Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Du ciel au bitume. Et vice versa.
Je crois que je ne m’étais jamais rendu compte à quel point je déteste les départs.
La semaine dernière j’avais une boule dans la gorge, et là de nouveau.

Est-ce parce que je ne l’ai toujours pas revu ?

Je suis dans cette gare, seule, et je n’ai plus rien, plus personne.

Et mes deux vies se confrontent. J’ai un pied dans chacune d’elles.

La vie dans laquelle je suis un peu trop souvent, celle qui s’allume dans un nuage, un nuage rose, celle dans laquelle les petits problèmes sont insignifiants. Celle dans laquelle seule l’émotion règne.

Et la vie collée au bitume, comme un vieux chewing-gum que quelqu’un aurait craché là. Celle où il faut faire ses devoirs, faire les courses, marcher, porter des sacs lourds. Soupirer et froncer les sourcils. Se dépêcher.
Celle où l’on ne sourit pas, mais celle où l’on n’a pas non plus le droit de pleurer.
Car dans cette vie là, si on pleure, on se fait traiter d’égoïste. On nous dit qu’on est pas les seuls à souffrir. Et que pleurer ne sert à rien. Qu’il faut avancer.

Dans une gare tout cela se confronte.

Les gens qui t’ont accompagné sont partis, ou bien tu es venu seul.

Et tu as justement de l’amour à revendre, tu voudrais avoir quelqu’un à embrasser sur ce quai, quelqu’un à qui faire au revoir. Et puis tout ce que tu vas devoir affronter durant les jours qui vont suivre se présente à toi, comme une guirlande de bonshommes découpés dans une feuille de Canson noir, avec des trous à la place des yeux, et une expression effrayante, presque de sadisme.

J’aurais voulu le voir, alors j’attendais un message.
Je lui avais dit que je passerai à 17h dans sa rue samedi, et lui avais demandé s’il voulait bien descendre fumer une cigarette avec moi, sur le trottoir.
Je suis partie rejoindre Mareen en ville à 15h, sans avoir eu de réponse.

À 17h04 j’étais sous ses fenêtres mais il n’y avait personne.
Quand je suis rentrée, un mail m’attendait.

Désolé mais je ne serai pas là.
Je passe mon temps en voiture aujourd'hui. Ras le bol des feux rouges, et oranges aussi d'ailleurs.
(…)
Bisous.


J’étais déçue.
Et j’ai compris que cela ne serait pas encore ce week-end qu’on se verrait.

Samedi prochain j’ai ma JAPD-de-merde, qui m’oblige à me lever à 6h30 et qui me prend toute la journée. Le soir je vais aux 20 ans de Julie et je vais donc me coucher tard. Et puis je ne suis pas sûre qu’il veule me voir le dimanche. Pas sûre qu’il sera là.

Je voudrais partager mes tristesses et mes joies avec lui. Je voudrais qu’il vienne me rejoindre, qu’on discute des heures, qu’on se sourit, qu’on marche, ensemble, sur les grandes avenues. Qu’on aille admirer les lumières folles de la foire.

Mais comment le faire venir.

Tous croient que c’est simple, que je n’ai plus qu’à faire l’ultime pas, et que hop, ce sera bon.

Peut-être qu’il ne s’avancera jamais vers moi, peut-être qu’il tourne tout ça dans sa tête, peut-être que non, peut-être que c’est déjà clair pour lui, que je suis sympa, mais que c’est tout.

Mais je suis dévorée par l’angoisse. Le procès a lieu dans moins de deux semaines. C’est passé à une vitesse folle. Et j’ai peur.

Je ne sais pas qui sera là pour moi. Qui va me dire quoi.

Est-ce qu’ILS vont y aller et ne pas m’en parler ?
Qui va me dire quelle est la sentence ?
Christine va-t-elle m’appeler le soir ?

Je voudrais tellement qu’Elle n’aille pas en prison.
J’ai déjà tellement mal, tellement de poids sur les épaules.

Et si Elle va en prison on va me reprocher de n’avoir rien fait.
Si Elle n’y va pas aussi d’ailleurs. Mais un peu moins.

Je sais qu’A m’en voudra toujours.
De toutes façons je lui en veux aussi.

Elle qui disait toujours qu’elle allait venir me parler, qu’on allait discuter, longuement, qu’on deviendrait proches. Qu’elle avait les moyens de m’aider.

Mais elle n’est jamais venue me voir.

JS, son mari, a toujours été beaucoup plus chaleureux finalement.
Il ne s’est pas mêlé de ma vie, mais ses bonjours et ses sourires me suffisaient.

Et même si Maman et Nad étaient proches de moi et que cela aurait pu me suffire, j’ai tout de même souffert de la distance de plus en plus glaciale que mettait A entre elle-même et moi. J’attendais beaucoup d’elle.

Nad avait tous ses problèmes avec Benoît et la façon dont elle m’aidait était souvent dangereuse et envahissante. Maman avait tous ses autres élèves, et sa vie de star ne me permettait pas de l’avoir à moi pendant un long moment. A était au centre des deux. Elle avait du temps à me consacrer.

J’ai l’impression qu’aux yeux de certains, je n’existe pas en dehors de cette histoire.
Et c’est terrible.
Car cela veut dire qu’à leurs yeux, je suis soit un monstre, soit une victime.

Et rien d’autre.

Il y a quelques mois j’étais l’admirable Marie. Plus forte qu’un roc. Qui résiste. Qui est saine d’esprit, créative, et toujours éperdument amoureuse d’Elle.

Mais dès que l’amour a commencé à vaciller, dès que je me suis rapprochée de lui, je suis devenue la vilaine Marie. Ce n’était pas que je n’étais plus courageuse, puisqu’ils me disaient tous qu’ils ne comprenaient pas comment je faisais pour tenir. Mais j’étais une traîtresse. Et une égoïste.

Finalement ils traitaient tous mes parents de cons, et d’injustes.
Mais ils sont pareils.

Et c’est sûrement ça qui me fait le plus mal.

La seule personne que je comprendrai sûrement toujours, c’est Maman.

C’est incroyable, mais on fonctionne vraiment pareil.
C’en est perturbant.

Mais cela me plaît d’avoir quelqu’un comme ça dans ma vie.
De l’avoir rencontrée.

Même si c’est une star et qu’elle a une vie et un emploi du temps complètement fous.
Je me demande comment son mari supporte.

Je l’admire, profondément. D’arriver comme ça à concilier son rôle de prof, de coach et de conseillère et son rôle d’épouse et de mère.

Cela me sidère.
Je sais que rien n’est facile pour elle.
Qu’elle est en combat permanent contre la dépression.
Que sa vie est épuisante.

Mais je l’admire.

C’est une battante. Une merveille.

Et là mes pensées s’écrasent contre le bitume.
Qu’est-ce que je vais manger ce soir ?

Je ne le sens pas bien.
En plus il n’a plus de son sur son ordinateur. A cause de sa fille.
Je ne pourrai donc pas lui parler sur Skype.

Il me manque.
Je sens mal cette semaine.
Je ne sais pas pourquoi.

Quand il va bien, qu’il me dit des mots presque doux, qu’il me laisse esperer des choses, j’ai l’envie de faire des choses, de m’envoler.
D’avoir de l’ambition.

Quand je le sens tourmenté, distant, j’ai l’impression qu’une partie de moi est chiffonnée.

J’ai peur que cette relation qu’on entretient depuis plusieurs mois s’écroule du jour au lendemain.

Dans mon horoscope lunaire, j’ai lu qu’il fallait que je me prépare à tomber de haut.

Moi qui croyais que la lune était mon amie.
Peut-être que c’est un conseil.

Je ne veux pas tomber de haut cette semaine et avoir la tête tranchée la semaine prochaine.

Je veux sourire. Sourire de bon cœur.



Ecrit par inconsciente, le Dimanche 23 Septembre 2007, 22:20 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

Coruscante
Coruscante
24-09-07 à 20:25

toutes ces personnes se mélangent et sont confuses pour moi encore.
tout le passé dont tu parles aussi.
je mettrai le temps, mais je comprendrai :)

je t'embrasse bien fort , et t'envoie plein d'espoir en arc-en-ciel pour egayer ton béton...

 
inconsciente
inconsciente
24-09-07 à 23:35

Re:

Merci d'égayer mon bitume :)

Demande-moi tout ce que tu veux, je t'expliquerai !