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Les traits tirés

Je ne sais pas si une photo peut mieux me représenter que celle-ci.

En sortant du restau chinois vendredi soir, Anastasia nous a invitées à boire une dernière tisane en tant que voisines.
Boskoop s'est enfui en se faufilant entre nos jambes.
J'ai pris une tisane Mexique.

J'étais épuisée.
Les punchs de la veille encore dilués dans mon sang.

Je revois la soirée par des flashs.

La vodka renversée sur le parquet.
La tête qui commence à tourner, lentement, doucement.
La salade de fruit. Le karaoké.
Je crois que je ris même si au fond ce n'est pas drôle.

Et puis on sort dans la nuit.
J'ai mis mes chaussures à talons et mon manteau noir.
Garfu m'a dit que j'étais belle.
On traverse le pont de notre film.
Et s'il est très beau le jour, il est renversant de splendeur la nuit.

Cela me fait tout drôle de me dire que ce tournage-là est déjà un souvenir.
Et que c'est bien moi qui ai vécu ça.
Ces heures à se geler sur ce pont élancé, en compagnie de la plus belle fille de la classe et d'un professeur à l'accent du midi.

Entrée dans le bar.
On pose les manteaux.
Je me retourne, je cherche Garfu.
Mélanie prend des photos.
On boit du punch.
Le barman et proprio est péruvien.
On danse. La musique est naze mais pour une fois je m'en tape.
François est là. Il y a une douleur dans son regard.
On discute avec le péruvien. Il s'appelle Daniel.
Je l'appelle Danielito.
Vincent est bourré. Il insulte les homosexuels.
Je lui dit en espagnol de se la fermer.
Il réplique je ne sais quoi en roulant les r.
À peine a-t-il fini sa phrase que je lui envoie ma main dans la tronche.
Charlotte n'en revient pas.
Garfu prend des photos des gens. Même de ceux qu'elle ne connaît pas.
Camille a plein de feutres.
Je veux écrire "Kiffe le QIF" sur ma main mais j'écris "Quiffe le QUIF".
Je fais des coeurs à la place des U.
Puis j'écris les initiales de Clooney avec un coeur sur mon poignet.
Je veux que tout le monde sache que celui avec qui je veux danser, c'est lui.

Mais ceux dont je rêve ne sont jamais là.

Trois punchs et quelques minutes plus tard, Vincent m'offre une tequila.
Je me dis que s'il faut baffer les mecs pour qu'ils te payent à boire, c'est bon à savoir.
Garfu danse, collée serrée à un mec.
Elle vient me voir et me dit que ça chauffe et qu'elle parie qu'elle va l'embrasser.
Je casse un verre sans faire exprès.
Danielito m'offre un punch.
On parle en espagnol.
Je me rends compte que je parle vachement bien.
Je découvre un nouvel aspect de mon caractère : quand je suis ivre, je parle espagnol.

Je regarde Garfu et la voit se jeter, la bouche ouverte, sur le type.

La tequila me tourne la tête.
Je reste assise au bar. J'embrasse Danielito pour lui dire aurevoir.
Et puis dans la rue.

Je me souviens de m'être retournée pour voir Garfu.
Et puis d'avoir marché, marché, marché. Pieds nus. En parlant toute seule.



Samedi matin, 6h30, on tambourine à la porte de ma chambre.
C'était la dernière nuit que je passais ici.
Gros coup de blues la veille, quitter ma classe, mes profs et Garfu pendant un mois.
Quitter cette maison à tout jamais.
Mais là ça va.
De toutes façons, on ne peut plus reculer.

Il est 6h30, les gros bras débarquent dans une heure et demi, il n'est plus question de traîner.

Tout s'enchaîne très vite, et à midi la maison est vide.
Et l'autre pleine de cartons.

Bonne ambiance.
Canapés qui attendent dans la rue d'être mis dans le camion.
Filles qui discutent, assises dedans.
Voisine d'en face qui secoue cent-vingt fois son torchon pour observer tout de son mirador.

Alex propose aux gars de monter dans le camion vide, Milou et moi on rentre à pied, parce que c'est trop dangereux pour le bébé qu'elle attend.
Il s'appelera Liam. Je trouve ça génial. Et pas uniquement parce que c'est la fin de William.

Elle me demande si j'ai quelqu'un dans ma vie. Je lui dis que c'est compliqué, que je suis toujours la plus jeune et que j'aime toujours les plus vieux.

Quelques minutes plus tard, Vio me demande entre deux chips :
"Et sinon t'en es où avec ton zouave ?"
Je réponds que je n'en suis nulle part.

Richard et Jean-No m'aident à monter mon bureau.
Alexis et Doudou vident ma chambre de tous les cartons des autres.
Milou tombe sur une boîte où il est écrit "Premières chaussures Marie et Julie".
Elle me demande si elle peut l'ouvrir.

Plus tard, alors que mes parents retournent une dernière fois dans l'ancienne maison pour donner les clés aux nouveaux propriétaires, Toma, Milou, ma soeur et moi partons faire un tour en ville.
On passe une demi-heure à regarder les bodys, les pyjamas, les bavoirs.

Ils restent dîner, puis retournent dans leurs Yvelines dans la Kangoo bleue/verte.
Nous tombons tous de sommeil vers 22h.
Aphone s'inquiète de mon silence jouebbien.



Le réveil sonne à 3h.
Ma soeur part en classe de neige dans une heure.

Il y a du givre étincelant sur les vitres de la voiture.
Il fait froid dans la rue, et comme d'habitude, le car est en retard.

C'est impressionnant tout ce monde dans la rue, la nuit, devant les grilles de la cour arrière du collège.
On croirait un départ pour les camps de concentration.

Les profs font l'appel.

Soudain une petite voix s'élève et tente de se faire entendre.
Elle appartient à la personne que j'aime le plus au monde.
Une petite blonde très maquillée, qui cherche un élève manquant.

Maman.

Ça fait drôle de la voir comme ça, à 4h du mat, dans une doudoune noire aux antipodes des vêtements ultra-féminins qu'elle porte habituellement.

Entre deux arrivées de car, je me faufile près d'elle et la serre dans mes bras en l'embrassant dans les cheveux.

-Salut belle blonde...
-Ahhhh... Je savais que t'étais là, mais je me demandais où...

Les cars s'en vont, on fait aurevoir, longtemps.
Et puis on remonte dans la voiture congelée.

Je monte l'escalier et m'effondre, au premier étage, dans le canapé-lit du bureau.
Une heure après je ne dors toujours pas. Je n'arrive pas à me réchauffer.

Et puis soudain je sombre, dans un rêve étoilé.

À 10h je reçois un message d'Elle.
Je me rendors en souriant.
Quand je rouvre les yeux il est 15h.

J'installe internet, puis la télé.
À l'IUT le technicien s'appelle Guillaume.
Maintenant on m'appelle Guillaume Junior.

Ma mère me demande ce que je veux qu'on fasse pour mon anniversaire.
Je réponds un grand buffet. Avec plein de gens de tous âges qui discutent ensemble.

En regardant les rivières pourpres, je commence une liste de gens.



Demain je commence mon stage à 9h.
Je suis zen.
Plus de devoirs, plus de pression pendant quatre semaines.

Sylvaine me manque.
Je n'arrête pas de penser à elle.
Ça me fait du bien de penser à elle.

Le Prince me manque aussi. De façon beaucoup plus viscérale encore.
Mais lui c'est différent.
J'ai encore trop d'espoir.
Et je ne peux pas l'aimer toute seule.
Je ne peux pas.

Mais il ne répond pas.



Je ne sais plus trop ce qu'il faut que je fasse.


Ecrit par inconsciente, le Lundi 28 Janvier 2008, 00:12 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

ninoutita
ninoutita
28-01-08 à 10:29

Bon d'abord, j'aime tes sourcils. Ne me demande pas pourquoi, c'est comme ça.
Et ensuite, moi aussi j'appellerai mon fils Liam. Parce que c'est le prénom de mon premier petit copain et que ç'a été ma première histoire d'amour/amitié (surtout) et la plus longue. Et parce que Liam était beau alors mon fils le sera.
Tu as fini de monter le film ? (si oui je VEUX le voir)
Et pour le prince..., j'aimerai tellement te dire, pas d'oublier, mais de passer à quelqu'un d'autre mais je peux me la boucler moi avec mon homme invisible que je continue à aimer depuis un an et demi.

 
inconsciente
inconsciente
28-01-08 à 19:37

Re:

Merci pour les sourcils. Moi aussi je les aime bien.

Pour Liam je vois trop ton fils s'appeler Liam.
Et comme le mien s'appelera William et qu'ils joueront ensemble au bac à sable, ça fera :
Liam & William, venez goûteeeer !
Et ils mangeront des tartines de nutella comme dans la pub, avec une belle musique en fond.
Cette nuit j'ai rêvé justement que j'avais ce petit William.
Je l'avais eu avec le Prince, un moment d'égarement.
Je lui envoyais un texto pour lui dire que notre fils était né.
C'était étrange, mais encore une fois, j'avais ce bonheur d'être mère, qui dépassait tout.
Le jour je ferais bien voeu de stérilité, mais la nuit ce désir maternel apparaît dans mes rêves.

Je ne sais pas si j'ai envie de l'oublier.
Ni de passer à autre chose.
L'impression que je ne ressentirai jamais un tel émerveillement doux pour quelqu'un.
J'ai eu un texto tout à l'heure, très froid.

Mais il me manque.
Je voudrais le serrer dans mes bras.

Je l'aime. tellement tellement tellement.


 
Delirium-Tremens
Delirium-Tremens
28-01-08 à 10:58

C'est vrai que ça fait ça quand on boit... Invresse entrecoupée de moment de lucidité... Ca tourne, ça tourne et ça emporte! Parfois même ça fait tomber par terre!...

 
inconsciente
inconsciente
28-01-08 à 20:44

Re:

Je ne suis pas tombée par terre mais je m'accrochais à mon tabouret !

C'était bien d'être un peu ivre.
Je ne sentais plus concrètement toutes mes douleurs, même si je les savais là, par habitude.
C'était comme repousser un problème à plus tard.

Mais une fois que l'alcool a quitté ton sang, tu dois de nouveau faire semblant.

 
exvag
exvag
28-01-08 à 16:58

Ce qu'il faut que tu fasses ?

Il faut que tu tiennes le coup,
Il faut que tu rebondisse,
Que tu sois l'exemple à suivre,
Qu'avoir de l'amour plein les bras, les yeux, le coeur,
C'est merveilleux et qu'en cherchant bien,
Il existe dans ce monde,
Des gens, une personne, qui n'attend que ça.
Et qui soit heureux de te le rendre, de le partager avec toi.


 
inconsciente
inconsciente
28-01-08 à 20:47

Re:

Ouais je sais bien que c'est merveilleux, que c'est super, j'essaye aussi de me convaincre que c'est impossible que personne n'en veule de mon amour... Mais  faudra peut-être que je me fasse une raison.
Car à part Elle, personne n'en a jamais voulu.
Et je ne vais pas non plus me forcer à aimer celui ou celle qui en voudra.
Celui que je veux, c'est le Prince, et j'ai la conviction que je peux le rendre heureux, au moins un peu.
Je sais que je peux lui faire du bien.

Pourtant maintenant un truc s'est brisé.
Et encore une fois, il avait raison de ne pas croire en l'amitié.


 
aphone
aphone
29-01-08 à 20:29

Dsl de t'avoir harcelé samedi nuit, j'étais over-drunk !!! Et j'ai enfin reçu ton texto du 26. Maintenant je me calme, je m'inquiète seulement si j'ai pu de nouvelles au bout de 7 jours et 3 heures (sourire angélique)

Bisous !

 
inconsciente
inconsciente
29-01-08 à 23:15

Re:

J't'adore