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Un livre ouvert
J'ai rêvé toute la nuit d'avant que j'étais à moitié aveugle.

Je voyais tout déformé, tout flou, tout à l'envers. Je ne pouvais qu'à peine ouvrir les yeux.

Je n'ai jamais vraiment eu de troubles du sommeil jusqu'à il y a quelques semaines.

Les derniers chocs sans aucun doute, qui commencent par chambouler les hormones, les cycles, les trucs qui ne posent habituellement pas de problèmes, et qui retournent la tête.

Réveil en sueur vers 4h du matin. Ariane dort près de moi. Son sommeil est si calme et si léger, comme elle, que j'ai l'impression qu'elle ne dort pas.

Nuit sans rêves. J'ai trop chaud. Je n'ai plus du tout sommeil. Je me sens presque comme trop heureuse pour dormir. Même si je n'arrive pas encore à sourire. Il est trop tôt.
Mais comment pourrais-je me poser avec tant de choses dans ma tête ?
Avant je dormais comme un bébé quoi qu'il arrive, de longues nuits, sans problèmes pour m'endormir ni vraiment pour me réveiller.

Maintenant c'est différent. Il y a tout le temps ce poids sur mon estomac.

J'attrape mon ordinateur, la recharge et m'installe dans la cuisine, avec un verre d'eau géant.
Je ne pourrai pas me rendormir.
Je me mets à lire, un par un, les commentaires de mon skyblog.
Trois méchants sur 300. C'est une bonne moyenne.

Je mets cette chanson dont A m'a parlé pour habiller le silence de la nuit, celle qu'on a écouté ensemble l'autre soir, chacun derrière nos écrans, à quelques kilomètres l'un de l'autre.
Étrange comme, rien qu'en se parlant via MSN, une vraie émotion peut passer.
Il me parle de lui, de son enfance et de la musique qui l'illustre.
Cela m'émeut à m'en foutre les larmes. Et je ressens ce vieux tube un peu ringard des années 80 comme une oeuvre d'art, un son hyper profond, qui réveille en moi une émotion qui se passe de mots.
J'ai beau me dire que je ne les aime pas pour leur passé, dès qu'ils en parlent, je fonds. Souvent en larmes.

Si je ne pouvais retenir ma bouche de les prononcer tout bas, je retenais mes doigts de ne pas écrire les trois mots fatidiques. Ces trois mots qui changent tout, même quand ça fait des mois qu'on emploie des périphrases pour faire comprendre ce qu'ils traduisent si bien.
Je me retenais mais il était tard. La douce mélancolie de la nuit exacerbait mes sens.
Je repensais à ce que m'avait dit Rush. Ne pas se déclarer la nuit. Préférer le jour, la clarté.

Et pourtant je ressens en A cette même attitude qui nous plonge sans cesse dans un état nocturne, de jour comme de nuit, à la fois sublimement mélancolique et plein d'espoir, la tête dans les étoiles et un demi-pied sur Terre.
Deux rêveurs ensemble ça peut finir mal, je vous vois venir. Mais ça peut aussi finir bien.

J'ai le temps d'essayer, j'ai le temps de me planter. Voilà au moins un avantage à mon jeune âge.

En rediscutant avec A, j'ai compris qu'en fait il n'avait pas découvert mon Joueb.
J'ai été à la fois soulagée et déçue, puis je me suis dit qu'il n'aurait pu rester si calme et si doux s'il avait vraiment lu toutes mes pages... Finalement c'est mieux comme ça. Et je me sens de nouveau plus libre.
C'était un faux problème. Juste un malentendu. C'est comme ça avec les gens qui aiment qu'on lise entre leurs lignes. On y lit parfois des bêtises.

Mais hier je n'ai pas rêvé, lorsqu'il m'a proposé de venir me voir ici, jeudi. Ou mercredi d'ailleurs. Mais le soir...
Mon esprit s'envole rapidement... Mais ces phrases étaient bien réelles, oui, bien réelles. Je lui en ai même reparlé plus tard et il a confirmé. Ce n'est pas un rêve, Marie. Ce n'est pas un rêve, enfin.


En sortant du train il fait une chaleur vraiment écrasante. Le ciel est lourd, l'air aussi.
Je propose à Fred et Ariane d'aller dîner à la plage.
Ariane dépose ses bagages chez moi, je laisse les miens aussi.

Nous marchons jusqu'à la plage en essayant de ne pas perdre de vue que nous avons cours demain et que non, nous ne sommes pas en vacances. Il n'empêche que c'est délicieux.

On s'installe en terrasse. L'air frais de la mer nous fait du bien.
Fred prend un dessert, Ariane et moi n'avons pas encore mangé et décidons de nous régaler avec une bonne crêpe salée.
C'est ça le bonheur, putain. C'est ça.

Trio presque improbable, bien qu'il se reforme tous les vendredis et les dimanches soirs.

Après une crêpe au citron et une dernière gorgée de diabolo fraise, on se précipite sur la plage.
La mer est haute. J'ai un short. Je dégage mon appareil photo et mon portable de mes poches. Je vais me tremper les pieds. Les vagues sont violentes. Mon short est vite attaqué.
On rit. On gueule.

Je n'ai vraiment aucunement besoin d'alcool pour faire des choses folles.

Je finis par remonter sur les galets, enlever mon t-shirt et me jeter à l'eau, en soutien-gorge et en short. Je fais quelques brasses.

Ariane hallucine. Fred jubile.

Mon portable n'a plus de batterie.

Je m'en contrefous.


On finit par rentrer, vers 23h30.
Fred rentre chez lui, Ariane reste dormir.

Je vais prendre une douche. Je discute un peu avec A sur msn, qui semblait m'attendre.
Je mets à recharger mon portable.

Je reçois un MMS de lui. Des excuses. Et une photo d'une sorte de fruit dans une petite cage.
Je lui demande des explications.

c'est des fleurs... ou un fruit je ne sais plus... tu reconnais peut etre... il s'appelle l'amour en cage...

Je lui demande aussi pourquoi il me demande pardon, même si je me doute que c'est parce qu'il n'a pas osé prendre sa voiture et m'emmener à la gare.

voilà desolé de n'avoir pas été un preux chevalier tout à l'heure.. cela aurait pu etre tres joli... mais les choses ne me parraissent pas aussi simples ...

Je me dis qu'il pourra se rattraper mercredi.
Je souris. Je m'en fous. C'est tellement mignon qu'il s'excuse.

Quelques minutes plus tard, je reçois un nouveau SMS, en retard.
Y'a un souci ?

Je lui redemande des explications et voilà qu'il me dit qu'il s'inquiétait.
Alors je fonds de nouveau et me dis qu'il a dû se prendre un coup sur la tête, avoir une grosse frayeur ou aller voir Deux jours à tuer pour changer d'attitude comme ça, pour se bouger enfin...

Peu importe, je ne veux pas le savoir.
J'essaye non plus de ne pas m'emballer, même si j'en ai très envie.
J'ai envie de sourire et de me dire que, ce matin, la vie est belle, facile comme tout, j'oublie les soucis qui me guettent au pied de mon lit, et que quoi que m'apporte ma journée, on ne pourra plus me la gâcher.

Je pourrais aussi vous parler de ce joli week-end à la campagne, avec mes cousins, mon oncle et ma tante. Du hululement des chouettes. Des étoiles dans la nuit. De ce texto qui disait Je ne te quitte plus des yeux ;)

Je n'avais pas besoin de penser à lui. Il était partout. Évidemment.

 
Ecrit par inconsciente, le Lundi 5 Mai 2008, 06:20 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

Garfu
Garfu
05-05-08 à 08:57

:D

 
Chivato
06-05-08 à 12:46

Re:

Le soleil du jour donne envie de vous imiter pour piquer une tête sans plus de façon. J'espère que les éléments rayonnent sur vous aujourd'hui :)

 
inconsciente
inconsciente
07-05-08 à 18:54

Re:

C'est ce soir qu'ils doivent rayonner...
A vient me rejoindre...
Pensez à moi !

 
Chivato
08-05-08 à 22:41

Re:

J'ai raté un épisode. Désolé. J'espère que tout a été pour le mieux, je croise les doigts. :)

 
Chivato
05-05-08 à 18:54

Formidable, c'est comme ça qu'il faut se jeter à l'eau de manière impromptue.

Bises


 
AboveTheClouds
AboveTheClouds
05-05-08 à 21:06

J'adore comme tu parles de lui. Bonne chance à toi, ça m'a l'air plutot bien partie!

 
Chivato
08-05-08 à 00:02

Humpf... je suis désespéré(e) de ne pas lire davantage de réaction à votre article. Le ciel comme vos mots s'y prêtent tellement. Pour brouiller les pistes je me demande si je devrais créer un joueb. Mais qui dire après vous ??!!..

 
inconsciente
inconsciente
10-05-08 à 02:06

Re:

Pour brouiller les pistes ?