J'ai écrit au moins deux ou trois articles que j'aurais pu poster ce matin, mais ils n'avaient aucun intérêt.
Ils disaient tous la même chose, avec des mots tournés différemment.

J'ai acheté un micro ondes jaunes, des plaques électriques et un très beau portemanteau.
Voilà ce qu'ils disaient.

Vendredi, quand ma mère est revenue de son travail, elle m'a dit que par terre, dans son bureau, elle avait trouvé une toute petite pochette tissée, qu'elle l'avait ramassée mais qu'elle avait eu peur de l'ouvrir car ce qu'elle palpait l'effrayait un peu.
Je me suis étonnée, elle m'a dit que oui, que c'était dur mais que ça piquait un peu.
Qu'elle avait peur qu'il y ait une bête dedans.
J'ai rigolé et lui ai dit qu'il fallait qu'elle l'ouvre.

Samedi midi, quand elle revenue, elle m'a tendu la petite pochette, et m'a dit qu'elle avait trouvé dedans six petites poupées.
Je l'ai ouvert et j'ai en effet vu six petites poupées minuscules.
Des poupées du Guatemala, celles à qui les enfants confient leurs malheurs avant de s'endormir, qui les déposent sous leur oreiller et qui, au réveil, se retrouvent débarassés de leurs tourments et de leurs problèmes.
Elle m'a donné trois des poupées et je les ai mises dans la petite boîte en forme de coeur qu'Anastasia m'avait rammené de Genève.

Samedi soir, après avoir revu le fabuleux film de Blier Merci la vie, j'ai éteint ma lampe de chevet, ai enlevé mes lunettes et j'ai parlé aux poupées pendant plusieurs minutes.
J'ai pleuré, les ai mises sous mon oreiller et me suis sentie soudain très bien.

Le lendemain j'étais toujours autant dans la brume qui m'enveloppe désormais continuellement la tête.

Mais ce matin les choses se sont bizarrement arrangées.
J'ai reçu un message terrible, injuste, qui m'a déchiré le coeur.
J'y ai répondu avec sincérité.
Et ouf, j'ai reçu une réponse pleine d'excuses et d'explications.
Ainsi il y a quelques heures vous m'auriez ramassé à la petite cuillère, et là maintenant ça va.
Enfin c'est beaucoup dire.
Mais je me sens mieux.
Délivrée d'un certain poids.

Je n'ai pas encore eu de nouvelles de lui mais ça ne devrait pas tarder.
Je lui ai envoyé un article sur le golf par la poste, et quelques chansons dans un mail.
Je ne m'inquiète pas.
Je savoure tout ce que j'ai déjà écrit dans l'article précédent.

J'ai aussi écrit à Sylvaine, elle m'a répondu à deux reprises et cela m'a fait très plaisir.
Sylvaine adoucit toujours mon humeur.

Ma soeur est enfin rentrée.
Elle me manquait mais je sais qu'elle va vite m'énerver.
En même temps c'est à moi de faire quelques efforts : elle reprend l'école mardi prochain -elle rentre en 6eme- et la semaine d'après je m'en vais, pour de bon, et pour ne revenir que les week-ends.

Garfu doit sûrement être rentrée à l'heure qu'il est.
J'ai hâte de la revoir, je ressens le besoin viscéral depuis quelques jours de recevoir un peu de tendresse.
Et d'en donner.
J'ai envie de la serrer dans mes bras.

Demain je vais recommencer à être un peu active.
Genre aller acheter ELLE (mon sport du lundi !), me faire faire une carte à la SNCF, aller porter des photos, etc.
J'ai le bras gauche un peu à l'agonie car j'ai eu un vaccin il y a quelques heures et que cela commence seulement à se réveiller.
Mais demain ça devrait être passé.

Je suis dans le salon, les parents sont montés se coucher, ma soeur est devant Intervilles.
Nathalie Simon me fait penser à ma coiffeuse adorée, Vanessa, et à ma sirène -ma prof de sport chérie dont j'ai beaucoup parlé dans mon joueb précédent-.
Alors Intervilles n'est pas ma grande passion mais comme il y a Nathalie Simon, je supporte.
Et puis bon je peux bien faire ça pour ma soeur.

C'est marrant comme plusieurs des femmes que j'aime (de plein de formes d'amour différentes bien sûr) se ressemblent. Claire. Sylvaine. Sirène. Vanessa. Cela m'a toujours troublée. Quand je suis tombée d'amour pour Sylvaine, je retrouvais cette douceur qui m'avait tant émue chez Claire. Claire que j'avais perdue depuis plusieurs années. Quand j'ai eu sport en première, j'ai été perturbée par la sirène qui me faisait étrangement penser à quelqu'un. À Sylvaine. Et comme Sylvaine me manquait, je me noyais un peu plus dans les yeux de la Sirène, me gavant de ses intonations, les mêmes que celles de Sylvaine, et de ses petits mots doux. Quand j'ai rencontré Vanessa, je retrouvais cette douceur si particulière aux trois autres. Cette différence, sensible dans le regard et dans la façon de parler.

J'espère que je vais pouvoir revoir maman la semaine prochaine.
Je sais que je vais l'apercevoir mardi, mais je voudrais l'avoir quelques minutes pour moi toute seule avant de partir.
Manger avec elle un midi.
Et se parler, comme on l'a fait tout au long de l'année.
Ces petits moments privilégiés, de rire et d'émotion, où j'avais l'impression d'avoir une maman fabuleuse, une maman magique, une raison de vivre.

Il va falloir que je trouve d'autres raisons de me lever le matin.
D'autre que le fait de voir le soleil des cheveux de maman au loin dans la rue, ou dans la twingo rose.
D'autre que le fait d'attendre impatiemment et fébrilement l'heure de la pause pour voir la longue silhouette aimée sortir son briquet et allumer, rêveur, sa cigarette Winston.

Déjà il y aura Garfu qui sera là.
Ce sera déjà beaucoup.
Et puis à l'IUT je trouverai de nouvelles têtes auxquelles m'attacher.
Des têtes que j'aurai hâte de revoir le lendemain.

J'ai beaucoup de mal à vivre sans les autres.
Et même si les autres sont peu.
Je me nourris d'eux.

Comme maman je suis un vampire.
Un vampire d'affection.