Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Se glisser dans un autre pour mieux parler de soi
Quand on arrive plus à vivre sa vie, on se noie dans celle des autres.

D'où me viennent alors ces envies furieuses de voir des films ?
D'en regarder, quitte à laisser des valises énormes se creuser sous mes yeux ?
De me plonger dans des histoires d'amour, dans des histoires de névroses, dans une admiration quasi adoratrice des champs, des contre-champs, des contre-plongées.
Je crois bien que j'ai le cinéma dans la peau.
Oui, c'est ça, il me colle à la peau, il s'accroche à moi.
Je n'y peux rien.
C'est génétique.
Ça vient tout seul.
Comme une pulsion, presque animale.
Je n'ai rien besoin d'éveiller.
C'est naturel.


Ça faisait longtemps que j'avais bu.
Que je m'étais sentie voler au dessus de mon corps.
Que j'avais entendu résonner les voix des gens qui parlent autour de moi, au ralenti.
Que javais été un peu inconsciente. Du moins physiquement.

Alors je me suis amusée à me tester.
S'il était devant moi, je ferais quoi ?
Je me laisserais porter par les voix dans ma tête, et j'attraperais sa main, sans avoir le coeur qui bat à cent à l'heure. Je lui dirais, que je l'aime, et prierais pour que lui aussi soit atteint par cette tendre ivresse.
Et si je pense à Elle ? Ça me fait quoi ?
Là j'avais dans la tête la phrase "Moi, j'ai l'alcool triste...", et je me suis rendue compte qu'elle ne m'allait pas.
Alors j'ai pensé à Elle, et ça ne m'a rien fait.
Je me suis dit que c'était du passé. Que je n'avais plus que le petit sourire triste. Mais qu'il ne renfermait plus rien.

Et ce matin, au beau milieu du cours de sciences, j'ai de nouveau pensé à Elle.
Là, j'ai senti mon coeur se déchirer, violemment. À en pleurer de douleur.

C'était bon d'être un peu anesthésié.

Je crois que si je ne bois pas souvent, c'est parce que je suis tellement passionnée que je sais pertinemment que je ne le ferais pas à moitié. Je me foutrais la tête dedans.
Je ne suis pas sûre d'être capable de faire des demi-mesures.
Je sais très bien que tous les gens autour de moi pensent que je ne bois pas ni ne sors pas parce que je suis vide et sage. Creuse et triste.
Mais non.
Enfin, le principal, c'est que moi je me connaisse.

Je ne veux pas non plus avoir recours à ce genre de subterfuge pour camoufler mon chagrin et mon mal-être.
Je préfère regarder la douleur bien en face.
Même si cela me tord les neurones et les boyaux.
Même si cela me consume, et pas dans le bon sens.

Le phénix renaît de ses cendres.

Si Elle m'a transmis quelque chose, c'est bien cette force-là.
Si je ne l'avais pas, j'aurais ouvert la portière le 13 février 2005, et vous ne seriez pas en train de lire mes mots à l'heure qu'il est.

Je ne dis pas ça pour faire la fille dramatique et suicidaire.
Je dis ça simplement parce que c'est vrai.
J'aime trop la vie pour le faire, je crois trop en l'humain pour que cette envie me traverse de nouveau la tête.
Mais si je le faisais, ce serait comme tout, je ne le ferais pas à moitié.
Je ne me raterais pas.

J'aime assez me dire que je peux mourir quand je veux.
Que j'ai le pouvoir de me donner la mort.
La mort ne me fait pas peur.
Les images que le mot mort évoquent dans mon esprit ne sont pas très gaies.
C'est trop pâle, trop blanchâtre, trop glauque.
Mais je préfère mille fois dire mort que décédé.
C'est tellement inhumain comme expression.
Tellement faux, tellement hypocrite.

Pourquoi ne pas dire les choses, simplement ?

Cette phrase peut se retourner contre moi à tout moment.
J'en suis consciente.

Mercredi, en cours d'économie, je me suis rendue compte que mes réflexes surréalistes m'avaient quitté, et que le monde que je m'étais inventé au cours des trois années précédentes était en train de s'estomper.
Cela m'a littéralement effrayée.
Je me suis empressée d'écrire frénétiquement sur ma feuille jaune volante ces pensées terribles qui m'envahissaient, mais me reliaient de nouveau avec ce monde inconscient.

J'avais Maman.

J'avais aussi Laura.
Car malgré tout le mal que je peux penser d'elle, et malgré tout le mal qu'elle m'a fait, nous étions assez fusionnelles lorsqu'il s'agissait de création, surtout avec des mots mêlés d'émotions.

Je n'ai plus personne.
Qui voudrait faire un cadavre exquis avec moi, au dernier rang de l'amphithéâtre ?
Je sais que si Butterfly était restée, elle aurait bien voulu, elle.
Je ne vous ai jamais parlé de Butterfly, mais je n'oublierai pas sa courte apparition dans ma vie.

Un peu sonnée par cette foutue bataille
Je m'accroche à tes mots dans les moindres détails
J'ai des butterfly

Des émotions en pagaille
Mon ventre se tord avant de te dire bye-bye
Un peu sonnée par ce foutu détail
Ta voix résonne au fond de mes entrailles

Souvent elle me manque.
C'était elle le soleil de l'amphi.
Cette grande blonde aux lèvres d'un rouge agressif.
Et ce petit carnet enluminé d'or dans lequel elle écrivait et dessinait passionnément.
C'était la folie créatrice qui l'habitait qui me scotchait.

Mercredi, alors que cette peur d'avoir perdu mes sources d'inspiration me tenaillait, j'ai écrit.
Je n'ai pas eu le temps d'arriver à la transe que convoitaient Paul Éluard ou Apollinaire, mais...




Comme au bon vieux temps, je me baricade de stabilo rose, et de son pouvoir magnétique habituel qui me protège de toutes les ondes chiffrées et mauvaises qui s'octroient des électrons dans une bataille sans nom.

L'aimerai-je assez fort ? Serai-je à la hauteur de ses attentes ? Serai-je capable de lui donner ce dont il a besoin ? Je crois que je l'aime mais je ne suis pas sûre de laisser libre cours à la lisière dorée de mon désir.

Aussi vrai que de loin je lui parle
J'apprends tout seul à faire mes armes
Aussi vrai qu'j'arrête pas d'y penser
Si seulement
Je pouvais lui manquer

Je me rends compte à quel point sa présence m'était indispensable.
Je ne vis plus, je survis. Inconscience mécanique.
Puisque le soleil de sa crinière blonde m'était vital.
Besoin organique. Viscéral. Sa bouche rose et brillante, et son parfum enjôleur, me cajolaient.

J'aime bien les gens de ce nouveau havre de vie mais ils ne m'apportent pas cette source d'inspiration et de folie qu'elle savait extraire de moi. On dit qu'on n'oublie jamais comment faire du vélo, mais j'ai parfois bien peur d'avoir perdu cette inconscience mécanique, cette profondeur et ces abîmes qui s'ouvraient en moi et dans lesquelles je savais me plonger.
Saurai-je rouvrir ces portes abyssales ?
Ai-je perdu ma folie, avec mon insouciance et mon affection surhumaine ?
Ce coeur sacré était-il ma seule source ?
Pour créer me faudra-t-il y retourner et m'y cacher ?
J'ai trop aimé, je n'aimerai pas ailleurs. Pas pareil.
Souvent je me vois, tête pleine de films super 8, qui se montent plus vite qu'ils ne se tournent.
Mais la poésie m'a-t-elle quittée ?
Comment la retrouver ?

Peut-on n'être poète qu'en aimant des femmes ?

Personne ne m'a inspirée plus que Sylvaine ou Maman.

Où sont les racines de cet attachement ?
Est-ce matériel ou bien humain ?
D'où vient-il ? Comment le combler ?
Le Prince a-t-il rapport avec cela ?

Je voudrais comprendre.

Et Frida dans tout ça ?



J'ai compris.

Je crois que j'ai besoin d'un déclencheur.
Pour commencer ses écritures automatiques, Maman recopiait les paroles de cette comptine que sa maman lui chantait pour qu'elle s'endorme.

Moi j'ai besoin d'Obispo. Parce que c'est ce qui me relie à Maman.
Ou bien de Sheller. Ce qui me relie à Sylvaine.
Ils m'ouvrent les portes de mon monde intérieur.
Ce sont à eux que j'ai confié les clés.

Ma vie était tellement légère finalement.
Tellement.

Et elle ne l'est tellement plus.

C'est ça grandir ?




Ecrit par inconsciente, le Vendredi 23 Novembre 2007, 01:09 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

MangakaDine
MangakaDine
23-11-07 à 01:51

Grandir, c'est prendre le poids des actes avec nous alors...

Autant quand j'étais petite je trouvais que grandir c'était trop laid, autant maintenant retourner dans l'enfance ça me branche pas du tout. Je crois qu'il faut profiter de chaque strate de vie pour ce qu'elle est, et garder ces petits bouts de vécu en nous, ils sont chacun utiles pour quelque chose, surement. Et chaucun ont leur part d'attrait pour des choses différentes qui sont au fond, totalement les mêmes, je crois bien. Et puis les reflexes surréalistes, ils poussent partout, même chez les vieux argneux.

"Je crois que si je ne bois pas souvent, c'est parce que je suis tellement passionnée que je sais pertinemment que je ne le ferais pas à moitié. Je me foutrais la tête dedans.
Je ne suis pas sûre d'être capable de faire des demi-mesures.
Je sais très bien que tous les gens autour de moi pensent que je ne bois pas ni ne sors pas parce que je suis vide et sage. Creuse et triste.
Mais non.
Enfin, le principal, c'est que moi je me connaisse."
Comme je te comprends, c'est bien pareil pour moi.

Je voulais également dire autre chose mais je crois que je me suis perdue. Tu écris trop, sur trop de choses intéressantes à la fois. Et mon pauvre cerveau est si las de penser, à une heure bien tardive....

 
inconsciente
inconsciente
23-11-07 à 10:22

Re:

Ça ne me branche pas non plus de retourner dans l'enfance.
Mais j'aimais tellement ma vie de l'année dernière.
On ne peut pas revenir en arrière.

Mais si j'avais des problèmes, je n'avais pas cette douleur atroce, cette culpabilité de La faire souffrir alors qu'Elle m'a tant donné, qu'Elle a sacrifié sa vie privée, sa vie intime, sa vie professionnelle, sa vie amicale, pour notre histoire.

Je ne devrais pas m'en vouloir. On ne peut pas rester avec l'autre juste pour ne pas le faire souffrir.

Je ne veux plus vivre avec une souffrance et l'accepter.
Je l'ai fait trop longtemps déjà. C'est intolérable. Inhumain de se laisser avoir mal.

Mais le pire et ça suffira
La femme qui te guillotine
Vit avec cette douleur-là
Depuis qu'elle est toute gamine
C'est comme ça c'est la tradition
Mais qui es-tu pour avoir si mal?
Tu es là tu es des millions
Et on dirait que c'est normal

On dirait que c'est normal,
Jeanne Cherhal.

Avant j'avais des solutions.
J'étais près d'Elle, je pouvais aller La voir.
Et je voyais Maman tous les jours. Et même si elle n'avait pas toujours du temps pour moi, on en passait quand même des midis à discuter...

Maintenant je me sens seule.
Alors bien sûr il faut que je me sèvre un jour, et que je prenne mes décisions toutes seules.
Ça doit être ça qui me donne l'impression que ma vie est tellement moins légère.
Maintenant, le moindre de mes actes peut avoir des répercussions...

Ah là là..

 
alberto
alberto
23-11-07 à 09:54

Inconsciente, si tu n’es pas sûre d’être capable de faire des demi-mesures, c’est donc que le “tout ou rien” risque d’être ta règle de conduite en matière de sentiments (en matière de vie je ne sais pas, si c’était le cas cela augmenterait la gravité). Les gens qui sont mus par la passion du “tout ou rien” n’aiment vraiment qu’une seule fois. C’est ça le côté dramatique de la chose auquel tu seras (es) confrontée.

Tu parles souvent d’une “maman”. Eh bien tu as besoin absolument d’une telle personne : une personne de confiance qui soit comme une maman. Si tu as une telle personne, ça ira.

 
inconsciente
inconsciente
23-11-07 à 10:26

Re:

En fait je ne sais pas trop.
Pour certaines choses je suis capable de minutie. Capable d'être proportionnée.
Capable de doser.

Ce qui est dramatique mon Alberto, c'est que je n'ai que 17 ans...
Vais-je me laisser posséder par cette histoire jusqu'à mes 90 ans ???
Ne puis-je pas essayer de vivre une autre vie, sans Elle ?

Je ne sais pas si je suis mue par la passion du "tout ou rien" mais je suis bien mue par une passion.

Et je sais ô combien cela peut-être à double tranchant.

Oui j'ai bien cette personne de confiance dont tu parles, celle que j'appelle Maman.
Malheureusement je la vois bien moins qu'avant...

 
alberto
alberto
23-11-07 à 11:01

Re:

Réjouis-toi d’avoir 17 ans ! Il est vrai qu’aujourd’hui, cet âge correspond à 18-20 ans ! Je trouve que ça complique l’existence parce qu’une jeunesse brûlée (ou une enfance brûlée) ne repousse jamais ! Cela sonne dramatique ce que j’écris, mais au fond de moi j’ai confiance en l’avenir. Avec un peu de chance -de bénédiction- je suis sûr que tu pourras t’en sortir en trouvant un juste milieu. L’intelligence ne te manque pas, alors !
Bien sûr que tu pourras vivre sans Elle, même si tu en gardes le souvenir. L’amour fou colle à la peau et aux tripes, je sais comme c’est dur de s’en défaire. Moi qui habitait autrefois chez une “maman”, j’ai appris beaucoup d’elle, elle me soutenait et disait, par ex. : “ne pas commencer une affaire passionnelle évite bien des soucis et surtout celui de la rupture”. Cela veut dire qu’il faut réfléchir avant de s’engager dans une relation, apprendre à garder le calme, apprendre à dominer sa passion... Pfff, je sais...
Chère Innocente, réjouis-toi de ta belle jeunesse, laisse-toi aller tranquillement dans les bras de ta “maman”. Réjouis-toi de la vie, d'exister ! Et ça ira, jusqu'à 90 ans, tu verras.

 
inconsciente
inconsciente
23-11-07 à 11:05

Re:

Merci mon Alberto.
Ce qui me plaît dans mon amour pour le Prince, c'est que justement, il n'a pas ce caractère dangereux et passionnel. Il est doux et sain. Je ne sais pas s'il suffirait à nourrir une histoire, mais ce n'est pas une passion brûlante que je nourris pour lui. C'est une tendresse infinie.

 
brigetjones30
brigetjones30
23-11-07 à 17:06

C hors sujet ma cherie!;)

Boing! VOUS avez gagné 2500 points sur le blog de brigetjones!Par rapport à tous les comments. Ceci vous permet de venir sur son blog et d'émettre n'importe quoi lors de son anniversaire blog!:))) Vous y serez averti le moment venu.