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Un long fleuve tranquille
Pour aller rejoindre ma mère en ville je décide d'aller à pied jusqu'à la station de métro qui est à côté du lycée et de passer par la même occasion devant chez lui.

Si seulement je pouvais le croiser.

Je ne le croise pas. Je le cherche du regard. J'ai l'impression d'entendre mon prénom crié mais j'ai la musique à fond et cette impression revient trop souvent pour que cela soit réel.
Je sais que c'est psychologique. J'ai un petit côté Jeanne d'Arc. Je me souviens que déjà en primaire alors que toute la classe, silencieuse, faisait ses exercices, j'entendais mon prénom murmuré, comme si quelqu'un m'appelait, alors je me retournais mais tous mes camarades semblaient plongés dans leur travail.

Comme dirait mon cher prof d'anglais "entendre des voix ça finit mal à Rouen...".

Je ne fais pas attention donc à ces voix, et je vais jusqu'à la station de métro, et par la même occasion également, je m'arrête au Cinéma pour prendre le nouveau programme.

Je croise Mathieu. Je lui saute au cou.
Mathieu était avec moi en 5ème, 4ème, 3ème, 2de et faisait partie de la troupe d'expression-scénique jusqu'à ce qu'au début de l'année ses parents le punissent et qu'il quitte la troupe.
Mathieu était bizarre. Un grand gars sans copains, mais pas si malheureux, gentil, toujours prêt à t'aider, toujours barré dans des délires genre Pokémon, même quand il avait passé l'âge.
Je l'aime bien Mathieu.
Il a pas vécu des choses faciles lui non plus.
Il est un peu déconnecté de la réalité du monde. Un peu comme moi.
Il est attachant.
Je suis contente de le voir. Je m'étais dit il y a quelques jours que plus que tous les gens de ma classe, c'était des gens comme lui qui allaient aussi me manquer.
Il me donne son adresse e-mail.
Un de plus que je ne perdrai pas.

J'ai mis mes nouvelles chaussures. Les noires vernies à talons.
Et un chemisier en dentelle.

Mathieu me dit : -Ohh dentelle... Séduisante... C'est pour quelqu'un ?
Je lui réponds : -Plus ou moins...
On ragotte encore quelques minutes puis je l'embrasse et vais prendre mon métro.

J'arrive au bureau de ma mère, je croise deux de ses patronnes qui me saluent chaleureusement puis nous sortons manger.
Sa copine Hélène qui est libraire nous attend devant et nous allons manger à la brasserie juste à côté.
Je n'avais jamais rencontré Hélène avant. Elle est un peu folle -ça tombe bien moi aussi-, drôle et elle a ce petit trémolo dans la voix qui la rend encore plus charmante.
Elle va se marier en juillet.
Sa peau est bronzée (dû au UV qu'elle fait en vue de son mariage) et ses yeux sont très bleus.
Elle s'est fait plein de petites tresses.
Elle est rigolote.
Elle fume.
J'en profite pour aspirer quelques bribes de la fumée qui se dégage de sa cigarette mais ce n'est pas tout à fait pareil que celle du Prince.

Tout à l'heure en étendant le linge j'ai eu comme un flash olfactif, et cette odeur à laquelle je suis désormais accro s'est posée dans mes narines pendant quelques secondes, puis s'est à nouveau évanouie dans les profondeurs de ma mémoire.

Je ne rigole pas quand je dis que je suis accro.
Je suis même très sérieuse.


La table est bancale.
On cherche toutes les trois quelque chose dans nos sacs pour caler la table.
Je sors mon programme de Cinéma qui, plié en 6 fait parfaitement l'affaire.

On est en terrasse.
Je me retourne et voit la toute petite table à laquelle on s'était installée Inès et moi pour prendre un thé.
Il y avait un code-barre collé derrière sa cuillère et un poil dans son thé.
Je glousse silencieusement.

On prend toutes les trois un croque-monsieur.
Hélène est très mince. Elle lutte pour manger au moins la moitié de son croque-monsieur.
Je crois comprendre à travers ce que lui dit ma mère qu'elle flirte légèrement avec l'anorexie.

Hélène parle de ses ennuis -elle aussi- avec SFR et de ses ennuis avec la Neuf Box et tout ce genre de choses...
Elle parle de son mariage qui approche.

L'heure tourne, elles doivent toutes les deux reprendre leur travail.

En repartant je fais un détour par la Fnac. Je regarde dans les bacs où il est écrit "SOLDES".
Je me dis que si je trouvais un CD de Jean-Louis Aubert ou un étui d'iPod Nano soldé je l'achèterais pour l'offrir au Prince.

Je ne trouve rien.

Je me dis qu'il faut que j'arrête de lui faire des cadeaux parce qu'il est suffisamment gêné comme ça.

Je n'ai pas eu de nouvelles de maman. Je lui ai pourtant envoyé un SMS il y a trois jours. J'espère qu'elle va bien... D'habitude elle répond dans la seconde.

Je commence à avoir mal aux pieds.
Je sens que j'ai une cloque sur le petit orteil droit et une cloque derrière le talon gauche.

Je prends le métro.
Je m'arrête à nouveau à la station proche du lycée/centre commercial/club d'escrime et repasse par le Cinéma pour reprendre un programme puisque j'ai laissé le mien sous le pied d'une table du Bar des Fleurs.

Je repasse par chez lui.

Je ne le croise pas.

Mes pieds me font de plus en mal.

Une rue avant d'arriver à la maison je sens que la cloque droite vient d'exploser.
Quelques secondes de soulagement pour mon pied avant qu'il ne se mette à hurler.

Quand j'enlève mes chaussures dans le couloir je découvre que j'ai aussi une cloque énorme derrière le pied droit et que ma peau est complètement partie.

Mes pieds vont mettre encore trois semaines à cicatriser, je ne pourrai mettre que des tongs.

On a tous des défauts. Moi ce sont mes pieds qui en plus d'être une laideur incommensurable sont extrêment fragiles.

Il y aussi mon ventre mais ça on en reparlera plus tard.

Ma mère et ma soeur ne vont pas tarder à rentrer.
Fini la liberté pour aujourd'hui.

Encore demain matin et c'est fini jusqu'à lundi...

Roh et puis c'est vrai ce soir on va à un dîner au lycée.
Mais y'aura pas de profs, y'aura que les gens de l'APEL.
J'espère que Jean-François va bien se bourrer la gueule pour que mes parents soient offusqués et pour que moi je me marre bien.

J'ai écrit une lettre à Jérôme.
Je vous l'ai mise dans la rubrique "Les autres" en guise de présentation.

En fait ma vie est un peu comme ces très beaux films où il y a plein de détails sympas, touchants et drôles mais où il n'y a pas vraiment d'histoire.

Il se passe plein de choses mais au fond il ne se passe rien.
Ecrit par inconsciente, le Jeudi 28 Juin 2007, 16:31 dans la rubrique Aujourd'hui.

Commentaires :

Garfu
Garfu
28-06-07 à 18:16

Bourré ou pas, y a-t-il une différence ? :D

Je ne laisse pas forcément de commentaires, mais sache que je te lis tout le temps (je vais sur ton joueb 4 ou 5 fois dans la journée, normal quoi !) et que je pense à toi bien fort !

Bisous ma Merryyyy !!!

 
inconsciente
inconsciente
28-06-07 à 18:27

Re:

(moi j'y vais au moins 120 fois par jour je suis sûre que les 90% des visiteurs sont en fait MOI, je me dis "tiens et si j'écrivais un article" mais après jme dis qu'il faut que je me calme, mais en même temps je n'ai que ça à faire (et actualiser ma page Yahoo) ...)

moi aussi j'pense à toi ma garfunette

:)

PS : oui y'a une différence entre bourré et pas
quand il fait la gueule et qu'il est sérieux il est TRÈS chiant

 
ecilora
ecilora
28-06-07 à 18:55

Re:

Moi aussi, je passe. Le truc, c'est que tu es trop prolifique pour moi! je commence à lire et à la fin, j'ai zappé tout ce qui m'a fait sourire. Non mais c'est assez problématique mine de rien. En plus, j'ai l'impression que tes articles ne viennent jamais un par un! (pas que je me plaigne hein). Enfin, toutçà pour dire que je lis.

Et je suis assez d'accord avec ta dernière phrase. Sauf que ya des gens qui arrivent à écrire des choses bien sur un rien. Et que là, je suis frustrée parce que j'arrive pas à écrire! :D



 
inconsciente
inconsciente
29-06-07 à 08:41

Re:

Hé oui c'est comme quand je parle je parle trop vite
là quand j'écris j'écris trop...

;)

 
inconsciente
inconsciente
29-06-07 à 08:40

Re: J'ai passé la journée avec toi.....

j'étais contente de partager tout ça avec toi alors ! ;)