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Ferme les yeux
Noël a toujours été étouffant de chaleur, étouffant de sommeil, étouffant de trucs gras qu’on arrête pas de s’empiffrer à longueur de journée.

Mais pas cette année.

Cette année c’était différent.

Quand on est arrivé le 24 vers 16h, tout le monde était déjà là.

Et jusqu’à ce que MP rentre enfin de la messe, vers 20h, on a vogué de groupe en groupe.

Il y avait ceux qui étaient autour du lit de mon grand-père à se raconter des souvenirs, toujours les mêmes, surtout les plus drôles, les vacances tous ensemble, les bonnes phrases des uns et les bêtises des autres.
Ceux qui étaient dans la cuisine, à faire griller du pain, tartiner du foie gras sur de la confiture de figues, parler gastronomie et émissions culinaires.
Ceux qui étaient au pied du sapin à accrocher les boules, les guirlandes, compter les cadeaux, deviner ce qui se cachait sous les paquets, rien qu’à la forme.
Et puis ceux qui avaient un MacBook sur les genoux et qui jouaient à qui ferait écouter la meilleure chanson. À grand renfort de LimeWire.

Autant vous dire que j’ai erré, de groupe en groupe, en me sentant tout de même très à mon aise dans le dernier.

Mais j’ai écouté les souvenirs des vacances, j’ai fait rire mon grand-père, je me suis brûlé les doigts en sortant les tartines grillées du grille-pain, j’ai eu la tête qui m’a tourné après seulement une petite coupe, j’ai cassé une boule rouge en la mettant sur le sapin, j’ai prié pour que mes cousins ne devinent pas ce que j’avais mis dans leurs paquets, et j’ai biché en réécoutant I’m outta love d’Anastacia.

Je suis même partie faire un tour en vélo avec Edouard, dans la nuit noire et glacée, juste éclairés par la clarté de la lune.
On est allé voir les décorations lumineuses du fou du village. Et on a bien ri.





Et puis MP est rentrée, tout le monde s’est précipité dans le salon, ma cousine et ma sœur ont fait la distribution des cadeaux, elles se sont bien évidemment plantées avec les cadeaux sur lesquels il était inscrit « Maman » (il y avait quatre Mamans), « Papa » (il y en avait aussi quatre), ou « Pierre » (il y avait deux Pierre, comme toujours, mon père et mon grand-père).

J’étais assise en tailleur sur le canapé, entre ma mère et mon oncle Laurent.
J’avais mon chapeau péruvien flambant neuf déjà enfoncé sur la tête (il ne m’a d’ailleurs pas quittée), et mon appareil photo dans les mains, que je tournais dans tous les sens sans rien pouvoir faire, car sans batterie et sans carte mémoire, c’est muy difficil de prendre des photos.

Je me gloussais en regardant MP ouvrir ce cadeau empoisonné que je lui mijotais depuis des semaines (un dvd karaoké de Claude François qu’on se refile comme le pouilleux à chaque occasion).

On s’est tous embrassé, j’ai envoyé des textos, en ai reçu trois (merci Aphone !), j’ai harcelé le Prince, en vain, mais je me suis dit que c’était parce que ça captait mal.

Ça m’a convaincue un temps.

Et puis on s’est tous mis à table.
Dhà et Martin n’arrêtaient pas de se disputer. Mais on s’en foutait.
On mangeait des macarons en se racontant des bêtises.

La soirée a suivi son cours, partagée entre la salle à manger, où les récits des souvenirs se confrontaient aux blagues salaces, et le salon, où se jouait une partie effrénée de bowling sur la wii.

On a fini par monter se coucher, pas très tard parce que JN devait partir vers 8h pour être à 10h au studio France 2.
Mais bon, on s’est quand même retrouvé à quatre dans mon lit pour regarder Enfermés dehors.

Après on s’est endormi.

Vers 7h30 j’ai ouvert un œil, et j’ai vu Martin, déjà dans son costard cravate, attraper ses affaires et quitter la chambre.
J’ai refermé mon œil et ne l’ai rouvert qu’un peu après 11h.
Ma grand-mère m’a fait un bon thé, je me suis régalée de croissants, de compote et de jus d’orange.

MP, Laurent et Dhà sont partis chez la mère de Laurent pour le déjeuner.

J’ai débarrassé la table car j’étais la dernière levée, et puis je suis montée au grenier, voir ce que ma mère et ma grand-mère étaient en train de farfouiller.
Ma grand-mère m’a tendu une robe cacharel que j’ai enfilée par-dessus mon pyjama.
Je suis allée me doucher, puis suis descendue, juste vêtue de cette magnifique robe noire à papillons blancs.

J’ai croqué dans une savoureuse tartine de pain de campagne/foie gras/confiture de figues, tout en contemplant les champs givrés.
Je me sentais presque belle dans cette tenue, dans ce contexte, à ce moment précis.

Je suis remontée, relever mes mails, mais à part un message de mon oncle qui m’envoyait les photos de la veille, rien.
Ça m’a vaguement chagrinée, mais j’avais l’impression que le froid du dehors (ou bien le tourbillon de Noël) m’avait comme anesthésiée.

Il ne me donne pas de nouvelles. Il ne répond pas à mes messages. Bah. Je m’en préoccuperai plus tard. Pour l’instant ça n’a pas d’importance. Noël est toujours hors du temps.

Après le déjeuner, je suis allée porter une mandarine à mon grand-père. Je la lui ai épluchée et ne suis sortie de sa chambre que deux heures plus tard, après avoir regardé Casse-Noisette en parlant politique.

Il s’est ensuite endormi et j’ai attendu, patiemment, que mon oncle et mon parrain chéris débarquent enfin.

Il s’est réveillé deux heures plus tard, fatigué, usé.
Ma grand-mère a pris le téléphone pour décommander mon oncle.

Sur le coup j’étais déçue. Je sentais une boule de larmes grossir dans ma gorge, comme un caprice d’enfant, parce que j’attendais depuis le matin de voir mon parrain et sa chérie.
Alors je suis allée dans le salon, et là, mon parrain, comme s’il lisait dans mes pensées, m’a téléphoné pour me demander s’il pouvait passer chez nous quand on serait rentré.

Une heure après nous étions tous ensemble, dans notre salon, à regarder des albums photos et à parler du bébé en route.

Avant qu’ils ne repartent, on a voulu prendre des photos ensemble, mais toutes les photos étaient gâchées parce que j’ai l’incorrigible manie de fermer les yeux dès qu’il y a un flash.

On a dû prendre 10 photos avant d’en faire une où j’ai les yeux bien ouverts.
Parce que je n’ai pas envie que tout le monde pense que je suis totalement moche et totalement droguée. Bien que je sois naturellement moche et naturellement droguée.



J’ai réfléchi à ce à quoi pourraient bien ressembler mes résolutions pour 2008.
La première et l’unique à laquelle j’ai pensé correspondait à : Je fais tout pour convaincre le Prince que la vie à deux (lui avec moi) c’est vraiment mieux, et si ça ne marche pas, je ne m’acharne pas comme une bête, je continue de guérir, je continue de me contenter toute seule, je me laisse porter, et je me persuade que ce n’est pas de ma faute.

Je continue mon petit bonhomme de chemin.

Mon plus gros défaut est finalement un avantage. Souvent j’ai l’impression d’avoir déjà 30 ans, d’être déjà à l’âge où pense très sérieusement à si on va avoir des gosses ou pas, à ce qu’on va faire de sa peau si on a toujours pas rencontré quelqu’un.
Mais j’ai 17 ans !

Mon seul problème est que l’endroit le plus favorisé pour faire des rencontres est actuellement l’IUT, et qu’à l’IUT, les seules personnes qui pourraient éventuellement m’intéresser sont des professeurs.
Car je sais, pertinemment, et ce depuis que j’ai 8 ans, que la personne avec qui je partagerai ma vie sera plus âgée que moi. C’est évident. Et je me souviens même du jour où j’ai eu cette révélation. Je me souviens aussi du visage et de la voix de celui qui m’a persuadée de cela. Il s’appelait François-Xavier. C’était un comédien. Il ne m’a pas regardée, il ne sait même pas que j’existe. Mais pourtant lui a marqué ma vie.

L’Amour avec un grand A, c’est le Prince pour l’instant. Je ne suis pas du genre à changer d’avis, comme une girouette. Ça fait déjà plus d’un an qu’un fil se tisse, de moi à lui.
Bien que le début ait été contre mon gré. Sans que je m’en aperçoive réellement.
Je sais qu’il y a quelque chose. Comme une goutte d’essence qui attend patiemment la venue du feu avant de s’enflammer.
Mais s’il y met de la mauvaise volonté, je ne peux rien y faire.
Ou bien alors attendre d’être grande et attendre qu’il se sente plus libre.

C’est mon destin d’attendre.
J’ai du sang de Pénélope dans les veines, j’vous l’dis.

En attendant, le déménagement a lieu dans un mois, la maison est envahie de cartons, il faut que je me fasse à l’idée que je vais quitter définitivement cette maison dans laquelle je vis depuis douze ans, et sinon je suis complètement stone parce que je me suis fait arracher la dent de sagesse qu’il me restait et que l’anesthésie m’a bien shootée.

J’hésite à appeler le Prince, et puis je me sens sans courage.
Je me dis que s’il ne répond à aucun de mes messages alors qu’on s’était dit qu’on se verrait cette semaine, c’est mauvais signe.
Peut-être que la sentence est tombée, qu’il a finalement ses enfants, ou bien qu’au contraire, il les a encore moins.

Je me plais à rêver un réveillon du jour de l’an avec lui. J’ai toujours détesté le jour de l’an, parce qu’on restait toujours tous les quatre devant la télé, et qu’après minuit, on allait se coucher.
J’ai toujours préféré faire la fête.
Je crois qu’Amina a prévu de faire quelque chose dans l’appart de sa tante à Paris, alors ce sera très bien comme ça, ça me fera voir autre chose.

Je ne suis pas heureuse, peut-être est-ce à cause de cette douleur dans ma bouche. Mais je pense plutôt que c’est ce point d’interrogation, toujours ce même point d’interrogation, qui me ronge.

Tout à l’heure j’ai regardé Cria Cuervos, un film dont ma mère me parle depuis des années.
Lorsque le générique est apparu, avec la fabuleuse chanson Porque te vas, je me suis dit que, pour l’instant, la mort était presque inexistante dans ma vie, contrairement à la petite Ana, héroïne de l’histoire.
Mais que, par contre, l’Amour y était trop présent.

Mais rien n’est jamais en trop. Surtout pas l’Amour.




Ecrit par inconsciente, le Mercredi 26 Décembre 2007, 20:22 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

aphone
aphone
27-12-07 à 16:54

Joyeux noel Poupette !
De rien pour le texto, c'est pas grand chose =)
J'espère que tu reçois les MMS, parce que ça va se corser !
Pleins de bisous

 
inconsciente
inconsciente
27-12-07 à 18:46

Re:

C'est pas grand chose mais ça fait plaisir
Surtout quand ça vient de quelqu'un que tu as vu une fois en vrai, avec qui tu n'as partagé qu'une table pendant moins de deux heures, mais avec qui tu partages les détails les plus intimes de ta vie, presque chaque jour.
Les vrais amis ne sont pas forcément ceux qu'on pense.

Normalement je reçois les MMS hihi, chouette, car j'aime quand ça se corse !

<3

Enormes bisous