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Pourtant
Il est environ 10h30.
Je suis sur mon lit.
Le soleil éclabousse les draps d'une flaque de lumière.

Et je sommeille paisiblement, tentant d'étouffer les cris de mon corps, cerné de courbatures.
Les traits d'A m'apparaissent. Ses traits fins. Son regard mi-doux mi-acide. Toujours un peu ambiguë. Son rire.

Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis en train de rêver de lui.
Je ne veux plus aller trop vite (et pourtant).
Et puis je ne suis pas brûlée par l'amour.
Mais il occupe un petit morceau de mon esprit.

Et ça fait du bien, car quand je n'ai plus personne dans mon esprit, je m'inquiète.
Mes rêves princiers se déchirent, comme un papier qu'on ne voudrait tellement pas garder qu'on le froisse après l'avoir déchiré. Ils sont à la poubelle.

Un goût d'amertume au fond de la gorge.

Comment peut-on avoir changé à ce point ?
L'amour m'avait-il rendue aveugle ?
Était-il déjà ce grand échalas d'aigres sentiments aux sourcils froncés ?
Peut-être.
Pourtant pendant plus d'un an, mon doux regard l'avait transformé.
En un homme charmant, attentioné, drôle, touchant, souriant, ...
En un Prince Charmant, plein de défauts, mais tellement plus beau que s'il avait été parfait.

En écoutant les élèves parler dans les couloirs, en discutant avec certains de mes camarades, je réalise que tous considèrent Clooney comme un sale monsieur je-sais-tout arrogant. Bien roulé, certes, pas désagréable à regarder, mais arrogant. Limite imbuvable.

Et pourtant ce n'est pas ce que j'ai vu en lui, ni ce que je vois.
Je vois un homme sensible, plein de ressources et de connaissances, dans un univers très spécial, un peu à l'écart (bien qu'il fasse tout pour que cela ne se voie pas).

Il m'a prêté quelques dvd, et je lui ai prêté Talons aiguilles qu'il n'avait pas vu.
En allant le déposer dans son casier, j'ai réalisé à quel point ce film était bon. Je le savais déjà, bien sûr, mais en le revoyant à grande vitesse dans mon cerveau, ça me crevait les yeux.

J'aime bien la complicité cinématographique qui s'installe.
Complicité c'est bien. Cinématographique c'est encore mieux.

Jeudi soir on a fait la fête avec ma classe et Garfu.
Mes chaussures me blessaient. J'ai passé la soirée pieds nus.
Vers 1h du matin, quand Garfu était partie avec ses copains boire un autre verre ailleurs, j'ai descendue la rue jusqu'à la plage, avec Camille.

Nous sommes bien restées une demi-heure devant le ciel étoilé, devant la mer sombre et calme, avec au loin, les petits points lumineux de la ville, nouvelle constellation.
À un moment j'ai relevé la tête et j'ai vu une étoile filante.
Je me suis empressée de faire un voeu. Un voeu brouillon, parce que mon esprit était un peu embrouillé par les verres d'alcool. Mais un voeu quand même.

La serveuse était jolie, elle me souriait et j'aimais bien.
Le type le plus vieux de la soirée est venu danser avec moi, tous s'écroulaient de fatigue sur les chaises autour et il ne restait plus que moi dans ma robe à pois, les pieds noirs de crasse, et lui, qui me faisait tourner tourner tourner.
Comme quoi quand ce ne ce sont pas les vieux qui m'attirent, c'est moi qui les attire.

Ça aurait pu me plaire et pourtant, à l'intérieur de mon corps qui ne s'arrêtait plus de danser, je me sentais d'une froideur extrême. Je ne savais même plus pourquoi.
Était-ce le fait que j'aurais préféré être en train de danser avec celui (ou celle) qui me plait ?
Cette idée de me préparer, de me faire belle pour me rendre à une soirée à laquelle, évidemment, la seule personne que j'avais envie de voir ne serait pas présente ?
Cette idée qui me réjouissait pourtant, avant même d'avoir bu des verres, devant le miroir de la salle de bains.

-bon je vais prendre une douche et faire ma fille (pour une fois) parce que ce soir.. je sors !
-
hasta luego guapo
-ah oui ... ;)
-tu veux me rendre jaloux ;)
-nan pourquoi je ferais ça ?

Je me sens un peu paumée.
Pas forcément mal, ni même malheureuse.
Mais je ne sais plus bien ce que je veux.
Je ne sais plus bien à quoi rêver.

J'essaye de reprendre des forces.

Je dessine avec la tablette graphique que j'ai eue pour mon anniversaire. (*)

Peut-être que les vacances m'aideront.
Une petite semaine avec Ninou. Une petite semaine à St Malo.

Mais je ne me sens pas stable. Je me sens bancale.
Paumée j'vous dis. Embrouillée.
Et quand je suis embrouillée jusque dans mon écriture, c'est mauvais.
C'est pour ça que j'ai moins écrit cette semaine.

Je ne sais plus bien à quoi je dois m'accrocher.
À qui.

Alors je me laisse porter.
Et j'attends.
Comme toujours.


Ecrit par inconsciente, le Samedi 29 Mars 2008, 12:01 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

exvag
exvag
29-03-08 à 13:15

Il y en aura d'autres Marie,
Des soirées de danse,
Des voeux brouillons mais qui donne la vie belle,
Des envies de faire la fille,
Et des vacances,

Tiens bon la rampe,
Il te faudrait un guide.

Mais surtout, continue des mots et tes dessins.

 


 
inconsciente
inconsciente
29-03-08 à 14:06

Re:

Oui il y aura tout ça d'autre.
Je me rends compte que j'avais plein de choses à raconter et que je ne vous ai rien dit.
Comme par exemple que je suis allée voir le magnifique film de Claudel, que j'ai passé 4h avec A hier, ...
Paumée vraiment !
Mais pas malheureuse  :)


 
exvag
exvag
29-03-08 à 15:55

Re:

Pourquoi paumée ?

Tu nous parles de belles choses.

 
Elwinwea
Elwinwea
29-03-08 à 15:47

Tiens des histoires de danse... A croire que nous sommes montées sur des routes paralèlles... Pas tout à fait, pourtant.

Je me revois, cet automne, dans ma demi-vie après la disparition totale de l'Ignorant. Comme libérée d'un grand poids, mais insensible à tout... Je ne mangeais presque que des fruits, tout le reste me semblait cendres. A ces moments j'ai réalisé que j'avais des vrais amis, parce qu'il m'ont soutenue. Nati, ma Garfu, y était pour beaucoup.

Un voile se déchire... Est-ce que c'est nous qui les avons imaginé comme nous les voyions, où l'étaient-ils sans que personne ne le voie.

C'est amusant cette complicité que tu développes avec Clooney, ça me parle beaucoup.

Quant à moi je ne peux plus me laisser porter par le vent... Je suis arrivée à un croisement. Tu arriveras toi aussi bientôt à un croisement et tu te relanceras dans la vie, j'en suis sûre.