'une vie sans Elle, besoin de voir ce qu'était la vie".
Oui, comme tu dis avoir malgré tout été jeune lors de cette relation (c'est juste un constat, je te sens très sensible sur le sujet ;)...), il est donc légitime d'avoir voulu expérimenter autre chose (mais là je sens que c'est le terme "expérimenter" qui va te chatouiller, non ?). Et c'est peut-être ce qu'elle sous-entendait en parlant de ta jeunesse ? Elle devait comprendre ce besoin qui t'aurait titillé un jour ou l'autre...
Par contre, même usée, affaiblie, détruite comme on peut l'être après une histoire telle que la vôtre, j'espère que parfois tu envisages aussi un peu son point de vue à elle ? Et là je ne parle surtout pas de culpabilité, certainement pas, non, je parle d'un point de vue humain. Objectivement. (autant que cela puisse l'être là bien sûr, d'où l'intérêt de partager cela avec d'autres)
Car si vous avez vécu de si belles choses ensemble, et si tu as décidé pour les raisons qui te regardent (et qui sont légitimes), elle je pense doit avoir eu plus de mal à se remettre de votre rupture ? (pour beaucoup de raisons). Elle ne devait pas s'attendre à ce nouveau coup. (Range cette culpabilité qui revient là ! je pose juste des constats en tant qu'être humain !).
J'y pense par rapport à ce que tu dis de son texto : "froid et presque agressif". Cela ressemble franchement à une réaction de protection de sa part. Si elle a tellement souffert de ton départ, elle doit peut-être simplement être "échaudée" par rapport à toi non ? et tout faire pour ne plus avoir mal une nouvelle fois avec votre histoire passée.
Ce que j'aime bien par rapport à ce sujet, c'est la fin de ton texte : on sent qu'elle a dû pas mal réfléchir entre les deux textos, et comme tu le dis si bien : vous vous connaissez très bien toutes les deux, donc elle a dû pressentir ta réaction face au premier, et n'a donc pas résisté à la justification. Comme si elle voulait éviter de te faire du mal.
J'espère en tout cas qu'un jour vous parviendrez à communiquer vraiment de nouveau ensemble.
En son temps. Et pas par texto donc !! ;)
D'ailleurs, comment fais-tu pour écrire des textos ? car vu la taille de tes textes, il te faudrait un portable hyper méga gigantissime non ?
;)
Re:
Je ne garde souvent que le beau, je pardonne dans la seconde, j'excuse l'autre tout entier, d'abord parce que c'est un être humain comme moi et que donc toutes ses erreurs pourraient être les miennes, et ensuite parce que je l'aime.
Mais là je dois dire que j'avais besoin d'un peu de protection, d'un peu de bêtise humaine de mon côté aussi, et donc je prends un vague plaisir à lui en vouloir un peu, ça soulage faussement ma peine, mais je suis consciente de ce petit mensonge intérieur alors ça va.. Et ce n'est qu'une question de jour, bientôt je foutrai cette mini haine à la poubelle et il ne restera plus que le bon. Tu sais, je le plains beaucoup A. Je m'inquiète beaucoup pour lui. J'ai peur pour son bonheur.
Alors je ne le déteste pas tant que ça ;)
Je ne sais pas si c'était vraiment à sens unique... Il est quand même venu exprès me voir ici, il a débarqué à 22h et a passé la nuit avec moi...
Il savait très bien mes sentiments et c'était donc une grosse connerie de venir me voir s'il savait qu'il ne voulait pas vraiment être avec moi.
La folie de la nuit nous a emportés, et dans la journée il a réalisé sa bêtise...
Il était sincère, je le sais, mais le mal était fait... ou du moins le bien transformé en mal...
Alors oui ça fait un peu parallèle entre Elle/moi et moi/eux mais... nous avons quand même été deux ans et demi ensemble et avons vécu ensemble une dramatique histoire qui nous a à la fois terriblement rapprochées et terriblement séparées...
J'aurai moins de mal à me remettre des déceptions princières ou photographiques que de l'échec de mon histoire avec Elle.
Et sinon, bien sûr que j'envisage son point de vue à Elle, je le fais dans les trente secondes qui suivent, c'est presque automatique. J'essaye tout le temps de me mettre à la place des autres. J'essaye d'être la plus tolérante et la plus compréhensive possible, même si c'est épuisant parfois, même si je me fais souvent bouffer...
Mes textos sont toujours très longs et comme j'écris toujours tous les mots en entier, ça fait toujours au moins deux ou trois textos..
Heureusement que je n'ai pas trop d'amis !
Mais là je dois dire que j'avais besoin d'un peu de protection, d'un peu de bêtise humaine de mon côté aussi, et donc je prends un vague plaisir à lui en vouloir un peu, ça soulage faussement ma peine, mais je suis consciente de ce petit mensonge intérieur alors ça va.. Et ce n'est qu'une question de jour, bientôt je foutrai cette mini haine à la poubelle et il ne restera plus que le bon. Tu sais, je le plains beaucoup A. Je m'inquiète beaucoup pour lui. J'ai peur pour son bonheur.
Alors je ne le déteste pas tant que ça ;)
Je ne sais pas si c'était vraiment à sens unique... Il est quand même venu exprès me voir ici, il a débarqué à 22h et a passé la nuit avec moi...
Il savait très bien mes sentiments et c'était donc une grosse connerie de venir me voir s'il savait qu'il ne voulait pas vraiment être avec moi.
La folie de la nuit nous a emportés, et dans la journée il a réalisé sa bêtise...
Il était sincère, je le sais, mais le mal était fait... ou du moins le bien transformé en mal...
Alors oui ça fait un peu parallèle entre Elle/moi et moi/eux mais... nous avons quand même été deux ans et demi ensemble et avons vécu ensemble une dramatique histoire qui nous a à la fois terriblement rapprochées et terriblement séparées...
J'aurai moins de mal à me remettre des déceptions princières ou photographiques que de l'échec de mon histoire avec Elle.
Et sinon, bien sûr que j'envisage son point de vue à Elle, je le fais dans les trente secondes qui suivent, c'est presque automatique. J'essaye tout le temps de me mettre à la place des autres. J'essaye d'être la plus tolérante et la plus compréhensive possible, même si c'est épuisant parfois, même si je me fais souvent bouffer...
Mes textos sont toujours très longs et comme j'écris toujours tous les mots en entier, ça fait toujours au moins deux ou trois textos..
Heureusement que je n'ai pas trop d'amis !
Re:
Alors tu aurais préféré qu'il ne vienne pas du tout cette nuit-là ?
Tu dis qu'il a réalisé le lendemain, donc peut-être qu'en fait il ne savait pas encore exactement ce qu'il voulait ou non. (désolé je vais encore faire un parallèle, mais ça me vient à l'esprit là). Un peu comme lorsque tu étais dans le train, qu'elle est venue te voir, mais que toi tu pensais à ton prince, tu ne savais pas trop où tu en étais. Ou alors la dernière fois que tu es venue chez elle, et que tu pensais déjà à un autre. (c'est bien ça ?)
Quand tu dis "le mal était fait" : c'est parce qu'il ne pensait pas comme toi ? mais ne pas être d'accord avec les sentiments de quelqu'un, est-ce vraiment un mal ? Il a été sincère comme tu l'écris ensuite, et c'est peut-être quand même mieux que de te tromper en se forçant. Même si bien sûr je comprends totalement combien toi tu as dû en souffrir, car y croire jusqu'au bout et puis au final être rejetée, argh, terrible.
Par contre ce que je comprends pas trop, c'est que comme toi tu as agi envers elle comme lui l'a fait envers toi (même si bien sûr les circonstances étaient différentes, c'est juste l'idée quoi), alors tu devrais encore plus le comprendre non ? et ne pas t'inquiéter démesurément pour lui. Comme on dit : c'est un grand garçon, il sait ce qu'il fait.
En tout cas, j'aime beaucoup l'expression que tu as employée : "déceptions princières ou photographiques", l'image est belle dans les termes (même si cela n'atténue pas le fond certes).
Et tu sais, ne t'épuise pas trop tout de même pour les autres, d'autant plus que s'imaginer ce qu'ils pensent ne signifie pas qu'ils le pensent ;)
On a encore rien trouvé de mieux pour connaître le point de vue de quelqu'un que de l'entendre par la voix de la personne concernée.
:)
Tu dis qu'il a réalisé le lendemain, donc peut-être qu'en fait il ne savait pas encore exactement ce qu'il voulait ou non. (désolé je vais encore faire un parallèle, mais ça me vient à l'esprit là). Un peu comme lorsque tu étais dans le train, qu'elle est venue te voir, mais que toi tu pensais à ton prince, tu ne savais pas trop où tu en étais. Ou alors la dernière fois que tu es venue chez elle, et que tu pensais déjà à un autre. (c'est bien ça ?)
Quand tu dis "le mal était fait" : c'est parce qu'il ne pensait pas comme toi ? mais ne pas être d'accord avec les sentiments de quelqu'un, est-ce vraiment un mal ? Il a été sincère comme tu l'écris ensuite, et c'est peut-être quand même mieux que de te tromper en se forçant. Même si bien sûr je comprends totalement combien toi tu as dû en souffrir, car y croire jusqu'au bout et puis au final être rejetée, argh, terrible.
Par contre ce que je comprends pas trop, c'est que comme toi tu as agi envers elle comme lui l'a fait envers toi (même si bien sûr les circonstances étaient différentes, c'est juste l'idée quoi), alors tu devrais encore plus le comprendre non ? et ne pas t'inquiéter démesurément pour lui. Comme on dit : c'est un grand garçon, il sait ce qu'il fait.
En tout cas, j'aime beaucoup l'expression que tu as employée : "déceptions princières ou photographiques", l'image est belle dans les termes (même si cela n'atténue pas le fond certes).
Et tu sais, ne t'épuise pas trop tout de même pour les autres, d'autant plus que s'imaginer ce qu'ils pensent ne signifie pas qu'ils le pensent ;)
On a encore rien trouvé de mieux pour connaître le point de vue de quelqu'un que de l'entendre par la voix de la personne concernée.
:)
Re:
J'aurais effectivement préféré qu'il ne vienne pas, ou du moins qu'il ne fasse pas ce qu'il a fait cette nuit là. Je n'aime pas particulièrement les faux-espoirs et là ça faisait des semaines que je m'accrochais à lui... Il me donne tout ça en une nuit et le lendemain il décide que non finalement ça ne lui plait pas...
Je pensais qu'en allant vers une personne plus âgée, j'éviterais ce genre de problèmes.
Je m'inquiète pour lui pas pour ce qu'il m'a fait, ça limite on s'en fiche, cela ne le rongera pas de remord toute sa vie haha je le sais bien, mais je m'inquiète parce que tel que je le vois, j'ai l'impression que c'est lui qui croit au prince charmant (à la princesse plutôt d'ailleurs) et pas moi...
Il s'attend à rencontrer une fille qui sera éperdument amoureuse de lui et dont il sera éperdument amoureux aussi, qui va vouloir avoir des enfants avec lui et se marier et puis...
Il se sent capable de tout cela mais ça me ferait presque rire. Il doute de tout tout le temps, il dit que le doute lui pourrit la vie, mais le changement ne dépend que de lui.
M'enfin je ne vais pas m'inquiéter longtemps pour lui, ni penser à sa place... en effet il va se débrouiller, je ne vais me mêler de rien et on va redevenir deux personnes différentes qui ne partagent plus rien. C'est dommage mais c'est comme ça.
Je n'aime pas tellement ces comparaisons avec ma vie avec Elle, avec mon histoire avec Elle.
J'évite souvent d'en faire, car je n'arrive pas à voir cela de la même façon... Tout était différent et c'est toujours trop douloureux. Je ne supporte pas qu'on me juge là dessus, sur mon comportement vis à vis d'Elle. Personne n'a jamais été vraiment objectif sur cette histoire. Je me débats souvent pour essayer de tout voir, de tout percevoir, pour essayer de comprendre chaque facette de l'histoire, chaque regard différent, chaque rôle joué par chaque personne. J'essaye d'être la plus objective possible, de me débarasser un instant des sentiments et de ces fantômes que cette histoire a fait naître en moi, ces ombres fugaces et cruelles. Elle prend en compte tellement de choses, tellement d'aspects compliqués, de trucs même inconscients. Cette histoire me traumatise toujours, cela m'en fout des frissons, et parfois je ne sais plus très bien d'où il vienne.
Je ne veux pas avoir l'air de faire la martyr pour ne pas être jugée, pour ne pas qu'on me dise que sur ce coup là j'ai pas assuré comme d'habitude, mais ça a été vraiment une expérience terrible dont je ne suis pas sortie indemne et je commence seulement à me sentir mieux, même si les ombres souvent déteignent sur moi.
Je pensais qu'en allant vers une personne plus âgée, j'éviterais ce genre de problèmes.
Je m'inquiète pour lui pas pour ce qu'il m'a fait, ça limite on s'en fiche, cela ne le rongera pas de remord toute sa vie haha je le sais bien, mais je m'inquiète parce que tel que je le vois, j'ai l'impression que c'est lui qui croit au prince charmant (à la princesse plutôt d'ailleurs) et pas moi...
Il s'attend à rencontrer une fille qui sera éperdument amoureuse de lui et dont il sera éperdument amoureux aussi, qui va vouloir avoir des enfants avec lui et se marier et puis...
Il se sent capable de tout cela mais ça me ferait presque rire. Il doute de tout tout le temps, il dit que le doute lui pourrit la vie, mais le changement ne dépend que de lui.
M'enfin je ne vais pas m'inquiéter longtemps pour lui, ni penser à sa place... en effet il va se débrouiller, je ne vais me mêler de rien et on va redevenir deux personnes différentes qui ne partagent plus rien. C'est dommage mais c'est comme ça.
Je n'aime pas tellement ces comparaisons avec ma vie avec Elle, avec mon histoire avec Elle.
J'évite souvent d'en faire, car je n'arrive pas à voir cela de la même façon... Tout était différent et c'est toujours trop douloureux. Je ne supporte pas qu'on me juge là dessus, sur mon comportement vis à vis d'Elle. Personne n'a jamais été vraiment objectif sur cette histoire. Je me débats souvent pour essayer de tout voir, de tout percevoir, pour essayer de comprendre chaque facette de l'histoire, chaque regard différent, chaque rôle joué par chaque personne. J'essaye d'être la plus objective possible, de me débarasser un instant des sentiments et de ces fantômes que cette histoire a fait naître en moi, ces ombres fugaces et cruelles. Elle prend en compte tellement de choses, tellement d'aspects compliqués, de trucs même inconscients. Cette histoire me traumatise toujours, cela m'en fout des frissons, et parfois je ne sais plus très bien d'où il vienne.
Je ne veux pas avoir l'air de faire la martyr pour ne pas être jugée, pour ne pas qu'on me dise que sur ce coup là j'ai pas assuré comme d'habitude, mais ça a été vraiment une expérience terrible dont je ne suis pas sortie indemne et je commence seulement à me sentir mieux, même si les ombres souvent déteignent sur moi.
Re:
Oh mince alors, je ne voulais pas te blesser, pas remuer ces choses qui te font encore si mal :(
Désolé sincèrement, car je sens bien à travers tes mots combien cela reste effectivement douloureux en toi.
En tout cas, jamais je ne te jugerai, je comprends (autant que je le puisse) ton traumatisme et je te souhaite beaucoup de courage et de volonté pour le surmonter.
J'espère que tu retrouveras la beauté de la lumière et que les ombres te laisseront tranquille...
Voici un sourire plein d'énergie pour toi,
:)
Désolé sincèrement, car je sens bien à travers tes mots combien cela reste effectivement douloureux en toi.
En tout cas, jamais je ne te jugerai, je comprends (autant que je le puisse) ton traumatisme et je te souhaite beaucoup de courage et de volonté pour le surmonter.
J'espère que tu retrouveras la beauté de la lumière et que les ombres te laisseront tranquille...
Voici un sourire plein d'énergie pour toi,
:)
Chivato
31-05-08
à 23:21
Chivato
09-07-08
à 12:01
Lien croisé
les mots d'un air desole : définition et synonymes de les mots d'un air d : "http://www.myspace.com/ppxppJe serais peut-être heureux de te voir vivre - Des claques qui se perdent... un terrible échec à vivre, comme si j'avais perdu, usée par les mots et les ... ( désolé je vais encore faire un parallèle, mais ça me vient à l'esprit là ) ...http://inconsciente.joueb.com/news/des-claques-qui-se-perdentMySpace.com - domistria - olmeto, FR - French pop - www.myspace.com ...Il y flotte un air du passé doublé d'une ambiance conviviale inégalée. ... Et j'aime vraiment ton fond qui fait ressortir les mots et les vidéos merveilleusement;o) ..."
brigetjones30
Ca l'air perhaps bête ma Belle, mais "quelque part, quelqu'un t'attends"! Protége ton coeur contre les "beaux tenebreux"...J'aime beaucoup te lire car tu écris si bien et avec tant de sensibilité que cela me rappelle comment j'étais à ton âge. Ceci soit écrit le coup de foudre m'es tombée dessus à 19 ans et demi...Il fut mutuelle, donc il exsiste.=) Bisous!
Bri qui garde Rocky attitude.