Hé petite fille je suis toi-même et je te parle
Hier soir, après avoir bu un bon thé fumé et avoir lu vos commentaires, je me suis sentie apaisée.
Et de nouveau optimiste. Calme. Presque souriante.
J'ai pris un peu de recul, mais je le fais toujours après avoir écrit la première surface de ma pensée.
Si je n'écris pas mes états d'âmes immédiats, je ne peux accéder si rapidement à cette prise de recul essentielle.
Tu as quand même passé trois heures avec lui, face à lui, tout près de lui, à boire son sourire et ses yeux brillants. À boire ses paroles. À rire de ses bêtises. À le dévorer des yeux. À parler de tout et de rien. De lui et de toi. Estime-toi heureuse !! C'est déjà formidable ! Il t'a même raccompagnée jusqu'à ta rue ! Vous avez marché, côte à côte, sur la place où vous auriez pu rencontrer des gens que vous connaissez. Vous avez souri ensemble, vous vous êtes confié des choses. C'était un moment de partage. Vraiment enrichissant. C'était un luxe de pouvoir passer ainsi trois heures avec lui, à te laisser enfumer par la fumée de ses cigarettes que tu aimes tant. De l'avoir pour toi, rien qu'à toi, pendant trois heures. D'être le principal objet de son regard. Son unique interlocutrice. Vous ne vous êtes pas ennuyés une seconde. Cela n'était que du bonheur. C'est encore une étape de l'évolution de votre relation, rien ne presse. Et ce déjeuner est peut-être décisif, mais pas dans le sens que tu croyais avant de t'y rendre. Vous vous êtes liés, un peu plus, d'affection, de confiance. Aucun de vous deux ne saurait vraiment définir ce que vous vivez ensemble. Vous n'êtes pas amants. Mais vous n'êtes pas vraiment amis. Vous êtes sur un pied d'égalité. Vos âges ne sont plus que de vagues chiffres. Ils n'ont plus aucun sens. Il t'appelle sa grande soeur, tu l'appelles Mon beau Prince, puis il t'appelle ma reine ou bien princesse. C'est flou. Mais ce n'est pas grave. Bien sûr tu rêves chaque nuit de poser ta tête sur son épaule, d'être entourée de ses bras, de caresser sa joue piquante, d'embrasser sa peau tendrement. Toi-même tu n'es même pas sûre de pouvoir réellement le désirer. Mais qu'importe. Vous avez tous les deux trop souffert, il vous faut du temps pour vous remettre. Et vous vous apprivoisez, calmement. Vous êtes complices.
C'est déjà beaucoup.
Quelques heures plus tard, je reçois un mail de lui.
Je viens d'avoir ton message et de finir ta magnifique compil
(...)
J'étais très content de te voir.
Je suis aux anges.
Finalement il m'en faut peu.
Et heureusement.
Ma devise était de faire de chaque seconde de ma vie une seconde exceptionnelle.
Je pourrais être déçue en me disant que je n'ai osé briser le platonique.
Mais en fait je ne le suis pas. Je l'ai été très peu finalement.
Car ces petits trésors de mots me suffisent pour l'instant.
Et ils transforment les secondes durant lesquels je les lis, en instants exceptionnels.
Magiques.
Vers 23h il se connecte.
Et ce n'est que vers 2 heures que je vais me coucher.
Encore trois heures, en tête à tête avec lui.
On écoute, ensemble, la compile que je lui ai offerte le midi même.
Avec quelques secondes de décalage, mais c'est super agréable.
De se dire qu'on entend les mêmes mots, les mêmes accords, au même moment.
Je lui dis qu'il est beau.
Il me dit que c'est sympa.
Il me dit qu'il a des gros doigts.
Je lui dis qu'il a de belles mains.
Il me dit qu'il va se faire un café.
Pendant ce temps je vais chercher un bout de chocolat.
Il me dit qu'il s'est fait son café dans le bol que je lui ai offert.
Je souris.
Pendant quelques minutes il ne répond plus.
Je lui demande s'il est toujours là.
Il me dit que oui.
Je lui dis que je croyais qu'il avait disparu, qu'il s'était échappé sur son cheval blanc.
Il me dit qu'il n'a pas de cheval, qu'il a un griffon.
J'éclate de rire.
Et ce n'est que délires et tendresse jusqu'à 2h du matin.
Je lui dis que je vais aller me coucher parce que je n'ai pas envie de croiser des insomniaques dans l'escalier.
Il me demande si ce sont des morts-vivants.
Je dis qu'on peut appeler ça comme ça oui vu leurs têtes.
Il me dit qu'il ne faut pas que je m'inquiète, qu'il va les tuer, qu'il est un mage.
Là je me demande s'il a compris que je parlais de mes parents...
Je lui dis trois fois bisous, deux fois bonne nuit.
Et je m'en vais m'endormir sur mon petit nuage moelleux.
Ce matin j'étais congelée quand je me suis réveillée.
J'ai descendu ma couette à 8h16 et me suis installée sur le canapé avec mon bébé macbook chéri.
J'ai vu toutes les merdes passer. Amour, Gloire et Beauté, précédé de tous les dessins animés pitoyables qui n'ont plus rien à voir avec ceux de mon enfance.
J'ai pris une douche brûlante, me suis habillée, suis retournée sous ma couette, ai regardé les feuilletons à l'eau de rose spécial ados boutonneux en vacances de france 2 et ça m'a fait du bien.
Je suis sortie vers midi pour rejoindre ma mère en ville.
Impossible de retrouver ma carte de métro, pas un sou ni dans ma tirelire ni nul part.
J'y suis allée à pied.
Je suis arrivée les pieds en compote, des cloques partout, la plante des pieds brûlée.
C'est reparti mon Kiki, j'en ai pour trois semaines à cicatriser...
Nous avons acheté des salades au huit à huit du coin puis sommes revenues au bureau pour manger.
À 12h53, Ingrid a débarqué et nous sommes allées prendre un café avec elle.
Ingrid je la connais depuis que je suis toute petite.
Ma mère travaille dans un cabinet médical, elle est secrétaire, et l'un de ses anciens patrons, Frédo -dont j'ai sûrement parlé précédemment en disant que je ne me remettais pas de sa mort récente- était médecin généraliste au cabinet, mais avait aussi d'autres affaires et prenait donc Ingrid, petite trentaine, beauté époustouflante, comme secrétaire particulière de ces affaires là.
Ingrid est adorable.
Elle est plutôt grande, très mince, les cheveux bouclés qu'elle attache en une tresse floue.
Le visage poudré, les lèvres rose carmin dont le contour est dessiné d'un trait noir très très fin, des effluves d'Angel qui se dégagent de son cou et de sa chevelure, des cils extra étirés par un mascara extra étirant et des yeux d'un bleu à te couper le souffle.
Elle pourrait paraître superficielle telle que je la décris, mais elle ne l'est pas du tout.
Elle est drôle, charmante.
Vers 13h40 je laisse ma mère à son bureau et, avant de reprendre mon métro, passe à la librairie dans laquelle travaille Hélène -dont je vous ai déjà parlé aussi, la copine de ma mère vous savez, celle qui a une petite douleur dans le regard et qui est un peu folle mais super affectueuse-.
Déjà derrière la vitre je la vois.
Je m'approche d'elle, elle est plongée dans une conversation avec sa collègue.
Je lui touche le bras droit de l'index.
Elle se retourne vers moi et son visage s'éclaire en un grand sourire.
-Qu'est-ce que tu fais là ???????
-Je suis venue te voir !
Là je la vois qui lance un regard entendu à sa collègue, un regard qui veut dire Héhé, t'as vu, moi y'a des gens qui viennent exprès pour me voir tellement y'm'adorent...
Elle sent bon.
Elle est toute mignonne.
Elle ouvre très grands ses yeux bleus.
On poursuit notre délire textotien et on rigole.
À chaque fois qu'elle m'écrit elle trouve un nouveau prénom au Prince.
Jean-Édouard, Jean-Claude, Jean-François, ...
Elle prend une grosse pile de livres et me dit qu'elle va aller travailler, qu'elle ferait bien une petite sieste mais que bon elle n'a pas vraiment le choix.
Elle me fait deux gros bisous, très appuyés, sur mes joues.
Je sens qu'elle est contente que je sois venue la voir.
Et ça me fait trop plaisir.
Je repars guillerette, les conneries de Yelle et de Michael Youn à fond dans mes oreilles.
Quand je rentre à la maison, il pleut des cordes.
Je me remets sur mon canapé, et puis j'attends.
J'écoute des tas de conneries, bidouille des tas de trucs, me dis qu'il faudrait que je fasse un Myspace pour la troupe d'expression scénique dont je ne fais plus partie mais dans laquelle j'ai toujours profondément envie d'investir mes idées et mon temps.
Maman me manque horriblement.
Je lui ai envoyé un texto tout à l'heure. Juste pour lui redire combien je l'aime et combien elle me manque.
Elle ne répondra sûrement pas mais il fallait que je lui dise.
Je suis un peu triste en pensant à elle, à la troupe, au lycée.
Admirative en me repassant tout le chemin que j'ai fait vers le Prince.
Puis de nouveau triste en me disant que plus jamais je ne resterai, stoïque, devant le lycée, à le regarder fumer.
Rêveuse en me disant que j'aurai bien d'autres occasions de passer du temps avec lui.
Mais quand même triste de me dire que tout ça c'est bien fini, que le Sacré-Coeur c'est du passé.
Je crois que c'est le deuil le plus douloureux que j'ai connu.
Car c'est un peu (beaucoup) un deuil.
Sauf que le Sacré-Coeur continue à vivre, même si je ne suis pas là.
Même sans moi.
Je pense beaucoup à la mort.
Ce n'est pas un truc qui m'effraie, ça n'est pas important.
Je ne fais pas de crises d'angoisse comme ma soeur.
Mais souvent je me pose la question de savoir comment je réagirai lorsque je serai confrontée à un vrai deuil à faire.
Au deuil d'une seule personne. D'une personne très chère, que je ne pourrai pas revenir voir même si je m'en vais plus loin. Une personne qui n'existera plus physiquement.
J'essaye d'analyser ce que je ressens vis-à-vis du décès de Frédo.
Mais je ne voyais pas assez Frédo pour que cela bouleverse complètement mon quotidien.
C'est encore différent.
Pour l'instant, je crois que je vais profiter d'être en vie, hein, et puis que ceux que j'aime le soient aussi, et puis on en reparlera plus tard, hein.
De toutes façons on en ressortira pas vivant.
Et de nouveau optimiste. Calme. Presque souriante.
J'ai pris un peu de recul, mais je le fais toujours après avoir écrit la première surface de ma pensée.
Si je n'écris pas mes états d'âmes immédiats, je ne peux accéder si rapidement à cette prise de recul essentielle.
Tu as quand même passé trois heures avec lui, face à lui, tout près de lui, à boire son sourire et ses yeux brillants. À boire ses paroles. À rire de ses bêtises. À le dévorer des yeux. À parler de tout et de rien. De lui et de toi. Estime-toi heureuse !! C'est déjà formidable ! Il t'a même raccompagnée jusqu'à ta rue ! Vous avez marché, côte à côte, sur la place où vous auriez pu rencontrer des gens que vous connaissez. Vous avez souri ensemble, vous vous êtes confié des choses. C'était un moment de partage. Vraiment enrichissant. C'était un luxe de pouvoir passer ainsi trois heures avec lui, à te laisser enfumer par la fumée de ses cigarettes que tu aimes tant. De l'avoir pour toi, rien qu'à toi, pendant trois heures. D'être le principal objet de son regard. Son unique interlocutrice. Vous ne vous êtes pas ennuyés une seconde. Cela n'était que du bonheur. C'est encore une étape de l'évolution de votre relation, rien ne presse. Et ce déjeuner est peut-être décisif, mais pas dans le sens que tu croyais avant de t'y rendre. Vous vous êtes liés, un peu plus, d'affection, de confiance. Aucun de vous deux ne saurait vraiment définir ce que vous vivez ensemble. Vous n'êtes pas amants. Mais vous n'êtes pas vraiment amis. Vous êtes sur un pied d'égalité. Vos âges ne sont plus que de vagues chiffres. Ils n'ont plus aucun sens. Il t'appelle sa grande soeur, tu l'appelles Mon beau Prince, puis il t'appelle ma reine ou bien princesse. C'est flou. Mais ce n'est pas grave. Bien sûr tu rêves chaque nuit de poser ta tête sur son épaule, d'être entourée de ses bras, de caresser sa joue piquante, d'embrasser sa peau tendrement. Toi-même tu n'es même pas sûre de pouvoir réellement le désirer. Mais qu'importe. Vous avez tous les deux trop souffert, il vous faut du temps pour vous remettre. Et vous vous apprivoisez, calmement. Vous êtes complices.
C'est déjà beaucoup.
Quelques heures plus tard, je reçois un mail de lui.
Je viens d'avoir ton message et de finir ta magnifique compil
(...)
J'étais très content de te voir.
Je suis aux anges.
Finalement il m'en faut peu.
Et heureusement.
Ma devise était de faire de chaque seconde de ma vie une seconde exceptionnelle.
Je pourrais être déçue en me disant que je n'ai osé briser le platonique.
Mais en fait je ne le suis pas. Je l'ai été très peu finalement.
Car ces petits trésors de mots me suffisent pour l'instant.
Et ils transforment les secondes durant lesquels je les lis, en instants exceptionnels.
Magiques.
Vers 23h il se connecte.
Et ce n'est que vers 2 heures que je vais me coucher.
Encore trois heures, en tête à tête avec lui.
On écoute, ensemble, la compile que je lui ai offerte le midi même.
Avec quelques secondes de décalage, mais c'est super agréable.
De se dire qu'on entend les mêmes mots, les mêmes accords, au même moment.
Je lui dis qu'il est beau.
Il me dit que c'est sympa.
Il me dit qu'il a des gros doigts.
Je lui dis qu'il a de belles mains.
Il me dit qu'il va se faire un café.
Pendant ce temps je vais chercher un bout de chocolat.
Il me dit qu'il s'est fait son café dans le bol que je lui ai offert.
Je souris.
Pendant quelques minutes il ne répond plus.
Je lui demande s'il est toujours là.
Il me dit que oui.
Je lui dis que je croyais qu'il avait disparu, qu'il s'était échappé sur son cheval blanc.
Il me dit qu'il n'a pas de cheval, qu'il a un griffon.
J'éclate de rire.
Et ce n'est que délires et tendresse jusqu'à 2h du matin.
Je lui dis que je vais aller me coucher parce que je n'ai pas envie de croiser des insomniaques dans l'escalier.
Il me demande si ce sont des morts-vivants.
Je dis qu'on peut appeler ça comme ça oui vu leurs têtes.
Il me dit qu'il ne faut pas que je m'inquiète, qu'il va les tuer, qu'il est un mage.
Là je me demande s'il a compris que je parlais de mes parents...
Je lui dis trois fois bisous, deux fois bonne nuit.
Et je m'en vais m'endormir sur mon petit nuage moelleux.
Ce matin j'étais congelée quand je me suis réveillée.
J'ai descendu ma couette à 8h16 et me suis installée sur le canapé avec mon bébé macbook chéri.
J'ai vu toutes les merdes passer. Amour, Gloire et Beauté, précédé de tous les dessins animés pitoyables qui n'ont plus rien à voir avec ceux de mon enfance.
J'ai pris une douche brûlante, me suis habillée, suis retournée sous ma couette, ai regardé les feuilletons à l'eau de rose spécial ados boutonneux en vacances de france 2 et ça m'a fait du bien.
Je suis sortie vers midi pour rejoindre ma mère en ville.
Impossible de retrouver ma carte de métro, pas un sou ni dans ma tirelire ni nul part.
J'y suis allée à pied.
Je suis arrivée les pieds en compote, des cloques partout, la plante des pieds brûlée.
C'est reparti mon Kiki, j'en ai pour trois semaines à cicatriser...
Nous avons acheté des salades au huit à huit du coin puis sommes revenues au bureau pour manger.
À 12h53, Ingrid a débarqué et nous sommes allées prendre un café avec elle.
Ingrid je la connais depuis que je suis toute petite.
Ma mère travaille dans un cabinet médical, elle est secrétaire, et l'un de ses anciens patrons, Frédo -dont j'ai sûrement parlé précédemment en disant que je ne me remettais pas de sa mort récente- était médecin généraliste au cabinet, mais avait aussi d'autres affaires et prenait donc Ingrid, petite trentaine, beauté époustouflante, comme secrétaire particulière de ces affaires là.
Ingrid est adorable.
Elle est plutôt grande, très mince, les cheveux bouclés qu'elle attache en une tresse floue.
Le visage poudré, les lèvres rose carmin dont le contour est dessiné d'un trait noir très très fin, des effluves d'Angel qui se dégagent de son cou et de sa chevelure, des cils extra étirés par un mascara extra étirant et des yeux d'un bleu à te couper le souffle.
Elle pourrait paraître superficielle telle que je la décris, mais elle ne l'est pas du tout.
Elle est drôle, charmante.
Vers 13h40 je laisse ma mère à son bureau et, avant de reprendre mon métro, passe à la librairie dans laquelle travaille Hélène -dont je vous ai déjà parlé aussi, la copine de ma mère vous savez, celle qui a une petite douleur dans le regard et qui est un peu folle mais super affectueuse-.
Déjà derrière la vitre je la vois.
Je m'approche d'elle, elle est plongée dans une conversation avec sa collègue.
Je lui touche le bras droit de l'index.
Elle se retourne vers moi et son visage s'éclaire en un grand sourire.
-Qu'est-ce que tu fais là ???????
-Je suis venue te voir !
Là je la vois qui lance un regard entendu à sa collègue, un regard qui veut dire Héhé, t'as vu, moi y'a des gens qui viennent exprès pour me voir tellement y'm'adorent...
Elle sent bon.
Elle est toute mignonne.
Elle ouvre très grands ses yeux bleus.
On poursuit notre délire textotien et on rigole.
À chaque fois qu'elle m'écrit elle trouve un nouveau prénom au Prince.
Jean-Édouard, Jean-Claude, Jean-François, ...
Elle prend une grosse pile de livres et me dit qu'elle va aller travailler, qu'elle ferait bien une petite sieste mais que bon elle n'a pas vraiment le choix.
Elle me fait deux gros bisous, très appuyés, sur mes joues.
Je sens qu'elle est contente que je sois venue la voir.
Et ça me fait trop plaisir.
Je repars guillerette, les conneries de Yelle et de Michael Youn à fond dans mes oreilles.
Quand je rentre à la maison, il pleut des cordes.
Je me remets sur mon canapé, et puis j'attends.
J'écoute des tas de conneries, bidouille des tas de trucs, me dis qu'il faudrait que je fasse un Myspace pour la troupe d'expression scénique dont je ne fais plus partie mais dans laquelle j'ai toujours profondément envie d'investir mes idées et mon temps.
Maman me manque horriblement.
Je lui ai envoyé un texto tout à l'heure. Juste pour lui redire combien je l'aime et combien elle me manque.
Elle ne répondra sûrement pas mais il fallait que je lui dise.
Je suis un peu triste en pensant à elle, à la troupe, au lycée.
Admirative en me repassant tout le chemin que j'ai fait vers le Prince.
Puis de nouveau triste en me disant que plus jamais je ne resterai, stoïque, devant le lycée, à le regarder fumer.
Rêveuse en me disant que j'aurai bien d'autres occasions de passer du temps avec lui.
Mais quand même triste de me dire que tout ça c'est bien fini, que le Sacré-Coeur c'est du passé.
Je crois que c'est le deuil le plus douloureux que j'ai connu.
Car c'est un peu (beaucoup) un deuil.
Sauf que le Sacré-Coeur continue à vivre, même si je ne suis pas là.
Même sans moi.
Je pense beaucoup à la mort.
Ce n'est pas un truc qui m'effraie, ça n'est pas important.
Je ne fais pas de crises d'angoisse comme ma soeur.
Mais souvent je me pose la question de savoir comment je réagirai lorsque je serai confrontée à un vrai deuil à faire.
Au deuil d'une seule personne. D'une personne très chère, que je ne pourrai pas revenir voir même si je m'en vais plus loin. Une personne qui n'existera plus physiquement.
J'essaye d'analyser ce que je ressens vis-à-vis du décès de Frédo.
Mais je ne voyais pas assez Frédo pour que cela bouleverse complètement mon quotidien.
C'est encore différent.
Pour l'instant, je crois que je vais profiter d'être en vie, hein, et puis que ceux que j'aime le soient aussi, et puis on en reparlera plus tard, hein.
De toutes façons on en ressortira pas vivant.
Ecrit par inconsciente, le Jeudi 23 Août 2007, 21:38 dans la rubrique Aujourd'hui.
Commentaires :
Re:
C'est bien de réagir comme ça.
Il faut être positif.
Et quand il nous arrive un grand malheur, il faut toujours penser à voir le côté positif.
Car il y en a toujours un.
J'ai pu l'observer à de nombreuses reprises.
Si je suis dans un sale état un jour, n'oublie pas de me rappeler qu'il faut être positive et que je suis en vie et que je suis quand même heureuse, malgré toutes mes balivernes !
Je compte sur toi ! ;)
Il faut être positif.
Et quand il nous arrive un grand malheur, il faut toujours penser à voir le côté positif.
Car il y en a toujours un.
J'ai pu l'observer à de nombreuses reprises.
Si je suis dans un sale état un jour, n'oublie pas de me rappeler qu'il faut être positive et que je suis en vie et que je suis quand même heureuse, malgré toutes mes balivernes !
Je compte sur toi ! ;)
C’est bien de vouloir vivre !
Bravo pour l’adjectif “guillerette” !
Te souhaite de le rester (guillerette) aussi longtemps que possible !
Bravo pour l’adjectif “guillerette” !
Te souhaite de le rester (guillerette) aussi longtemps que possible !
Re:
J'aime bien ce mot "guillerette" :)
C'est un peu démodé mais comme je ne suis pas du tout à la mode ça me plait bien.
ça me fait penser à une pâquerette et à l'état d'euphorie dans lequel j'étais toujours lorsque je gambadais dans le jardin de mes grands-parents à la recherche de la plus belle pâquerette.
Et puis ce petit mot désuet me fait aussi penser à ma prof d'espagnol, qui est pourtant très jeune mais qui utilise toujours ce genre de mot.
Un jour, elle m'a dit que j'étais croquignolette, et c'est un des plus beaux compliments qu'on a pu me faire !!
merci d'être passé mon cher Alberto !
C'est un peu démodé mais comme je ne suis pas du tout à la mode ça me plait bien.
ça me fait penser à une pâquerette et à l'état d'euphorie dans lequel j'étais toujours lorsque je gambadais dans le jardin de mes grands-parents à la recherche de la plus belle pâquerette.
Et puis ce petit mot désuet me fait aussi penser à ma prof d'espagnol, qui est pourtant très jeune mais qui utilise toujours ce genre de mot.
Un jour, elle m'a dit que j'étais croquignolette, et c'est un des plus beaux compliments qu'on a pu me faire !!
merci d'être passé mon cher Alberto !
C'est vrai que tu as de la chance, une chance immense, des heures avec ton Prince à parler. ça fait tellement plaisir de te sentir comme ça.
Ton article est parfait et respire le bonheur... juste la dernière phrase à enlever et tout sera vraiment parfait.
Ton article est parfait et respire le bonheur... juste la dernière phrase à enlever et tout sera vraiment parfait.
Re:
Merci :)
de me rappeler que j'ai quand même les moyens d'être heureuse :)
je pense à toi ma jolie Roxanne, et oui, tu as raison, la dernière phrase est inutile.
de me rappeler que j'ai quand même les moyens d'être heureuse :)
je pense à toi ma jolie Roxanne, et oui, tu as raison, la dernière phrase est inutile.
Chivato
27-08-07
à 00:24
aubes
J'ai bien aimé lire cet article. Plongée dedans jusqu'à la fin, j'avais à peine remarqué qu'il était fini.
On te sent dans un état d'esprit positif, automatiquement ça me met dans le même.
Ca m'a fait rire le Prince qui n'a pas forcément compris que tu parlais de tes parents.
Et puis ça m'a rappelé, la fin. En vacances je suis allée visiter en compagnie de l'amie avec laquelle j'étais partie un cimetière, celui où reposent ses grands parents. Je regardais toutes ces tombes, j'imaginais les corps sous la terre, inertes à jamais. J'étais triste de voir les dates de ceux qui n'ont pas eu le temps de vivre plus que dix-huit années, ou même moins. J'imaginais tout ce qu'ils auraient encore voulu faire, les projets, les rêves, les choses à demi commencées.
Et puis d'un coup, en sortant, j'ai réalisé la chance que j'avais d'être encore en vie, de sentir encore mes bras, mes jambes, de pouvoir en faire ce que je veux et aller où je veux. De sentir encore mon coeur battre. J'ai eu plus que jamais envie de vivre, vivre pour eux. Leur chance était passée, pas la mienne. Je m'étais sentie euphorique. Et. Oui. Le reste on en reparlera plus tard hein.
:-)