J'entends encore
-Tu mets combien de temps à venir à peu près ?
-Oh un quart d'heure je crois
-Bon alors devant l'entrée du centre commercial dans un quart d'heure
-Super
Je regarde partout.
Et puis je vois une grande silhouette et une petite à côté.
Un polo noir.
Des lunettes de soleil sur le front.
Et puis cette attitude que personne n'a.
Je vais à sa rencontre.
On s'embrasse, j'embrasse Robin.
On s'asseoit à une terrasse.
Je suis en face de lui mais j'ai le soleil dans la gueule.
Alors je prends mon siège et me mets à côté de lui.
Robin n'arrête pas de parler mais il est plutôt marrant.
Il a un magazine de jeux vidéos.
Il pose plein de questions.
Je me délecte de pouvoir le regarder si près et dans une circonstance si peu habituelle, mais je regrette de ne pas pouvoir encore lui caresser la joue, l'embrasser doucement, passer mes doigts dans ses petits cheveux, poser ma tête sur son épaule, respirer son odeur, le serrer contre moi, lui dire que je l'aime comme il est et que toutes ses faiblesses et ses défauts m'attendrissent presque encore plus que ses qualités.
Je me gave de son sourire.
J'entends Robin qui, entre deux phrases intéressées du genre "Tu m'achètes ça ?", dis Pourquoi quand tu souris on voit pas tes dents ? mais le temps que mon prince réponde à la question d'avant, je ne suis pas sûre qu'il ait entendu cette question sur son sourire.
S'il avait laissé un petit silence je lui aurais (re)dit que son sourire est le plus beau du monde.
En fait je n'ai pas vraiment le temps de finir mes phrases.
Parce que le petit n'arrête pas de parler.
À un moment on parle de sites de vidéos.
Mon prince me demande ce que c'est que ce site Dailymotion.
Je lui explique que c'est un site sur lequel plein de gens comme moi, comme lui postent des vidéos, personnelles ou piratées et que tout le monde peut les regarder.
Robin demande s'il peut mettre une vidéo sur internet.
Mon prince répond : Oui mais quoi comme vidéo ?
Et le petit répond : Bah j'vous ai déjà vu maman et toi quand vous étiez bourrés.
J'ai l'impression de voir mon prince blémir.
J'ai envie de le serrer dans mes bras. De lui dire que je m'en fous. Que ça n'a pas d'importance. Que je l'aime. Qu'il n'est ni nul, ni médiocre, qu'il n'est pas un pauvre type minable, que je l'aime de tout mon coeur, qu'en moi il est en or, qu'avec mon regard il est le plus beau du monde.
Il dit : Oui mais t'as pas filmé.
Robin répond : Ouais mais je pourrais le faire...
Mon prince conclut par un bref Ouais...
Je me mets à sa place, j'imagine que je rougirais de l'intérieur, que je me sentirais tout froid et prêt à défaillir, que je ne m'écouterais plus parler, que je ferais comme si la personne intruse (en l'occurence moi) n'était pas là, et que je la jouerais le plus naturel possible.
Notre conversation ne fut pas très fructueuse puisque d'abord nous étions toujours interrompus par Robin puis qu'ensuite je ne suis pas très douée pour la parole et que c'était toujours à lui de relancer la conversation.
Mais j'aimerais tant me retrouver seule avec lui, comme quand nous passions ces récréations tous les deux devant le lycée.
Mais là encore il y avait des tue-l'amour qui passaient, des élèves qui lui demandaient des choses idiotes, des collègues qui venaient discuter avec lui et qui le rammenaient dans la salle des profs.
Je voudrais tant ne pas être interrompue.
Même lorsque c'est un silence qui flotte entre nous.
Robin gigote sur sa chaise.
Il saute au dessus des jardinières.
Il joue avec un caddie.
Il pique le briquet de mon Prince.
Il n'arrête pas de demander Bon, on rentre ? Qu'est-ce qu'on mange ? Quelle heure il est ? Je vais louper ce que je voulais regarder à la télé...
Quand cela fait à peu près une heure que nous sommes à la terrasse le Prince cède et dit Bon, oui Robin, on va y aller.
Je commence seulement à l'intéresser lorsque, arrivée dans leur rue, je me mets à lui parler d'Harry Potter.
Il s'approche de moi, on se fait la bise.
Je l'embrasse très près de la bouche.
Je sens presque la petite humidité du coin de ses lèvres sur le coin de mes lèvres à moi.
J'ai envie de pleurer.
Je veux pas qu'il s'en aille.
Je veux rester près de lui.
Je veux qu'il me serre dans ses bras.
Mais je souris.
J'embrasse Robin.
Il se retourne une dernière fois et me dit Bonnes vacances, à bientôt !
Je me retourne, je le regarde s'en aller.
J'ai le coeur qui fait des bonds.
Je voudrais rester là dans le soleil qui tombe, dans la lumière orangée, et pouvoir encore lui courir après.
-Oh un quart d'heure je crois
-Bon alors devant l'entrée du centre commercial dans un quart d'heure
-Super
Je regarde partout.
Et puis je vois une grande silhouette et une petite à côté.
Un polo noir.
Des lunettes de soleil sur le front.
Et puis cette attitude que personne n'a.
Je vais à sa rencontre.
On s'embrasse, j'embrasse Robin.
On s'asseoit à une terrasse.
Je suis en face de lui mais j'ai le soleil dans la gueule.
Alors je prends mon siège et me mets à côté de lui.
Robin n'arrête pas de parler mais il est plutôt marrant.
Il a un magazine de jeux vidéos.
Il pose plein de questions.
Je me délecte de pouvoir le regarder si près et dans une circonstance si peu habituelle, mais je regrette de ne pas pouvoir encore lui caresser la joue, l'embrasser doucement, passer mes doigts dans ses petits cheveux, poser ma tête sur son épaule, respirer son odeur, le serrer contre moi, lui dire que je l'aime comme il est et que toutes ses faiblesses et ses défauts m'attendrissent presque encore plus que ses qualités.
Je me gave de son sourire.
J'entends Robin qui, entre deux phrases intéressées du genre "Tu m'achètes ça ?", dis Pourquoi quand tu souris on voit pas tes dents ? mais le temps que mon prince réponde à la question d'avant, je ne suis pas sûre qu'il ait entendu cette question sur son sourire.
S'il avait laissé un petit silence je lui aurais (re)dit que son sourire est le plus beau du monde.
En fait je n'ai pas vraiment le temps de finir mes phrases.
Parce que le petit n'arrête pas de parler.
À un moment on parle de sites de vidéos.
Mon prince me demande ce que c'est que ce site Dailymotion.
Je lui explique que c'est un site sur lequel plein de gens comme moi, comme lui postent des vidéos, personnelles ou piratées et que tout le monde peut les regarder.
Robin demande s'il peut mettre une vidéo sur internet.
Mon prince répond : Oui mais quoi comme vidéo ?
Et le petit répond : Bah j'vous ai déjà vu maman et toi quand vous étiez bourrés.
J'ai l'impression de voir mon prince blémir.
J'ai envie de le serrer dans mes bras. De lui dire que je m'en fous. Que ça n'a pas d'importance. Que je l'aime. Qu'il n'est ni nul, ni médiocre, qu'il n'est pas un pauvre type minable, que je l'aime de tout mon coeur, qu'en moi il est en or, qu'avec mon regard il est le plus beau du monde.
Il dit : Oui mais t'as pas filmé.
Robin répond : Ouais mais je pourrais le faire...
Mon prince conclut par un bref Ouais...
Je me mets à sa place, j'imagine que je rougirais de l'intérieur, que je me sentirais tout froid et prêt à défaillir, que je ne m'écouterais plus parler, que je ferais comme si la personne intruse (en l'occurence moi) n'était pas là, et que je la jouerais le plus naturel possible.
Notre conversation ne fut pas très fructueuse puisque d'abord nous étions toujours interrompus par Robin puis qu'ensuite je ne suis pas très douée pour la parole et que c'était toujours à lui de relancer la conversation.
Mais j'aimerais tant me retrouver seule avec lui, comme quand nous passions ces récréations tous les deux devant le lycée.
Mais là encore il y avait des tue-l'amour qui passaient, des élèves qui lui demandaient des choses idiotes, des collègues qui venaient discuter avec lui et qui le rammenaient dans la salle des profs.
Je voudrais tant ne pas être interrompue.
Même lorsque c'est un silence qui flotte entre nous.
Robin gigote sur sa chaise.
Il saute au dessus des jardinières.
Il joue avec un caddie.
Il pique le briquet de mon Prince.
Il n'arrête pas de demander Bon, on rentre ? Qu'est-ce qu'on mange ? Quelle heure il est ? Je vais louper ce que je voulais regarder à la télé...
Quand cela fait à peu près une heure que nous sommes à la terrasse le Prince cède et dit Bon, oui Robin, on va y aller.
Je commence seulement à l'intéresser lorsque, arrivée dans leur rue, je me mets à lui parler d'Harry Potter.
Il s'approche de moi, on se fait la bise.
Je l'embrasse très près de la bouche.
Je sens presque la petite humidité du coin de ses lèvres sur le coin de mes lèvres à moi.
J'ai envie de pleurer.
Je veux pas qu'il s'en aille.
Je veux rester près de lui.
Je veux qu'il me serre dans ses bras.
Mais je souris.
J'embrasse Robin.
Il se retourne une dernière fois et me dit Bonnes vacances, à bientôt !
Je me retourne, je le regarde s'en aller.
J'ai le coeur qui fait des bonds.
Je voudrais rester là dans le soleil qui tombe, dans la lumière orangée, et pouvoir encore lui courir après.
Ecrit par inconsciente, le Mercredi 25 Juillet 2007, 00:30 dans la rubrique Aujourd'hui.
Commentaires :
Re:
Comment interpretes tu son comportement ?
De la jalousie de voir son père passer du temps avec une inconnue ?
Sais tu s'il est tout le temps comme ça ?
Re:
Je pense qu'il faisait ça pour se faire remarquer devant moi qu'il ne connaît pas.
Mon Prince m'a dit qu'il était très insolent et que sa soeur aussi
Qu'ils étaient très durs
Je crois que le divorce n'a rien arrangé.
Apparemment avant de divorcer, sa femme sortait tout le temps et le laissait donc sans arrêt s'occuper d'eux et donc il devenait sévère et n'avait plus que le mauvais côté de la relation père/enfants.
Maintenant il les a : la moitié des vacances, tous les mercredis et un week-end sur deux alors forcément ça change, et donc dans ces moments je pense qu'il leur accorde tout parce qu'il sait qu'ils souffrent et il tente sûrement de se faire pardonner en leur faisant leur quatre volontés.
Alors je pense qu'il y a beaucoup de ça
mais peut-être aussi un peu du fait qu'il était obligé d'accompagner mon prince car il ne pouvait pas les laisser tous les deux dans l'appart tous seuls, donc il devait m'en vouloir et lui en vouloir un peu de le séparer de ses affaires pendant une heure, d'imaginer que sa soeur était à l'ordinateur pendant que lui devait attendre que son père dise "il est l'heure on rentre", et puis peut-être aussi parce que mon prince me parlait et m'accordait un peu de son attention et ne lui accordait pas toute son attention à lui, comme d'habitude.
Je ne sais pas si c'est très clair mais je pense que tous ces facteurs sont en cause.
:)
Mon Prince m'a dit qu'il était très insolent et que sa soeur aussi
Qu'ils étaient très durs
Je crois que le divorce n'a rien arrangé.
Apparemment avant de divorcer, sa femme sortait tout le temps et le laissait donc sans arrêt s'occuper d'eux et donc il devenait sévère et n'avait plus que le mauvais côté de la relation père/enfants.
Maintenant il les a : la moitié des vacances, tous les mercredis et un week-end sur deux alors forcément ça change, et donc dans ces moments je pense qu'il leur accorde tout parce qu'il sait qu'ils souffrent et il tente sûrement de se faire pardonner en leur faisant leur quatre volontés.
Alors je pense qu'il y a beaucoup de ça
mais peut-être aussi un peu du fait qu'il était obligé d'accompagner mon prince car il ne pouvait pas les laisser tous les deux dans l'appart tous seuls, donc il devait m'en vouloir et lui en vouloir un peu de le séparer de ses affaires pendant une heure, d'imaginer que sa soeur était à l'ordinateur pendant que lui devait attendre que son père dise "il est l'heure on rentre", et puis peut-être aussi parce que mon prince me parlait et m'accordait un peu de son attention et ne lui accordait pas toute son attention à lui, comme d'habitude.
Je ne sais pas si c'est très clair mais je pense que tous ces facteurs sont en cause.
:)
Pitseleh
J'adore tes mots également.
Il m'ont propulsé dans la situation et j'ai ressenti un tas de choses. Ce sentiment de gêne, ce truc dans l'estomac, ces envie que l'on doit maîtriser et cette difficulté de se dire qu'on le reverra au prochain épisode. Que pour le moment il doit partir.
Je lui aurais courru combien de fois après ? Et combien de temps ?
J'ai arrêté de compter.