Prince
Il était mon prof de maths en Première.
La première fois que je l’avais vu, j’étais en CM2. Le collège avait organisé une journée de stage d’observation pour les futurs 6ème. Je me retrouvais parrainée par une certaine Elodie, et assistais à une heure de français et une heure de maths.
Tout se passait bien, mais ça me terrorisait un peu. Je me disais que jamais je n’arriverais à tout bien apprendre.
C’était lui, le prof de maths.
Je me souviens avoir été marquée par lui. Je ne me souviens pas trop comment, mais quelque part en moi, je m’en souviens.
Souvent il était en retard.
Parfois il était adorable, souriant, de très bonne humeur. Il blaguait.
Parfois il avait les sourcils froncés, d’office, de la colère dans la voix, et une haleine déjà chargée à 10h30.
Amina était dure avec lui, elle n’arrêtait pas de le traiter d’alcoolo, pas devant lui bien sûr, entre nous. Mais elle était sans pitié.
Moi je me souviens qu’il m’attendrissait déjà.
J’ai toujours été attirée par ces personnes un peu délaissées, auxquelles il suffirait de peu pour aller mieux.
Il avait un sourire absolument renversant.
Je me souviens aussi qu’il me plaisait quand il portait son pull blanc.
Je ne crois pas me l’être dit, m’être dit « oh il est beau avec son pull blanc », mais je me souviens d’un mardi après-midi où on l’attendait, assis dans le couloir, dos au mur, et il était arrivé, l’air hagard, longue silhouette voûtée. Et avec son pull blanc.
Et je l’avais trouvé beau.
Silencieusement.
Et presque inconsciemment.
Je n’aimais pas trop les maths, cela n’a jamais été mon fort, surtout quand je suis arrivée en Première.
Je sortais de la 2de, d’une année à la fois fabuleuse et cauchemardesque, qui m’avait beaucoup secouée.
De plus, la prof de maths, Mme J, ne pouvait pas me voir, moi qui disais à qui voulait l’entendre que j’irais en L. La petite littéraire maussade et révoltée que j’étais ne lui plaisait pas.La femme au ventre pendant, à l’humour douteux et au parfum détestable ne me plaisait pas non plus.
Ça tombait bien.
Mais en Première, tout s’est arrangé.
D’abord mon entente inespérée et merveilleuse avec ma nouvelle prof de français, qui me comprenait incroyablement. On s’échangeait des regards très appuyés, sans se dire un mot. C’était magique. C’était comme une histoire d’amour mais sans mots. Mais ce n’était pas une histoire d’amour. C’était juste une histoire.
Mes notes sont joliment montées et je me suis vraiment épanouie dans chaque matière.
Et puis en maths, plus question de fonctions, d’équations et de toutes ces horreurs.
J’ai apprivoisé les statistiques et j’ai obtenu 19 à l’épreuve anticipée de Maths-Info.
Quelques jours après mon entrée en Tale, je passais devant l’accueil pour rentrer chez moi quand j’ai entendu des applaudissements.
C’était lui, qui m’applaudissait en me souriant.
Nous avons discuté quelques minutes. Un peu trop mathématique à mon goût mais c’était sympa.
Et puis fin novembre je me suis mise à rêver de lui. Toutes les nuits.
Il venait me chercher, je lui sautais dans les bras, mes jambes autour de sa taille, et il me disait « Oh mon amour, comme tu m’as manqué. Je t’aime tellement ! ».
Jamais rien d’érotique.
Des sentiments amoureux, des mots doux et de la tendresse.
Des situations, des endroits, des mots, toujours différents.
Mais avec cette même douceur au fond.
La première fois j’étais très étonnée.
Et puis je m’y suis faite.
Cela devenait agréable.
Pour Noël, j’avais dit à quelques camarades qui me charriaient que j’allais lui offrir une boîte de chocolats pour contrer le sort.
La veille des vacances, je me pointe le midi devant ses collègues fumeurs et demande où est passé Monsieur C.
Ils me disent qu’il vient juste de partir, qu’il est parti faire un golf et qu’il ne reviendra au Sacré-Cœur qu’à la rentrée.
J’étais un peu triste sur le coup et une étrange mélancolie m’a poursuivie toute la journée.
Je ne comprenais pas pourquoi le fait de l’avoir raté agissait tellement sur mon moral.
Cela n’était pas important après tout.
J’avais emballé la boîte d’un papier kraft violet, l’avais entourée de bolduc brillant, j’avais écrit son nom avec de petites lettres dorées autocollantes et j’avais collé un Père Noël dessus. C’était très beau.
Le soir il y avait un bal.
Tous en tenue de soirée.
J’avais trouvé une robe géniale chez un soldeur, une robe qui coûtait 200 euros et que j’avais payé 22.
Rouge avec plein de frou-frou en forme de cœur. Les épaules dénudées.
Quand je revois des photos de moi avec je me trouve horrible, mais quand je la mets et que je me regarde dans le miroir, je me plais.
Je crois que je devrais me maquiller un peu.
Cela donnerait plus d’équilibre à mon teint qui pâlit si vite.
Vers 23h, plusieurs profs avaient débarqué pour faire la fête avec nous.
Bien sûr il n’était pas là, à mon grand regret.
Ce qui était un délire depuis quelques semaines se mettait à prendre de l’importance.
C’était vraiment idiot.
Parmi les profs, le beau gosse du lycée, le prof d’anglais. Monsieur P.
Un frimeur, lèvres charnues, regard de braise. Il excitait beaucoup de mes copines mais absolument pas moi.
C’est vrai qu’il est sympa, d’ailleurs je me suis toujours très bien entendue avec lui, On aimait bien discuter et inventer plein de projets pour le lycée. Mais quand même c’est un sacré branleur.
En rigolant je lui demande pourquoi il ne danse pas.
Il me dit « oh, mais viens, je vais te faire danser le rock ».
Je laisse mon sac au neurasthénique de service et me laisse entraîner par Monsieur P. sous les regards orageux de Marion, Laura et toutes les autres.
Je lui marche terriblement sur les pieds, lui fous plusieurs fois mon coude dans les yeux, me cogne à sa tête, mais c’est marrant.
Il me fait tourner tourner tourner.
Je suis soulagée quand la chanson est terminée.
C’est marrant comme à tous les bals de Noël j’ai dansé avec des personnages étranges. Une au milieu de la piste. Une danse où tu oublies complètement qu’il y a d’autres gens sur la piste. La fois d’avant, c’était Luc. Et c’était envoûtant.
Mais il m’avait tellement fait tourner que j’étais comme ivre.
J’hurlais des bêtises, je riais comme une folle.
Je me sentais bien, mais je planais vraiment.
Mes amis étaient tous explosés de rire et mon corps, à la fois lourd et léger, passait de bras en bras.
Je ne pouvais vraiment danser sans vaciller et manquer de tomber.
Je m’allongeais par terre, au milieu de la piste de danse.
Je donnerais n’importe quoi pour revivre une soirée pareille.
À la fin de la soirée, j’avais perdu l’une de mes boucles d’oreilles.
Comme je refuse catégoriquement de me faire percer les oreilles, c’était des boucles à clip. Donc encore plus faciles à perdre.
À ce moment, E. a éclaté de rire et a trouvé ce fabuleux jeu de mot qui faisait que Monsieur C. devenait le Prince C.
Et depuis c’est resté.
Quelques minutes après, c’est maman qui est venue me voir en me disant qu’elle avait retrouvé ma boucle d’oreille.
C’était pourtant un objet à moi, pas un cadeau, que j’avais payé 4 euros chez Claire’s Accessoires et que je me fichais bien d’avoir perdu, mais le fait que ce soit maman qui l’ait retrouvée avait rendu la soirée encore plus belle.
À la rentrée des vacances de Noël, j’allais le voir à la fin de sa pause cigarette pour lui offrir sa boîte de chocolats.
Il m’avait fait la bise et j’avais explosé de joie toute la journée.
Et puis au fil des jours, ça s’était tassé.
Je ne faisais plus de rêves perturbants et je pouvais continuer à penser à Elle.
Mais vers mars, vers mon anniversaire, les rêves sont revenus de plus belle.
Je tremblais et j’avais mal au ventre quand je savais qu’il allait arriver.
Je poussais tout le monde pour le voir.
Je manquais de m’évanouir quand il me disait bonjour.
Un mercredi, je suis sortie du lycée et je l’ai vu là qui me souriait.
Je me suis dit qu’au lieu de lui dire simplement Bonjour, je pouvais bien aller un peu discuter avec lui.
Alors je me suis approchée très près de lui, et c’était bien.
Il était tellement beau.
Et chacun de ses gestes me touchait tellement.
Derrière le mur, E et Laura m’attendaient en trépignant.
Le lendemain midi, je retournais le voir et passais cette fois tout le midi avec lui.
Là, on se découvrait des points communs incroyables et c’était génial.
Et puis les vacances de Pâques sont arrivées, je lui ai offert des œufs Kinder pour lui et ses enfants.
Pendant ces 15 jours de vacances, j’ai beaucoup réfléchi.
À la rentrée, j’étais persuadée que j’étais toujours folle amoureuse d’Elle, qu’après tout ce que nous avions vécu, nous ne pouvions pas nous séparer comme ça.
Que cet amour pour lui n’était qu’une illusion, une blague.
Mais dans les petits chemins du pays de la Loire, je voyais courir des petits enfants, et j’imaginais sa présence à côté de moi.
Je sentais presque sa grande et belle main serrer la mienne.
Et son long bras chaud entourer mes épaules.
Je secouais la tête, pour que, comme un petit moucheron, ces pensées s’envolent.
À la rentrée, dès que je me retrouvais de nouveau face à lui, je fondais.
Là, il m’a fallu éclaircir les choses et décider que c’était fini avec Elle.
Je ne pouvais pas continuer comme ça.
Cela pesait de plus en plus lourd en moi et j’ai demandé à maman si on pouvait se parler.
Nous avons donc parlé toutes les deux pendant une heure, nous sommes échangé de longs sms pendant que j’étais en cours de Lettres.
J’ai donc choisi le Prince.
Et j’ai réalisé à quel point j’avais mis ma vie entre parenthèses pendant presque trois ans. À quel point je m’étais arrêtée de vivre.
C’était peut-être nécessaire, pour que je m’en sorte, pour que je me reconstruise vraiment. Avec de nouvelles bases solides.
Et je crois que l’ultime étape était de tomber amoureuse.
De quelqu’un d’autre.
La première fois que je l’avais vu, j’étais en CM2. Le collège avait organisé une journée de stage d’observation pour les futurs 6ème. Je me retrouvais parrainée par une certaine Elodie, et assistais à une heure de français et une heure de maths.
Tout se passait bien, mais ça me terrorisait un peu. Je me disais que jamais je n’arriverais à tout bien apprendre.
C’était lui, le prof de maths.
Je me souviens avoir été marquée par lui. Je ne me souviens pas trop comment, mais quelque part en moi, je m’en souviens.
Souvent il était en retard.
Parfois il était adorable, souriant, de très bonne humeur. Il blaguait.
Parfois il avait les sourcils froncés, d’office, de la colère dans la voix, et une haleine déjà chargée à 10h30.
Amina était dure avec lui, elle n’arrêtait pas de le traiter d’alcoolo, pas devant lui bien sûr, entre nous. Mais elle était sans pitié.
Moi je me souviens qu’il m’attendrissait déjà.
J’ai toujours été attirée par ces personnes un peu délaissées, auxquelles il suffirait de peu pour aller mieux.
Il avait un sourire absolument renversant.
Je me souviens aussi qu’il me plaisait quand il portait son pull blanc.
Je ne crois pas me l’être dit, m’être dit « oh il est beau avec son pull blanc », mais je me souviens d’un mardi après-midi où on l’attendait, assis dans le couloir, dos au mur, et il était arrivé, l’air hagard, longue silhouette voûtée. Et avec son pull blanc.
Et je l’avais trouvé beau.
Silencieusement.
Et presque inconsciemment.
Je n’aimais pas trop les maths, cela n’a jamais été mon fort, surtout quand je suis arrivée en Première.
Je sortais de la 2de, d’une année à la fois fabuleuse et cauchemardesque, qui m’avait beaucoup secouée.
De plus, la prof de maths, Mme J, ne pouvait pas me voir, moi qui disais à qui voulait l’entendre que j’irais en L. La petite littéraire maussade et révoltée que j’étais ne lui plaisait pas.La femme au ventre pendant, à l’humour douteux et au parfum détestable ne me plaisait pas non plus.
Ça tombait bien.
Mais en Première, tout s’est arrangé.
D’abord mon entente inespérée et merveilleuse avec ma nouvelle prof de français, qui me comprenait incroyablement. On s’échangeait des regards très appuyés, sans se dire un mot. C’était magique. C’était comme une histoire d’amour mais sans mots. Mais ce n’était pas une histoire d’amour. C’était juste une histoire.
Mes notes sont joliment montées et je me suis vraiment épanouie dans chaque matière.
Et puis en maths, plus question de fonctions, d’équations et de toutes ces horreurs.
J’ai apprivoisé les statistiques et j’ai obtenu 19 à l’épreuve anticipée de Maths-Info.
Quelques jours après mon entrée en Tale, je passais devant l’accueil pour rentrer chez moi quand j’ai entendu des applaudissements.
C’était lui, qui m’applaudissait en me souriant.
Nous avons discuté quelques minutes. Un peu trop mathématique à mon goût mais c’était sympa.
Et puis fin novembre je me suis mise à rêver de lui. Toutes les nuits.
Il venait me chercher, je lui sautais dans les bras, mes jambes autour de sa taille, et il me disait « Oh mon amour, comme tu m’as manqué. Je t’aime tellement ! ».
Jamais rien d’érotique.
Des sentiments amoureux, des mots doux et de la tendresse.
Des situations, des endroits, des mots, toujours différents.
Mais avec cette même douceur au fond.
La première fois j’étais très étonnée.
Et puis je m’y suis faite.
Cela devenait agréable.
Pour Noël, j’avais dit à quelques camarades qui me charriaient que j’allais lui offrir une boîte de chocolats pour contrer le sort.
La veille des vacances, je me pointe le midi devant ses collègues fumeurs et demande où est passé Monsieur C.
Ils me disent qu’il vient juste de partir, qu’il est parti faire un golf et qu’il ne reviendra au Sacré-Cœur qu’à la rentrée.
J’étais un peu triste sur le coup et une étrange mélancolie m’a poursuivie toute la journée.
Je ne comprenais pas pourquoi le fait de l’avoir raté agissait tellement sur mon moral.
Cela n’était pas important après tout.
J’avais emballé la boîte d’un papier kraft violet, l’avais entourée de bolduc brillant, j’avais écrit son nom avec de petites lettres dorées autocollantes et j’avais collé un Père Noël dessus. C’était très beau.
Le soir il y avait un bal.
Tous en tenue de soirée.
J’avais trouvé une robe géniale chez un soldeur, une robe qui coûtait 200 euros et que j’avais payé 22.
Rouge avec plein de frou-frou en forme de cœur. Les épaules dénudées.
Quand je revois des photos de moi avec je me trouve horrible, mais quand je la mets et que je me regarde dans le miroir, je me plais.
Je crois que je devrais me maquiller un peu.
Cela donnerait plus d’équilibre à mon teint qui pâlit si vite.
Vers 23h, plusieurs profs avaient débarqué pour faire la fête avec nous.
Bien sûr il n’était pas là, à mon grand regret.
Ce qui était un délire depuis quelques semaines se mettait à prendre de l’importance.
C’était vraiment idiot.
Parmi les profs, le beau gosse du lycée, le prof d’anglais. Monsieur P.
Un frimeur, lèvres charnues, regard de braise. Il excitait beaucoup de mes copines mais absolument pas moi.
C’est vrai qu’il est sympa, d’ailleurs je me suis toujours très bien entendue avec lui, On aimait bien discuter et inventer plein de projets pour le lycée. Mais quand même c’est un sacré branleur.
En rigolant je lui demande pourquoi il ne danse pas.
Il me dit « oh, mais viens, je vais te faire danser le rock ».
Je laisse mon sac au neurasthénique de service et me laisse entraîner par Monsieur P. sous les regards orageux de Marion, Laura et toutes les autres.
Je lui marche terriblement sur les pieds, lui fous plusieurs fois mon coude dans les yeux, me cogne à sa tête, mais c’est marrant.
Il me fait tourner tourner tourner.
Je suis soulagée quand la chanson est terminée.
C’est marrant comme à tous les bals de Noël j’ai dansé avec des personnages étranges. Une au milieu de la piste. Une danse où tu oublies complètement qu’il y a d’autres gens sur la piste. La fois d’avant, c’était Luc. Et c’était envoûtant.
Mais il m’avait tellement fait tourner que j’étais comme ivre.
J’hurlais des bêtises, je riais comme une folle.
Je me sentais bien, mais je planais vraiment.
Mes amis étaient tous explosés de rire et mon corps, à la fois lourd et léger, passait de bras en bras.
Je ne pouvais vraiment danser sans vaciller et manquer de tomber.
Je m’allongeais par terre, au milieu de la piste de danse.
Je donnerais n’importe quoi pour revivre une soirée pareille.
À la fin de la soirée, j’avais perdu l’une de mes boucles d’oreilles.
Comme je refuse catégoriquement de me faire percer les oreilles, c’était des boucles à clip. Donc encore plus faciles à perdre.
À ce moment, E. a éclaté de rire et a trouvé ce fabuleux jeu de mot qui faisait que Monsieur C. devenait le Prince C.
Et depuis c’est resté.
Quelques minutes après, c’est maman qui est venue me voir en me disant qu’elle avait retrouvé ma boucle d’oreille.
C’était pourtant un objet à moi, pas un cadeau, que j’avais payé 4 euros chez Claire’s Accessoires et que je me fichais bien d’avoir perdu, mais le fait que ce soit maman qui l’ait retrouvée avait rendu la soirée encore plus belle.
À la rentrée des vacances de Noël, j’allais le voir à la fin de sa pause cigarette pour lui offrir sa boîte de chocolats.
Il m’avait fait la bise et j’avais explosé de joie toute la journée.
Et puis au fil des jours, ça s’était tassé.
Je ne faisais plus de rêves perturbants et je pouvais continuer à penser à Elle.
Mais vers mars, vers mon anniversaire, les rêves sont revenus de plus belle.
Je tremblais et j’avais mal au ventre quand je savais qu’il allait arriver.
Je poussais tout le monde pour le voir.
Je manquais de m’évanouir quand il me disait bonjour.
Un mercredi, je suis sortie du lycée et je l’ai vu là qui me souriait.
Je me suis dit qu’au lieu de lui dire simplement Bonjour, je pouvais bien aller un peu discuter avec lui.
Alors je me suis approchée très près de lui, et c’était bien.
Il était tellement beau.
Et chacun de ses gestes me touchait tellement.
Derrière le mur, E et Laura m’attendaient en trépignant.
Le lendemain midi, je retournais le voir et passais cette fois tout le midi avec lui.
Là, on se découvrait des points communs incroyables et c’était génial.
Et puis les vacances de Pâques sont arrivées, je lui ai offert des œufs Kinder pour lui et ses enfants.
Pendant ces 15 jours de vacances, j’ai beaucoup réfléchi.
À la rentrée, j’étais persuadée que j’étais toujours folle amoureuse d’Elle, qu’après tout ce que nous avions vécu, nous ne pouvions pas nous séparer comme ça.
Que cet amour pour lui n’était qu’une illusion, une blague.
Mais dans les petits chemins du pays de la Loire, je voyais courir des petits enfants, et j’imaginais sa présence à côté de moi.
Je sentais presque sa grande et belle main serrer la mienne.
Et son long bras chaud entourer mes épaules.
Je secouais la tête, pour que, comme un petit moucheron, ces pensées s’envolent.
À la rentrée, dès que je me retrouvais de nouveau face à lui, je fondais.
Là, il m’a fallu éclaircir les choses et décider que c’était fini avec Elle.
Je ne pouvais pas continuer comme ça.
Cela pesait de plus en plus lourd en moi et j’ai demandé à maman si on pouvait se parler.
Nous avons donc parlé toutes les deux pendant une heure, nous sommes échangé de longs sms pendant que j’étais en cours de Lettres.
J’ai donc choisi le Prince.
Et j’ai réalisé à quel point j’avais mis ma vie entre parenthèses pendant presque trois ans. À quel point je m’étais arrêtée de vivre.
C’était peut-être nécessaire, pour que je m’en sorte, pour que je me reconstruise vraiment. Avec de nouvelles bases solides.
Et je crois que l’ultime étape était de tomber amoureuse.
De quelqu’un d’autre.
Ecrit par inconsciente, le Lundi 3 Septembre 2007, 23:12 dans la rubrique Les autres.
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