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Si ce n'est pas avec toi, la vie ne m'intéresse pas
Quand le train a démarré, j’ai eu comme des palpitations.
La tête appuyée sur la vitre glacée, Lonesome Zorro en boucle dans mes écouteurs, j’avais comme l’impression que le train prenait de la vitesse et qu’il courrait après mon rêve.
J’avais attendu ce moment toute la journée. Et toute la nuit précédente.
Je n’avais cessé d’y penser.

Sauf peut-être lorsque mon regard s’était attardé sur le beau prof d’anglais lorsque nous nous étions croisé dans le couloir et qu’il m’avait fait un petit signe.
Mais n’ayez crainte. C’est juste que si je n’ai pas une personne qui caractérise un soupçon de motivation à me lever le matin, je ne vis plus.
Il n’est pas question d’autre chose.


Je me suis retrouvée, à 17h, assise sur le petit muret sur lequel j’avais, quelques semaines auparavant, écrit ces trois mots d’amour.
J’ai attendu avec appréhension, craignant de croiser des gens que je ne voulais pas voir.

C’est long vingt-cinq minutes.

Je voyais Mathieu, derrière les stores en lamelles, faire son TP de Physiques.

À 17h25, l’horrible alarme néanmoins chère à mon cœur a retenti, et j’ai frémi.

Il n’est sorti que vers 17h35. J’avais froid, je ne sentais plus mes genoux. Mon cœur commençait à s’impatienter, mais je savais que je ne m’étais pas trompée.
J’avais bien vu sa silhouette nonchalante, entrer dans un bureau.

Quand il est sorti, il a jeté un œil à son portable, puis l’a porté à son oreille, et j’ai vu qu’il attendait la tonalité. Son regard s’est alors posé un peu plus loin. Je ne distinguais pas bien l’objet de son regard, alors j’ai souri, et j’ai vu ses lèvres s’écarter en ce sourire que j’aime tant.

C’était moi qu’il regardait.

Non ce n’était pas une hallucination. C’était bien moi, la fille aux chaussures roses et à l’énorme valise noire, assise dans l’obscurité, entre un buisson et des poubelles.

Pendant qu’il parlait au téléphone, je revoyais tous ces moments vécus ici, à l’attendre, à espérer une miette d’attention de sa part, à discuter avec lui, …

Tel que je le voyais là, au beau milieu de sa vie, avec sa grosse veste de polaire marron, son pantalon noir serré, ses petits cheveux ébouriffés, c’était lui.
Lui que j’avais envie d’aimer plus que tout.
Lui que j’ai envie d’aimer.

Et puis il a raccroché, et il m’a de nouveau souri.

C’était un peu étrange.
Mais dès qu’il s’est trouvé à quelques centimètres de moi, j’ai oublié le reste du monde.
On s’est échangé quelques mots. Et puis…

Et puis je lui ai demandé s’il avait vu le message que je lui avais laissé sur le mur.
-Le message que tu m’as laissé sur le mur ?

Je lui ai désigné d’un geste le « je t’aime » écrit sur le muret.

Alors j’ai vu qu’il hallucinait, j’ai vu sa bouche s’écarter en un grand trou rond, puis en un sourire.
-Oh lo lo lo lo… Mais t’es une voyou !
-Oui, je suis une voyouse. Une voyelle…


Il a ajouté qu’il y avait plein de noms de profs sur le muret.
J’ai dit que oui, mais que ce n’était pas très avantageux.
Il a dit « Ouais, carrément obscène même ».

Et nous sommes passés à autre chose.
Peut-être qu’il avait déjà oublié, et que ce matin, quand il a revu l’inscription, ça lui a fait un coup au cœur.
Peut-être qu’il y pense, et que ça le fait sourire.
Il ne fait aucun pas vers moi, du moins dans mon sens (d’amour), à part m’inviter à boire quelque chose dans un quelconque café, et à part me raconter des petits bouts de sa vie.
Mais il n’a pas l’air d’être vraiment gêné par mes sentiments.

Je ne cesse de me dire que si, après une telle déclaration, il ne me fuit pas mais consent à m'inviter boire un verre, c'est qu'au fond, il cherche mon amour.

Quand je revois la scène, je me dis qu’une fois qu’il m’avait dit au revoir, j’aurais pu continuer quelques mètres et dire Attends…, me précipiter vers lui, et l’embrasser.
Mais il aurait fallu de la musique. Il aurait fallu qu’on soit dans un film.
Je ne suis même pas sûre que, si je l’embrasse, cela changera quelque chose.
Je l’embrasserai, comme je lui ai montré le je t’aime, et il ne dira rien. Il sourira peut-être.

Il doit me prendre pour une folle. Une folle qui n’a pas peur d’écrire sur les murs. Une folle qui passe une demi-heure à l’attendre dans le froid, qui prend un train plus tôt, exprès. Une folle avec qui, cependant, il aime passer du temps.

Mais comment comprendre sa logique à lui si, à ce pas –qui me paraît immense, bien qu’il ne le soit pas tant que ça-, il ne répond que par presque rien.

-Ça te manque tant que ça le Sacré-Cœur ?
-Oh non. C’est toi qui me manques.
-Faut pas. Je ne suis qu’un pion.
-Et alors ? Moi aussi…
-Je ne suis qu’un pion dans cet établissement. Pas un surveillant. Enfin, j’ai été pion mais…
-Oui mais… Ça n’empêche que…


Je n’aime pas quand il se dénigre.
C’est difficile de faire comprendre à quelqu’un qu’il peut vraiment être aimé. Lui faire comprendre, le convaincre qu’on l’aime vraiment.
Voire qu’on est fou de lui.
Difficile de lui faire accepter quelque chose qu’il ne comprend pas.

Mais l’amour ne s’explique pas. On le prend, comme il vient. Le secret est de ne pas chercher à comprendre pourquoi on nous aime. Ça ne peut que nous dépasser. Nous faire souffrir, nous prendre la tête.

Ce que je retiens, et c’est toujours la même chose, c’est ce moment où nos regards se croisent, et ne se lâchent pas pendant quelques secondes.
Quand nos regards se sourient.

Jeudi soir, quand Garfu a fermé ma porte, j’ai mis La tête brûlée de William Sheller, et j’ai pleuré. Il fallait que je pleure. Toute la journée ça m’avait pesé. Mais je n’y arrivais pas. Je ne me sentais pas assez libre.
Pourquoi ? Aucune idée.
Tout ce que je sais c’est qu’il faut que je me sente libre pour pleurer.

Alors j’ai pleuré. Me laissant bercer par cette chanson qui semble retracer à merveille l’histoire que j’ai vécue avec Elle.

Et comme je ne parviens pas à faire mon deuil de cette histoire, je remue un peu le couteau dans la plaie, pour que la cicatrice soit nette, et non boursouflée par des cailloux qui seraient restés.
Si j’ai encore mal, c’est que je ne suis pas guérie.
C’est que des choses restent enfouies.
Je l’aime toujours. Je La vois partout. Je pense à Son corps, à nos délires, nos souvenirs, à l’amour en riant, à sa force et à sa fragilité. Notre si belle histoire. Notre complémentarité. Nos deux corps qui s’emboîtaient si parfaitement l’un dans l’autre.
Je m’en veux. Je souffre.

Mais je ne peux plus.

Je crois que je veux me persuader qu’il m’est possible d’exister en dehors de cette histoire.

Après avoir laissé couler mes larmes, j’ai mis Un homme heureux, et j’ai cherché, en vain, le mode d’emploi d’une déclaration d’amour. Une déclaration d’amour à laquelle on ne pourrait que répondre Moi aussi…

Les chansons m’habitent tellement.

Certaines phrases sont à mes yeux et à mon cœur les plus belles du monde.
Mais le toucheraient-elles ?

Ce n’est pas assez objectif.

Est-il sensible à mes mots d’amour ?
Comprendrais-je un jour quel est le secret du Prince ?
Qu’est-ce qu’il pense de moi ? Comment envisage-t-il cet amour que je lui porte ?

Hier, en sortant de notre café habituel, nous sommes passés devant le kiosque à journaux. Il y avait un grand miroir, et de chaque côté, des vitrines pleines des magazines de la semaine.
Il s’est arrêté pour regarder la une de je-ne-sais-plus-quel magazine.
Mon regard s’est alors posé sur notre reflet dans le miroir.
Je me suis vue, petite femme aux vêtements colorés (on m’a toujours dit que j’étais grande, mais à côté de lui je ne peux qu’être petite !), et je l’ai vu lui, tellement grand, tellement beau, avec cette nonchalance et cet air rêveur, si près de moi. Semblant ignorer qu’il est si beau.

Je nous ai regardés, et je nous ai trouvés très beaux.

Alors je nous ai souri.

Juste avant d’entrer dans le centre commercial, nous avons croisé une ancienne élève. On ne se connaissait pas vraiment mais je connaissais son prénom (Raphaëlle), et je me souviens qu’elle ne me laissait pas tout à fait indifférente.
Nous nous sommes donc retrouvés face à elle. Il faisait vraiment nuit et je ne suis pas sûre qu’il l’ait vue. Mais nous nous sommes regardées très profondément, c’était étrange, elle lui a jeté un coup d’œil, pour s’assurer qu’il s’agissait bien de son ancien prof de maths.
Je savais pertinemment qu’elle connaissait tous les détails de mon histoire avec Elle.
Ça a dû me perturber, et en entrant dans le hall illuminé et chauffé, j’ai roulé sur les pieds du Prince avec ma valise.
J’en ai conclu que si j’étais l’une des desperate housewives, je serais sûrement Susan.

Quand on s’est retrouvé au coin de la rue qui allait nous séparer, on s’est dit au revoir, et puis comme d’habitude, on a entamé une nouvelle conversation. Sur rien. Histoire de faire durer.
Je ne sais pas s’il s’en rend compte, je ne sais pas s’il aime ou pas les adieux, je ne sais pas à quoi il pense lorsqu’il se retourne vers chez lui, et que moi je m’en vais, marchant à reculons, pour le regarder jusqu’à ce qu’il disparaisse, avalé par l’obscurité.

Alors je suis partie, avec la vague envie de me foutre des claques, mais j’étais contente. Mes pieds ne touchaient plus terre.

Dans le train, je me disais que tous mes projets d’avenir s’arrêtaient à 17h30. Que c’était le jour.
Et puis en fait non.
Il y en aura d’autres.
Sauf si demain il se fait écraser.

Il m’a dit qu’on se verrait le 8 décembre, pour la remise des diplômes.
Ça m’a plu d’imaginer qu’il serait là, qu’il assisterait à cette petite « cérémonie ».
Ça m’a un peu fait rêver.

Vendredi matin, quand je me suis réveillée, je me suis souvenue de mon rêve. Je l’appelais, et c’était Robin, son fils, qui répondait. Et on discutait. Il semblait lire dans mes pensées, il me disait qu’il voyait bien que j’étais folle de son père. Mais il ne m’en voulait pas. J’avais presque l’impression que, comme pour lui ce n’était pas un problème, ça ne le serait pas non plus pour son père.

Ça me paraît un peu dingue, mais je les aime ses enfants.
J’y peux rien.
J’ai envie plus que tout de faire partie de sa vie.

Ma mère m'a dit qu'il attendait.
Que son procès soit passé, voire carrément que je fasse le vrai premier pas.
Que ma cour avait suffisamment duré.
Que la prochaine fois, il fallait que je lui prenne la main. Et qu'à son avis, il ne me rejetterait pas.
J'imagine alors mes doigts caresser sa belle main qui a l'air si douce. Et des décharges de bonheur m'envahissent.
Alors je me sens prête, et j'ai hâte d'être la prochaine fois.

Mais...

En serai-je capable ?




Ecrit par inconsciente, le Samedi 17 Novembre 2007, 20:41 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

aphone
aphone
17-11-07 à 22:19

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah

Quand tu lui as montré le mot, j'ai eu trop la frousse !!!!!!!
Mais il esquive, il esquive
A quoi pense-t-il ?

(J'aimerais tellement que ça soit lui qui fasse le premiere pas)

Les chansons ça touche certaines personnes et pas d'autres. Je ne sais pas si ça marche vraiment, quoi que, si vous avez un peu les mêmes gouts, j'en sais rien !!!

aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah bisous !


 
inconsciente
inconsciente
18-11-07 à 14:14

Re:

Oh moi aussi je voudrais tant qu'il fasse le premier pas...
Mais à mon avis, il me faudra attendre encore bien longtemps...
Alors quand j'en aurai marre d'attendre, je le ferai.
Cela dépend de tellement de choses.

Je crois que l'obstacle le plus grand à surmonter sera de lui assurer que je l'aime, lui, de lui dire qu'il vaut le coup, et que non je ne le vois pas comme un vieux con.
Il est trop habitué à se sentir inférieur.
Je crois que ce sera le plus dur.

Ça me fait rire et plaisir que tu aies la frousse en me lisant.
C'est trop mignon   :)
J'ai hâte que tu viennes chez moi poupette <3

 
MangakaDine
MangakaDine
18-11-07 à 10:34

Finalement, même si vous êtes loins, vous vous voyez plutot souvent avec le Prince. Et ce mot sur le muret.....finalement tu as osé la faire, ta déclaration. Et, ah! Il n'a pas fuit, il n'est pas esquivé, comme s'il savait, comme si c'était normal. Il t'accepte telle que tu es, toi et son amour pour lui, et c'est vraiment beau.

Si tu savais comme je te comprends dans tous tes mots, là.

Alors oui, tu as envie de l'aimer. Et tu le fais bien. Tu l'aimes sans qu'il n'y ait d'explications. C'est si doux et frais sur ta page. Ca respire d'un petit bonheur sain.

Bisous.

 
inconsciente
inconsciente
18-11-07 à 14:16

Re:

:)

Oui. Ça paraissait tellement naturel.
Et ça me plaît. Ce n'est pas vraiment un petit jeu, non.
Mais mon amour pour lui commence à lui être habituel.
Et même si rien n'est acquis, même si tout évolue, même s'il aurait pu réagir un peu plus fortement, ça me va quand même.
Il n'a pas fui. C'est le principal.

Merci de me comprendre <3   :)

 
Elwinwea
Elwinwea
18-11-07 à 17:18

Ah.... que de choses à te raconter, mais pas ici, plus tard, sur msn... quand je te croiserai...

Mais pour toi c'est trop beau, c'est tout simplement un conte de fées... en vrai, c'est ça qui est le mieux...


 
inconsciente
inconsciente
18-11-07 à 22:44

Re:

J'ai hâte de continuer à le colorier ce conte de fées...
Même si souvent des sorcières viennent noircir mon beau tableau.
Des sorcières sans noms, que je ne saurais décrire.

Merci d'être toujours là ma Roxanne...
J'espère que tout va s'arranger pour toi.
je voudrais tellement qu'il ouvre les yeux. Qu'il se rende compte que ton amour pourrait lui changer la vie.
Si j'étais toi, je crois que je lui écrirais une lettre. Une lettre d'amour.
Mais avec tous vos codes...

Enfin bon, je ne suis pas toi  ;)

 
ninoutita
ninoutita
18-11-07 à 19:40

Tellement étrange, votre relation.
C'est bien que tu ne te décourages pas. Mais j'ai l'impression que vous n'avez pas forcément la même manière d'envisager l'amour.
S'il n'ose pas faire de premier pas, c'est peut-être parce qu'il se dit qu'on pourrait le prendre pour un salaud qui profiterait d'une jeune fille.
Je me demande si tu n'aurais pas intérêt à y aller, et à fond :)
Te connaissant, tu y arriveras. Après, ton sort est entre ses mains.

 
inconsciente
inconsciente
18-11-07 à 22:15

Re:

Je pense que c'est ça.
Et qu'il n'est pas un salaud.
S'il l'était, cela ferait longtemps qu'il aurait profité de la situation...

Je pense aussi que nous n'avons pas la même vision de l'amour.
Mais ça c'est normal.
Avec Elle non plus nous n'avions pas la même vision.
Je pense que c'est l'une des conséquences de la différence d'âge.

J'ai très envie d'y aller à fond.
Mais il y a son divorce, et tout ce que pourrait lui faire subir sa future ex si elle apprenait notre relation...
C'est ça qui me fait peur.
Qui me freine.

Mais que tu dises que je vais y arriver, ça me donne confiance   :)

 
Coruscante
Coruscante
19-11-07 à 19:30

la vérité est dans la bouches des mamans. (bien souvent.. mais pas tout le temps ;) )

je pense fort à toi.

 
inconsciente
inconsciente
19-11-07 à 20:11

Re:

Chouette alors !  :)

Merci <3

 
alberto
alberto
21-11-07 à 11:39

La tendresse

http://www.paroles.net/chansons/22481.htm
http://www.dailymotion.com/video/x19z6d_daniel-guichard-la-tendresse_music

 
inconsciente
inconsciente
21-11-07 à 14:22

Re: La tendresse

J'ai lu, mais pas encore écouté...

Merci    :)