Que de choses à vous raconter depuis ce matin...

Au début je n'ai pas reconnu sa voix.
Cela me faisait drôle. Cela m'émouvait même d'imaginer qu'il était dans son chez lui. Dans sa vie. Et que j'allais soudainement y faire irruption.
Sans prévenir.

Allo ?

Rapide silence qui laisse le temps à mon coeur de décoller, de s'envoler, et d'atterrir.

Je suis bien chez le prince ?
J'entends un fond sonore de télé, un rire étouffé et un oui ! ça va ?!
Là je reconnais sa voix.
Mon coeur explose.
Et c'est parti pour dix minutes à parler de tout, de rien, d'Apple bien sûr, de ceux qui passaient l'oral de rattrapage, de nos problèmes avec la téléphonie mobile, de nos vacances, de ses enfants, ...
Je sens qu'il va bien.
Quand il est avec ses enfants il va toujours bien.
J'entends son sourire.
Je jubile.
Quand je raccroche, je sautille comme une bécasse, je ris comme un hystérique, un rose vif me monte aux joues, pire qu'après l'amour.
Et surtout un sourire inaltérable sur mes lèvres.
Un sourire scotché, collé.

Après la folie qui s'était emparée de moi lorsque le facteur avait sonné, un énorme paquet dans les bras, paquet qui renfermait ce petit amour sur lequel je suis en train de taper avec acharnement et passion, je me retrouve dans la rue pour aller chercher ma soeur à l'école, et je souris au trottoir, au ciel, aux murs.
Je me mords presque les joues pour ne pas éclater de rire.

Donne-moi de tes nouvelles, je ferai tout pour te donner des miennes, si un jour je récupère mon ordinateur...

C'est sympa d'avoir appelé...

Je me repète ses phrases.

Et puis tout à l'heure je branche ma petite merveille au modem de ma mère (puisque je n'arrive pas encore à faire comme toi Aphone, à piquer internet au voisin...) et quelques minutes plus tard il se connecte sur iChat...

Et là commence une discussion, comme dans mes rêves, délicieusement ambiguë, d'ailleurs j'ai peur de rêver.
Toute la journée s'est déroulée à merveille.
Quelle est la merde qui va me tomber dessus ?

Je ne rêve pas je ne rêve pas je ne rêve pas.

je suis quand même content d'avoir de tes nouvelles


-vous m'avez dit vous même que vous aviez 15 ans dans votre tête
-14 !
-ah encore mieux
donc en fait on a que 3 ans d'écart
-vous êtes très vieille !
-oh non me vouvoyez pas je déteste ça
-alors pourquoi point ne se mettre à égalité ?
-comme tu veux
-yes super, ça m'enlève des complexes
-génial
-j'en reste confus
-oh bah non faut pas
mais bon c'est sûr que c'est une étape
-t'as raison, mais c'est pas habituel
-oui et va falloir que je m'habitue mais c'est pas grave c'est bien même
-t'es assez forte, et moi ça m'a gêné
-qu'est-ce qui t'as gêné, mon prince ?
-mais non, t'es toujours ma princesse
-comme j'aime lire ça



Alors voilà.
Je le tutoie.

J'ai un gros YOUPIIIIIII dans la gorge.

Je ne pense pas qu'on pourra manger ensemble car il a ses enfants jusqu'à la fin juillet...
Mais peut-être que j'arriverai à l'apprivoiser aussi pour qu'on aille tous au cinéma ou quelque chose comme ça...

Enfin je trouve qu'en quelques heures ça a beaucoup avancé.

Et je suis conteeeente.

Demain je pars en week-end du côté de Caen.
Cela ne m'enchante pas mais bon... J'espère que ce ne sera pas trop mal et que mon père ne va pas trop nous emmerder.
J'espère qu'il y aura la Wifi à l'hôtel...

Mais si il n'y en a pas je m'en passerai.
Je rentre dimanche dans la soirée.

D'ici là j'espère que j'aurai eu mon oncle et qu'il m'aura appris à pirater l'internet du voisin...

Et puis j'aimerais aussi que mon portable marche ENFIN.

Mais la ptite inconsciente elle va arrêter de se plaindre, elle va aller se coucher et laisser ainsi refroidir son pauvre petit Mac qui a déjà été beaucoup sollicité depuis quelques heures, et qui a été le témoin de grands débordements d'émotions...

Bonne nuit les petits...

TU TU TU LU TU TU LU LU LU LU LU TU TU TU LU TU
youuuhouu.